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Par Philéas, publié le 11/02/2021

"Les Déracinés" : une saga historique haletante enfin en BD

Les Déracinés est une saga coup de poing qui met l’accent sur une page de l’histoire peu connue. De l’Allemagne nazie à la période post-guerre en République Dominicaine, Catherine Bardon nous tient en haleine jusqu’à la dernière page. En janvier 2021, le premier tome de la saga à succès est sorti en version BD et nous transporte toujours autant.

Aujourd’hui, Catherine Bardon, l'autrice de la saga Les Déracinés et l'illustrateur de la BD, Winoc, répondent à nos questions et décrivent le processus d'adaptation du roman.

Catherine, quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris que votre saga allait être adapté en BD ?

Catherine Bardon : J’ai imaginé la BD dès la publication du roman Les Déracinés. Cette adaptation me tenait à cœur. J’ai porté le projet, choisi le dessinateur, et quand Philéas a retenu le projet, j’ai été très heureuse de voir aboutir nos efforts communs à Winoc et moi.

Est-il possible de concilier adaptation et créativité lors de la mise en images d’un roman ?

C.B. : L’adaptation est très respectueuse du texte, car il s’agit d’histoire et de faits réels. La créativité est venue principalement de Winoc, dans la retranscription des faits historiques, le choix des ruptures de style avec l’utilisation de documents d’époque, la dynamique des vignettes.

Winoc : Tout à fait. Il est vrai que dans le cadre des Déracinés, il y a une contrainte historique forte qui précède le roman et qui doit être respectée. Mais il reste un vaste domaine de liberté au niveau des personnages qui sont totalement fictifs, et au niveau narratif. La mise en scène reste totalement libre et on peut faire passer beaucoup d’information et d’émotion à travers elle.

A-t-il été compliqué de donner un visage et une vie aux deux personnages d’Almah et Wilhelm ?

C.B. : Non, Winoc les a très vite cernés, avec beaucoup de talent. Par ailleurs ils étaient assez précisément décrits dans le roman.

Winoc : La grande difficulté était de faire des personnages à la fois beaux, expressifs et typés, sans tomber dans la caricature. Les traits caractéristiques des visages de Wil et Almah sont venus assez vite, mais il a été assez délicat ensuite de les faire prendre vie sans les dénaturer. Jusqu’au bout, je suis revenu sur mes dessins pour harmoniser ces visages. Les postures de chacun sont par contre venues facilement, portées par le récit et par le caractère des personnages, bien décrits dans le roman.

Catherine, quelle a été votre réaction la première fois que vous avez vu vos personnages dessinés ?

C.B. : Je retrouvais des amis avec émotion. C’étaient eux et ils ne pouvaient être différents.

Selon vous, quelle plu value apporte la BD par rapport au roman ?

C.B. : La BD permet d’incarner parfaitement les personnages, de se familiariser avec eux, elle donne à voir les paysages et les ambiances au-delà de l’imagination du lecteur. Elle lui permet de vivre plus étroitement avec les personnages leur aventure, en suscitant d’autres émotions que le roman.

J’espère par ailleurs que la BD permettra à d’autres lecteurs, peut-être même un public adolescent, de découvrir cette singulière page d’Histoire.

W. : Au niveau visuel, il y a un apport évident d’information. L’image permet de s’immerger dans les lieux qui ont vraiment existé, comme le kibboutz de Sosua dont il existe un musée assez fourni en photos, et dans la documentation d’époque. La partie viennoise du récit est ainsi ponctuée d’images sépia au traitement légèrement différent, qui sont inspirées de véritables photos d’époque. Voir les sourires sur les visages de la population viennoise accueillant l’armée d’Hitler est beaucoup plus marquant qu’une simple description écrite.
L’image permet aussi de montrer de manière plus subtile les liens entre les personnages: un toucher, un regard, aussi discret soit-il, ajoute une émotion inconsciente à la lecture.
Enfin, je pense que l’aspect plus concis de la BD par rapport au roman, permet de se faire une idée plus globale de l’histoire, et de mieux percevoir les tenants et les aboutissants du récit.

  • Et pour terminer, quelques mots pour vos lecteurs ?

C.B. : Je souhaite à tous les lecteurs le plaisir de la découverte de ce pan d’histoire méconnu et un beau voyage en République dominicaine, un pays que je chéris particulièrement et dont j’espère leur avoir donné envie.  

W. : J’ai pris un grand plaisir à travailler avec Catherine et à dessiner cet album. Je crois que cela se voit à l’image et que c’est un plaisir qui se partage avec le lecteur. C’est un album qui ne laisse pas indifférent et qui résonne beaucoup avec les problématiques migratoires actuelles et le repli sur les identités communautaires. Se souvenir de cette histoire, c’est aussi réfléchir à notre présent.

 

Les Déracinés
  • Après l’Anschluss, le climat de plus en plus hostile aux juifs pousse Almah et Wilhelm à s’exiler avant qu’il ne soit trop tard. Ils n’ont d’autre choix que de partir en République dominicaine, où le dictateur promet 100 000 visas aux juifs d’Europe.
  • Fondée sur des faits réels, « une fresque historique haletante » (Lire) qui  révèle une partie méconnue de notre histoire.
  • Le premier tome d’une tétralogie à succès
  • Une adaptation menée par Catherine Bardon l’autrice de la saga et Winoc auteur notamment de De mémoire chez Grand Angle.

Philéas

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