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Face à Gaïa
Huit conférences sur le nouveau régime climatique
Date de parution : 12/10/2023
Éditeurs :
La Découverte

Face à Gaïa

Huit conférences sur le nouveau régime climatique

Date de parution : 12/10/2023
James Lovelock n’a pas eu de chance avec l’hypothèse Gaïa. En nommant ainsi le système fragile et complexe par lequel les phénomènes vivants modifient la Terre, on a cru qu’il... James Lovelock n’a pas eu de chance avec l’hypothèse Gaïa. En nommant ainsi le système fragile et complexe par lequel les phénomènes vivants modifient la Terre, on a cru qu’il parlait d’un organisme unique, voire d’une Providence divine. Rien n’était plus éloigné de sa tentative. Gaïa n’est pas le Globe,... James Lovelock n’a pas eu de chance avec l’hypothèse Gaïa. En nommant ainsi le système fragile et complexe par lequel les phénomènes vivants modifient la Terre, on a cru qu’il parlait d’un organisme unique, voire d’une Providence divine. Rien n’était plus éloigné de sa tentative. Gaïa n’est pas le Globe, la Terre-Mère, une déesse païenne. Elle n’est pas non plus la Nature, telle qu’on l’imagine depuis le XVIIe siècle, cette Nature qui sert de pendant à la subjectivité humaine.
À cause des effets imprévus de l’histoire humaine, ce que nous regroupions sous le nom de Nature quitte l’arrière-plan et monte sur scène. L’air, les océans, les glaciers, le climat, les sols, tout ce que nous avons rendu instable interagit avec nous. Nous sommes entrés dans la géohistoire. C’est l’époque de l’Anthropocène. Avec le risque d’une guerre de tous contre tous. L’ancienne Nature disparaît et laisse place à un être dont il est difficile de prévoir les manifestations. Loin d’être stable et rassurant, il est constitué de boucles de rétroactions en perpétuel bouleversement. 
En explorant les mille figures de Gaïa, on peut déplier tout ce que la notion de Nature avait confondu : une éthique, une politique, une étrange conception des sciences et, surtout, une économie, voire une théologie.
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EAN : 9782707199652
Code sériel : 581
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 400
Format : 125 x 190 mm
EAN : 9782707199652
Code sériel : 581
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 400
Format : 125 x 190 mm

Ils en parlent

Dans une version réécrite et actualisée de conférences prononcées en 2013 à Édimbourg, l’anthropologue Bruno Latour reconsidère, à sa manière baroque, paradoxale et facétieuse, l’histoire du monde à travers les bouleversements écologiques.
 
