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Par Presses de la Cité, publié le 21/07/2023

Biographie - Danielle Steel

À propos

Cette rubrique du site est l’occasion pour moi de communiquer directement et personnellement avec vous sur mes activités, mon intimité, ce que je pense et ressens à propos d’une variété de sujets. Mes romans sont très importants pour moi, mais je fais aussi bien d’autres choses qui me tiennent à cœur. J’ai une passion pour l’art contemporain et la mode, je voyage entre ma vie parisienne et ma vie californienne. J’ai neuf enfants qui sont grands maintenant, et la plus jeune vit toujours avec moi. Nous passons de très bons moments ensemble, mais je m’intéresse aussi profondément aux questions qui les préoccupent. Peut-être que vous et moi partageons les mêmes opinions et les mêmes inquiétudes, peut-être que nous avons connu les mêmes succès et les mêmes peines, peut-être que nous avons le même sens de l’humour. Le rire m’aide définitivement à tenir bon face aux difficultés de l’existence. J’espère que nous pourrons rire un peu ensemble sur ce site. Merci de partager cet espace très spécial avec moi.

 

Ce à quoi je tiens le plus : mes enfants. Ils sont, et ont toujours été, toute ma vie. Lorsqu’ils étaient plus jeunes, j’étais mère le jour et j’écrivais la nuit. J’ai eu mon premier enfant (ma fille Beatrix) à dix-neuf ans et j’ai rédigé mon premier roman la même année. J’ai cinq filles et quatre fils. Je leur consacre énormément de temps, ils sont la lumière de ma vie. Cela ne signifie pas que nous n’avons pas vécu de moments difficiles. Tout le monde en a. Mais le bonheur qui nous unit l’emporte largement sur les soucis et les peines. J’ai passé des milliers d’heures à les conduire à droite et à gauche, j’ai assisté aux matchs de foot, j’ai accompagné cinq petites filles à leurs cours de danse classique pendant des années, j’ai embarrassé mon fils en l’acclamant trop fort à ses rencontres de lacrosse. J’ai essayé d’être présente pour eux lors des jours difficiles, quand ça n’allait pas, et ce que je déteste le plus, maintenant qu’ils sont plus âgés, c’est que je ne peux pas tout « régler ». Je ne peux pas embrasser leurs bobos lorsqu’ils se sont fait mal. Je ne peux pas dire aux gens de se montrer gentils avec eux ni les protéger contre les souffrances et les déceptions de la vie. Je ne souhaite que leur bonheur, qu’ils soient en bonne santé et en sécurité. Mais aussi grand que soit l’amour que je leur porte, je ne peux rien promettre. Et je hais ce sentiment. Je chéris le temps que nous passons ensemble. Nous nous rendons souvent visite et nous sommes très proches. Ils viennent très régulièrement chez moi (je déteste ne plus les avoir à la maison et j’aimerais tant pouvoir remonter le temps. Si seulement j’en avais le pouvoir !). Nous profitons des jours fériés pour nous retrouver, nous partons en vacances ensemble.

La chose la plus dure qu’il me soit arrivée est, comme nombre d’entre vous le savent, le décès de mon fils Nick, lorsqu’il avait dix-neuf ans. Il a souffert d’un trouble bipolaire toute sa vie. C’était un enfant extraordinaire, et nous l’aimions tous. Il s’est suicidé et ce fut un drame atroce pour nous tous, mais je pense que cela nous a rapprochés et nous a rendus encore plus reconnaissants d’être ensemble. Il nous manque toujours. Énormément. La perte d’un être cher ne s’oublie pas, mais on apprend à vivre avec, comme un amputé apprend à vivre avec un membre en moins. Nous avons tous essayé d’aller de l’avant, de mener une vie qui ait du sens. Nous avons créé deux associations en sa mémoire, une pour les personnes souffrant de maladies mentales et une pour les sans-abris. Ces fondations sont également engagées dans la lutte contre la maltraitance des enfants et le suicide. J’ai écrit un livre sur Nick, intitulé Un rayon de lumière. Et un autre à propos des actions que j’ai menées pendant onze ans pour aider les SDF, Offrir l’espoir (mon fils ne s’est jamais retrouvé à la rue, mais cette cause le touchait énormément.)

J’ai la chance d’avoir une belle carrière. Je travaille dur, et ce depuis toujours. À une époque, lorsque j’avais très peu d’argent, j’occupais trois emplois et écrivais la nuit. Mon premier roman, rédigé lorsque j’avais dix-neuf ans, a trouvé un éditeur. Mes cinq livres suivants n’ont pas été publiés. Puis j’ai écrit une « novélisation », c’est-à-dire que j’ai adapté un scénario de film en roman. Cet ouvrage a rencontré un franc succès, et ma carrière a lentement décollé. La route a été longue. Avant de pouvoir vivre de ma plume, j’ai été professeure de français et d’écriture créative, j’ai travaillé dans la publicité (pour Supergirls à New York et Gray Advertising à San Francisco) et j’ai aussi été traductrice. Mes débuts en tant qu’écrivain m’ont appris l’importance de la persévérance (perdre mon fils Nick a été un autre type d’enseignement, sur l’amour et le courage). Cependant, d’après mon expérience, on s’en sort toujours à force de ténacité. Je dis souvent aux nouveaux auteurs que si j’avais abandonné après le refus de mon deuxième, troisième, quatrième ou même de mon cinquième ou sixième livre, je n’aurais jamais eu la carrière que j’ai aujourd’hui. Mon septième roman a finalement été vendu. Alors, peu importe la situation, tenez bon. Pour citer Winston Churchill : « N’abandonnez jamais. Jamais, jamais, jamais. » C’est un excellent conseil, qui s’applique aussi bien aux relations amicales et familiales qu’au travail.

