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Par Fleuve éditions, publié le 02/10/2023

L'incontournable du polar français revient !

Le 12 octobre, Jacques Saussey sort son nouveau polar chez Fleuve Éditions, Ce qu’il faut de haine. Une histoire de vengeance particulièrement glaçante dont il nous fait le plaisir de nous dire quelques mots avant même la parution.

Ce qu'il faut de haine : Le nouveau Thriller de l'incontournable du polar français - Nouveauté 2023
Ce matin-là, comme tous les dimanches, Alice Pernelle s’éclipse de la maison de ses parents pour aller courir avec son chien. Mais en arrivant au bord de la Cure, cette rivière qui traverse son village natal, un tableau macabre lui coupe les jambes et lui soulève l’estomac. Un corps écartelé et grouillant de vers gît sur la rive.
Alors que les enquêteurs en charge de l’affaire font de glaçantes découvertes et se confrontent à des témoignages décrivant la victime comme une femme impitoyable, les habitants de Pierre-Perthuis, petit hameau du Morvan, sont ébranlés. Les visages se ferment. Les confidences se tarissent. Hantée par les images de ce cadavre, Alice a pourtant besoin de réponses pour renouer avec l’insouciance de sa vie d’étudiante. Au risque d’attirer l’attention de l’assassin sur elle…

1/ Après votre précédent roman, L’Aigle noir, qui nous a fait voyager jusqu’à l’île de la Réunion, vous nous invitez dans le Morvan, et plus précisément dans le petit village de Pierre-Perthuis. Pourquoi avoir ancré votre intrigue dans cette région ?

Avec L’Aigle noir, j’ai voulu emmener mes lecteurs très loin de la métropole, dans un environnement aussi enchanteur que le thème était difficile. Nous sortions tout juste d’un confinement pénible et, comme beaucoup de monde, j’avais besoin de respirer sans pour autant m’éloigner de mon domaine de prédilection : le Noir. Avec ce nouveau roman, j’ai souhaité créer le sentiment complètement inverse, enlever toute distance avec le crime qui, cette fois, est commis à notre porte. C’est là-dessus que je me suis appuyé pour Ce qu’il faut de haine, dont l’action principale se déroule dans le Morvan, l’une des premières destinations de week-end des Parisiens amateurs de nature. Canoë-kayak, randonnée, VTT, pêche, parapente… le massif, à trois heures de route de la capitale, n’est pas avare en activités pour s’oxygéner. Et puis le décor est très romanesque. On y trouve des villages isolés, mais aussi des moulins abandonnés au bord de la Cure, une rivière qui, de torrent impétueux dans le Haut Morvan, se transforme en affluent docile de l’Yonne au fur et à mesure qu’elle s’engouffre dans la vallée en direction du nord. C’est là, au pied d’un relief très particulier qu’elle a creusé dans le granit au fil des millénaires, que j’ai choisi de placer la scène de crime. Lorsque je suis venu visiter le coin, à l’automne 2021, j’ai tout de suite visualisé la Cure au petit matin, la brume qui s’effiloche dans les bois, et cette jeune femme qui court, comme tous les dimanches, avec son chien. La découverte d’un cadavre de sanglier sur la route, près de chez moi, a achevé de me donner le ton macabre que j’exploite dans cette histoire.

2/ Votre livre s’ouvre avec le personnage d’Alice, celle par qui nous allons découvrir la scène de crime. Sans trop nous en dévoiler, évidemment, pourriez-vous nous parler un peu de cette terrible vision qui s’offre à elle, mais surtout de ce que cela va susciter en elle ?

Paul Kessler, le personnage principal de mon roman précédent, était un flic en retraite au passé chargé. Je voulais ici un caractère féminin de premier plan, beaucoup plus jeune, quelqu’un que la vie n’aurait pas encore malmené. Alice Pernelle est étudiante à Paris et vit la fin de son adolescence dans une bulle d’insouciance rythmée par les cours à la fac, les histoires de cœur et les allers-retours dans l’Yonne, à Pierre-Perthuis, où elle se ressource auprès de ses parents. La scène qu’elle découvre au bord de la rivière, ce matin-là, la marque profondément et va changer sa vie à tout jamais. Elle prend progressivement conscience que la médecine n’est pas faite pour elle et, alors qu’elle cherche à comprendre qui a tué, et pourquoi, une véritable enquêtrice en herbe se révèle au fil de l’intrigue. Alice est douée de curiosité, elle est dotée d’un caractère assuré et d’une grande détermination. C’est une jeune femme moderne, indépendante, attachante… et peut-être un peu têtue aussi !

3/ Ce qu’il faut de haine est construit de telle sorte que nos repères sont rapidement brouillés, car on va se rendre compte que, quelque part, la victime est également le bourreau et inversement. De quelle façon êtes-vous parvenu à complexifier ainsi notre rapport aux personnages et qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

L’assassin est présenté dès le prologue – alors qu’on ne sait pas encore qu’il va en devenir un – comme une personne comme vous et moi qui se retrouve confrontée à un choix familial douloureux. Puis, juste après, le lecteur découvre une scène de crime atroce. En révélant le dilemme qui déchire l’assassin, et en laissant imaginer les épreuves que la victime a traversées avant de mourir, j’ai voulu que chacun puisse immédiatement ressentir une forme d’empathie pour ces deux personnages. Mais au fur et à mesure que les enquêteurs progressent dans leurs investigations, les valeurs se télescopent. En effet, alors que la victime prend un visage nettement plus sombre, celui de son assassin gagne en nuances. Le fait de partager les pensées de celui-ci au fil du roman permet notamment au lecteur de mesurer cette rage, cette haine viscérale qui l’anime. De comprendre ce qui a nourri le processus meurtrier. Et aussi de se demander quelle aurait été son attitude, à lui, s’il s’était retrouvé à la place du criminel. Un ressort que je trouvais intéressant et qui, je crois, crée un certain inconfort, car il pose la question de la part d’ombre que chacun porte en soi…

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