Les Morsures de l'ombre : Le livre de Karine Giebel, Miceal Beausang-O'Griafa, Xavier Delaporte

Les morsures de l'ombre est une adaptation BD du thriller psychologique de Karine Giébel, réalisée par le scénariste Miceal Beausang-O'Griafa et le dessinateur Xavier Delaporte. Le récit met en scène un huis clos oppressant : le commandant Benoît Lorand est séquestré dans une cave par Lydia, une mystérieuse femme rouquine, qui le retient prisonnier, l’affame et le torture psychologiquement. Le mystère plane autour des raisons de sa vengeance, que Lorand tente de comprendre en fouillant ses souvenirs. Le scénario alterne entre la captivité et les séances de la femme chez sa psychologue, ainsi que l’enquête policière menée parallèlement pour retrouver le commandant disparu. Le suspense s’installe par des révélations progressives sur la psychologie fragile de Lydia et son passé, tandis que Lorand joue de stratégies variées pour tenter de s'échapper. Le dessin réaliste de Xavier Delaporte, avec des traits précis et un traitement colorimétrique sobre, restitue parfaitement l’atmosphère claustrophobe et tendue du huis clos. Le récit, bien que classique dans le genre thriller psychologique, fonctionne efficacement grâce à une narration rythmée et des personnages complexes, sous le signe d’une vengeance intense et d’un jeu psychologique impitoyable.

Les Morsures de l’ombre est une œuvre intrigante, sombre, et indéniablement immersive. Le scénario, signé Miceal Beausang-O'Griafa, installe un climat tendu et inquiétant, mais peine à aller au bout de ses ambitions. Certaines idées prometteuses sont effleurées sans être pleinement développées, laissant une impression d’inachevé, comme si le récit restait volontairement en retrait là où il aurait pu percuter davantage. Le dessin de Xavier Delaporte, quant à lui, pousse loin l’exploration de la noirceur. Trop loin, peut-être. L’univers visuel est lourd, saturé d’ombres, au point de nuire parfois à la lisibilité ou à l’impact émotionnel de certaines scènes. Ce choix radical, s’il soutient l’ambiance, enlève un peu de relief et de charme à l’ensemble. Il faut toutefois reconnaître que la bande dessinée parvient à happer le lecteur, à instaurer une tension qui fonctionne malgré tout. On se laisse porter, intrigué, parfois mal à l’aise – ce qui est sans doute le but. Mais face au chef-d’œuvre littéraire de Karine Giebel, dont le roman original déborde d’intensité, de finesse psychologique et de tension dramatique, cette adaptation graphique reste en deçà. Elle traduit l’essence de l’histoire, sans en capturer toute la puissance. Une lecture intéressante, prenante par moments, mais qui laisse un goût d’occasion manquée.

N’ayant pas lu le roman original, je ne peux pas dire si l’adaptation est fidèle ou non. Je suis assez friande de romans noirs donc cette histoire avait de quoi me plaire. On y découvre la noirceur des âmes. Les 15 dernières pages m’ont semblées proposer un dénouement un peu rapide. Le dessin est assez sombre évidemment et ne correspond pas au style que j’aime habituellement mais j’ai bien apprécié cette bande dessinée. J’ai notamment préféré ne pas « tout » voir et que les sévices soient majoritairement suggérés sans déballage inutile de violence visuelle. Une histoire noire, à lire de préférence quand tout va bien, sous le soleil ! ;-)

Cette BD est l'adaptation d'un roman de Karine Giebel. Je n'ai pas lu le roman en question donc ça a été une vraie découverte pour moi. Au niveau de l'intrigue, j'ai trouvé que ça fonctionnait assez bien. C'est intriguant, dès le départ, il y a beaucoup de mystères. Je n'ai pas trouvé cette histoire particulièrement captivante, mais j'avais envie de comprendre, de savoir. Et je dois avouer que les réponses viennent lentement, et sont surprenantes ! Niveau dessins par contre, je n'ai pas du tout aimé. C'est un style qui me semble un peu trop fouillis. C'est sombre, glauque. Alors oui, ça colle avec l'ambiance. Mais je n'ai vraiment pas aimé ce style