J’adore écrire, ce qui est une bénédiction. J’ai tenu mes enfants à l’écart de cet aspect de mon existence car je ne voulais pas que mon travail, et plus tard ma notoriété, empiètent sur leur vie. Je ne donnais jamais d’interviews, ne faisais jamais la promotion de mes livres à renfort de publicités ou de tournées, et je me suis toujours montrée très discrète. Je fais très peu d’interviews, même maintenant. Mes enfants me soutiennent. Je respecte leur choix de poursuivre une carrière dans la mode, les affaires, le Web ou le cinéma. Quant à mon aînée, elle est assistante sociale dans un service d’oncologie pédiatrique, un travail inestimable.

J’ai écrit plus d’une centaine de livres – cent-quatre-vingt-treize à ce jour.  Je suis publiée dans à peu près cinquante pays et traduite dans quarante-cinq langues. J’ai un rythme de six ou sept parutions par an et je travaille sur plusieurs ouvrages en même temps, jusqu’à cinq parfois. Cela semble fou, mais cette méthode me convient. Un peu comme elle conviendrait à un artiste qui a plusieurs peintures en cours. Il faut savoir jongler. Mais j’adore ça, et je m’efforce de varier les genres de mes livres ; j’écris des romans historiques et des romans aux thèmes contemporains, des romans qui se penchent sur des problèmes ou des tragédies et qui explorent leurs conséquences sur une vie. Mes livres se déroulent dans des secteurs et des domaines particuliers. J’apprends beaucoup en les rédigeant. J’écris des romans drôles et joyeux également. Parfois, j’éclate de rire en pleine rédaction, ou je pleure lorsque j’arrive à un moment triste. Si vous riez ou pleurez lorsque vous lisez mes romans, vous pouvez être sûrs que j’ai eu la même réaction en les écrivant. Je suis également l’auteure d’ouvrages de non-fiction, de poèmes et de livres jeunesse (j’en ai publié près d’une vingtaine, dont une série illustrée par Kristi Valiant qui met en scène ma chihuahua blanche Minnie). Comme j’aime m’investir dans les différents domaines de la création et m’essayer à de nouvelles choses, j’ai écrit il y a quelques années des paroles de chanson avec un groupe de compositeurs français. Nous écrivions en français et en anglais. Nos morceaux sont disponibles sur iTunes et sur Amazon, notamment regroupés dans un album intitulé Love Notes.

J’ai partagé quasiment toute ma vie entre mes enfants et mon activité d’écrivain. Mais malgré mon emploi du temps chargé, j’ai d’autres passions : l’art et le design. J’ai fréquenté des écoles françaises pendant toute ma scolarité jusqu’au lycée, puis j’ai intégré l’université de New York et la Parsons School of Design. J’ai suivi une formation de couturière, mais je n’ai jamais travaillé dans la mode. Je suis quand même restée une mordue de design. J’adore le stylisme et m’adonne à la décoration d’intérieur dès que j’en ai l’occasion, pour moi-même, pour mes enfants ou mes amis. Imaginer l’intérieur d’une maison ou d’un appartement et le voir prendre forme est tellement passionnant ; c’est un peu comme réaliser un rêve. Je ne m’en lasse jamais. D’un point de vue professionnel, après l’écriture, c’est sûrement ce que je préfère ; puis viennent l’art et la mode.

J’ai possédé une galerie d’art contemporain pendant quatre ans. J’y exposais le travail d’artistes émergents. J’adorais ça. J’ai commencé lorsque mes premiers enfants sont partis pour la fac parce que je pensais que cette activité me changerait les idées. Je me suis tellement amusée ! Je voulais vendre des œuvres à un montant raisonnable pour que des jeunes collectionneurs, ou n’importe qui d’autre, puisse les acheter. L’argent ne devrait pas rendre l’art inaccessible ; au contraire, l’art devrait pouvoir être apprécié par tous. Malheureusement, il est difficile de joindre les deux bouts lorsque l’on vend des œuvres à prix raisonnable. Aussi, après quatre ans, j’ai dû fermer ma galerie, d’autant que je passais de plus en plus de temps en France. Mais j’ai gardé le contact avec beaucoup d’artistes.

Je possède deux cultures, française et américaine. J’ai grandi en France et aux États-Unis et suis bilingue. Je parle aussi espagnol et italien. Lorsque mes enfants sont partis pour la fac, je suis retournée vivre une partie de l’année à Paris ; je fais régulièrement le voyage pour les voir. Paris est une ville magnifique. On peut y faire tant de choses et la vie culturelle y est si riche. C’est mon foyer.

Au quotidien, j’utilise une machine à écrire Olympia de 1946, et je réserve mon ordinateur à la consultation de mes mails. Je ne me débrouille pas bien du tout avec les nouvelles technologies. Parmi les domaines dans lesquels je ne suis pas douée, il y a aussi la cuisine. Je suis médiocre, même si j’aime cuisiner occasionnellement (mes invités n’apprécient sûrement pas mes plats, en revanche). Contrairement aux standards de beaucoup d’Américains (qui eux le sont passionnément), je ne suis pas du tout sportive, je ne vais pas à la salle de sport. Et j’ai du mal à me détendre, à prendre des vacances, à ne rien faire. Je préfère m’occuper. Élever neuf enfants m’a rendue capable de faire plusieurs choses en même temps, et je me sens vite fébrile si je n’ai aucune tâche en cours. Lorsque j’ai du temps à moi, je nettoie une armoire ou un frigo, je fais des collages. Et si je dois me « détendre », je lis ou je cède à mon envie d’écrire un nouveau roman ! Elle ne me quitte jamais.

