Depuis quelques semaines, son nouveau roman "Un si bel horizon" publié aux éditions Plon est disponible partout. Son précédent titre "Le meilleur est à venir" vient d'arriver en format poche aux éditions Pocket. Découvrez le portrait de Françoise Bourdin, une auteure dont l'enthousiasme ne s’est jamais tari.
Ne partez pas à la recherche de l’hôtel Bleu Azur au cap Corse. Le décor sublime d’Un si bel horizon n’existe pas ! Comme toujours, les lieux et les personnages des romans de Françoise Bourdin sortent tout droit de son imagination, et, de l’imagination, elle en a à revendre : « Les idées me viennent subitement. Elles commencent à me trotter dans la tête et je n’ai plus qu’à me laisser porter ! » C’est dans sa voiture, ce lieu clos où il n’y a rien d’autre à faire que de rêver qu’elle a échafaudé cette histoire d’hôtel corse, tenu depuis plusieurs générations par la même famille.
La famille ! C’est bien sûr le grand sujet de Françoise Bourdin, un mystère qui la passionne et qu’elle tente, livre après livre, de percer : « Un thème inépuisable, captivant. Ce lien si fort et si complexe, qui offre tout et son contraire, le lieu de la confiance, du partage, mais aussi des grandes engueulades ! » Dans Un si bel horizon, Lisandra est la matriarche du clan Bartoli : autoritaire mais intègre, courageuse mais mesurée, trop peut-être pour ses enfants qui prendront bientôt sa suite. Françoise Bourdin se sent-elle, elle aussi, une âme de cheffe de famille ? « Oui, c’est un rôle qui me va bien. Dans ma maison normande, je reçois souvent mes enfants et mes petits-enfants. Cet endroit est leur point d’ancrage et je crois être leur repère. J’apaise parfois les tensions entre mes deux filles et je discute beaucoup avec mes petits-enfants. Mais surtout, ils le savent, je suis et serai toujours là pour eux. »
Françoise, elle, a vécu une jeunesse douloureuse. Sa mère, la grande cantatrice Géori Boué, quitte le foyer quand elle est encore petite et elle est élevée avec sa sœur par son père, le baryton Roger Bourdin. Une période difficile qu’elle a réussi à surmonter en lisant beaucoup et en écrivant de la poésie, « des vers de mirliton », tient-elle à préciser. « Sans doute inconsciemment, en imaginant aujourd’hui ces familles compliquées, parfois tourmentées mais toujours heureuses, j’essaye de « réparer » quelque chose de mon enfance. »
Mais ne voyez dans ses romans aucun élément autobiographique. Elle avoue s’inspirer de détails pour créer ses héros, un trait de caractère, une particularité physique, mais n’a jamais voulu utiliser quelqu’un de réel pour donner vie à un personnage : « Je préfère de loin créer que copier », affirme-t-elle. D’ailleurs, elle en est sûre, elle n’écrira pas sa biographie, elle qui a pourtant eu une vie si romanesque : « Jamais je ne m’exposerai ni n’exposerai les miens. J’aurais trop peur de blesser et cela m’est insupportable. Je m’y attellerai peut-être quand j’aurai 180 ans et que tout le monde sera mort, pas avant ! Et puis, l’introspection m’a toujours gênée, je n’ai pas besoin de regarder en arrière pour me sentir bien. Je préfère regarder devant. »
Comme souvent dans ses livres, Françoise Bourdin aime mettre en évidence les femmes. Ce sont toujours des personnages solides, de celles qui décident et ne se laissent pas faire. Serait-elle féministe ? « Oui, absolument. J’aime les femmes qui foncent. J’appartiens à une génération où la parité n’existait pas ou presque pas. Le partage des tâches ménagères n’était pas vraiment ancré dans les esprits ! Avec mes romans, j’ai envie de leur dire : si vous n’êtes pas bien dans votre vie, vous pouvez repartir à zéro, oui, on peut toujours rebondir. » Et d’ajouter : « Il faut se faire confiance, ne pas être toujours celle qui aide, qui console ; quand on a conquis son indépendance, on est comblée et, si on est comblée, on avance plus vite, on se demande même pourquoi on ne l’a pas fait plus tôt ! » Cette déclaration, presque une confession, résonne au plus profond quand on sait le parcours de la romancière qui a un jour décidé de tout quitter pour s’installer seule avec ses enfants. Un choix qu’elle n’a jamais regretté.
Un si bel horizon est son 49e roman. « C’est fou ! J’ai du mal à y croire. Malgré le temps qui passe, écrire est une joie toujours aussi profonde. Mon enthousiasme ne s’est jamais tari. Je le dis souvent : c’est une jubilation ». Elle avoue même ne pas connaître le calvaire de la page blanche, bien au contraire, elle aime tant raconter des histoires que les idées fusent. Cette flamme n’est pas feinte. Il suffit de parler quelque temps avec Françoise Bourdin, de l’entendre rire, de voir ses yeux s’illuminer lorsqu’elle parle de son travail pour le comprendre. Son horizon à elle paraît, soudain, infini.
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