Germinal : Le livre de Émile Zola

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LES GRANDS TEXTES DU XIXe SIÈCLE

Pour suivre le destin d'Étienne Lantier, Zola visite les bassins houillers, descend dans les puits, étudie Marx et Proudhon, s'informe sur les luttes prolétariennes.
Mineur à la fosse du Voreux, dans le Nord, Étienne prend pension chez les Maheu, ouvriers de père en fils. À leurs côtés, il lutte pour leur émancipation et, lorsque la grève éclate, il tente vainement d'organiser la lutte sociale. Mais la faim entraîne bientôt les mineurs dans la violence et la troupe tire sur les émeutiers. La mine est inondée par l'anarchiste Souvarine. Les conséquences seront sanglantes.
Étienne échouera, pour reprendre plus tard le combat. Le printemps naissant éveille en lui l'espoir qu'un " Germinal " fera enfin triompher la justice...

@ Disponible chez 12-21
L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE

De (auteur) : Émile Zola

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Sleazoid

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 jours

A coup de rivelaine, Zola nous transperce le cœur jusqu'à nous éclabousser du sang de la veine. Un roman de la colère, dont le jus âpre mêlés du charbon et de la transpiration des mineurs, nous imprègne jusqu'aux os. Zola rend le calvaire de leur quotidien très oppressant, maniant la plume dans une ambiance clostrophobique ou règne une tension absolument extraordinaire. Impossible de lâcher ce livre des mains. Les mineurs, sous sa plume magnifique, deviennent un masse de chair, broyée par le capitalisme forcené, et finalement ingurgitée par la bouche affamée du Voreux. Il parvient avec brio, a nous asphyxier, nous accabler d'une chaleur écrasante, nous montrer les corps nus de ces femmes, de ces hommes, de ces enfants, usés et réduits a de simples instruments de la machine extractiviste. A la violence du système d'exploitation s'ajoute aussi celle de la misère et de la révolte qui en résulte. Le quotidien de ces êtres, d'une pauvreté intolérable, est décrit par son auteur pour nous rallier à leur désarroi, évidemment. En ressort un immense élan d'admiration et de considération pour tous les travailleurs qui creusent, raclent, se faufilent sous terre, dans l'espoir de faire vivre leurs familles. D'ailleurs ils existent toujours ces humains. On ne les voit plus parce qu'on n'accepterait pas, en France, de telles conditions de travail. Voila pourquoi la misère est exportée en Afrique ou en Amerique du sud, ou d'autres laborieux épuisés extraient, a la force de leur vie, les minerais necessaires aux batteries de nos telephones. Comment, après avoir lu ce texte, ne pas ressentir une immense révolte? Zola profite également de son conflit minier pour nous parler de marxisme, d'anarchisme, de socialisme, de libéralisme et bien entendu du capitalisme. Le Capital qu'il décrit presque en personnage a part entière. Sous ses mots choisis, c'est une menace, diffuse, indéfinissable qui commande a distance au malheur des Hommes. Au-delà de l'intemporalité du thème de ce récit, c'est donc une très bonne leçon politique, abordant les différents courants dont l'époque fut secouée et qui amèneront, in fine, au front populaire. Les dernières lignes de ce Germinal sont sublimes et viennent souligner le sens qu'a voulu donner Zola a son récit. Elles font l'analogie entre la colère des opprimés sous terre, qui gronde et éclatera au grand jour, et les graines en pleine germination qui percent a la surface et croissent, dans un mouvement de vie puissant et inéluctable pour la conquête de l'égalité. Lire ce genre de métaphore brillante, c'est ce qui fait le sel de la vie, à mon sens. Après ça, Inutile de dire que la notion de classe sociale (a l'époque il est carrément question de race) est au cœur de l'histoire. A ce titre, les bourgeois, rentiers, véritables vampires adipeux et bien peignés, ricannent autour de plats raffinés lorsque les pierres des mineurs affamés s'abattent contre leurs volets clos. Les mineurs, eux, sont noirs de crasses, étouffés sous la terre, et surtout en détresse, se solidarisant pour obtenir une augmentation de leur salaire indigne, dans une fièvre hargneuse ou la violence explose parfois, commandée par la nécessité vitale et l'abrutissement de la faim. Une lutte des classes tout simplement, ou les uns se reposent sur leurs privilèges, le statut d'employeur et la police, quand les autres comptent sur le nombre et leurs dernières forces vives, prenant tous les risques en abandonnant le travail. Ou la cause juste se situe-t-elle? Zola nous laisse en juger. Par delà le registre politique, il dépeint aussi la petite société du coron, d'une façon si minutieuse qu'on ne peut que s'attacher, s'émouvoir du sort de ses habitants. La ribambelle des petites mains du nord, que l'on suit avec passion, parait d'abord pléthorique, et puis on finit par comprendre les liens qu'ont tous ces êtres, les ragots par dessus les murets, les coucheries, la camaraderie et les betises des enfants. Leur destin est d'autant plus tragique qu'ils sont tous bien campés, parfois haut en couleur (la mouquette, le grand-père, la brûlée par exemple). La condition des femmes, dans ce texte, est assez peu remise en question. Zola, en homme de son temps, passe évidemment à côté de cette injustice. Pourtant quelques unes d'entre elles sont puissantes et marquantes, ce qui sauve largement le recit sur ce point précis. A la lumière d'un regard moderne, certaines scènes qui les concernent restent effroyables mais d'autres sont absolument déchirantes. Malgré cet écueil, classique de l'époque, Zola nous plonge parfaitement dans la lutte acharnée, qui perdure encore aujourd'hui, entre les travailleurs et les "employeurs" avec une émotion furieuse, qui fait toute la force de Germinal. Une lecture saisissante, qui m'a tenu en haleine de bout en bout, en jouant sur la corde de l'injustice a un tel niveau de génie, que la mélodie obscure qui s'en dégage m'a laissé totalement fasciné. Chef d'œuvre absolu à mon humble avis.

