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Par First Editions, publié le 20/01/2021

To be or not Toubib : "La vulgarisation permet d'apprendre en restant simple"

C’est probablement le pédiatre urgentiste le plus célèbre des réseaux sociaux, à ceci près que ses milliers d’abonnés ne connaissent ni son nom, si son visage. Caché derrière le pseudonyme To be or not Toubib, ce sympathique médecin publie ces jours-ci un manuel de survie en milieu pédiatrique drôle et ludique : Urgences or not urgences. Il a répondu à nos questions.

Lancée en juillet 2019, sa page Facebook cumule aujourd’hui plus de 160 000 abonnés. Sur Instagram, ils sont près de 16 000 à suivre ses conseils et à lui poser des questions. Ce médecin des urgences pédiatriques s’est donné une mission : alléger le quotidien des parents. Coliques, constipation, piqûres d’insecte, poussée dentaire… Avec humour et recul, To be or not Toubib s’empare de tous les sujets de santé qui chamboulent les parents et les aident à déstresser un bon coup. Ces fiches pratiques publiées régulièrement sur les réseaux sociaux sont maintenant réunies dans un livre intitulé Urgences or not urgences. Publié chez First Editions, ce véritable manuel de survie se veut concret et accessible et aidera les parents à acquérir les bons réflexes mais aussi à décoder le langage parfois indéchiffrable des médecins. Et puis bien sûr, il y a la touche Toubib : l’humour. Parce que c'est en s'amusant que l’on assimile le mieux.


Vous êtes médecin des urgences pédiatriques, vous gérez vos réseaux sociaux… Comment avez-vous trouvé le temps d’écrire un livre ?

Je dors 5 heures par nuit ! (Rires) Non, la vérité c’est que lorsqu’on travaille à temps plein aux urgences, on travaille par garde et ça me laisse des jours de liberté dans la semaine. Le livre étant la somme des fiches qui étaient déjà disponibles, j’ai surtout fait un travail de rassemblement et de relecture. Finalement, le livre m’a pris moins de temps que l’écriture des fiches à la base. Le plus long, ce sont les corrections, les nouvelles corrections… A la fin, c’est un peu comme lorsqu’on écrit une thèse, on en a ras le bol. Mais le résultat final vaut vraiment le coup !

Pour ceux qui ne vous suivent pas sur les réseaux sociaux, pouvez-vous expliquer ce que l’on va trouver dans ce livre ?

On va trouver de nombreuses informations pratiques pour les parents - jeunes ou moins jeunes – qui ont un problème et qui se posent des questions. L’objectif principal de ce guide c’est de savoir quoi faire et comment réagir devant une situation qui nous paraît être une urgence. De la fièvre à la constipation en passant par des situations qui ont l’air plus impressionnantes, qu’est-ce qui doit nous alarmer, nous amener aux urgences et nous faire bousiller ce repas en tête-à-tête qu’on attendait depuis deux mois ? Le but, c’est de réussir à autonomiser les parents – pas totalement évidemment, ce livre ne remplace pas un médecin – de les éduquer et de leur permettre d’être plus sereins.

On imagine que l’autre objectif, c’est de désengorger les urgences.

Bien sûr. Désengorger les urgences a plusieurs avantages : traiter les enfants dans le calme sans avoir à courir entre chaque consultation, et éviter aux enfants de ne pas venir à l’hôpital pour rien. Il faut rappeler que les hôpitaux sont des lieux de contamination prioritaires. Moins les enfants passent de temps aux urgences, moins ils ont de chance d’attraper des microbes. Donc quand on dit qu’il faut désengorger les urgences pour faire gagner du temps aux médecins, il faut toujours se rappeler qu’il y a aussi la santé de l’enfant derrière.

Comment avez-vous sélectionné les fiches qui apparaissent dans votre livre ? Est-ce la somme de toutes vos fiches ou avez-vous fait une sélection ?

C’est la somme des fiches pratiques dans lesquelles j’aborde des sujets avec humour. En plus de ces fiches-là, les lecteurs pourront trouver des fiches flash qui permettent d’être très succinct et de renseigner les parents en un seul clin d’œil. Le reste du contenu que je partage sur mes réseaux sociaux, comme mes réflexions sur des sujets de société ou le fonctionnement des urgences, n’est pas intégré. Pour moi, ce qui est vraiment important, c’est l’enfant et l’urgence.

Vos réseaux sociaux – notamment votre page Facebook – ont beaucoup de succès. Comment expliquez-vous cet engouement ?

Je pense que c’est le côté vulgarisation, et puis bien sûr le côté humour. Et il faut l’avouer, il existe un travers médical qui est que les médecins ont tendance à sortir un jargon incompréhensible aux patients et aux parents. Bon, ce n’est pas de leur faute. On baigne là-dedans tout le temps et pour nous c’est naturel. Mais du coup, les gens ne comprennent rien ! Moi, j’ai toujours préféré parler très simplement aux gens. Quand vous leur parlez de tuyauterie ou d’électricité, ils comprennent tout de suite. Parfois, des gens se méprennent sur ma page et pensent que le ton est condescendant. Alors que c’est tout le contraire. Si mon garagiste me parle dans son jargon de garagiste, je ne vais rien comprendre. La vulgarisation permet d’apprendre en restant simple. Quant à l’humour, il permet de faire lire des pavés aux gens facilement. Car quand on se marre, les choses vont plus vite !

Depuis que vous travaillez aux urgences pédiatriques, avez-vous remarqué une évolution dans les inquiétudes et les préoccupations des parents ?

Il y a certaines choses qui ne changent pas, comme "Mon enfant a de la fièvre, que dois-je faire ?" Mais il y a quand même une évolution, et je pense qu’elle est liée à Internet. De mon point de vue, c’est un vrai poison pour les parents. Sur les réseaux sociaux, les forums, et toutes ces choses-là, vous allez parfois trouver des débuts de réponses, mais vous allez aussi trouver des escrocs, des charlatans, même dans mon métier ! Il y en a toujours eu, il y en aura toujours, et cela dans tous les métiers. Sur ma page, je condamne régulièrement les fake news, et je sais que ça ne plaît pas, je reçois parfois des insultes, etc. Je pense bien sûr aux anti-vaccins mais je pense aussi aux médecins qui inventent des syndromes aux enfants pour soutirer de l’argent aux parents. Par exemple, le syndrome de Kiss, inventé il y a quinze ans par des médecins allemands, et qui n’existe pas ! Mais ceux qui suivent ma page savent de quoi je parle. Donc de ce point de vue-là, Internet est un poison. Mais ça a juste exacerbé des choses qui ont toujours été là.



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    Plongez dans l'univers intrigant de "Le bisou magique existe-t-il ?" de To be or not toubib, un ouvrage captivant qui explore les frontières entre tradition et science dans le domaine de la santé infantile. À travers 20 mythes soigneusement décortiqués, l'auteur nous invite à remettre en question nos croyances les plus ancrées sur le bien-être des enfants.

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