Le Roi des cendres : Le livre de S. A. Cosby

Vous ne regarderez plus le feu de la même façon après avoir clôturé ce roman... Ça vous dit une petite excursion dans le crématorium de Jefferson Run ? Petite ville de Virginie au bord de la faillite déontologique et pécuniaire, où il ne fait pas bon résider si vous cherchez une bourgade avec un taux de criminalité avoisinant les zéros pour éduquer vos rejetons. Bon, avant de faire cette virée dans un endroit où l’on aimerait ne jamais poser les pieds, il faut vous présenter le protagoniste iconique de ce thriller : Roman Carruthers. Homme racisé, gestionnaire financier, cet individu a plutôt bien réussi son existence. Ou du moins en apparence, Roman dissimule une part obscure sous ses costumes fastueux de célibataire. En proie à une culpabilité tangible depuis la disparition inexpliquée de sa mère à l’âge de seize ans, Roman a depuis cet épisode développé une pathologie sexuelle, un mécanisme de défense. Pour se décharger de sa conscience, Roman a, entre autres, la nécessité d’être sanctionné pour quelque chose qu’il n’a pas réalisé. Dans le jargon courant : Roman est un sadomasochiste. Bon, à part cette particularité insignifiante, Roman est un citoyen tout à fait commun. Et lorsque son paternel a un sérieux accident le plongeant dans un coma profond, Roman se précipite de toute évidence à son chevet dans sa ville natale. Dans ce coin, l’attendent sagement sa petite sœur Neveah et Dante, le benjamin. Petite sœur qui dirige à bout de bras l’entreprise familiale construite par ses parents : le crématorium. Et Dante, le dernier, névrotique, mal dans ses pompes, qui enchaîne les bourdes. Assurément, les emmerdes vont débarquer. Et ils ont une appellation fabuleuse à faire tinter contre le palais : les Black Baron Boys. Les BBB sont un gang dirigé par les frères Gilchrist, ils contrôlent le trafic de stupéfiants, les armes ainsi que le proxénétisme dans Jefferson Run. Son frère Dante a décidé de s’acoquiner avec ces voyous de grands étages afin de prendre son envol financier. Piètre idée… Par chance, ou malheureusement, l'aîné est là pour compenser les folies du dernier… On ne peut que louer le talent exceptionnel de narrateur du romancier. Dès le départ, vous êtes accrochés aux souliers du héros, protagoniste qui, en dépit de ses failles et de sa pénombre, reste intimement attachant. Loyal à l'égard de sa famille, fidèle dans ses principes même s'ils seront teintés de beaucoup d'hémoglobine et de cadavres au cours de cette histoire. Mais que feriez-vous si vous étiez dans sa position et que votre famille était en danger ?

Lu en anglais. Roman a réussi à quitter sa Virginie natale et gere l'argent et les problèmes des autres à Atlanta. Quand un coup de téléphone de sa soeur lui apprend que leur père est dans le coma à la suite d'un accident de voiture qui semble en fait être une tentative d'assassinat, il prend le premier avion pour rejoindre sa famille. Il se rend vite compte que son petit frère doit beaucoup d'argents à un gang local et qui celui-ci est responsable de l'accident de son père. Il promet à son frère qu'il va régler la situation. Alors c'est une grande déception( le roman n'est pas mauvais, attention,..). Apres le sang des innocents et les deux autres livres de l'auteur j'avais beaucoup d'espoir qui ne se sont pas réalisés. Au début l'histoire ressemble assez au film Four Brothers avec Mark Wahlberg (qui est un remake des quatre fils de Katie Elder avec John Wayne). On a le fils prodigue qui revient une ville pour régler les problèmes de la famille. Mais le problème est que Roman n'est pas un protagoniste sympathique et il m'est même devenu antipathique assez vite. L'auteur insere un drame familial qui rajoute une aura de mystère et je dois dire que la fin est assez bonne, mais le milieu du roman m'a vraiment déplu : la fin ne justifie pas toujours les moyens et la façon dont Roman rationalise ses actions me donne parfois envi de vomir. Dommage.

