Le Sang des innocents : Le livre de S. A. Cosby

Porté par une intrigue aux multiples ramifications, "Le sang des innocents" est un polar sanglant, classique dans sa construction mais riche par le personnage qui l'incarne. Au sein d'une région gangrénée par le racisme, la corruption et le fanatisme religieux - véritable terreau d'une haine séculaire - se dévoile une ambiance sombre, oppressante, transcrite et exploitée avec brio par S. A. Cosby. Ancien agent du FBI, Titus est aujourd'hui le premier shérif noir élu à Charon, un comté rural du Sud des États-Unis. Si cette élection fait la fierté de son père, elle a surtout réveillé la colère des suprémacistes qui ne supportent pas de le voir porter l'uniforme. De son côté, la communauté de Titus le pense à la solde des Blancs... Malgré tout, le shérif reste droit et tente de faire exercer la loi dans ce comté forgé par les violences institutionnelles, le racisme et la corruption. Seulement, lorsque Latrell, un jeune Noir, tire sur le professeur M. Spearman au sein du lycée avant de se faire abattre par la police, le maigre équilibre de Charon s'effondre. Titus est alors propulsé dans une course contre la montre pour découvrir la réalité et rétablir un semblant de calme avant l'implosion... Si le caractère inquiétant du roman est indéniablement incarné par l'intrigue, il s'établie avec d'autant plus d'efficacité à travers le contexte sélectionné par S. A. Cosby. Le sud s'illustre dans "Le sang des innocents" par ses tensions raciales et confère au roman son caractère étouffant. Par d'habiles incursions, l'auteur souligne, l'ombre du passé ségrégationniste et sa réalité dans le quotidien de la communauté. Sanglantes et sordides, les révélations confèrent une rythmique prenante et singulière au roman. Encouragée par le charisme et la droiture Titus, la narration se déploie et inquiète par sa noirceur. "Le sang des innocents" est un polar qui parvient à captiver tant par son intrigue que par ce qu'il illustre d'une société où le racisme détermine une appartenance identitaire et semble alors entretenu et glorifié par les suprémacistes. Écouté dans sa version audio interprétée par Jean-Paul Pitolin, "Le sang des innocents" endosse dans ce format un caractère plutôt froid. La rythmique et l'intonation quelque peu dénuée d'aplomb de Jean-Paul Pitolin semblent ne pas être en total adéquation à la narration de S. A.Cosby. Mais cet aspect de l'interprétation s'établie aussi comme une plus value, renforçant le caractère morbide et inquiétant de l'histoire ! Une écoute en double teinte certes, mais indéniablement prenante, surprenante et glaçante !

Direction le sud des Etats Unis d'Amérique, le comté de Charon en Virginie. Dans ce haut-lieu de l'esclavagisme et du racisme un shérif noir a été élu. Ancien agent du FBI, Titus Crown est revenu au pays pour s'occuper de son père. Il arbore avec fierté son étoile même si les blancs ont du mal à admettre son élection et si les noirs voient en lui un traître. Pas facile! Lorsque démarre le récit Titus est appelé pour une fusillade au lycée. Un adolescent noir vient de tirer sur un professeur blanc très aimé de tous. Cet acte incompréhensible est le début d'un roman qui nous capture. S.A. Crosby excelle à créer une ambiance oppressante et tendue. Il insère l'enquête dans le contexte historique de la région. A Charon les suprémacistes blancs défilent avec le drapeau des confédérés et cherchent à faire pression. Un contexte social très actuel pèse aussi sur l'intrigue, fanatisme religieux, crise des opioïdes, pédophilie, violences physiques, rien ne nous est épargné. Au milieu de ce tableau très sombre Titus est un personnage marquant. Empathique, attentionné mais surtout intègre et droit. Il est fier du rôle qu'il a à jouer dans sa ville. Sa vie personnelle et familiale nous apprend beaucoup sur ce qu'il est. S es forces et ses failles, son acharnement, ses tourments, ses désillusions et ses victoires nous prennent aux tripes. Un roman dense et percutant et un héros que l'on aimerait connaître.

