La Bête humaine : Le livre de Émile Zola

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LES GRANDS TEXTES DU XIXe SIÈCLE

Le sang exécrable des Rougon-Macquart court dans les veines de Jacques Lantier, fils de Gervaise et héritier d'une lignée maudite.
Lantier a assisté au meurtre d'un notable par le chef de gare du Havre. Pour se protéger, la femme de ce dernier, Séverine, le séduit et devient sa maîtresse. Auprès d'elle, et dans les vapeurs de sa chère Lison, sa locomotive, Jacques pense pouvoir conjurer ses pulsions meurtrières, résister à " la bête enragée qu'il sent en lui " à la seule vue de la nudité d'une femme.
Un voyage tragique commence, où la démence, la jalousie et le crime sont portés à l'incandescence dans le plus russe des romans français.


De (auteur) : Émile Zola
Préface de : Marie-Thérèse Ligot

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Expérience de lecture

Avis Babelio

mathoub

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 7 mois

Un classique de la littérature française dont il est difficile de s'atteler a en faire la critique! J'ai adoré ce livre, qui non seulement offre une très bonne description de la société au 19e siècle (tant dans son fonctionnement qu'imagée) mais suit aussi une vraie intrigue offrant un certain suspens au long de la lecture. J'ai décidé de lire toute l'anthologie des rougon macquart!

Loulouread

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 7 mois

Ah ! La bougresse, cette bête humaine qui m’a donné tant de fil à retordre. J’ai mis trop de temps à le lire. À raison de quelques pages avant de dormir, c’est trop facile de manquer son train. Heureusement, pour ce tome du cycle des Rougon-Macquart, Zola distille une intrigue criminelle assez costaude pour maintenir l’intérêt et un nombre de personnages minimaliste pour ne pas s’y perdre. Ce roman m’a bien plu dans son ensemble mais m’a fait réaliser que mon attrait pour les trains est bien mince. Je comprends par contre l’envie de Zola de situer son étude sur le crime dans le cadre des chemins de fer. Il doit se renseigner sur le thème – on connaît son amour pour la recherche – pour y mettre en perspective la bête mécanique à celle du principal sujet, Jacques Lanthier, la bête humaine. Et tout cela, avec d’innombrables poignées de mains que se distribuent des personnages qui se font un plaisir de se poignarder dans le dos tourné. Le train passe dans un lieu maudit, la Croix-de-Maufras qui sera la scène de pas juste un meurtre, mais deux. Ce lieu perdu dans la campagne abrite un Grandmorin qui violente Séverine, un Roubaud en mari jaloux qui crie vengeance; la tante Phasie qui meurt à petit feu et Jacques, dont les pulsions font un va-et-vient entre Paris et Le Havre. « Oui, tuer dans un besoin, dans un emportement de l’instinct ! Mais tuer en le voulant, par calcul et par intérêt, non, jamais, jamais il ne pourrait. » Mais la bête humaine, c’est plus que le petit meurtre entre amis, c’est un paysage mental, c’est le quotidien des gares, la hiérarchie dans les compagnies, la cohabitation dans les petits appartements de fonction… même la reconstitution judiciaire en montre long sur les rouages de la justice, qui n’est jamais bien loin de la politique. Plus ça change, plus c’est pareil. Et puis il y a la machine, celle à qui les hommes prêtent des vertus féminines, celle qui ressemble à un animal qu’on dresse, qu’il faut bichonner mais qui répond si bien aux caresses… « Souillée de terre et de bave, elle toujours si luisante, vautrée sur le dos, dans une mare noire de charbon, elle avait la fin tragique d’une bête de luxe qu’un accident foudroie en pleine rue. » Bien sûr, dans cette charmante citation, il est question de la géante Lison, celle par qui la mort arrive à pleine allure, celle que Jacques a dompté et à qui il est si attaché. Curieusement, cette tendresse de Jacques pour sa Lison m’a rendu ce personnage plus humain, moins monstrueux. C’est bien pour dire, Zola nous chavire! Il y aurait tant à dire sur ce livre mais il faut savoir garder le suspense, alors, tout le monde à bord pour le train de nuit…

