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Par Fleuve éditions, publié le 14/03/2023

« Je voulais que ce roman ressemble aux méandres d'un fleuve.» Cécile Cabanac

À l’occasion de la sortie de son roman Le Chaos dans nos veines, Cécile Cabanac nous fait le plaisir de répondre à quelques questions et nous invite dans les coulisses de son écriture.

Le Chaos dans nos veines
Trois heures du matin, dans une maison isolée à proximité de l'étang de Prigonrieux, Brisseau découvre le cadavre d’une femme. Aussitôt, une hypothèse se dessine : suicide. Pour ce capitaine fatigué du métier, le soulagement est intense, l’enquête devrait être bouclée sans difficulté. Pourtant, très vite, tout se complique.
Une seconde victime est retrouvée à la cave, flottant dans une cuve d’acide. Et le premier corps se révèle être celui d'une ex-flic. Une flic qui ne faisait pas l’unanimité auprès de ses collègues. Une flic dont le sens de la justice surpassait tout, quitte à se mettre en danger pour traquer des assassins. Une flic, surtout, hantée par deux affaires non résolues.
De là à imaginer qu’elle commençait à s’approcher trop près de la vérité, il n’y a qu’un pas. Et Brisseau pourra compter sur l’énergie de la jeune lieutenant Marianne Decointet pour démêler les fils de ce tableau dans lequel le mal semble s’être insinué partout…

1/ Après trois romans qui faisaient la part belle à un duo d’enquêteurs aussi efficace qu’attachant, vous décidez de surprendre vos lecteurs avec de nouveaux personnages. Est-ce le début d’une nouvelle série ?

J’ai vécu une relation assez fusionnelle avec Sevran, Biolet ainsi que le reste de leur équipe ces quatre dernières années et, malgré mon attachement sincère à chacun d’entre eux, j’ai fi ni par ressentir le besoin de les laisser se reposer, de tourner une page. Il faut dire qu’en tant qu’autrice, j’aime profondément composer de nouveaux personnages, j’avais donc aussi envie de me renouveler et d’explorer d’autres personnalités, d’autres types de relations humaines, quoique toujours tortueuses et sombres.

Dans Le Chaos dans nos veines, vous allez ainsi découvrir Rémy Brisseau et Marianne Decointet, deux flics qui ont une dizaine d’années de différence et que tout oppose, à commencer par leur manière d’envisager leur métier et l’énergie qu’ils y consacrent. Je trouvais intéressant d’imaginer un binôme moins harmonieux, au sein duquel il y aurait des tensions qui viendraient un peu bousculer l’enquête. Pour autant, je ne sais pas encore si l’on peut parler d’une nouvelle série. Je crois que seul l’avenir nous le dira.

2/ Votre prochain livre est un polar à l’architecture plus complexe que les précédents, notamment parce que vous jonglez entre plusieurs temporalités et des intrigues qui, avant de s’imbriquer, ne semblent pas avoir de rapport entre elles. Était-ce une volonté de votre part de proposer quelque chose de plus tortueux ?

En effet, je voulais que ce roman ressemble aux méandres d’un fleuve. Je souhaitais sortir de ma zone de confort, m’essayer à une écriture moins linéaire, plus imbriquée. Prendre plaisir, aussi, à perdre un peu plus encore mes lecteurs qui n’ont, je crois, aucun moyen de comprendre où je les mène au moment où ils embarquent dans cette aventure. Mais, dans le fond, je ne suis pas la seule responsable de cette complexité, loin de là. Aussi étrange que cela puisse paraître, si je prends le temps de construire avec soin mes personnages, de leur donner chair, c’est pour ensuite pouvoir me laisser guider par eux en toute confiance. Et j’ai une petite confidence à vous faire : je dois admettre qu’ils sont plutôt bons pour noyer le poisson, créer des malaises ou des rebondissements inattendus. Je crois même qu’ils ont, cette fois, dépassé mes espérances !

3/ Le Chaos dans nos veines est un titre bien énigmatique. Pourriez-vous nous l’expliquer ?

Ce titre fait référence à l’hérédité, qui est un des thèmes de ce livre. Un de mes personnages, Rodolphe Gantz, est avocat pénaliste et la naissance du mal est une question philosophique qui alimente, de son propre aveu, la plupart de ses plaidoiries. Il s’agit même, selon lui, d’une obsession collective, comme si accéder aux origines du mal permettrait de le contenir, de l’enfermer dans une boîte dont on jetterait la clé. En réalité, le fond de mon propos, c’est qu’il est inutile de s’appesantir sur ce point puisque nous sommes tous capables du pire.

Pourtant, pour Gantz, c’est un peu plus compliqué que ça, car il a un rapport tout à fait intime avec ce sujet épineux. Il se demande en effet régulièrement si, par ses manquements, il a contribué à attiser un feu mauvais. Mais je ne vous en dis pas plus…

Fleuve éditions
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