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Par Omnibus, publié le 14/01/2019

30ème anniversaire de la mort de George Simenon : "Tout Maigret" à (re)découvrir

Né sous la plume de Simenon à la fin de l’année 1929, Maigret fête ses 90 ans cette année, et pour l’occasion, les éditions Omnibus sortent une nouvelle édition de Tout Maigret avec des couvertures originales créées par Loustal.

Au cours du printemps 1930, alors qu’il stationne à Morsang-sur-Seine dans son cotre "l’Ostrogoth", Georges Simenon met le point final à Pietr-le-Letton. Après deux cents ouvrages écrits sous pseudonymes pour des éditeurs populaires, Simenon, à 27 ans, a l’intuition qu’il tient enfin son style, sa "manière". Son apprentissage se termine, il signera désormais ses romans de son nom. Il rédige trois autres Maigret avant de présenter à l’éditeur Fayard les quatre manuscrits dont le héros est un commissaire parisien massif et fumeur de pipe à quelques mois de la retraite, Jules Maigret.

"En somme, qu’est-ce que vous avez voulu faire ? dit Fayard à Simenon. Vos romans ne sont pas de vrais romans policiers. Un roman policier se déroule comme une partie d’échecs dont le lecteur doit posséder toutes les données. Rien de tel chez vous. Votre commissaire n’est pas infaillible. Il n’est ni jeune ni séduisant. Quant aux victimes et aux assassins, ils ne sont, eux, ni sympathiques ni antipathiques. Enfin, ça finit toujours mal. Pas d’amour. Pas de mariage. Comment voulez-vous accrocher le lecteur avec ça ?" Mais enfin, il va les publier quand même : "Nous allons perdre beaucoup d’argent mais je veux tenter l’expérience."

C’est Georges Simenon, avec la complicité de Pierre Lazareff, qui organise le lancement des Maigret en février 1931 avec un "bal anthropométrique" où se presse le Tout-Paris.

Les deux premiers Maigret, Monsieur Gallet, décédé et Le Pendu de Saint-Pholien, rencontrent un succès immédiat. Le commissaire Maigret devient une figure familière pour le public, d’autant que le cinéma s’est mis de la partie : dès 1932, Julien Duvivier réalise La Tête d’un homme, avec Harry Baur ; Jean Renoir dirige son frère Pierre dans La Nuit du carrefour ; Jean Tarride, son père Abel dans Le Chien jaune.

De 1931 à mars 1934, ce ne sont pas moins de dix-neuf Maigret qui voient le jour ! Cependant, tel Arthur Conan Doyle avec Sherlock Holmes, Simenon se sent dévoré par sa créature. Il abandonnera le commissaire en passant à la NRF. L’absence dure huit ans, et il faut attendre 1942 pour voir son retour, opportunément intitulé Maigret revient, que publie Gallimard.

En novembre 1944, Georges Simenon rencontre celui qui sera son troisième et dernier éditeur, Sven Nielsen, qui vient de fonder les Presses de la Cité. C’est le début d’une grande amitié. Le premier Maigret publié chez son nouvel éditeur, Maigret se fâche, paraît en 1947, et il sera suivi de quarante-neuf autres.

Maigret et Monsieur Charles, paru en 1972, est l’ultime roman de Simenon, qui, dès lors, se consacrera à une œuvre autobiographique, lui qui avait sondé le cœur et l’âme des humains sa vie durant.

Maigret aujourd’hui ? C’est soixante-quinze romans, vingt-huit nouvelles, un personnage connu dans le monde entier, à la fois parisien et universel, d’innombrables adaptations au cinéma – avec Jean Gabin, Charles Laughton, Albert Préjean, Michel Simon, Heinz Rühmann… – et à la télévision – avec Jean Richard (88 téléfilms !), Bruno Cremer, Jan Teulings, Michael Gambon, Gino Cervi, plus récemment Rowan Atkinson…, des traductions nouvelles en Grande-Bretagne et en Allemagne.


 

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