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Bigmammy

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 8 mois

Zola aurait pu, de nos jours, intituler le 17ème roman de sa série des Rougon-Macquart : Crimes sur la ligne Paris-Le Havre … . Publié en 1890, d'abord sous forme de feuilleton dans le Gil Blas, ce thriller sanglant se situe entre « le rêve » et « L'argent ». Il met en scène Jacques Lantier, né en 1844), l'un des quatre enfants de Gervaise – Claude (L'oeuvre), Etienne (Germinal) et Anna (Nana). Jacques Lantier, jeune homme par ailleurs bien sous tous rapports, conducteur de train émérite très attentif à sa fantastique machine, la Lison, est affublé d'une tare héréditaire, due selon l'auteur au terreau alcoolique de sa famille : il éprouve la pulsion irrésistible de tuer les femmes qu'il tient entre ses bras : Eros et Thanatos en somme. Dans le cadre très minutieusement documenté du milieu ferroviaire – une sorte de microcosme où se rencontrent toutes sortes d'employés, le plus souvent logés à un point ou à un autre de la ligne – Zola a voulu produire « quelque chose d'hallucinant, d'effroyable, un drame propre à donner le cauchemar à tout Paris, beaucoup plus sauvage que Thérèse Raquin. » Des viols de très jeunes filles, des meurtres, des suicides, un empoisonnement, des catastrophes ferroviaires … tout y est : les passions adultères, la jalousie rétrospective, la convoitise (recherche compulsive d'un magot caché), la partialité politique du monde judiciaire, la mécanique mortifère du couple criminel. Le meurtrier, toutefois, paraît sans remords, ses fautes ne le tracassent pas, sauf si elles tournent mal. Cependant, celui qui a commis le crime hideux se délite progressivement physiquement et moralement, à son insu, il se désagrège … Finalement, même parfait, le crime ne paie pas. #8203;

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shadowthrone

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 9 mois

Dans La Bête Humaine, Zola nous emporte dans un voyage vertigineux où la Lison, majestueuse locomotive aux allures de divinité mécanique, devient le témoin silencieux des passions les plus sombres de l'âme humaine. Le rail serpente à travers la France du Second Empire comme un fil d'acier reliant entre eux les destins tragiques, tandis que dans le grondement des machines se devine le rugissement sourd des pulsions primitives. Le destin de Jacques Lantier, ce mécanicien hanté par ses démons héréditaires, nous bouleverse par sa complexité tragique. Sous l'uniforme impeccable de l'employé modèle se cache un être déchiré, luttant contre une pulsion meurtrière qui le submerge à la vue de la chair féminine. Zola, avec une maîtrise qui allie rigueur documentaire et sensibilité romanesque, construit son récit comme un mécanisme d'horlogerie où chaque événement, chaque rencontre, précipite inexorablement la tragédie finale. Sa galerie de personnages nous offre un tableau saisissant de la société ferroviaire, où chaque figure porte en elle une troublante vérité. Roubaud, le sous-chef de gare dont la jalousie passionnée déclenche l'engrenage fatal ; Séverine, sa jeune épouse dont la beauté trouble éveille les désirs les plus sombres ; Pecqueux, le chauffeur qui incarne la fierté ouvrière avant de succomber à ses propres démons ; tous participent à cette fresque où les apparences de la respectabilité se fissurent pour révéler les abîmes de la nature humaine. L'art de Zola culmine dans sa capacité à fusionner l'observation technique et l'exploration des passions. Les descriptions minutieuses du monde ferroviaire, des mécanismes complexes des locomotives aux règlements minutieux des gares, deviennent sous sa plume le miroir d'une société où l'ordre apparent masque le chaos des pulsions. Le progrès technique, loin de dompter la nature humaine, ne fait qu'offrir un nouveau théâtre à ses débordements les plus sauvages. La force du roman réside dans cette alchimie unique entre chronique ferroviaire et tragédie antique. Les rails qui strient le paysage dessinent une géographie du désastre où chaque gare devient une étape dans la descente aux enfers des protagonistes. La Lison elle-même, cette locomotive aimée et redoutée, s'impose comme un personnage à part entière, créature capricieuse dont la puissance mécanique ne fait qu'amplifier les passions de ceux qui la servent. L'écriture atteint ici un équilibre remarquable, conjuguant la précision chirurgicale des descriptions techniques à la sensualité brûlante des portraits humains. Zola forge une langue qui marie la rigueur des manuels ferroviaires à la poésie des passions, la violence des actes à la délicatesse des sentiments. Chaque scène de meurtre devient sous sa plume une troublante chorégraphie où la mécanique des corps répond à celle des machines. Ce qui fait la grandeur de La Bête Humaine, c'est cette capacité à transcender la simple chronique criminelle pour atteindre aux dimensions du mythe. À travers l'histoire de ces hommes et de ces femmes que le destin fait se croiser sur les voies ferrées, Zola compose une méditation vertigineuse sur la nature humaine, sur cette part d'ombre que la civilisation technique ne parvient pas à éradiquer. Le roman s'impose ainsi comme une œuvre visionnaire où la modernité industrielle devient le décor grandiose de nos contradictions les plus intimes. La voie ferrée, symbole du progrès triomphant, se révèle être le théâtre où se jouent les drames les plus ancestraux de la passion et de la mort. Jacques Lantier, dans sa lutte désespérée contre ses pulsions, incarne toute l'ambiguïté de la condition humaine, suspendue entre la maîtrise technique et le chaos des instincts. Une œuvre magistrale qui nous rappelle que la frontière entre civilisation et barbarie traverse avant tout le cœur humain. À lire dans cette heure incertaine où le jour hésite avec la nuit, quand notre propre nature nous apparaît dans toute son ambiguïté, entre lumière de la raison et ténèbres des pulsions.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782266295956
  • Collection ou Série
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    416
  • Dimensions
    179 x 110 mm

L'auteur

Émile Zola

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3,50 € Poche 416 pages