Dans ma famille, nous sommes quasiment tous des amoureux des chiens et nous en possédons de races très différentes. J’ai d’ailleurs écrit un ouvrage à propos des animaux que nous avons eus. Il contient aussi des conseils et des photos. Intitulé Un pur bonheur, il a été publié en 2014.

Je suis divorcée, et finir seule n’a jamais été dans mes plans. Je crois dur comme fer que lorsque l’on décide de franchir le cap du mariage, il faut être prêt à s’investir pour faire durer son couple. Malheureusement, parfois, on n’y peut rien. J’ai été mariée au père de huit de mes enfants pendant dix-sept ans et à mon époux suivant pendant huit ans. Je ne pense pas que l’être humain soit fait pour vivre seul, car cela signifie n’avoir personne pour partager ses joies ou ses peines. Il n’y a rien de plus merveilleux que d’être la moitié d’un couple sain où chacun fait des efforts de partage.

Et voilà ! Vous savez tout sur moi et sur mon parcours. Je vous invite à en découvrir davantage sur mes passions et sur ma vie dans les différentes pages de cette rubrique.

 

 

Mes enfants

Ma famille – et avant tout mes enfants – est ce que j’ai de plus précieux. Fille unique, je me suis retrouvée seule avec mon père dès l’âge de six ans. Je voyais rarement d’autres jeunes de mon âge en dehors de l’école. À l’époque, l’enfant n’avait pas la place qu’il tient aujourd’hui, et j’ai dû m’intégrer sans faire de vague. J’étais très sérieuse. Je lisais constamment. Bonne élève, je suis entrée à l’université à tout juste quinze ans. Et je me suis mariée deux ans plus tard ! Avec le recul, je pense que j’ai grandi trop vite.

Lorsque j’étais plus jeune, j’adorais traîner chez ma meilleure amie. Elle venait d’une famille de huit enfants et j’adorais le chaos qui régnait chez elle. Tout le monde était le bienvenu. Sa mère avait toujours l’air d’avoir oublié de se coiffer, et l’atmosphère était celle d’un joyeux désordre. Les repas étaient fascinants, avec une mère, un père, et bien sûr des tonnes d’enfants ! J’adorais ça et peut-être que, sans m’en rendre compte, je les ai imités des années plus tard.

J’ai eu ma première fille à dix-neuf ans. J’ai ensuite épousé un homme déjà père de deux fils qui, au fil des années, sont devenus les miens. Dix mois après notre mariage, notre famille a commencé à s’agrandir. Soudain, ma vie était remplie d’enfants. Des milliers d’enfants. Pas seulement les nôtres, mais leurs amis aussi ! Partout chez nous, on trouvait des jeunes de tous les âges, du nouveau-né à l’adolescent. J’adorais ça, et c’est encore le cas aujourd’hui. Il n’y a rien de plus beau qu’une maison pleine des êtres chers à votre cœur. Ma benjamine vit toujours avec moi, et je ne suis jamais plus heureuse que lorsqu’ils reviennent tous me voir et que la maison est de nouveau pleine à craquer. Mes neuf enfants resteront la plus belle chose qui me soit arrivée.

Une phrase extraite de la Bible me revient en tête, elle revêt une signification particulière pour moi : « Dieu donne une famille à ceux qui sont seuls ». Ç’a été mon cas. Après cette enfance calme et souvent solitaire, j’ai fini entourée par tous ces petits êtres et leurs amis. J’ai découvert les joies des familles nombreuses. Un bonheur que je n’imaginais pas, même dans mes rêves les plus fous.

Oui, on traverse forcément des moments difficiles. Des moments où l’on est terrifié. On se retrouve confronté à des épreuves imprévisibles et parfois à des événements malheureux. Nous avons perdu un fils, un frère. Ce drame a presque eu raison de nous, mais il nous a aussi rendus plus forts et nous a rapprochés. Puis j’ai divorcé, ce qui a aussi été un défi à part entière. Je suis restée mère célibataire de nombreuses années. Malgré notre rupture, mon ex-mari et moi sommes cependant demeurés très proches. Il était présent à chaque événement familial, à chaque grande occasion, et ce jusqu’à sa mort. Il nous manque terriblement.

Mes enfants s’entendent très bien. Les liens fraternels qui les unissent me réchauffent le cœur. Je sais que même lorsque je ne serai plus là, ils se soutiendront toujours les uns les autres. Les enfants qui font partie d’une grande tribu se disputent peu. Ils trouvent toujours quelqu’un avec qui pactiser, et les dynamiques du groupe peuvent facilement évoluer. Dans une fratrie de deux, ils n’ont pas d’autre choix que de se chamailler en cas de désaccord.

