Le passé est ma saison préférée : Le livre de Julia Kerninon
" Ce petit livre hybride tisse des fils en apparence distincts : la trajectoire extraordinaire de Gertrude Stein et le caractère périlleux du succès dont elle a fait l'expérience, mais aussi ma fascination esthétique pour le passé, certaines spécificités de la langue anglaise à laquelle je me frotte régulièrement en tant que traductrice, le travail complexe et sans cesse recommencé de l'écriture, et ce que signifie être une femme en littérature, hier et aujourd'hui. "
Avec cette évocation littéraire et personnelle de Gertrude Stein, Julia Kerninon livre une forme d'autobiographie par détours ponctuée de fulgurantes réflexions sur l'écriture et la force du passé.
De (auteur) : Julia Kerninon
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
Cath_perrin
• Il y a 7 mois
Le passé est ma saison préférée, affirme Julia Kerninon dans ce récit où elle convoque Gertrude Stein, Hemingway et Picasso dans un jeu d’échos littéraires. Elle offre aussi anecdotes savoureuses et réflexions sur l’écriture. Un ouvrage qui ne bouleversera pas la littérature, mais qui m’a séduite par cette flânerie au milieu d’artistes disparus. Comment débute le livre#8201;? Il commence par une citation tirée d’un poème de Gertrude Stein, a rose is a rose is a rose (une rose est une rose est une rose). La formule a été lancée par la mère de Julia Kerninon qui a précisé au passage que Gertrude Stein était une autrice illisible. Pendant toute l’enfance de la narratrice, Gertrude Stein était là, avec cette phrase sibylline et ses livres incompréhensibles. Je l’avais déjà croisée chez Hemingway (Paris est une fête) et c’est ce qui m’a donné envie de lire ce livre. Stein et Hemingway Julia Kerninon nous en apprend un peu plus sur leurs relations, en particulier qu’Ernest Hemingway avait été fou de rage parce qu’il s’était fait coiffer au poteau. En effet, il envisageait de raconter le Paris américain des années vingt, ce qu’il estimait, nous dit l’autrice, comme sa chasse gardée. Il avait donc peu apprécié la publication de L’autobiographie d’Alice B. Toklas, dans laquelle Gertrude Stein met en avant son influence sur le jeune écrivain. Sans surprise, il n’était pas d’accord, en témoignent les nombreuses citations relevées dans le livre de Julia Kerninon. Stein et Picasso L’autobiographie d’Alice B. Toklas raconte l’histoire des gens célèbres qu’elle a connus à Paris, parmi eux, Ernest Hemingway bien sûr, mais aussi Pablo Picasso, Scott Fitzgerald ou encore Matisse. Est-ce que son livre, en faisant d’elle une star, a également fait d’eux des stars#8201;? J’ai envie de répliquer : question non pertinente. Quoi qu’il en soit, Picasso a fait le portrait de Gertrude. Et quand on lui fait remarquer qu’il n’est pas ressemblant, la réponse a fusé : «#8201;elle lui ressemblera#8201;». Et Julia, dans tout ça#8201;? Julia réfléchit aux mots, à leurs sens, à l’écriture et à la traduction.
