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Par 10/18, publié le 03/03/2020

François-Henri Soulié : Cathares sous toutes les coutures

Homme-orchestre du théâtre français, le féru d'Histoire François-Henri Soulié s'est lancé depuis 2016 dans une foisonnante carrière de romancier, revisitant les temps forts du Moyen-Âge pour livrer des intrigues aussi complexes qu'édifiantes. Avec Angélus, il signe une nouvelle intrigue cette fois implantée au XIIème siècle, autour de la "secte" des Cathares.

Depuis 1986, quand il ne taquine pas la marionnette ni ne prête ses traits à Colbert comme dans le film La fabuleuse histoire de Monsieur Riquet (2014), François-Henri Soulié s'adonne à l'écriture théâtrale : Mandrin (1985) pour le Théâtre Populaire d'Occitanie, La petite promenade illustrée (1999) pour le Théâtre municipal de Montauban, La vie des puces (2003) ou Une nuit de Grenade pour le Théâtre Olympe-de-gouges de Montauban... Ce n'est qu'à soixante ans passés, il y a une poignée d'années, qu'il s'est lancé dans l'écriture de romans historiques, toujours consacrés à l'Histoire de l'Occitanie sinon de la France entière.

Dans la série policière Les aventures de Skander Corsaro (2016-2019), il avait imaginé un jeune journaliste pris dans des engrenages policiers autour d'une abbaye cistercienne ou d'une grotte du Massif Central. Dans la série Capitaine Joseph Kassov, constitué de trois romans aux éditions 10/18 (Le Songe de l'Astronome, La Conspiration du globe, Ils ont tué Ravaillac), il s'était essayé à l'écriture à quatre mains, avec Thierry Bourcy, et avait choisi pour cadre l'Europe du XVIIème siècle, de la Prague de 1601 au Paris de 1611, en passant par l'Angleterre d’Élisabeth Première.

Fort du succès tant critique que public de ces différents romans, François-Henri Soulié a décidé, avec Angélus, de s'enfoncer en solo plus avant encore dans les arcanes de l'Histoire, tout en réinstallant son intrigue dans son Occitanie bien aimée - "territoire passionnant d'échanges et de mixages culturels". C'est en effet en 1165, dans des abbayes qui servent de décor à de macabres mises en scène, que se déroule l'action de son nouveau livre, un "road movie médiéval" selon ses propres dires. S'y entrecroisent trois enquêteurs aux desseins contradictoires : pour investiguer sur les crimes, Raimon de Termes mandaté par l’Église de Rome, et Aloïs de Malpas, une "femme du peuple" désignée par les "hérétiques" cathares ; et pour venger ses amis suppliciés, le tailleur de pierres Jordi de Cabestan.

Marchant dans les pas du Umberto Eco du Nom de la rose ou du Pendule de Foucault, François-Henri Soulié délecte son lecteur d'une intrigue complexe aux implications tentaculaires, entre mysticisme, luttes de pouvoir et conditions de vie particulièrement âpres. Le tout, sur un terrain tant historique que géographique qu'il maîtrise à merveille, dans une ambiance paranoïaque où, comme il l'écrit, "d'hérétique à sorcier, la distance n'est pas bien grande et, du sorcier au bûcher, elle est plus étroite encore." De fait, "l'arrière-plan d'Angélus c'est le fanatisme", indique son auteur pour qualifier ce "roman picaresque qui traverse toutes les couches d'une société très violente, obsédée par l'idée de Dieu." L'occasion, peut-être, "en comprenant mieux notre passé, d'éviter certaines catastrophes à venir"...

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