La Bête humaine : Le livre de Émile Zola

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LES GRANDS TEXTES DU XIXe SIÈCLE

Le sang exécrable des Rougon-Macquart court dans les veines de Jacques Lantier, fils de Gervaise et héritier d'une lignée maudite.
Lantier a assisté au meurtre d'un notable par le chef de gare du Havre. Pour se protéger, la femme de ce dernier, Séverine, le séduit et devient sa maîtresse. Auprès d'elle, et dans les vapeurs de sa chère Lison, sa locomotive, Jacques pense pouvoir conjurer ses pulsions meurtrières, résister à " la bête enragée qu'il sent en lui " à la seule vue de la nudité d'une femme.
Un voyage tragique commence, où la démence, la jalousie et le crime sont portés à l'incandescence dans le plus russe des romans français.


De (auteur) : Émile Zola
Préface de : Marie-Thérèse Ligot

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Expérience de lecture

Avis Babelio

billybop

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 an

Ça se confirme, je suis une grande admiratrice de Zola, moi qui lis majoritirement de la littérature contemporaine. Et c'est certainement ce qui me frappe dans son écriture, son intemporalité, et ce, même si ses romans sont évidemment très ancrés dans leur époque. Ici la bête humaine, c'est cette pulsion destructrice qui transforme les hommes, fait germer dans leur esprit des idées de meurtre, est capable d'effacer tout le reste. La bête humaine c'est aussi l'homme-machine, ce monstre formé par l'alliance de l'homme et de la technologie, ici sous la forme de cette locomotive, la Lison, chevauchée par Jacques Lantier, mais on sent bien qu'il y a dans cette image en germe tous les fantasmes de l'homme augmenté qui ne cesseront de produire d'autres monstres et monstruosités. Et on pourrait détailler dans chacun des personnages de ce tome des Rougon-Macquart leur part de bête et leur part d'humanité.

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Denis_76

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 an

Mon Dieu, quelle noirceur ! Ce livre apporte de l'eau à mon moulin pour mon livre : "L'intelligence gâchée" ! La bête humaine, tu la tiens dans ta main Tu as l'détonateur juste à côté du coeur La bête humaine, c'est toi elle t'appartient Si tu laisses quelqu'un prendre en main ton destin C'est la fin, hum la fin, hum la fin, hum la fin. Qui est la bête humaine ? C'est la puissante Lison, la locomotive du mécanicien Jacques Lantier, fils de Gervaise. Il la caresse comme une femme, et quand elle expire, couchée sur le flanc, c'est comme du sang qui sort de ses plaies, c'est son souffle qui expire, ce sont ses pistons qui remuent leurs derniers soubresauts. Mais ce sont aussi Roubaud, Misard, Flore, Cabuche, Lantier, Péqueux et tant d'autres. Roubaud, sous-chef de gare du Havre ( gare que je connais bien, puisque jesuis né dans cette ville) apprend que sa femme Séverine a été abusée jeune par le président Grandmorin, n'a de cesse tant qu'il ne l'aura pas tué. Le frêle Misard, stationnaire sur la ligne Paris-Le Havre, n'a de cesse tant qu'il n'aura pas trouvé l'hériatge caché de sa grande femme Phasie, et l'empoisonne à petit feu. Flore, fille de Phasie et garde-barrière, qui aime Lantier, jalouse de Séverine qui a conquis sont coeur, et pense a faire dérailler le train pour tuer le mécanicien et son amante. Cabuche, l'Obélix, le carrier, bonne bête ou bête féroce, mais qui ne ferait pas de mal à une mouche, le coupable idéal. Jacques Lantier, fils de la pauvre Gervaise, mécanicien ( c'est-à-dire celui qui manoeuvre la locomotive, la belle et puissante Louison, qui est peut-être une 231, on ne sait pas ). "Tu n'savais pas pauvre de toi Qu'il y a du mister Hyde en moi Hyde en moi aïe pour toi" Le beau Jacques sait qu'il y a du mister Hyde en lui : c'est surtout lui, la bête humaine. Il ne peut pas voir la gorge d'une fille sans avoir envie de la tuer ! Donc, avec la belle Séverine ... "J'avais eu si souvent envie d'elle. La belle Séverine me regardera-t-elle ?" Avec la belle Séverine, qui ne le sait pas, ils font l'amour dans le noir, sauf le jour où ... Et enfin son chauffeur Péqueux, celui qui met le charbon dans le foyer, voyant que sa chevaline Philomène veut son mécanicien, pense, un jour bien alcoolisé, à supprimer celui-ci. Il ya plein de bêtes humaines dans la société d'Emile Zola, plein de meurtres plus ou moins élucidés avec la suffisance du juge d'instruction Denizet, et l'ouverture du parapluie de Camy-Lamotte, le secrétaire général du ministère de la Justice. Il détient la preuve de la culpabilité des Roubaud grâce au message écrit à Grandmorin par Séverine, mais décide de les protéger pour éviter un scandale. En effet Grandmorin n'est pas la seule personnalité politique a abuser des jeunes filles, et l'affaire risquerait de faire tomber le gouvernement. Tout s'enchaîne magistralement dans la main du maître Zola, tout est bien huilé, et l'histoire roule à toute vapeur comme la belle Louison ( j'adore ces vieilles machines, mon circuit prenait toute la salle à manger de mon grand père ! ) L'angoisse nous poursuit tout du long de ces 400 pages. Roubaud, endetté au jeu, finira t-il par soulever la frise ? Phasie survivra t-elle à Misard ? La lutte de Lantier contre son instinct "bestial" aura quelle fin ? Va t-il frapper ? Qui ? La superbe et musclée Flore, qui écarte rageusement les débris de Louison avec sa hache, sauvera t-elle Lantier, enfoui sous le tender ? Que va faire Séverine, qui ne peut pas divorcer pour se débarrasser de son mari encombrant, afin qu'elle et Lantier vendent la maison de la Croix Maufrat afin d'aller gagner des dollars en Amérique ? Zola date l'histoire en 1869. le divorce des femmes est autorisé en 1884. Un petit bémol cependant. Nous sommes encore au XIXè siècle. Les animaux ne sont encore que des bêtes aux bas instincts. l'éthologie n'est pas encore étudiée. La science moderne de l'éthologie n'a été considérée comme une discipline à part entière qu'à partir des années 1920 avec les travaux des biologistes Nikolaas Tinbergen (néerlandais) et de l'autrichien Konrad Lorenz. Je pense qu'à l'heure actuelle, Zola n'utiliserait pas le terme de "bête", car bête, substantif féminin, est assez usuel relatif à un être du règne animal autre qu'un être humain.

