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Par Pocket, publié le 20/10/2022

Comment mieux vivre un deuil ?

Le deuil est sans conteste l’épreuve la plus difficile de la vie. Être confronté à la mort d’un proche nous fait prendre conscience de manière aigue de la fragilité de l’existence, et fait vaciller nos certitudes. A l’approche de la Toussaint, les éditions Pocket ont souhaité, humblement, vous prodiguer quelques conseils pour traverser ce moment incroyablement douloureux, et réapprendre à vivre, envers et contre tout.

1. Connaître les cinq étapes du deuil : le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation.

Les docteurs en thanatologie Elisabeth Kübler-Ross et David Kessler ont identifié voilà trente ans 5 jalons traversés par les endeuillés, qu’ils ont compilé et approfondi dans leur ouvrage Sur le chagrin et le deuil. Dans un premier temps, la réaction de déni nous aide à affronter la terrible épreuve de la mort. Après quoi, il nous faut intégrer l’absence de l’être cher. Le deuil est un processus de guérison à l’issue duquel on trouve un réconfort dans notre peine. Le deuil, c’est le chemin à parcourir de la mort à la vie, nous expliquent les deux auteurs. Plus que des étapes chronologiques, ces cinq jalons sont des outils précieux pour identifier ses émotions dans la période bouleversante du deuil. A l’entourage pressé de vous voir remonter la pente, les auteurs rétorquent : « Votre deuil est unique, vous devez appréhender la perte d’un point de vue purement personnel, lui accorder le respect et le temps qu’elle mérite à vos yeux. »

2. Guetter les signes de l’au-delà...

Et si, depuis l’au-delà, les êtres décédés cherchaient à nous contacter, pour nous exprimer leur amour, nous rassurer, ou nous témoigner d’une vie après la mort ? C’est en tout cas l’expérience de la journaliste Florence Belkacem qui, après le décès de sa maman, observe une série d’étranges synchronicités et manifestations autour d’elle, en l’apparition soudaine de coccinelles, titre de son ouvrage. Dans ce récit autobiographique sans fard, écrit avec justesse, la journaliste évoque la séparation, l’après-vie, et l’amour entre les êtres. A la fin de l’ouvrage, l’auteure cite une prière du mystique Maurice Zundel : « « Il s’agit de vaincre la mort aujourd’hui même. Le ciel n’est pas là-bas : il est ici. L’au-delà n’est pas derrière les nuages, il est au-dedans. L’au-delà est au-dedans, comme le ciel est ici maintenant. C’est aujourd’hui que la vie doit s’éterniser, c’est aujourd’hui que nous sommes appelés à vaincre la mort, à devenir source et origine, à recueillir l’histoire, pour qu’elle fasse, à travers nous, un nouveau départ… » Et Florence Belkacem d’ajouter : « Si « l’au-delà est au-dedans », alors je n’ai plus peur de l’au-delà. Et n’est-ce pas la meilleure façon d’apprivoiser la mort ? » Cette phrase qui clôture avec délicatesse Coccinelle, résonnera en tous ceux qui ont perdu quelqu'un de cher, ceux qui doutent mais aussi ceux qui savent.

3. Réintroduire la mort au cœur de la vie avec l’Art de mourir

La mort peut soulever en nous des questions spirituelles qu’il serait dommage d’éluder. Quel est le sens de la vie ? Comment nourrir son intériorité, de manière à se préparer à la mort ? Comment accompagner au mieux un mourant ? Deux grandes figures de la spiritualité, Marie de Hennezel et Jean-Yves Leloup, offrent dans l’Art de mourir une réflexion à deux voix autour de ces grands mystères que sont la vie et la mort, à travers les grandes traditions religieuses et philosophiques. Voici quelques conseils issus de cet essai stimulant :

Que dire à un mourant ? Selon Marie de Hennezel, il s’agit avant tout de cultiver l’attitude juste : « cette question de la vérité demande de mobiliser au plus profond de soi-même toutes ses forces d’amour, pour comprendre et deviner la réponse que le mourant attend de nous. Cette question doit se résoudre dans une rencontre d’amour. »