On ne choisit pas sa famille….mais on la subit plutôt….Dans le cas, de Norman, le héros du dernier roman très, très noir de S.A Cosby, ce n’est pas un euphémisme. A la suite, d’un accident, plutôt étrange, son père se retrouve dans le coma, il est contraint de revenir dans la ville de son enfance, épauler sa sœur et son frère, qu’il a abandonné à leur sort, quelques années avant. Mais la famille brisée depuis la disparition jamais élucidée de leur mère, les mauvaises fréquentations du petit frère, la ville gangrénée par la drogue et les guerres de gangs, comme dans de nombreuses villes d’Amérique, vont transformer cette visite de courtoisie, en descente aux enfers. C’est violent, brutal, que ce soit physiquement, que pire encore, psychologiquement. Les personnages vont tour à tour se dévoiler, sur toile de fond de l’entreprise familiale, le crématorium. Qui joue également une place centrale. Et si, tout n’avait pas été dit… ?? Il est impossible d’en parler davantage, sans mettre en lumière le nœud originel de cette histoire, le moment où tout a basculé, créant malentendu, névrose, mal être…. Car bien sûr, les conséquences sont et seront dramatiques. Et le retour en arrière, impossible. Une fois démarré, vous ne lâcherez plus ce livre, espérant, une rédemption pour cette famille, ou en tous les cas, une explication. Alors, belle lecture !!

Le Roi des cendres est un roman noir percutant au rythme endiablé que l'on lit en apnée. Âmes sensibles s'abstenir ! A découvrir dès le 2 octobre ! Avec Le Sang des innocents, lauréat du Grand Prix des lectrices de ELLE 2024, S. A. Cosby s'est définitivement imposé comme le nouvel auteur incontournable du roman noir. Il aborde ici le paradis et l'enfer des liens familiaux à travers une intrigue à la fois palpitante et terriblement humaine, qui dresse un état des faits sans concession aucune de l'Amérique contemporaine. "Il savait que son frère l'aimait. Il savait aussi que des choses terribles étaient faites au nom de l'amour. Des choses abominables." Roman est à la tête d'une entreprise de gestion de patrimoine florissante à Atlanta. Quand il apprend que son père a été victime d'un accident de la route, il n'a d'autres choix que de revenir à Jefferson Run, la petite ville de Virginie où il a grandi. Là-bas, ce sont des fantômes qui l'attendent : la mystérieuse disparition de sa mère, dont il ne s'est jamais remis ; l'entreprise de pompes funèbres de son père, ses odeurs de mort et de cendres, qu'il n'a jamais supporté. Il y retrouve aussi sa sœur et son frère, qu'il culpabilise toujours d'avoir abandonnés le jour où il a fui Jefferson Run. Cet ancien fleuron industriel de l'État est aujourd'hui devenu une ville en perdition, gangrénée par la pauvreté, la violence et la drogue. Lorsque son frère Dante se retrouve impliqué dans une affaire criminelle, Roman va tout faire pour l'aider à en s'en sortir. Il va alors subir de plein fouet la réalité désastreuse de l'Amérique d'aujourd'hui, où une nouvelle génération, sans aucun scrupule et prête à tout, tient maintenant les rues. Il n'est pas au bout de ses surprises : comme dans toute famille qui se respecte, tout le monde cache des choses. Son père a-t-il vraiment été victime d'un accident de la route ? Et la disparition de sa mère est-elle vraiment aussi mystérieuse que tout le monde le croit ? Je remercie @Sonatine et @NetGalleyFrance de leur confiance. Comme j'avais beaucoup aimé La Colère et Le Sang des innocents, c'est avec grand plaisir que j'ai lu Le Roi des cendres d'une traite, comme en apnée, car ce roman est impossible à lâcher avant le dénouement, tellement l'intrigue est prenante. Comme Roman, le protagoniste de cette histoire, le lecteur est pris dans l'engrenage infernal de ce cercle vicieux de violence duquel il ne sortira pas indemne. Quelques flashbacks focalisés sur la journée du 6 juin 2003 au cours de laquelle Bonita Carruther, la mère de Roman, a mystérieusement disparu, permettent de ménager le suspense efficacement jusqu'au dénouement. L'intrigue principale est très addictive car il n'y aucun temps mort. L'atmosphère est suffocante et angoissante autour du décor macabre d'un crématorium qui n'a pas le temps de refroidir. Dans cette famille dysfonctionnelle où les non-dits s'accumulent au fil des pages, l'implosion est inévitable. Ne survivra à cet Enfer dantesque que le Roi des cendres... au risque de se brûler les ailes !