Mes enfants sont tous très différents les uns des autres. Certains sont introvertis, d’autres extravertis. Certains sont studieux tandis que l’un d’entre eux a été en probation académique pendant huit ans (une période record) ! Il était impossible de convaincre certains d’arrêter de travailler quand d’autres me regardaient d’un air ahuri, comme si je parlais une autre langue, lorsque je les interrogeais sur leurs devoirs ! Certains sont sportifs, d’autres pas. L’une d’entre eux déteste les chiens alors que tous les autres les adorent. Certains ont la fibre artistique, mais seul Nick s’intéressait à l’écriture. Ils ont tous des talents et des capacités qui dépassent les miens, dans des domaines très variés tels que la technologie, la mode, la photographie, le design, la réalisation, la production, le travail social, les sports ou l’art. Mais peu importent leurs goûts et leurs aptitudes, je souhaite simplement leur bonheur. J’espère qu’ils seront toujours entourés de personnes qui les aiment et qui les respectent et qu’il se soutiendront dans les moments difficiles, car nous en avons tous. Je suis extrêmement reconnaissante d’avoir ma carrière d’auteure, mais mes enfants sont sans aucun doute ma plus grande bénédiction et ma plus belle joie.

Comme je l’ai dit, ils sont tous uniques, et je suis fière de chacun d’entre eux. Je pense que l’un de nos plus grands défis en tant que parents est de nous adapter à l’identité propre de nos enfants, de ne pas nous attendre à ce qu’ils nous ressemblent ou fassent ce que nous désirons. Ils ont des idées différentes. Leurs propres rêves et besoins. Ils ne seront peut-être jamais comme nous, ou peut-être qu’au contraire ils nous ressembleront plus qu’on ne le croit. Parfois, nous les voyons foncer droit dans le mur et nous voudrions les arrêter, mais ce n’est pas toujours possible. Ils doivent tracer leur propre chemin. J’ai dû apprendre à respecter cela (j’y travaille encore). Mais quoi qu’il arrive, je serai toujours leur mère. Je serai toujours prête à les aider, je m’inquièterai toujours des dangers, des déceptions et des risques auxquels ils devront faire face.

Même lorsqu’ils étaient petits, mes enfants avaient déjà leur propre personnalité. J’ai toujours dit qu’ils arrivaient au monde tels qu’ils étaient vraiment. Certains vous défiaient à chaque occasion. (À deux ans, Nick, face à un petit costume orné d’une girafe, s’est tourné vers moi et m’a dit « tu t’attends vraiment à ce que je porte ça ? ». Bien sûr que oui, je m’y attendais ! À trois ans, il voulait porter du cuir. Et à cinq ans, il désirait ressembler au chanteur Prince. J’étais loin de me douter qu’il allait se diriger vers une carrière musicale. Si j’avais su, j’aurais peut-être été moins sceptique face à certaines de ses tenues. Quoi qu’il en soit, il était lui-même.) D’autres se montraient plus conciliants. Quand ils étaient plus jeunes, je les habillais tous dans des tenues assorties. Ils ne me l’ont pas encore pardonné et ne le feront probablement jamais. Mais ils étaient absolument adorables et faisaient très Mélodie du bonheur.

Si je parle beaucoup d’eux, c’est parce qu’ils sont et ont toujours été une immense partie de ma vie. Avoir neuf enfants, ça veut dire vouloir œuvrer pleinement à leur bonheur.

Ils demeureront toujours ma priorité absolue, même s’ils sont adultes à présent. Je suis toujours très impliquée dans la vie de mes enfants. Je m’inquiète pour eux constamment. On n’arrête jamais vraiment de s’inquiéter pour ses petits ! Cinq sont mariés maintenant. Quant aux plus jeunes, ils ne sont pas pressés de se marier et de fonder une famille, ce qui me semble sage. Ils ont tous fait des choix de carrière intéressants et travaillent dur.

Mes enfants connaissent mes faiblesses, mes défauts, mes bizarreries, et ils m’aiment malgré tout. Ils me supportent et me soutiennent. Il n’existe pas de relation plus forte que celle entre un parent et son enfant, même si elle peut parfois sembler mouvementée ou décevante. Les mauvaises passes sont comme des éclipses, passagères. L’enfant avec qui vous avez le plus de problèmes un jour peut être celui avec qui vous aurez le plus en commun le lendemain. Avoir des enfants remplit votre vie de joie, de tendresse et d’espoir. Avoir chacun d’entre eux est la meilleure décision que j’ai jamais prise.

 

 

Mes deux villes

Pour ce qui est des villes où je réside, on peut dire que j’ai beaucoup de chance. Une fois que j’ai été mariée, ma vie a oscillé entre Paris et San Francisco.

Ma relation avec San Francisco a toujours été ambivalente. J’adore les grandes agglomérations, je n’ai connu que ça en grandissant. J’ai donc quelques réticences à m’installer dans ce qui est fondamentalement une petite ville. Loin de l’Europe, je m’y sentais dépaysée, mais c’est une petite ville de province très agréable pour élever des enfants. La vue est spectaculaire peu importe où vous vous trouvez, les maisons sont jolies. La ville se situe à trois heures de route des montagnes, à une heure de la très belle et chaude Napa Valley (il y fait jusqu’à cinq degrés de plus qu’à San Francisco), et à une demi-heure de quelques plages spectaculaires et rafraîchissantes. Et la vie y est douce.

Ma relation avec Paris est beaucoup plus simple. J’aime tout de cette métropole, et ce depuis toujours. C’est une belle ville de taille parfaite, pleine d’événements culturels et de spectacles, où il fait bon vivre. Une chose qu’elle a en commun avec San Francisco : on peut y contempler le ciel, ce qui n’est pas le cas à New York (pas la peine d’essayer ; il n’y a que des gratte-ciels à perte de vue). Aux premières lueurs du jour, Paris se teinte d’un gris perle lumineux, ce qui ne manque jamais de me couper le souffle. Les lumières de la ville sont aussi de toute beauté. Et pour une raison que j’ignore, je ne me soucie jamais du temps là-bas, même s’il pleut ou s’il fait froid.

