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Par First Editions, publié le 15/03/2024

Tout savoir sur cette plante pas comme les autres...

Existe-t-il dans le monde une plante aussi ancienne, aussi complexe et aussi controversée et sulfureuse que le chanvre/cannabis ? Une plante à multiples facettes, qui a plusieurs noms, des centaines de surnoms, de composants et de variétés, et, surtout, des milliers d'usages : industriels, alimentaires, religieux, thérapeutiques et psychoactifs. Pourtant, il s'agit bien d'une seule et unique plante, de l'espèce Cannabis sativa, qui regroupe à la fois le chanvre agricole (aussi appelé chanvre textile ou chanvre industriel) et le cannabis (cultivé, entre autres, pour son THC, à l'origine des effets d'ivresse).

LES ORIGINES : une plante à tout faire, dont la culture remonte à la Préhistoire. 

Le chanvre est l’une des plus anciennes plantes cultivées par l’homme, avec l’orge et le blé. Pour autant, il est difficile d’en déterminer précisément l’origine, tant géographiquement qu’historiquement, ainsi que les premiers usages. Une récente étude archéologique semble pourtant attester que sa culture remonte à 10 000 ans avant notre ère, en Asie de l’Est. Le cannabis s’est ensuite répandu sur tous les continents, au gré des migrations et des conquêtes.

Le 20è siècle sera celui de la prohibition. Le cannabis passe de « herbe miracle » à « herbe qui rend fou » et sera progressivement mis au ban. On va vite oublier les bienfaits thérapeutiques vantés au siècle précédent pour se focaliser plutôt sur les consommateurs, perçus comme déviants, portant atteinte à l’ordre public et identifiés à des groupes sociaux sources de désordre.

 

LA DEPENDANCE DU CANNABIS N'EST PAS UN MYTHE

Dans l’usage du cannabis, il est important de distinguer 4 choses différentes :

  • Les effets toxiques spécifiques du cannabis, qui vont poser des problèmes collectifs et peuvent poser des problèmes au niveau individuel, mais sas que toutes les personnes qui consomment du cannabis soient concernées. Ces effets sont la préoccupation des médecins et spécialistes de la santé.
  • Les effets agréables du cannabis, qui vont motiver le consommateur à répéter l’usage. Mais tous les usagers n’expérimentent pas cet effet agréable. Ne pas le ressentir protège de la répétition de l’usage et de l’addiction. Le ressentir ne signifie pas avoir une addiction, mais un risque pour développer l’addiction plus tard.
  • Les effets de soulagement d’une souffrance ou d’une maladie préexistante. Ils ne vont s’exprimer que pour les personnes qui ont ces souffrances ou ces maladies. C’est l’effet « thérapeutique » du cannabis.
  • L’addiction au cannabis, ou trouble de l’usage du cannabis, qui est une maladie (ou une pathologie) dans laquelle le mécanisme de l’usage, c’est-à-dire son contrôle, sa régulation, autrement dit la possibilité d’adapter individuellement son usage aux circonstances où l’on se trouve et à l’état dans lequel on se trouve et à l’état dans lequel on se trouve est perdue ou très réduite.

Quelques repères pour aller vers une consommation plus saine :

  • Pour maximiser les bons effets, être abstinent le plus souvent
  • Choisir les moments adaptés pour déguster son chanvre
  • Consommer avec modération et se limiter à 3 prises ou 1g de fleurs/résine maximum dans une même journée
  • Eviter de consommer seul en cas d’usage régulier
  • En cas d’usage quotidien, planifier régulièrement des périodes d’abstinence d’au moins une semaine et s’interroger sur son usage avant de consommer à nouveau. Pour évaluer le risque de dépendance, il est possible de répondre au questionnaire CAST.
  • En cas de problèmes liés à l’usage, en parler à quelqu’un de confiance et à votre médecin
  • En cas d’usage quotidien intense ou depuis plusieurs années, particulièrement sous forme de cigarettes, parler de cette consommation avec un médecin ou un addictologue afin d’éventuellement mettre en place un suivi régulier avec ce dernier.

ET LE CHANVRE DANS TOUT CA... 

