La ville orpheline : Le livre de Victoria Hislop

Juste envie de retrouver Chypre et son histoire après mon voyage... Un voyage très instructif, effectué du 27 avril au 4 mai, et qui nous a fait découvrir le nord de l'île, plus rarement visité car non reconnu par la communauté internationale. Une escale est d'ailleurs obligatoire à Antalya à l'aller comme au retour. Coupée en deux depuis les évènements de 1974, le nord est turc et le sud est grec. Nicosie, la capitale, est traversée par la ligne bleue, démarcation entre nord et sud et un poste de contrôle permet de passer facilement d'un côté à l'autre. De retour et encore sous le charme, j'ai cherché la littérature qui me replongerait dans cette ambiance orientale. Victoria Hislop a choisi de situer un de ses romans lors de cet épisode tragique de l'histoire de l'île. Entre les partisans du rattachement à la Grèce et l'intervention de la Turquie qui a vu les deux communautés victimes de violences et d'exil, les Chypriotes sont restés fidèles à l'indépendance de leur territoir. Ne dites pas à un Chypriote qu'il est grec ou turc, il est avant tout chypriote. Et les Chypriotes turcs sont d'autant plus patriotes qu'ils s'en sortent seuls puisque non reconnus officiellement. Le roman se déroule principalement à Famagouste et ses faubourgs qui fut autrefois une riche cité balnéaire. Elle fut une des villes les plus bombardées lors des évènements et est aujourd'hui une ville fantôme. Ne subsiste que la vieille ville et son port qui a la volonté de déveloper le tourisme. La ville orpheline nous fait revivre 1974 et la destruction de la ville à travers l'histoire de deux familles, l'une chypriote grecque, l'autre chypriote turque. Deux familles qui vivaient en harmonie et sortirent meurtries de cette guerre. Alors, bien sûr, j'ai aimé retrouver les lieux et les villes, j'ai aprécié le côté historique que notre guide, chypriote turc, nous avait très clairement exposé, mais j'ai nettement moins aimé le style de l'auteure et les personnages qu'elle a imaginés. Sans cette mise en situation, c'est une histoire sans grand intérêt, un brin à l'eau de rose, qui fait que je n'ai pu m'attacher aux personnages. Certains rebondissements m'ont même semblés improbables. J'espère qu'Elif Shafak saura, elle, me plonger à nouveau dans l'ambiance de Chypre avec, cette fois, un peu plus de passion.

La Ville Orpheline » de Victoria Hislop est un roman absolument captivant. J’ai adoré la manière dont l’autrice mêle habilement l’histoire réelle à la fiction. Le contexte historique est à la fois riche et bouleversant, et les personnages sont profondément humains. On se laisse emporter par leurs destins, leurs luttes et les stratagèmes qu’ils mettent en place pour survivre dans une ville déchirée. Un vrai coup de cœur !

Ce roman raconte l'histoire de trois familles chypriotes habitant la même ville touristique de Famagouste et confrontées à un événement historique de cette île: le conflit entre les communautés turque et grecque et l'invasion de sa partie Nord par l'armée turque . J'ai apprécié ce récit où Victoria Hislop nous décrit: -d'une part comment une guerre civile peut être favorisée par les influences des états étrangers, - les actes de barbarie commis pendant celle-ci, - d'autre part le mercantilisme et même le cynisme de soit disant compatriotes - au contraire l'amitié et le respect entre personnes issues des deux clans belligérants -et de même, les revers rapides de fortune liés à ces conflits. Grâce à ce livre j'ai pu mieux comprendre l'histoire de ce pays.

Ce livre a plusieurs talents. D’abord de nous rappeler l’histoire de Chypre. Si proche et pourtant si loin de notre mémoire. La coexistence entre deux communautés n’est pas toujours pacifique et si nombre de personnes, à titre individuelles, le vivent bien, d’autres, pour des raisons idéologiques ou autres font tout pour déstabiliser la situation. Cette guerre de Chypre nous fait penser à l’Ukraine ou à Gaza ou encore au Liban, à la Nouvelle Calédonie..., pour ne citer que quelques pays présents dans notre actualité aujourd’hui. L’auteur nous fait suivre la destinée de quelques familles, riches et pauvres, dans cette période charnière. Il commence d’une belle manière, avant la guerre et je craignais que l’histoire d’amour rende le livre un peu mièvre et caricatural. Mais la réalité de la guerre va faire voler tout cela en éclat et la vie de tous va être bouleversé, comme moi-même, par le sort qui les attend. C’est un livre bouleversant parce qu’il nous rappelle que la guerre n’est pas une affaire de statistiques ou de théories, mais aussi d’hommes et de femmes dépassés par les évènements. A lire pour connaître Chypre, à lire aussi, comme je l’ai écrit plus haut, pour avoir un autre angle des situations actuelles.