On reçoit et on sort davantage à Paris. Les habitants rentrent chez eux et mangent plus tard. C’est l’endroit idéal pour moi, maintenant que je suis une adulte indépendante et que mes enfants ont grandi. À San Francisco, j’ai passé tout mon temps à m’occuper des miens, à les conduire où ils voulaient, à les aider à faire leurs devoirs. Quand j’y retourne, je sors également très peu parce que je travaille constamment. La vie sociale restreinte rend vite claustrophobe là-bas, ce qui est vrai dans n’importe quelle petite ville. C’est aussi là que je fais tous mes « devoirs » : je vais chez le dentiste, je rends visite à mes avocats. Mon quotidien est plus intéressant à Paris, plus agréable, plus varié, plus peuplé. C’est un lieu fabuleux, qui convient mieux à ma nouvelle vie.

San Francisco et Paris sont deux métropoles merveilleuses à visiter. Après trente ans à San Francisco, j’ai fini par retourner à Paris il y a quelques années ; l’occasion de prendre un nouveau départ. Je rends régulièrement visite à mes enfants aux États-Unis, mais je n’aimerais pas y vivre à plein temps. Retourner en France me remplit toujours de joie. Difficile de trouver mieux que mes deux villes d’adoption. À Paris, j’aime me mettre sur mon trente et un pour sortir, voir mes amis ou faire de nouvelles rencontres ; à San Francisco, j’aime enfiler un jean et un vieux pull pour me pencher sur mon bureau et écrire ou pour voir de vieilles connaissances.

En vérité, je suis heureuse de pouvoir mener cette double vie. Je suppose que je vais continuer à faire la navette entre Paris et San Francisco pendant longtemps. Oui, on peut dire que j’ai beaucoup de chance.

 

 

L’art

Lorsque j’étais encore une jeune auteure, j’ai vécu plusieurs années assez compliquées. Il m’était alors impossible de m’offrir une voiture de luxe, ni même une nouvelle voiture toute simple… J’ai donc fini par acheter deux Ford des années 1940, pour presque rien. L’une était un coupé noir que j’adorais, l’autre une Sedan rouge. C’est dans cette dernière que j’ai « fait le taxi » pour mes enfants, au grand dam de ma fille aînée. Le coupé ressemblait quant à lui à une grande dame. Inspirée par cette pépite, j’avais acheté plusieurs chapeaux d’époque que je portais en la conduisant. J’avais sans doute l’air un peu bête, mais j’étais jeune et j’y prenais tellement de plaisir ! Aussi, l’achat d’une voiture flambant neuve ne fut pas un grand événement pour moi. Les vieilles Ford m’avaient apporté beaucoup plus de joie, et ce malgré leurs difficultés à monter les collines de San Francisco. J’ai gardé ces deux véhicules pendant de nombreuses années mais j’ai fini par arrêter de les conduire et j’ai alors voulu en faire profiter quelqu’un d’autre. Je les ai donc vendues à un homme qui les convoitait depuis longtemps, et qui était aux anges de pouvoir enfin les conduire à son tour.

Je ressens la même chose pour l’art. J’ai toujours souhaité posséder une œuvre de Mary Cassat. Mais peu importe mon succès, elles restent inaccessibles. J’aime Degas, Renoir, la plupart des peintres impressionnistes et j’adorerais avoir un Chagall (notamment un de ses couples volants, j’adore ses mariées !), mais je ne peux pas me le permettre. J’ai neuf enfants. J’ai donc d’autres responsabilités et d’autres priorités.

Pour moi, le prix n’est pas un critère d’excellence. Il me suffit d’apprécier ce que je vois. Si j’ai dépensé beaucoup d’argent dans des pièces que j’aime (pas dans la gamme de prix de Chagall, quand même !), j’ai aussi acheté d’autres peintures et sculptures pour presque rien. Je me fiche de leur valeur marchande. Sur une table dans mon salon, j’ai disposé des fruits en céramique chinoise ancienne à côté d’objets similaires faits par mes enfants à l’école. J’adore ce genre de mélanges et jamais aucun de mes invités ne devine qu’il est en train d’admirer une pomme faite par un élève de CM1 en cours d’arts, jusqu’à ce que je le leur annonce avec fierté. J’ai également placé une superbe sculpture d’inspiration indienne réalisée par mon fils lorsqu’il avait six ans parmi des œuvres d’art moderne. Pour être honnête, ce sont les objets réalisés par mes enfants que je préfère !

J’aime l’art qui me rend heureuse et qui me fait rire ou sourire. Je veux me réveiller chaque matin excitée à l’idée que ces œuvres fassent partie de ma collection. Et je déteste les peintures si torturées qu’on y discerne aisément la psychose de l’artiste. La vie est assez difficile comme ça, pas besoin de s’entourer d’œuvres déprimantes. Je n’ai donc que des pièces joyeuses. J’adore les peintures et les sculptures qui contiennent des mots, bien sûr. J’aime aussi découvrir de nouveaux artistes encore au début de leur carrière, peu importe leur âge. J’aime l’art asiatique. J’aime les chevaux en bronze faits à partir des moulages de morceaux de bois flotté de Deborah Butterfield. J’ai aussi suspendu chez moi quelques photographies que j’apprécie beaucoup. Mes goûts sont plutôt enfantins : j’aime les couleurs vibrantes et le rouge me séduit à tous les coups.