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jeremyabn

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 5 jours

Le chef-d'œuvre. La grande épopée de la lutte des classes. Si L'Assommoir est le roman de la résignation, Germinal est celui de la révolte. Zola nous fait descendre au fond de la mine, et ce que l'on y voit, ce n'est pas seulement la souffrance, c'est la naissance de la conscience collective. Ce livre est une leçon de politique. On y voit tout : l'organisation de la grève, les débats stratégiques, la joie de la solidarité, la violence de la répression patronale, et la flamme de l'espoir qui, même après la défaite, continue de couver sous la terre. C'est un livre qui m'a donné une force incroyable. Il est la preuve que même dans la misère la plus noire, la dignité humaine peut germer et se transformer en une force capable de faire trembler le monde. Un monument absolu.

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Daniel_Sandner

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 6 jours

Retour de lecture sur “Germinal” un roman, classique parmi les classiques, de Emile Zola, publié dans un premier temps en feuilleton entre 1884 et 1885. Il s’agit du treizième roman de la série des Rougon-Macquart qui en comporte vingt et qui est un des principaux fleurons du mouvement littéraire appelé naturalisme. Ce n’est pour moi que le deuxième de la série après “La bête humaine”, que j’avais trouvé excellent. L'histoire s'inspire de la grève des mineurs d’Anzin du printemps 1884 qui est un des grands moments forts de l’histoire du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, et qui aboutit à l’autorisation des syndicats. Zola s’est rendu sur place pendant ces événements pour mieux s’imprégner de ce climat social et du quotidien de ces gens. Le livre raconte l’histoire d’Etienne Lantier qui arrive à Montsou, un village du nord de la France pour y trouver du travail. Très vite, il se fait embaucher dans la mine de charbon de cette localité et se fait ensuite héberger par la famille Maheu. Il découvre ainsi les conditions de vie misérables des mineurs, exploités par la Compagnie. Inspiré d’idées révolutionnaires, Etienne devient un leader et incite les mineurs à se révolter. Une grève est déclenchée contre les conditions de travail inhumaines. D'abord pacifique, elle s'intensifie à mesure que les familles s'enfoncent dans la pauvreté. Les tensions montent entre grévistes et forces de l'ordre, et la situation dégénère en violence. Des sabotages et des affrontements surviennent, mais la répression est brutale. La mine est gravement endommagée, et une explosion provoque un effondrement mortel. De nombreux mineurs périssent et Etienne se retrouve piégé au fond de celle-ci avec Catherine, une des filles Maheu, qu’il a toujours secrètement admirée. Vu la notoriété de ce roman, on a forcément là un roman d’une très grande qualité qui n’est pas devenu un classique pour rien, adapté plusieurs fois au cinéma, en série et même au théâtre. C’est très agréable à lire, même si c’est très sombre, c’est toujours très intense et captivant. Zola est donc un des maîtres du naturalisme, ce roman en est l’illustration parfaite. La peinture du milieu social dans lequel vivent ces mineurs, avec leurs familles, est d’un réalisme impressionnant, très cru, impitoyable, on a vraiment l’impression de vivre au milieu d’eux dans les corons. L’histoire est construite de manière parfaite, les personnages sont tous parfaitement crédibles et mis en scène avec beaucoup de talent. Ce livre est d'une importance majeure, c’est un témoignage incontournable de la vie des mineurs à cette époque et du climat social qui régnait dans ce monde ouvrier. C’est une description saisissante de leur quotidien, de la précarité de cette vie avec toutes les difficultés qu'ils ont pour se nourrir, se chauffer, mais également dans leur travail, au fond des mines. Il dépeint avec un réalisme brut, les conditions de travail extrêmement difficiles dans lesquelles ils affrontent une chaleur suffocante, l'obscurité, la poussière de charbon, cela sous la menace d’un coup de grisou capable de les anéantir à tout moment. Le contraste est saisissant par rapport à la vie des bourgeois, qui vivent dans le confort lié à leur classe, ont des