Le Temps de l'enfance, le nouveau roman d’Yves Viollier paru aux Presses de la Cité, est sélectionné pour le prix Renaudot 2021. Une vraie reconnaissance pour ce roman qui nous tend un miroir et nous renvoie à des histoires qui sont autant de diamants. Hymne à l’enfance, hymne à la mémoire.
Comment est né ce roman qui nous invite dans les souvenirs d'Antoine ?
Les personnages de ce roman sont des compagnons de vie. Ils m'ont promené tout petit sur leur porte-bagages et leurs épaules. Je savais que j'écrirais un jour sur eux, parce qu'ils m'ont construit. Ils sont des caractères, des « âmes fortes » comme dirait Giono. Et quand Marcellin, l'un d'eux, s'en est allé, j'ai pensé que le moment était venu.
Ces neuf personnages que le narrateur fait revivre racontent-ils toute une vie ?
Leurs vies ne sont pas de celles dont on fait des héros. Elles sont parfois douloureuses et pourraient être tristes. Elles sont pourtant exemplaires. Des femmes, surtout des femmes, porteuses de lumière, mettent Antoine au monde. Elles l'aident à grandir et, à travers les uns et les autres, c'est son histoire intime qu'on lit.
Diriez-vous que vous êtes un écrivain inspiré par la force du réel ?
J'ai la passion du détail vrai, écrire juste, coller le réel au plus près et m'envoler à partir de ce tremplin. Mémé Lise m'est venue la première. Et lorsque je l'ai vue, après avoir donné aux poules, écarter ses jupes pour laisser couler d'elle une rivière, c'était tout le monde qui m'était offert. Je cherche ces moments à la fois uniques et universels, le geste qui compte, les mots, je travaille à les réunir et les faire résonner entre eux. Quand ma plume vibre, je me dis que, peut-être, sa musique rejoindra les lecteurs.
Qui dit fin de l'été, dit début de la rentrée littéraire ! L'occasion idéale pour fêter ensemble le plaisir de la lecture en partant à la découverte de nos 25 romans français. Lesquels viendront grossir votre pile à lire ?