Pendant mon adolescence, j’ai fréquenté une école d’art dans mon temps libre. Mais je n’avais aucun véritable talent. Aujourd’hui, je fais parfois des collages comprenant beaucoup de mots et de citations d’autres personnes, qui me servent à exprimer nombre de mes propres pensées et sentiments. À Paris, j’ai réalisé deux tables avec de vieilles couvertures de livres et des bobines de fil industrielles en guise de pieds – je les adore.

Moi, j’aime écrire, mais j’admire énormément ceux qui sont capables de produire des œuvres. Plusieurs de mes enfants ont d’ailleurs la fibre artistique.

Chez moi, les murs sont couverts d’œuvres, si bien que mes enfants lèvent les yeux au ciel dès que je rapporte une nouvelle peinture. « Où vas-tu mettre ça, maman ? » Mais la nature déteste le vide, voilà mon dicton. Chaque centimètre carré de la maison peut être exploité : il y a toujours de la place pour plus d’œuvres !

Il y a plusieurs années, après le décès de mon fils, j’ai décidé d’ouvrir une galerie d’art contemporain à San Francisco pour vendre le travail d’artistes encore inconnus. J’avais deux missions. La première était de vendre de l’art joyeux, qui rendrait les gens heureux. La seconde, de faire se rencontrer des artistes inconnus et des collectionneurs prêts à payer un prix raisonnable pour acquérir une œuvre. Si mon but était louable, le business plan, malheureusement, n’était pas tenable. J’ai oublié que je devais gagner de l’argent, ou du moins ne pas en perdre trop… J’avais trouvé un superbe espace, dans un quartier résidentiel huppé, près d’une boutique de vêtements et de magasins d’antiquités. D’après moi, si les gens étaient prêts à payer 10 000 dollars pour une robe ou un meuble, ils dépenseraient bien 2, 3 ou 5 000 dollars pour une peinture ou une sculpture. Malheureusement, même si nous avons vendu beaucoup de pièces, cette théorie ne s’est pas avérée tout à fait exacte. Le quartier était trop résidentiel et trop éloigné des autres galeries d’art. Mais les œuvres étaient superbes et réalisées par des artistes très talentueux. J’ai dépensé une fortune en encarts publicitaires dans de grands magazines pour mettre en valeur mes artistes, et les invitations aux expositions étaient elles aussi très réussies. Nous avons reçu de très bonnes critiques. Nous représentions vingt-deux artistes. Chacun d’entre eux ainsi que la manager de la galerie, plusieurs de nos clients et moi-même avons eu le cœur brisé lorsqu’il a fallu fermer après quatre ans. Nous avions atteint notre idéal artistique, mais nous n’avions pas gagné suffisamment d’argent. Et la crise économique a frappé, impactant le marché de l’art et les dépenses de tout un chacun. Diriger cette galerie fut un chapitre fantastique dans ma vie. Je ne regrette pas un seul instant d’avoir tenté l’expérience.

Heureusement, une galerie qui a repris plusieurs de mes artistes m’a invitée plusieurs fois à organiser des expositions pour eux. Cela m’a permis de revoir mes anciens artistes, d’en rencontrer de nouveaux. Et, surtout, de garder un pied dans ce monde magique de l’art…

 

 

La décoration d’intérieur

Un sujet amusant sur lequel je pourrais longuement m’étendre ! Comme je l’ai déjà mentionné, j’ai étudié le stylisme à la Parsons School of Design à New York. La mode est restée une de mes passions, puis je suis tombée amoureuse de la décoration d’intérieur.

Comme ma maison est aussi mon lieu de travail, elle a toujours revêtu une importance particulière pour moi. J’y passe énormément de temps. La plupart des gens quittent leur domicile le matin, rentrent en fin de journée, ont à peine le temps de reprendre leur souffle avant de manger et de se coucher pour repartir le lendemain. Ce qui n’est pas mon cas. Dans ma jeunesse, je me suis toujours efforcée de faire de mon chez-moi un endroit dans lequel je me sentais bien, malgré mes difficultés financières. Ce qui compte dans un appartement ou dans une maison, ce n’est pas sa valeur, c’est ce que vous en faites. J’ai un jour lu un petit livre fabuleux parlant de gratitude. Son auteure, Melody Beattie, raconte comment elle a acheté, faute de moyens, une vieille maison décrépite qu’elle détestait. Elle s’est lamentée pendant un an avant de se mettre au travail. Progressivement, elle est parvenue à en faire un lieu merveilleux. Finalement, elle a acheté une maison qu’elle appréciait davantage, mais apprendre à être reconnaissante pour ce qu’elle avait déjà a été une leçon importante pour elle. Je me rappelle toujours cette histoire lorsque je me retrouve dans une situation déplaisante.

J’ai toujours fait des chambres de mes enfants des lieux féeriques, à l’aide de ballerines peintes sur les murs, de fresques, de meubles décorés avec fantaisie. Leurs lits ressemblaient à des carrosses, à des bus scolaires, à une cabane dans les arbres ou encore à une voiture de sport. Je souhaitais qu’ils aient la chambre que je n’avais jamais eue. Et quand ils ont grandi, je me suis occupée de leur chambre d’étudiant, de leur premier appartement. Après cela, je les ai laissés se débrouiller. Ils savent désormais décorer dans un style qui leur est propre, mais j’aime les aider.