préoccupations très éloignées du peuple et exploitent les mineurs jusqu'à la limite du soutenable. Dans la description de cette classe dirigeante qui détient le pouvoir économique et social, on voit aussi tout le talent de Zola. Entre la bourgeoisie paternaliste des possesseurs des mines, les Grégoire, et celle plus pragmatique du directeur Philippe Hennebeau, on perçoit parfaitement la hiérarchie sous-jacente présente dans cette classe sociale également. Pour Zola, même si elle permet d’être à l’abri matériellement, l’appartenance à cette classe n’est pas forcément synonyme de bonheur, le directeur Hennebeau étant envieux sur bien des aspects de la manière de vivre des mineurs, même si en réalité, à cause de ce qu’il leur impose, ce n'est qu’une vie de souffrances. On a dans ce roman une très belle illustration de l’humanisme social de cet écrivain qui croyait pouvoir faire évoluer la société à travers la littérature. Ce livre s’inscrit dans un contexte idéologique où les idées marxistes étaient en plein essor, même s’il ome semble que Marx ne soit jamais cité. L’auteur fait par contre souvent référence à l’association des travailleurs qui fut fondée par celui-ci quelques années auparavant en 1864. Dans le langage courant, le mot Germinal est associé à une misère sociale extrême, à cause du titre de ce roman. Pourtant celui-ci a été choisi par Zola parce qu'il représente dans le calendrier révolutionnaire les mois du printemps, donc quelque chose de positif, un renouveau. Zola utilise la germination comme métaphore du monde ouvrier et les voit comme des végétaux qui sortent de terre et bourgeonnent. Même si tout est très noir, les conditions de vie de ces ouvriers vraiment abominables, le roman se termine sur une note plutot ambivalente. Elle mêle tragédie et espoir, tout en évoquant un possible et probable changement pour leur avenir. Pour Zola la germination a commencé, les bouleversements historiques à venir lui donneront raison. C’est pour finir un livre incontournable pour toute bibliothèque, un chef d’œuvre incontestable. Il est parfait d’un point de vue littéraire, mais également très important d’un point de vue historique et social. Tout en nous racontant une histoire très prenante, il nous montre à travers la vie dans les mines du Nord de la France au cours de la révolution industrielle, les inégalités très marquées du XIXe siècle. ________________________________________ "L'ouvrier ne pouvait pas tenir le coup, la révolution n'avait fait qu'aggraver ses misères, c'étaient les bourgeois qui s'engraissaient depuis 89, si goulûment, qu'ils ne lui laissaient même pas le fond des plats à torcher. Qu'on dise un peu si les travailleurs avaient eu leur part raisonnable, dans l'extraordinaire accroissement de la richesse et du bien -être, depuis cent ans ? On s'était fichu d'eux en les déclarant libres : oui, libres de crever de faim, ce dont ils ne se privaient guère. ça ne mettait pas du pain dans le huche, de voter pour des gaillards qui se gobergeaient ensuite, sans plus songer aux misérables qu'à leurs vieilles bottes. Non, d'une façon ou d'une autre, il fallait en finir, que ce fût gentiment, par des lois, par une entente de bonne amitié, ou que ce fût en sauvages, en brûlant tout et en se mangeant les uns les autres. Les enfants verraient sûrement cela, si les vieux ne le voyaient pas, car le siècle ne pouvait s'achever sans qu'il y eût une autre révolution, celle des ouvriers cette fois, un chambardement qui nettoierait la société du haut en bas, et qui la rebâtirait avec plus de propreté et de justice."

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RamonPerez

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 semaines

Très grand roman. La mine comme si on y était... Emile Zola a l'art de rendre vivant ses personnages comme peu de romanciers. Ils sont tous inoubliables, jusqu'à ce malheureux cheval condamné à ne plus voir la lumière... L'exploitation de l'homme par l'homme : on y est...

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782266289191
  • Collection ou Série
    Littérature - Classiques
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    656
  • Dimensions
    179 x 109 mm

L'auteur

Émile Zola

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3,50 € Poche 656 pages