Que faire de la peur du mourant ? Selon Jean-Yves Leloup, la peur est une « réalité complexe, et celle du jugement, notamment dans certains milieux chrétiens, a rendu la mort redoutable et redoutée. Mais nous avons oublié qu’au moment de la mort, nous serons jugés, non par un regard de juge, mais par un regard d’enfant (…) mais parce qu’il est d’une infinie miséricorde, nous ne devrions pas en avoir peur. Nous pouvons alors vivre la mort dans un état de totale lucidité et de totale espérance. »

Comment rester dans la compassion sans se laisser immerger dans la souffrance de l’autre ? Jean-Yves Leloup conseille la pratique bouddhsite du Tonglen, qui signifie donner et recevoir. « C’est une pratique liée au souffle », explique le théologien. « Il me faut d’abord déposer mes peurs, mes tensions, mes paquets de fatigue. Puis, dans l’inspir, accueillir la souffrance de l’autre. Dans l’expir, je ne garde pas cette souffrance qui ne m’appartient pas, je la confie à plus grand que moi. Puis j’inspire à nouveau lumière, force et paix pour l’orienter vers le malade que j’accompagne. Il s’opère alors une transfusion de sérénité. »

Sur le chagrin et sur le deuil

Après trente-six ans de carrière, Elisabeth Kübler-Ross, en collaboration avec David Kessler, nous livre dans cet ouvrage la somme de son expérience. Pour enfin tourner la page du chagrin, ils détaillent les cinq stades du deuil : le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l'acceptation.
Apprivoiser et comprendre ces passages obligés, voilà la clé de la guérison. Plus qu'une leçon sur la mort, un hymne à la vie.

Elisabeth KÜBLER-ROSS, médecin psychiatre internationalement reconnue, est une pionnière dans l'accompagnement des personnes en fin de vie. Docteur honoris causa de nombreuses universités américaines, elle est la fondatrice du centre de Shanti Nilaya, consacré aux enfants atteints du SIDA. Elle s'est éteinte le 24 août 2004.

David KESSLER, médecin à Los Angeles, est reconnu comme le successeur d'Elisabeth Kübler-Ross.

 

 

Coccinelle
« Dehors, il fait 5 °C, le temps est gris et venteux. Dans un instant, le prêtre va célébrer la messe d’enterrement de maman. Une coccinelle se pose sur ma main. D’où vient-elle, en ce mois de janvier ?
Quelques semaines plus tard, une deuxième coccinelle surgira, et d’autres encore… J’aimerais imaginer que c’est maman qui se manifeste, et, pourtant, le doute m’assaille. La prudence voudrait que je n’y croie pas, mais, au fil du temps, de nouveaux signes – un papillon, une biche, une bague… – m’entraînent dans un monde parallèle. Comme si les êtres disparus n’abandonnaient pas leurs proches et continuaient à les aider.
Saint Augustin et Victor Hugo auraient-ils raison : les morts seraient-ils "des invisibles, mais pas des absents" ? »

 

L'art de mourir

Nous sommes vivants, donc mortels. C’est là une réalité aussi incontournable que difficile à admettre. Cette vérité peut pourtant faire l’objet d’une prise de conscience sereine. Marie de Hennezel et Jean-Yves Leloup lèvent le voile sur le tabou qui pèse sur la mort dans notre société et nous apprennent à l’apprivoiser à travers une spiritualité adaptée à notre temps et à notre monde.

Marie de HENNEZEL est psychologue clinicienne. Pionnière du développement et de la reconnaissance des soins palliatifs, elle a travaillé dix ans auprès des malades avant d’être chargée de mission au ministère de la Santé sur les questions de la fin de vie. Elle a reçu les insignes de chevalier de la Légion d’honneur.

Jean-Yves LELOUP est docteur en psychologie, philosophie et théologie et enseigne en Europe, aux États-Unis et en Amérique du Sud. Il a traduit et commenté de nombreux Évangiles dont certains découverts récemment à Nag Hammadi, en Haute-Égypte.

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