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JBLM

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 an

Intégré au sein du cycle des Rougon-Macquart, La Bête humaine se focalise sur le milieu des chemins de fer, dans une sorte de roman noir avant la lettre qui nuance intelligemment la figure de l'assassin, sur fond d'histoires d'amour et de tares héréditaires. Je trouve le titre particulièrement bien choisi, puisqu'il peut se référer à trois aspects du livre : d'abord la locomotive, personnifiée et traitée tantôt en grande dame sympathique, tantôt en animal emballé effrayant ; ensuite le personnage principal, Lantier, un homme de valeur en qui sommeille un monstre sanguinaire ; et, enfin, la société en général, qui, de l'échelle du foyer à celle du pays, sous des dehors de respectabilité, se livre aux pires barbaries. On sent une vraie différence entre ce livre assez tardif dans l'oeuvre de Zola et ses tout premiers écrits : c'est beaucoup moins moralisateur, plus étoffé et les personnages sont plus complexes. Sorte d'enquête policière à rebours, où le lecteur assiste au crime, ou à la décision du crime, puis, en connaissance de cause, à l'interprétation plus ou moins lucide des indices par les enquêteurs, La Bête humaine adopte successivement une multitude de points de vue, une intrication de passions, de pulsions et de haines. Celui de Jacques Lantier, qui souffre d'une folie morbide intermittente qui l'encourage à égorger les femmes qu'il désire, est bien sûr particulièrement intéressant à suivre, dans ses tentatives plus ou moins réussies pour résister à ce penchant, mais la plupart des autres personnages, à des degrés moindres, semblent souffrir d'un dédoublement de la personnalité comparable entre une part de lumière affichée et une part d'ombre dissimulée et parfois découverte. A ce titre, les circonstances antérieures, les attaches sentimentales qui se font et se défont, ou encore les questions d'argent donnent lieu à des récits parallèles, fondés sur ces contradictions intérieures, qui finissent tous par s'intégrer avec cohérence au sein du récit principal. Ce qui est aussi marquant, c'est l'influence de la politique dans toute cette affaire : ce qui n'est au départ qu'un fait divers de province suscite des décisions en haut-lieu pour préserver le pouvoir des éclaboussures d'un scandale de moeurs en cette morne fin de Second Empire. La justice marche à l'envers et se détourne des faits qui ne rentrent pas dans le système préconçu du juge, dont l'enquête n'est plus la recherche d'une vérité mais la réalisation d'un chef-d'oeuvre de logique. Ce qui compte, c'est que tout se tienne, pas que la conclusion soit exacte, et que, de préférence, cette conclusion reste sans conséquence pour l'ordre en place. Sur l'aspect plus technique du livre, à savoir le fonctionnement des chemins de fer à l'époque, pour lesquels Zola avait d'ailleurs une fascination palpable, rien n'est inaccessible en termes de compréhension. Il se trouve que l'auteur fait de la locomotive de Jacques un personnage à part entière, et qu'en conséquence, son fonctionnement est fortement imagé, travaillé sur le plan littéraire pour le rendre palpable sans excès de technicité. Avec le recul, il est évidemment possible de mesurer l'évolution des voyages ferroviaires depuis ces premiers temps. Ce qui m'a beaucoup frappé, c'est l'agencement quasi cinématographique de l'histoire. Je me suis dit à plusieurs reprises que ce roman ferait un film formidable. Alors oui, je sais, il y en a déjà un, l'adaptation de Jean Renoir avec Jean Gabin qui date de 1938. Mais je pense qu'au regard des scènes extrêmement spectaculaires du livre, scènes de suspense, d'horreur ou de violence, il y aurait moyen de créer des scènes mémorables grâce aux technologies modernes, d'autant plus que tout l'à-côté (dialogues, circonstances secondaires, retours en arrière) est déjà là, servi sur un plateau, de façon limpide. Il y a notamment la figuration d'un accident de train qui pourrait être un grand moment d'angoisse, ou encore une fin en apothéose peu crédible mais hautement saisissante dans le contexte du déclenchement de la guerre. L'alternance des points de vue est particulièrement stimulante pour l'imagination, puisque je me suis surpris, sans avoir la moindre formation dans le milieu du cinéma, à essayer de réaliser mentalement ce que j'étais en train de lire. C'est du Zola, donc ce n'est globalement pas très drôle, et il y a beaucoup de cadavres au bout. Néanmoins, c'est une plongée en profondeur dans la part d'animalité de l'homme, et, par incidence, de la société qu'il a créée à son image. Roman policier, roman sentimental, roman politique, La Bête humaine dépasse les classifications pour proposer un récit focalisé sur l'intériorité des différents personnages plutôt que sur une vision omnisciente, ponctué d'événements impressionnants, riche en retournements de situations et en faux-semblants.

