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Par Les Escales, publié le 20/01/2022

Découvrez le nouveau roman de Marie-Diane Meissirel : " Les accords silencieux"

Paru le 6 janvier, Les accords silencieux est le nouveau roman de Marie-Diane Meissirel. Dans cette saga historique qui se déroule entre les États-Unis et la Chine, Marie-Diane Meissirel nous fait revivre les heures sombres de ce pays entre l’occupation japonaise et la révolution culturelle. Rencontre avec l’autrice.

Comment vous est venue l’envie d’écrire ce livre ? 

"C’est très progressivement que l’envie d’écrire ce livre est née puisque je travaillais sur plusieurs sujets indépendants qui, à un certain moment se sont rencontrés.

Je faisais à Hong Kong des recherches sur les étudiants : j’avais été très marquée, à mon arrivée dans cette ville, en 2014, par le mouvement des parapluies, les espoirs et les déceptions qu’il avait soulevés. Par ailleurs, je nourrissais un projet plus personnel sur ma famille américaine, d’origine allemande, un travail de mémoire conduit auprès de mon grand-père grâce à ses archives.

Le point de rencontre s’est fait autour d’une réflexion sur la mémoire familiale : la richesse de mon patrimoine si soigneusement documenté et conservé contrastait tant avec l’inconnu face à laquelle se trouvaient les jeunes Chinois que j’interrogeais sur le passé de leur famille.

De là, mon désir de remonter dans le temps, d’explorer les bouleversements douloureux qui ont conduit ces familles chinoises à oublier leur passé et ses traumatismes pour n’aller plus que de l’avant, une dynamique portée par un Gouvernement qui ne cesse de réécrire l’histoire de son pays en en gommant des pans entiers.

La musique s’est infiltrée au cœur de ces réflexions et m’a ensuite guidée vers l’écriture du roman."

 

Comment avez-vous trouvé le thème/ les personnages ? 

"Le piano, personnage central du roman, a été mon guide et mon lien entre ces deux univers, américain et chinois, que je souhaitais faire dialoguer. La musique, langage universel, s’est imposée ; de multiples résonances ont surgi grâce à elle.

Mes recherches sur la famille Steinway (Steinweg, originaire d’Allemagne) et le rôle joué par leur entreprise dans le monde musical aux États-Unis m’ont offert un nouveau point de vue de lecture de l’histoire américaine au XXème siècle.     

C’est avec ce même point de vue musical que j’ai exploré l’histoire chinoise. Ce travail de recherche m’a offert une trame sur laquelle faire vivre et correspondre mes personnages.

Tillie est nourri de mes influences familiales. J’ai eu la chance d’être très proche de mes grands-parents et je souhaitais absolument faire passer un peu de leur souffle dans ce personnage de femme âgée pour qui la transmission compte tant.

Xià a beaucoup reçu de ce qui m’a touchée chez les jeunes Chinois que j’ai interviewés : sa curiosité, son enthousiasme, son sens des responsabilités et de l’effort en particulier.

N’étant pas musicienne, j’ai nourri mes personnages de tout ce que j’ai pu découvrir en lisant les ouvrages de musiciens comme Yehudi Menuhin, Isaac Stern, Hélène Grimaud, Alexandre Tharaud, Zhu Xiao-Mei et beaucoup d’autres."

 

Quelle place occupe la musique dans votre vie ?

"La musique est essentielle pour moi. Elle m’accompagne à tout moment et me permet d’accéder à une part de moi-même qui, sans sa présence, me serait sans doute inconnue. J’ai aussi le sentiment qu’elle me rapproche des autres, j’aime la communion profonde qu’elle initie entre les êtres.

J’ai grandi dans une maison où la musique était omniprésente : ma famille a hébergé des étudiants au Conservatoire de Paris, originaires des quatre coins du monde, tous parlaient la même langue quand ils jouaient sur le piano familial. Issue d’une famille nombreuse où chaque enfant apprenait à jouer d’un instrument, j’ai pris des cours de violon pendant plusieurs années mais sans grand succès.

La musique me touche mais elle m’échappe, elle reste pour moi un mystère insaisissable qui illumine ma vie. C’est ce que j’ai voulu transmettre dans mon roman."

Les accords silencieux
New York, juin 1937. Tillie Schultz perpétue la tradition familiale et entre chez Steinway & Sons pour travailler auprès des « immortels », ces pianistes de légende comme Rachmaninov et Horowitz. Grande mélomane, son talent n’égale pas celui des maîtres qu’elle côtoie. Pour vivre sa passion, elle ne peut que se mettre au service de ceux qui possèdent le génie qu’elle n’a pas.

Hong Kong, septembre 2014. Xià, une étudiante chinoise, retrouve le plaisir de jouer grâce à Tillie Fù et à son Steinway. Elle s’autorise, pour la première fois depuis un examen raté, à poser ses doigts sur un clavier et interprète pour Tillie les airs que la vieille dame ne peut plus jouer. Si soixante-dix ans séparent les deux femmes, elles sont unies par une histoire commune insoupçonnée et par leur amour pour la musique qui projette sur leurs vies une lumineuse beauté.

 

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