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Par Pocket, publié le 05/10/2020

Le témoignage bouleversant d'un jeune papa face au deuil

Quatre ans après « Vous n’aurez pas ma haine », le journaliste Antoine Leiris qui a perdu sa femme le 13 novembre 2015 dans l’attentat du Bataclan, livre un récit bouleversant et lumineux de « la vie, après ».

13 novembre 2015 : les vies d’Antoine Leiris et de son fils Melvil alors âgé de 17 mois s’arrêtent. Hélène est morte, elle ne reviendra plus. Antoine va devoir s’armer de patience et de courage pour se relever et continuer d’avancer, moins pour lui que pour son fils, cette part si vivante d’Hélène qu’il aime à la folie. Quatre ans plus tard, que sont-ils devenus, ces rescapés de l’atroce, de l’indicible douleur ? Antoine est debout et observe avec tendresse et amusement son fils grandir. Le duo déménage dans un immeuble neuf, comme un nouveau chapitre à écrire. Tandis que Melvil joue aux petites voitures, Antoine trie avec inquiétude les affaires de sa femme. Que garder d’Hélène ? De ce fantôme à la fois si présent et absent ? Sa robe de mariée, le blouson en cuir qu’elle portait ce soir-là…est-ce assez comme part d’héritage ?

La Vie, après
« J’ai attendu de nous savoir solides pour reprendre la plume. J’ai alors tenté de consigner les mues, cette écume du changement, depuis la perte de tous les repères jusqu’à cet instant où le ciel se dégage, presque d’un coup. C’est là que vient la vie, après. »
Antoine Leiris a perdu sa femme le 13 novembre 2015 au Bataclan. Vous n’aurez pas ma haine, son précédent livre, racontait les jours d’après, pour lui et son fils Melvil. Quatre ans plus tard, tous deux ont changé et grandi. Antoine Leiris n’est plus le même homme, ni le même père ; Melvil est devenu un petit garçon. C’est ce voyage que raconte La Vie, après. Celui d’un homme et de son fils qui ont poursuivi, malgré tout, leur chemin vers la vie. Un récit affectif et lumineux, qui dit combien l’écriture est source et témoin du vivant.

« Émouvant. » Elle
« Un récit rude et poignant. » Le Pélerin
 

En quatre ans, Antoine est devenu un homme sérieux et organisé, qui a fait de son appartement un refuge contre les intempéries de la vie. Il lave les vitres en comptant les bons et les mauvais points de sa journée dans le but d’être un père sans reproches. Il lance des machines mais se désespère d’un vêtement décoloré, comme si sa vie se devait d’être parfaite et qu’il n’avait pas le droit à l’erreur. A-t-il assez joué avec Melvil aujourd’hui ? Son fils a-t-il mangé assez de légumes au dîner ? A-t-il montré une pointe d’agacement au moment du coucher ? Ce n’est pas facile pour Antoine d’endosser tour à tour, ou plutôt en même temps, le rôle du père et de la mère. C’est lourd, très lourd.

Heureusement l’écriture est là pour témoigner des doutes, des souvenirs de jeunesse, d’une mère bipolaire, du deuil et aussi des moments heureux, pour « se sentir immensément vivant », près de Melvil. Car le bonheur est là, à portée de main, à portée d’enfance, dans la légèreté d’un sourire ou d’un câlin matinal. La vie, après  est un récit sensible et bouleversant sur le deuil et l’enfance, sur ce qu’il y a de plus universel dans l’intime. Cette mise à nu qui n’épargne rien des rudesses de l’existence questionne aussi avec une grande acuité le place du père aujourd’hui et les codes de la « normalité ».

EN SAVOIR PLUS

Un entretien vidéo avec Antoine Leiris

 

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