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fabiolino

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 an

#10084;#65039; #128220;#120184;#120212;#120211; #120215;#120202;#120216;#120216;#120202;#120211;#120217;#120206;#128220; #10084;#65039; La bête humaine de Emile Zola Je n'avais jamais lu ce livre , mais je le gardais dans ma PAl Pensant que c'était un livre sur la vie d'un conducteur de train del'époque '""locomotive à vapeur "" pas plus . Mais bon quand j'eu fini de le lire § !!!ho! !! surpris C'est un véritable trillher me dis je !!!, Ah! là on reconnait le Zola avec cette fresque splendide des Rougon Macquart le 17 ième volume . J'aurai du m'en douter ! Qu'en est il alors de ce roman !! Zola peint la socièté du second empire avec une grande précision .Ici tout se passe autour du monde du chemin de fer .Les hommes et femmes s'y mèle avec toutes les profondes passions qui les dominent. Zola crée un monde fictif puissant, habité par des interrogations angoissées sur le corps humain et le corps social. Un concentré de violence, de scènes sordides parfois sanglantes... C'est Zola au summum de son oeuvre. C'est un roman noir,sur l'hérédité(alcoolisme ),sur la décadence bien caractéristique de la fin du Second Empire Je vais essayer de vous décrire un peu la trame sans dévoiler l'histoire terrible à mon avis , Zola est un écrivain réaliste. Les personnages sont importants ,quant à leurs sentiments et leur appartenance au monde ferrovière Il y d'abord - Mr Roubaud le sous chef de gare , un garçon très jalou et pour cause !! - Grandmorin, président de la compagnie de chemin de fer de l'Ouest,un coureur absolu - Séverine épouse deRoubaud un peu coquine surles bords -Jacques Lantier, 26 ans,mécanicien sur la ligne Paris-Le Havre, très perturbé psychologiquement -Lison et oui une locomotive!!dont Lantier et tombé amoureux (dans le livre elle tient un role important), et bien d'autres que je vous laisse le soin de découvrir ; dans ce monde de mensonges, de plus noirs instincts, de vices les plus sordides, qui conduiront finalement à des tragédies.. J'ai adoré l'écriture de Zola , qui restitue ce monde ferrovière machine, vapeur, gare sifflets,un univers mécanique qui se symbiome en harmonie avec l'humain. Attention c'est une oeuvre magnifique , avec des scènes spectaculaires ,la neige , les ennuis dedéraillements la pulsion des personnages ,tout s'emboite avec finesse de précision . Je meurs d'envie de vous en dire plus mais je ne peux pas! la fin est une fin des plus magistrale que je connaisse de Zola! Zola à la perfection,et vous verrez j'espère que vous me direz ce qui vous a le plus ému Moi c'est la fin alors là!!!chapeau Mr Zola Lisez cette oeuvre qui est à mon avis une des plus belles de notre Emile ,non,! il y a Germinal, Nana, la Débacle, ETC...... enfin tous Les Rougon-Macquart mettant en scène une descendance s'étendant sur cinq générations. Fabiolino

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782266295956
  • Collection ou Série
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    416
  • Dimensions
    179 x 110 mm

L'auteur

Émile Zola

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