L’une des choses les plus amusantes, lorsque l’on fait de la décoration d’intérieur pour les autres, c’est qu’on voit leur personnalité se révéler. Mon aînée a par exemple des goûts très classiques et traditionnels tandis qu’une de mes filles les plus jeunes adore tout ce qui est rétro. Quand j’ai décoré son appartement, j’ai beaucoup appris sur elle. Ce projet nous a emmenées dans des quartiers atroces et dans des vieilles boutiques nauséabondes, mais nous avons trouvé d’incroyables objets ! Notamment un secrétaire à cylindre blanc des années 1950 que nous avons converti en bar. Des meubles en Plexiglas géniaux et des luminaires des années 1960. Un sofa victorien dont le rembourrage s’échappait à travers des déchirures. J’ai assuré à ma fille qu’on pouvait le sauver. Elle a eu l’air horrifiée. Pour elle, c’était l’état déplorable dans lequel il était qui faisait toute sa beauté. Croyez-le ou non, elle avait raison. Dans son appartement aussi immaculé qu’éclectique, le sofa à moitié entaillé a l’air formidablement chic. J’apprends toujours de mes « clients », même quand il s’agit de mes enfants.

Rien n’est plus amusant que d’assembler un intérieur, y compris quand c’est un petit appartement. Trouver l’objet parfait, qui parfois ne coûte quasiment rien, et tout organiser harmonieusement autour. Cela me rappelle l’écriture. Mais au lieu de simplement imaginer un décor, je dois trouver de vrais objets et les emboîter comme un puzzle. Il n’existe pas de sentiment plus gratifiant que de les voir s’assembler à la perfection. Que vous utilisiez des objets sans grande valeur, de belles antiquités ou des choses trouvées dans des brocantes ou dans votre placard, ça fonctionne. Et c’est justement ce qui est magique, de voir que le résultat fonctionne. La couleur et surtout le confort constituent des critères importants. Il serait regrettable d’avoir un intérieur bien décoré mais de ne pouvoir s’asseoir nulle part ou de ne pas se sentir chez soi.

À un moment donné, mon adresse parisienne préférée était une salle des ventes nommée Drouot qui tient quarante-cinq ventes aux enchères par semaine. On ne sait jamais sur quoi on va tomber : de vieux outils de jardinage, des livres anciens, des vêtements vintage, des tableaux de grande valeur ou d’autres pépites. Fouiller parmi ces pièces la veille d’une vente revient à faire une véritable chasse au trésor. J’y ai ainsi trouvé un magnifique coffre en laiton pour cent dollars, des chaises Napoléon avec leur cuir d’origine et huit paravents chinois peints à la main pour trois fois rien. Une autre de mes adresses préférées ces derniers temps, c’est IKEA. On y trouve des choses fantastiques à petit prix, et le design de leurs pièces est souvent de qualité.

J’adore rentrer chez moi avec tous ces trésors. Il m’arrive parfois, en pleine conversation, de penser soudain à l’endroit parfait pour mettre une chaise ou un canapé. Je me rappelle que j’ai besoin d’un guéridon ou je me remémore un objet que j’ai vu récemment et qui complèterait à merveille la décoration d’une pièce. Mes enfants me taquinent beaucoup à ce sujet. J’aime tout, dans la décoration d’intérieur. C’est une activité qui m’apporte énormément de plaisir, et ça me détend. Le plus important, ce ne sont pas les sommes que vous investissez, c’est votre vision et la manière dont vous lui donnez vie.

 

 

La mode

J’ai toujours eu une passion pour la mode. À quinze ans, dans le cadre d’un double diplôme à l’université de New York, j’ai étudié à la Parsons School of Design (l’une de mes filles a suivi mes traces en fréquentant cette école).

Lorsque j’étais enfant, je voulais devenir créatrice. Pour mes quatorze ans, ma grand-mère m’a offert un très beau manteau blanc en laine. Je l’ai bien regardé, et j’ai décidé de le mettre à l’envers, comme une robe. C’était beaucoup mieux comme ça ! J’étais fascinée par ce que les gens portaient, en particulier les amis de mes parents qui se faisaient remarquer par leur élégance. La plupart d’entre eux étaient européens et beaucoup portaient des vêtements français. J’étais sous le charme des créateurs dont j’avais étudié le travail à la Parsons. Elsa Schiaparelli, Coco Chanel, Charles James, Balenciaga, et bien sûr Christian Dior. Je dévorais leur biographie et chaque article les concernant dans l’espoir d’en apprendre plus sur eux. Lorsque j’ai finalement pu me rendre à un défilé de haute couture à Paris, j’ai été émerveillée par la magnificence des habits. Pour moi, la mode a toujours été plus proche d’un art que de simples vêtements. Qu’importe si je pouvais me les offrir ou non, ce que je désirais avant tout, c’était voir ces créations incroyables. Ma mère, qui a été mannequin dans sa jeunesse, n’a pourtant jamais eu cette passion pour les vêtements. (Mais elle portait divinement bien les chapeaux, un accessoire que j’apprécie beaucoup moi aussi. Aujourd’hui, j’ai un mur couvert de vieilles photos d’elle, datant de l’époque où elle était mannequin.)

Ma grand-mère (celle qui m’a offert ce fameux manteau blanc) m’a aussi fait cadeau de mon premier sac Kelly d’Hermès à mes dix-sept ans. Je l’ai toujours et il est encore comme neuf. Bien que j’en ai ajouté d’autres à ma collection, ce premier Kelly a toujours été très important pour moi. Grâce à lui, je me suis sentie comme une « femme du monde ». C’est aussi ma grand-mère qui m’a offert ma première robe de couturier. La deuxième, une robe de soirée Balenciaga, m’a quant à elle été donnée par ma belle-mère. Derrière chaque pièce se cache un travail incroyable qui a toujours été source d’émerveillement pour moi. Autrefois, ceux qui œuvraient dans la haute couture française étudiaient pendant douze ans dans les ateliers des créateurs avant d’être autorisés à travailler sur les vêtements.