#128298; Un thriller percutant, noir et engagé. Avec Le Sang des Innocents, S.A. Cosby frappe fort et nous plonge dans une Amérique profonde marquée par le racisme, la violence et les secrets enfouis. #128110;#8205; Titus Crown est le premier shérif noir d’une petite ville de Virginie. Lorsqu’un professeur respecté est abattu, il découvre que l’homme menait une double vie terrifiante… mais aussi qu’un tueur rôde toujours. Entre corruption, tensions raciales et vieilles rancœurs, l’enquête devient une descente aux enfers, où chaque vérité révélée entraîne de nouvelles ombres. #128293; Cosby mêle polar et critique sociale avec une écriture incisive et des personnages profonds. C’est sombre, violent, terriblement humain. Un roman qui vous saisit à la gorge et ne vous lâche qu’une fois la vérité mise à nu. #128214; À lire si vous aimez : #10004;#65039; Les thrillers qui explorent les tensions sociales et politiques. #10004;#65039; Les héros imparfaits, rongés par leur passé. #10004;#65039; Les enquêtes où chaque révélation est un coup de poing. #128165; Un polar intense et nécessaire, qui montre toutes les blessures et les fissures du pays de l’Oncle Sam.

C'est le moment de vous faire péter les tympans avec un bon vieux Lynyrd Skynyrd, les gars, et de sortir votre vieux drapeau des confédérés et accessoirement vous souvenir des lois Jim Crow. Parce que, en effet, à lire S.A. Cosby, le Sud n'a pas changé. Purée ! Et t'as vu la dégaine du gars, ce Cosby ! Rien qu'à le voir, j'en ferais bien un pote. Titus Crown est donc le personnage principal du roman "Le sang des innocents", écrit par S.A. Cosby. Et des héros de ce calibre, ils restent gravés dans la mémoire pour un certain temps. Être le tout premier Noir du coin à porter l'étoile sera donc pour Titus une sacrée gageure. D'autant que les chapeaux pointus et les trois K ne sont pas bien loins. Heureusement pour lui, la ville est plutôt calme. Petites bagarres, conflits de voisinage, un peu trop d'alcool... Au cours des 15 dernières années, seulement deux meurtres y ont été perpétrés. Alors même si sa couleur de peau n'est pas bien vue de tous et que les tensions raciales sont presque palpables, il pense pouvoir faire correctement son boulot, le Titus. En tout cas mieux que son prédécesseur, qui profitait de son insigne pour s'en mettre plein les poches et persécuter librement la communauté noire. On pense forcément à George Floyd et son "I can't breathe", cet homme qui a été tué par un flic de Minneapolis en 2020. Titus est un officier de police foncièrement bon qui a à coeur de bien faire le job. Sauf que l'histoire de cet officier a fini par devenir une histoire dans laquelle le racisme, la guerre civile et des lieux de culte tendance fanatiques allaient occuper une grande place. Une bavure policière de plus? Peut-être que oui peut-être que non, car Titus avec son expérience acquise au FBI ne tardera pas à découvrir des trucs franchement relous sur ce prof de géo adoré, qui semblait si gentil et si dévoué envers ses concitoyens et qui s'est fait descendre dans son lycée par un black qui se fait dezinguer à son tour par un policier... blanc. Comme quoi il ne faut jamais se fier aux apparences, surtout lorsque la haine purule de partout et qu'elle peut avoir bien des visages. S.A. Cosby avec son héros Titus Crown nous livre un personnage fort, un rien tourmenté et rongé par de vieux démons mais surtout sensible et profondément humain. Même les salopards se considèrent parfois comme de bonnes personnes. Et derrière un monstre, il y a toujours un homme. Et quand on arrive à rendre ça, ça donne forcément profondeur et consistance au bouquin. Attention, ça secoue un peu quand même.