Lettre d'une inconnue suivi de Trois nouvelles de jeunesse : Le livre de Stefan Zweig

#x1f4d6 Lettre d’une inconnue – Stefan Zweig J’y ai retrouvé, intacte, cette boule dans la gorge que m’avait laissée Vingt-quatre heures de la vie d’une femme. Ce petit livre, c’est un bijou. Pas de ceux qui brillent, non. Plutôt un éclat discret, logé au creux du cœur, qui reste là, longtemps. Une femme écrit à l’homme qu’elle a aimé toute sa vie. Il ne sait pas qui elle est. Elle, elle n’a vécu que pour lui. Elle incarne l’altruisme pur, presque douloureux. Lui, c’est l’égoïsme doux, insouciant, qui fait mal sans le vouloir. Deux solitudes qui ne se sont jamais touchées. Cette lettre, c’est un chant d’amour fou, une offrande, une tentative désespérée d’exister enfin dans les yeux de celui qui ne l’a jamais vue. Et pourtant, on ne juge pas. On comprend. On compatit. On est avec elle. Zweig a ce génie de l’invisible : il dit l’intime, le silence, l’attente. Et on en sort un peu retourné.

C'était beau. C'était doux, triste et touchant. Cette femme qui déclare tragiquement son amour à un homme qui ne la connaît pas, une inconnue qui le connaît par cœur. J'ai adoré ma lecture, qui fut courte mais plaisante et poétique. Zweig a une plume exquise et je recommande ce petit livre pour ceux qui ont une panne de lecture.

c’est magnifiquement bien écrit mais qu’est ce qu’elle est folle cette femme et en même temps on peut pas lui en vouloir c’est l’amour … mais bon c’est la stalkeuse du siècle bravo spoil - ça me fait trop de peine pour son enfant, même pas le fait qu’il meurt mais qu’elle l’aime juste à travers lui, parce qu’il est une partie de lui, on ne sait même pas son prénom …

Ce court roman, sous forme de lettre, m’a laissé un sentiment très mitigé. D’un côté, on est touché par la douleur silencieuse d’une femme qui aime en secret un homme toute sa vie, et qui, au moment de mourir, décide enfin de lui écrire. Mais de l’autre… j’ai trouvé ce récit assez malsain, voire dérangeant. L’amour qu’elle décrit est intense, mais surtout obsessionnel. Elle voue sa vie entière à un homme qui, en réalité, ne l’a jamais reconnue, même après l’avoir croisée plusieurs fois. Elle va jusqu’à cacher son identité, même lorsqu’ils ont un enfant ensemble. C’est là que le récit devient presque glauque : elle se dit “pure”, mais on ressent une forme de dépendance émotionnelle extrême, presque pathologique. Ce qui est troublant, c’est qu’en tant que lecteur·rice, on éprouve quand même de la compassion pour elle. On comprend que son malheur vient aussi de l’indifférence de l’homme qu’elle aime. C’est tragique… mais aussi très inconfortable, parce que son comportement nous pousse à nous demander si on lit le témoignage d’un amour vrai ou d’un délire amoureux.