L'oeil le plus bleu : Le livre de Toni Morrison

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À Lorain, dans l'Ohio des années 40, deux fillettes noires, grandissent côte à côte. La première déteste les poupées blondes. L'autre idolâtre Shirley Temple et rêve d'avoir les yeux bleus. Mais face à la réalité féroce d'une Amérique Blanche, le rêve de beauté d'une petite fille est un leurre qui ne cède le pas qu'à la folie. Le saisissant premier roman de Toni Morrison.

" Tous les thèmes essentiels de son œuvre sont là, en germe dans ce roman où les femmes sont les gardiennes d'une identité malmenée dans une terre hostile où les marguerites ne poussent pas. "
Le Monde

Traduit de l'anglais (États-Unis)
parJean Guiloineau

De (auteur) : Toni Morrison
Traduit par : Jean Guiloineau

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Expérience de lecture

Avis des libraires

" TOUS les thèmes essentiels de son œuvre sont déjà là, en germe dans ce roman où les femmes, les petites filles même, sont les gardiennes d'une identité malmenée dans une terre hostile où les marguerites ne poussent pas : la misère inéluctable, les rapports mère-fille, la soif d'amour, l'oppression sexuelle, la mort des enfants, la folie. La haine, aussi. UNE histoire terrible, épouvantable et secrète qui, malgré une construction hachée, une tension souvent insoutenable, impose au lecteur le sentiment étrange et inconfortable d'être dans la peau d'un "sale nègre". Ou d'une petite fille rêvant de beauté. Le sentiment aussi de voir naître l'œuvre d'une grande romancière chez qui le sens importe autant que la musicalité d'une langue fondée sur la recherche des timbres et des rythmes, sur la façon aussi de transcrire les voix noires. De considérer une conversation comme une danse d'agression et de séduction qui reste le propre de l'écriture de Toni Morrison. "
Le Monde

PRESSE

Avis Babelio

albalettres

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 semaine

Pecola me semble être une manière pour Toni Morrison de dire : « Voici ce qui arrive à ce qui est laid, ce qui est femme, ce qui est fragile. Voici ce que l’on n’épargne pas. Voici ce qui blesse ce qui a appris à ne plus exister, à ne pas crier ou simplement se plaindre. Pour ceux qui ne peuvent pas, moi je peux. Et j’écris. » Voici que Toni Morrison revient avec sa réalité, une réalité nette et qui ne s’excuse jamais d’être mais qui existe à part entière dans le monde, un monde hors du prisme blanc, régit par ses propres lois. Toni Morrison ne souhaite ni épargner, ni céder. Elle nous offre une vision sur l’ignominie qui règne chez Pecola. Elle ne demande pas qu’on l’écoute à travers les souhaits de Pecola mais bien votre attention entière. Écouter seulement ne suffirait pas. C’est simple, rude. C’est Pecola pauvre et laide. Mais pas seulement. C’est l’âme de Pecola qui appelle à exister dans la beauté abstraite de la pâleur qui lui caresse le dos, dans la peine éreintante qui glace ses chaires. Autour d’elle, le blanc est paix, est épargné. Alors voilà tout ce qu’elle espère : se voir offrir cette armure qui semble n’appartenir qu’à cette autre « espèce », la vénérée. Toni sait que tous ne comprendront pas, et pour cela, sa littérature a le don de ce que si peu parviennent à poser : toucher les cœurs qui appellent à sentir plus que ce qui est concédé.