LouDeBergh
• Il y a 7 mois
"Je n'aime pas tous les livres, mais j'aime les livres plus que tout", écrit Julia Kerninon page soixante. Pour ma part, je reprendrai l'assertion à la virgule près et j'y ajouterai deux propositions: j'aime les livres qui parlent des livres, et ceux de Julia Kerninon en particulier. Pour moi, cela relève du prodige. À chaque fois que je plonge dans un texte de l'autrice nantaise, je vis un double ébahissement. Je suis à la fois subjuguée par la prose qui le porte, sa finesse, sa souplesse et sa précision, et emportée par le propos. Mais si jusque-là les textes de Julia Kerninon me semblaient trouver toujours une place parfaite dans ma valise intérieure (j'ai parfois cru ses livres écrits pour moi, c'est dire!), autant cette fois, avec le passé est ma saison préférée et sa volonté de faire résonner la trajectoire de Gertrude Stein avec son « activité respectable » à elle, ça sortait de toute part, empêchant le zip de se fermer complètement. Je ne connaissais de Gertrude Stein que le tableau de Picasso scruté à la Sorbonne lorsque j'y étudiais l'histoire de l'art, et ses liens avec les artistes de l'époque. Mais de l'autrice qu'elle était, de l'écrivaine qu'elle a toute sa vie cherché à devenir, je ne savais rien. Aussi, et contrairement à tous les autres textes de Julia Kerninon, j'ai quelque peu tardé à faire mien le passé est ma saison préférée. Mais là est le talent de Julia Kerninon : tisser si admirablement ses textes qu'il est techniquement impossible de ne pas s'y repaître comme une âme assoiffée après plusieurs heures de marche dans le désert. Tout est là. On ne sait jamais trop par quelle magie cela opère, on voit à peine l'effort (dans le travail de la langue ainsi que dans les recherches) derrière cette apparente simplicité, mais on sent les briques s'encastrer les une dans les autres avec une précision redoutable. Et c'est prodigieux. Pour la lectrice acharnée que je suis, réfugiée dans les livres le plus clair de son temps, lire un livre qui parle de livres, c'est une épiphanie. Faites comme moi : lisez ce texte dans une bibliothèque et courez, d'un rayon à l'autre, à la recherche de la page évoquée. Juste pour le plaisir de l'avoir entre les mains, de la savoir, là, existante, concourant à la masse de la terre, capable d'y apporter sa lumière. Outre l'intérêt porté à la vie et l'oeuvre de Gertrude Stein et le fait que j'ai toujours un immense plaisir à me replonger dans ce début du XXème siècle foisonnant, j'ai (une fois de plus) été terriblement séduite par les idées défendues par Julia Kerninon. Big up à celle du poulet dominical qui assoit le système patriarcal, ou à celle de "l'entrée croissante des femmes en littérature qui bouleverse les structures des livres, s'éloignant de la fiction à la ligne claire sous-entendant qu'il y aurait un seul problème, qu'on pourrait le résoudre et revenir illico là où on en était". J'étais heureuse de retrouver le point de vue que je tentais de partager hier soir sur les ondes de la RTS. Les femmes en littérature, c'est une manière de raconter "la complexité, le sensible, le futur". Alors moi, j'en redemande. Parce qu'à chaque fois, quelque soit le sujet et le modus operandi choisi, Julia Kerninon vise juste. Et c'est délicieux.
mybaebooks
• Il y a 7 mois
Pour certains auteurs, nous savons que chaque titre va nous toucher à sa manière, que nous pouvons nous lancer dedans les yeux fermés. Julia Kerninon fait partie de ces autrices ! Ici, entre l'essai, la biographie et l'autobiographie, elle nous livre un texte assez personnel. Elle retrace la vie de Gertrude Stein et comment celle-ci a marqué sa vie. Très intéressant ! Je ne connaissais pas cette autrice américaine mais cela m'a donné envie de découvrir son oeuvre. Julia Kerninon écrit toujours aussi bien et cela s'avère toujours un plaisir de lecture !
Lazare78
• Il y a 8 mois
Entre réflexions sur la lecture, courte biographie de Gertrude Stein et petit précis sur la traduction, Julia Kerninon nous propose dans ce bref essai une vraie justification parfaite pour tout lecteur (et surtout lectrice quand elle rappelle la culpabilité si fréquente chez la femme qui prend le temps de lire). Celles et ceux qui vivent avec les livres pour principaux compagnons ne pourront qu’adhérer à la prose de ce petit essai. Les passages de l’autrice sur l’acte de traduire et ses réflexions sur la langue anglaise m’ont particulièrement intéressée. Et son besoin de vivre au milieu des livres partout, tout le temps, n’a pu que me conforter : il est parfois bien difficile de faire comprendre à son entourage ce besoin, cette nécessité… Je remercie chaleureusement les éditions Julliard et NetGalley pour cette lecture.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Français
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- EAN
- 9782260056751
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- Collection ou Série
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 128
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- Dimensions
- 208 x 143 mm
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
18,00 € Grand format 128 pages