Phobos - tome 1 : Le livre de Victor Dixen

Je l’ai lu il y a quelque temps, mais j’en garde un excellent souvenir. L’ambiance dystopique et mystérieuse crée une atmosphère captivante, soutenue par un suspense maîtrisé qui pousse à poursuivre la lecture sans générer de tension excessive. Le personnage principal est particulièrement attachant — un livre que j’ai vraiment apprécié.

Un livre que j'aurais sûrement pu apprécier dans ma jeunesse, mais à mon stade, ça m'a surtout paru trop gros, trop évident, sans surprise. Le coup de l'héroïne naïve qui répète toutes les deux phrases dans le premier chapitre que les personnes qui ont créé le programme spatial sont 100% bienveillantes et bien intentionnées, et qu'elle leur accorde toute sa confiance ; je n'avais pas besoin qu'on me les décrive une scène plus tard pour me dire que ce n'était pas le cas. Dans le même ordre d'idée, et je pense que c'est surtout dû au fait que c'est un roman jeunesse (même si ce n'est pas excusable), il y a de nombreuses fois où on va simplifier les idées pour que ce soit facile à suivre et à comprendre, mais ça se fait souvent au détriment du naturel. L'exemple le plus cliché c'est les fois où l'antagoniste se sent obligé dans chaque discours de refaire l'historique de tout ce qui s'est passé et qui a conduit à cette situation, pour qu'on soit sûrs de bien comprendre. Je me sens obligé de mettre un extrait pour bien illustrer mon propos, car il m'a fait beaucoup rire tellement il est niais et maladroit (dites-vous qu'elle fait ce monologue à quelqu'un qui connait la situation, et que j'ai coupé des parties où elle se répète) : [masquer]"Aucun de nous ne l'a demandé, répond calmement Serena. Mais c'est ainsi. Le sort a voulu que neuf personnes partagent ce secret : [ndlr : elle cite le nom de ces 9 personnes, et leur fonction dans le programme]. Nous sommes les uniques opérationnels à être au courant du rapport Noé, l'étude de viabilité qui a démontré les défaillances des habitats martiens. Il n'y a que nous dans toute la base de cap Canaveral pour savoir que les six couples de lézards, de rats et de blattes envoyés secrètement sur Mars par la Nasa dans le septième habitat, , lors du dernier transfert, sont tous morts subitement au bout de neuf mois. [...] C'est un fait que nous sommes les seuls à connaitre, nous et les responsables d'Atlas qui ont décidé de lancer le programme malgré tout compte tenu des milliards déjà investi. Ni [...], ni [...] ne soupçonnent la vérité.[/masquer]

Une histoire vraiment palpitante qui nous envoie aux confins de l'espace avec ces 12 pretendants. Des personnages attachants malgrés leurs cotés stéréotypés. Quelques longueurs inutiles cependant, l'auteur appreciant se répéter et recontextualier régulièrement. J'avoue que sans le cliffhanger de fin, cela ne m'aura pas dérangé de m'arrêter sur ce premier tome. Ça reste une histoire qui se lit bien car l'écriture se retrouve très simple et les rebondissements sont réguliers permettant de rester accroché à l'intrigue.

Phobos est assez original dans sa façon de présenter les différentes intrigues. Il découpe les différents chapitres à la manière de plan hors champs/ champs / chaîne ect. Ce qui immerge directement le lecteur dans cette balance incessante entre des scènes de voyeurisme pure et des scènes plus secrètes. J'aurais aimé une respiration entre chaque chapitres. Certes ils sont courts mais une page aurait permis de faire une pause entre chaque chapitres. Cette absence de pause est pesante à la lecture mais affirme l'ambiance télé réalité qui pèse tout au long de l'histoire. Pour finir, la psychologie des personnages reste très en surface. Je suis frustrée de ne pas connaître assez bien Léonor. J'aimerais que dans le prochain tome, les personnages soient un peu plus développés. Je souhaite aussi connaître un peu plus les prétendants. Mais c'est un roman de SF qui peut vous donner envie de lire volontier la suite tant il promet beaucoup de choses.