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Nieelem

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

L'œil le plus bleu, c'est Pecola, une petite fille noire de l'Ohio des années 40, qui rêve de se réveiller un beau jour avec les yeux bleus. Parce qu'alors tout serait différent. L'histoire de Pecola nous est racontée par Claudia, une autre petite fille noire du quartier. Contrairement à ses amies, Claudia n'aime pas les poupées blondes aux yeux bleus, et ne comprend pas pourquoi elles les fascinent tant. Au fur et à mesure de la lecture, on apprend d'où est venu le rêve de Pecola. À travers le regard de Claudia, qui tente de comprendre le monde violent qui l'entoure, plusieurs personnages prennent vie, et c'est souvent pour le pire. Premier roman de Toni Morrison, on aborde ici tout un tas de sujet difficiles (v*ol, racisme, humiliation, et j'en passe) sous le prisme de l'enfance, avec sa part de naïveté et d'apprentissage. Après avoir lu Home, je m'attendais à une lecture assez dure, mais je dois dire que celle-ci dépasse ce à quoi je m'étais préparée. Un roman très percutant donc, d'une autrice que j'apprécie toujours autant découvrir.

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Mapassiondeslivres

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

L'œil le plus bleu, paru en 1970, décrit la vie de Pécola, jeune fille noire vivant dans l'Ohio après la Grande Dépression. Moquée pour son physique ingrat et sa carnation de peau très sombre, cette dernière développe un complexe d'infériorité. Elle allie la beauté à l'amour et prie chaque soir pour un miracle ; posséder des yeux bleus afin de remplacer la dureté de son existence par de l'affection. Pécola souffre d'un besoin irrépressible d'être aimer mais sa famille et communauté sont incapables de lui en donner, entravées eux aussi dans leur propre vie. Avec plusieurs siècles d'esclavagisme et des décennies de ségrégation, la population noire a considéré au fil du temps et des traumatismes que la peau blanche était la norme voire l'idéal. Ce racisme internalisé transmis de génération en génération est un des sujets forts traités dans ce roman. Toni Morrison aborde également d'autres thèmes insoutenables comme l'inceste pour n'en citer qu'un. La rudesse du quotidien de Pécola n'est pas narrée par cette dernière, trop emmurée dans sa détresse. Elle est relatée par une autre fillette noire, amie et témoin indirect des drames de Pécola qui plongeraient n'importe lequel d'entre nous dans la folie. L'œil le plus bleu est une représentation très réaliste des conditions de vie des Noirs américains du début du vingtième siècle. J'avoue avoir été tout de même un peu déconcertée par la construction du récit et son découpage mais ce premier roman sombre, fort et cru de la romancière pose la pierre originelle de sa retentissante bibliographie ainsi que son combat pour l'émancipation des Afro-Américains. Ses romans sont à lire assurément !

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TarassBulba

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Et si la tragédie naissait du regard ? Et si la haine de soi était une semence plantée dans l’enfance ? The Bluest Eye, c’est l’histoire de Pecola, petite fille noire dans l’Amérique des années 40, persuadée que la beauté – et donc l’amour – ne viendra à elle que lorsqu’elle aura les yeux bleus. C’est aussi l’histoire d’un quartier, d’une communauté, d’un monde qui brise les enfants parce qu’il est lui-même brisé. Premier roman de Toni Morrison, c’est un texte d’une force rare, qui mêle poésie du quotidien et violence sociale, éclat lyrique et réalisme brut. Elle y démonte la construction de la norme blanche, de la beauté comme violence symbolique, de l’innocence détruite par l’indifférence et la misère. La polyphonie narrative – alternance de points de vue, de temporalités, de narrateurs – donne au roman une épaisseur chorale. La langue est somptueuse, dense, musicale, et parfois cruelle. Il y a des passages qu’on lit avec les tripes, tant ils mettent en scène l’indicible. Et pourtant, Morrison ne cède jamais au pathos. Elle nous donne à voir des êtres humains dans toute leur complexité, y compris ceux qui blessent, qui frappent, qui échouent. C’est peut-être ça le plus bouleversant : cette compréhension de la douleur transmise de génération en génération, de la violence intériorisée, et de la solitude comme héritage.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Étranger
  • EAN
    9782264047991
  • Collection ou Série
    Littérature étrangère
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    224
  • Dimensions
    179 x 110 mm

L'auteur

Toni Morrison

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7,80 € Poche 224 pages