À l’occasion de la publication chez Fleuve de son nouveau roman Et que quelqu'un vous tende la main, Carène Ponte nous parle de son univers romanesque.
1/Ce nouveau roman est particulièrement bouleversant : vos trois héroïnes traversent des épreuves difficiles. Qu’est-ce qui vous a poussé à aborder des thématiques aussi graves et profondes ?
À vrai dire, je ne sais pas si quelque chose m’a poussée à aborder ces thématiques en effet assez graves. J’ai plutôt le sentiment que ce sont les personnages qui s’imposent à moi avec leurs drames. Il y a d’abord eu Valérie, que j’ai visualisée dans sa cuisine face à sa fille, avec cet amour qui ne suffit pas ; puis il y a eu Anna, frêle jeune femme qui doit surmonter l’insurmontable ; et enfin Charline sur qui le sort s’acharne alors qu’elle n’a rien fait pour ça. J’avais envie que chacune puisse avancer grâce aux autres, parce que j’aime les histoires de sororité.
2/Cela n’empêche pas une bonne dose d’humour et de légèreté qui est votre signature. Comment réussissez-vous à trouver le ton juste entre drame et comédie ?
L’humour est un outil puissant, il permet souvent de maintenir la tête hors de l’eau. Il ne s’agit pas de tourner le drame en dérision, mais plutôt d’apprendre à saisir la légèreté d’un instant alors même que l’on vit une situation douloureuse. La vie est faite de hauts et de bas, de drames et de bonheurs. Je suis un peu comme la mère de Charline au fond, je me dis qu’après la pluie viendra forcément le soleil. C’est comme cela que je construis mes romans, les personnages vivent des situations douloureuses, mais, comme dans la vraie vie, ne perdent pas leur capacité à rire de quelque chose, même si ce n’est que pour quelques minutes. Parce que la survie passe par là.
3/Dans Et que quelqu’un vous tende la main, Anna, Charline, Valérie, vont se reconstruire ensemble grâce à leur amitié sans faille. Quels messages souhaitez-vous faire passer à vos lectrices et vos lecteurs ?
Qu’une main tendue peut tout changer, que la roue tourne toujours. Je crois beaucoup au fait qu’une rencontre même éphémère peut avoir un immense impact sur une vie. Impact qui peut être négatif d’ailleurs, mais comme je suis une incorrigible optimiste, je choisis évidemment la lumière plutôt que l’ombre. C’est ce qu’il va se passer pour Valérie, Anna et Charline. La vie les amène sur le même chemin et parce que chacune va accueillir la peine de l’autre, parce qu’elles ont de l’empathie les unes pour les autres, elles vont choisir de se tendre la main.
4/Vous abordez une nouvelle fois le thème de la maternité et de la filiation. Que souhaitez-vous transmettre à ce propos à travers vos romans ?
Lorsqu’une femme attend un enfant, on lui parle souvent de cet amour qui va l’envahir à la naissance de son enfant, à cet instinct maternel qui sera immanquablement le sien. Je me souviens qu’enceinte de mon premier enfant, ça me terrorisait de ne pas ressentir « ça ». Je me disais : et si je n’aime pas mon bébé ? Et si je ne ressens rien ? Et si le fameux instinct me faisait défaut ? Je crois que j’ai envie de déculpabiliser les mères, parce que tout n’est pas forcément simple et facile et que ce n’est pas grave. Que ça arrive à plein de femmes. Qu’il peut y avoir tellement de paramètres perturbateurs. Parce que, comme pour Valérie, parfois l’amour ne suffit pas. Qu’il est parfois nécessaire (plus souvent qu’on ne le pense) d’apprendre à être mère. Et que ça ne fait pas d
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