Michel Eltchaninoff / Philosophie Magazine

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Laurentides 08/07/2023
    J'avais lu avec intérêt durant et après le "Grand Confinement" : Où atterrir ? : Comment s'orienter en politique et Où suis-je ? : Leçons du confinement à l'usage des terrestres. Je sors assez "sonné" de la lecture de Face à Gaïa : Huit conférences sur le nouveau régime climatique et j'ai envie de vous faire part de quelques impressions. Ce livre est dense, très référencé (des années de travail pour Latour et ses différents "laboratoires") et il faut "s'accrocher" mais j'y ai trouvé matière à réflexion. Par exemple, une question reste entière pour moi : comment les différents "peuples", les uns plus "hors sols" que d'autres plus "terrestres" (états, organisations internationales, multinationales, politiques, scientifiques, croyants et non croyants, activistes écologistes de tout acabit, travailleurs des cités ou des campagnes, habitants pauvres et riches de la planète, forêts, fleuves, océans, glaciers, espèces animales plus ou moins en voie de disparition, etc.), donc comment ces différents "peuples" convoqués dans cette "guerre" s'y prennent-ils ou s'y prendront-ils pour faire valoir leurs "intérêts" légitimes ? C'est la question de l'exercice du pouvoir, de la souveraineté, dans un réseau complexe et enchevêtré d'intérêts pas toujours convergents, c'est le moins que l'on puisse dire... Donc je vais poursuivre mes lectures pour tenter d'y voir plus clair... Car derrière le désir de comprendre et l'analyse stimulante de ce nouveau régime climatique, plane aussi un sentiment d'urgence et l'émotion pointe sans cesse son museau au fil de la lecture.J'avais lu avec intérêt durant et après le "Grand Confinement" : Où atterrir ? : Comment s'orienter en politique et Où suis-je ? : Leçons du confinement à l'usage des terrestres. Je sors assez "sonné" de la lecture de Face à Gaïa : Huit conférences sur le nouveau régime climatique et j'ai envie de vous faire part de quelques impressions. Ce livre est dense, très référencé (des années de travail pour Latour et ses différents "laboratoires") et il faut "s'accrocher" mais j'y ai trouvé matière à réflexion. Par exemple, une question reste entière pour moi : comment les différents "peuples", les uns plus "hors sols" que d'autres plus "terrestres" (états, organisations internationales, multinationales, politiques, scientifiques, croyants et non croyants, activistes écologistes de tout acabit, travailleurs des cités ou des campagnes, habitants pauvres et riches de la planète, forêts, fleuves, océans, glaciers, espèces animales plus ou moins en voie de disparition, etc.), donc comment ces différents "peuples" convoqués dans cette "guerre" s'y prennent-ils ou s'y prendront-ils pour faire valoir leurs "intérêts" légitimes ? C'est la question de l'exercice du pouvoir, de la souveraineté, dans un réseau complexe et enchevêtré d'intérêts pas toujours convergents, c'est le moins que l'on puisse dire... Donc je vais...
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  • Toftaky 17/11/2020
    Quand il parle de Nouveau Régime Climatique, Bruno Latour tente de verbaliser ce qui se déroule actuellement sous nos yeux : réchauffement climatique, extinction accélérée des espèces, catastrophes naturelles… etc., etc. « Or, à cause des effets imprévus de l’histoire humaine, ce que nous regroupions sous le nom de Nature quitte l’arrière-plan et monte sur scène. L’air, les océans, les glaciers, le climat, les sols, tout ce que nous avons rendu instable, interagit avec nous. Nous sommes entrés dans la géohistoire. C’est l’époque de l’Anthropocène. Avec le risque d’une guerre de tous contre tous. » Face à la catastrophe en cours, Bruno Latour explique que si nous n’agissons pas plus vite pour chercher des solutions aux problèmes écologiques, ce serait à cause de notre logiciel de pensée qui, depuis les Lumières, explique le Monde par l’opposition entre la Nature (le vivant, que nous transformons et utilisons, ce qui nous est extérieur) et la Culture (l’ensemble des techniques, institutions et traditions d’un groupe humain). Afin d’expliquer la Nature, l’homme a toujours utilisé le levier de la religion. Après les Lumières puis avec la Révolution industrielle, nous nous sommes éloignés de ce concept pour remplacer le divin par la science. Tout le fonctionnement de la Nature pouvait être expliqué par la méthode scientifique, une simple mécanique d’interactions chimiques, la Nature devint inerte, un simple décor. Mais la méthode scientifique ne permet plus d’expliquer et convaincre les humains de leur impact négatif sur cet environnement, qui tout à coup, est devenu réactif à notre mode de vie. Latour nous invite donc à sortir du déni scientifique et à accepter le caractère vivant et non figé de la Nature. Il convoque la figure de Gaïa, l’ancienne déesse symbolisant la vie, la Terre, la planète. Gaïa serait ici un « système fragile et complexe par lequel les phénomènes vivants modifient la Terre. » Il s’en sert comme la métaphore d’une nature animée dont nous faisons partie intégralement mais qui risque de nous détruire, si nous persistons à nier notre impact négatif sur le vivant. Il propose de nous réunir sous l’égide de Gaïa en une sorte d’O.N.U. du vivant, une gigantesque assemblée des « terrestres » réunissant des représentants des pays, régions, entreprises mais aussi des fleuves, continents, montagnes, rivières, océans, forêts, espèces animales… etc. Pour régler les problèmes écologiques, il faut repenser la société et son organisation planétaire en tenant compte des intérêts humains, animaux, minéraux, aquatiques par la réécriture d’un contrat de co-propriété ! Ce livre comme la pensée de Latour est parfois complexe mais cette explication de la situation, de ses enjeux et des solutions possibles sont intéressantes. Cela nous amène à sortir de nos débats humanos-humains stériles, à changer de point de vue. Avec ce livre, en bon maïeuticien qu’il est, Latour nous conduit au changement intellectuel, il nous en livre les premières clés. Sans adhérer à tout, nous pouvons commencer à réfléchir à de nouvelles pistes pour l’avenir. Quand il parle de Nouveau Régime Climatique, Bruno Latour tente de verbaliser ce qui se déroule actuellement sous nos yeux : réchauffement climatique, extinction accélérée des espèces, catastrophes naturelles… etc., etc. « Or, à cause des effets imprévus de l’histoire humaine, ce que nous regroupions sous le nom de Nature quitte l’arrière-plan et monte sur scène. L’air, les océans, les glaciers, le climat, les sols, tout ce que nous avons rendu instable, interagit avec nous. Nous sommes entrés dans la géohistoire. C’est l’époque de l’Anthropocène. Avec le risque d’une guerre de tous contre tous. » Face à la catastrophe en cours, Bruno Latour explique que si nous n’agissons pas plus vite pour chercher des solutions aux problèmes écologiques, ce serait à cause de notre logiciel de pensée qui, depuis les Lumières, explique le Monde par l’opposition entre la Nature (le vivant, que nous transformons et utilisons, ce qui nous est extérieur) et la Culture (l’ensemble des techniques, institutions et traditions d’un groupe humain). Afin d’expliquer la Nature, l’homme a toujours utilisé le levier de la religion. Après les Lumières puis avec la Révolution industrielle, nous nous sommes éloignés de ce concept pour remplacer le divin par la science. Tout le...
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