Le chanvre, c’est la même plante que le cannabis : botaniquement, c’est la même espèce, le chanvre est une variété de Cannabis Sativa, mais sans substance psychotrope, et qui ne pousse pas du tout pareil. Quand le cannabis « récréatif » ou médical est trapu et court, les tiges de chanvre peuvent monter jusqu’à 5m ! Et les plants sont beaucoup plus serrés : pour le chanvre "bien-être" , ou CBD, on plante 1 pied au mètre carré, pour le chanvre industriel, 200 pieds par mètre carré ! La France est actuellement le 3ème producteur mondial de chanvre, après la Chine et le Canada (source : Interchanvre), elle représente à elle seule 37% de la surface de chanvre cultivée en Europe et la filière rassemble 1500 producteurs.
Elle a des usages variés et prometteurs :

  • Pour manger : la graine de chanvre est riche en qualités nutritives, presque autant que le soja. Elle ne contient ni allergène, ni gluten, et elle est riche en omégas 3, et 6, et dans un équilibre parfait. Les graines de chanvre constituent une alimentation animale, en appât pour la pêche, et pour nourrir les oiseaux, mais de plus en plus, le chanvre alimentaire se décline en huile, farine, pâtes, et graines décortiquées à ajouter à sa recette.
  • Pour se vêtir : plus résistant que le coton et moins gourmand en eau, le chanvre est certes moins doux au toucher, mais il est produit en France. Il possède l’avantage de ne pas polluer comme les fibres synthétiques et d’être une bio-fibre naturellement thermorégulatrice.
  • Pour le soin: c’est l’huile de graine de chanvre qui entre dans la composition des produits cosmétiques à base de chanvre. Cette huile, particulièrement riche en acides gras essentiels, oméga 3 et oméga 6, et en vitamines E, est reconnue depuis toujours pour ses pouvoirs hydratants, sa capacité à renforcer la barrière hydrolipidique de sa peau.
  • Pour boire : bière, vin, rhum, vodkas et même sodas… le chanvre se décline aussi en boisson ! Certaines bières sont infusées aux fleurs de cannabis, d’autres sont confectionnées avec de l’huile de chanvre ou encore des graines de chanvres grillées.

LE CANNABIS, LICITE OU ILLICITE ?

Compte tenu du classement du cannabis comme stupéfiant, la production est largement répandue, mais reste interdite dans la plupart des pays du monde. Le gros de la production mondiale se fait alors de façon clandestine. La culture constitue donc un objet de répression : au-delà des saisies de pieds de cannabis, certains pays ont mis en place une politique volontariste d’éradication des plants.
Par ailleurs, la législation du cannabis – à des fins médicales (dans une soixantaine de pays) mais aussi « récréatives » (dans une poignée d’Etats) – a contribué à diversifier les produits dérivés du cannabis. Elle a conduit au développement d’une production industrialisée, qui inclut non seulement l’herbe et la résine, mais aussi toute une gamme de produits dérivés du cannabis, transformés et conditionnés comme des produits agroalimentaires classiques (aliments, boissons, huiles etc.) revendiquant parfois des allégations thérapeutiques. Ainsi, le nombre de produits dérivés du cannabis s’est démultiplié, reposant sur des méthodes d’extraction de plus en plus diverses et sophistiquées (avec ou sans solvant) qui permettent d’obtenir des produits dont la concentration en THC dépasse 60%.

De toutes les drogues illicites, le cannabis est la plus consommée en France, en Europe et dans le monde. Selon l’ONUDC, 209 millions de personnes en ont consommé au moins une fois dans l’année en 2020 (soit 4% de la population mondiale âgée de 15 à 64 ans), loin devant les oploïdes, les amphétamines, la cocaïne et l’ecstasy/MDMA.

 

En France, l’usage du cannabis est considéré comme un délit. Tout consommateur s’expose au risque d’être interpellé et de faire l’objet de poursuites judiciaires, pouvant conduire à des peines allant jusqu’à un an d’emprisonnement et 3750 euros d’amende. Mais la loi prévoit aussi une alternative sanitaire, l’injonction thérapeutique, qui permet à l’usage d’éviter les poursuites pénales s’il accepte de se faire soigner, de façon anonyme et gratuite. La loi de 1970 crée, à cette fin, les bases du dispositif actuel de soins spécialisés aux usagers de drogues. Selon la loi, les consommateurs de cannabis sont donc considérés à la fois comme des malades (victimes de leur propre usage) et comme des délinquants (auteurs d’un délit). Toutefois, depuis les années 1970, ce cadre législatif a été modifié par de nombreuses directives du ministère de la Justice, qui invitent les procureurs à privilégier les soins, en particulier, lorsqu’il s’agit d’usagers dépendants. Au fil du temps, la réponse pénale à l’usage de stupéfiants, et de cannabis spécialement a inclus différentes mesures à contenu « pédagogique » ou sanitaire : « sages de sensibilisation aux dangers de l’usage des produits stupéfiants », orientations sociosanitaires, etc. En ce qui concerne la répression du trafic de stupéfiants, les peines prévues sont particulièrement lourdes en France, par comparaison avec d’autres pays de l’Union européenne.

Le Cannabis pour les Nuls, grand format
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