Malheureusement, la plupart des créateurs de légende sont morts et leurs maisons ont complètement changé. Deux fois par an, en janvier et en juillet, se tient à Paris la Fashion Week de la haute couture. À l’époque, ces événements duraient une semaine. On se rendait alors d’un défilé à l’autre, encore ébloui par ce que l’on venait de voir sur le podium. Aujourd’hui, les défilés durent à peine trois jours et beaucoup de créateurs sont débutants ou inconnus et n’ont pas le talent de leurs prédécesseurs. Givenchy, qui était une des plus grandes maisons au monde, présente désormais des collections de prêt-à-porter. Balmain s’est longtemps éloigné de la haute couture après qu’Oscar de la Renta en a quitté la direction artistique. Balenciaga, de même, ne présente maintenant plus que du prêt-à-porter. La décision d’Yves Saint Laurent d’abandonner la haute couture, puis sa mort quelques années plus tard, ont représenté une immense perte pour le monde de la mode. Le jour où Christian Lacroix a annoncé l’arrêt de sa carrière a aussi été un bien triste jour. L’un des plus grands créateurs de mode a été Karl Lagerfeld pour Chanel, un homme plein d’énergie et à l’immense talent. La haute couture est aujourd’hui un art perdu. J’ai la chance d’avoir vu le travail de certains de ces créateurs de légende et lorsque mes filles étaient plus jeunes, je les emmenais aux défilés. Elles aussi partagent cette passion, à tel point qu’aujourd’hui, trois d’entre elles travaillent dans ce milieu.

Bien évidemment, la mode existe aussi en dehors de la haute couture. Le prêt-à-porter regorge de trésors. Avoir le sens du style, c’est surtout savoir rendre spécial quelque chose d’ordinaire. C’est la raison pour laquelle le vintage est aussi populaire aujourd’hui : on prend quelque chose de vieux et on lui donne une nouvelle vie.

Je suis mordue de mode depuis mon plus jeune âge et j’adore toujours ça aujourd’hui. J’aimerai encore longtemps la mode, tout comme mes filles, je crois.

 

 

Ma musique

En 2009, j’ai rencontré un groupe de compositeurs français. Deux ans plus tard, ils m’ont proposé d’écrire des paroles pour leurs morceaux. C’était un exercice totalement nouveau pour moi, j’ai donc d’abord hésité avant de me lancer. Depuis, nous sommes allés de nombreuses fois en studio et avons composé plus de vingt chansons. Dix d’entre elles (six en anglais et quatre en français) sont désormais disponibles sur iTunes et Amazon dans un album intitulé Love Notes.

LIENS (iTunes, Amazon, site éditeur français)

 

 

Les chiens, les chiens, les chiens

J’ai beaucoup d’enfants et à nous tous, nous possédons beaucoup de chiens. Lorsque mes enfants étaient plus jeunes et vivaient encore à la maison, ils avaient tous un petit compagnon. (Nous avions également un cochon vietnamien, ce qui était beaucoup moins amusant. Croyez-en mon expérience, ce n’est pas exactement un animal de compagnie !) Nous n’avons jamais eu de chats car je suis allergique, et notre choix s’est naturellement porté sur les chiens. Nous avons chacun notre race préférée.

J’ai grandi avec des carlins, je les affectionne donc tout particulièrement même si ce ne sont pas toujours des animaux faciles. Adulte, j’en ai aussi eu deux. Ma brève tentative de m’occuper de bouledogues français s’est soldée par un échec. Ayant eu la malchance de tomber sur deux chiens particulièrement méchants, je préfère maintenant me tenir à l’écart de cette race. Je ne doute pas qu’il existe de gentils bouledogues, même si les deux que j’ai eus étaient tout bonnement vicieux.

Je suis complètement amoureuse de ma chihuahua miniature blanche à poil long, Minnie. Elle pèse un kilo et demi et m’accompagne lors de mes voyages. J’aime dire qu’elle est « la maîtresse de l’auteure Danielle Steel ». Je ferais tout pour elle. Elle est douce, adorable et câline. J’ai aussi deux autres chihuahuas, Blue, une femelle au poil court, et Lili, dont le pelage est blanc. Officiellement, Blue se nomme Baby Blue Angel, parce qu’elle est d’un bleu teinté de gris extrêmement rare. Nous la surnommons Blue, et c’est une petite canaille. Alors que Minnie a l’air très distinguée, les très mignonnes Blue et Lili sont de vraies petites tornades.

Chacun de mes enfants a sa race de chien préférée : mon aînée Beatrix est fidèle aux griffons bruxellois, Trevor aime les fox-terriers miniatures, Todd les labradors et les teckels, Samantha les teckels miniatures et les chihuahuas, Victoria les chihuahuas miniatures, Vanessa les Yorkshire terriers, Maxx les Boston terriers miniatures, Zara est allergique aux chiens, et Nick avait un griffon bruxellois nommé Molly. Mon mari John a aussi eu plusieurs teckels miniatures noirs. En revanche, nous n’avons jamais eu de gros chiens.

En 2014, j’ai d’ailleurs publié un livre sur mes chiens, adéquatement intitulé Un pur bonheur.

Cela fait beaucoup de petits compagnons, mais nous les adorons tous !

Presses de la Cité

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