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La communauté terrestre
Collection : Sciences humaines
Date de parution : 16/02/2023
Éditeurs :
La Découverte

La communauté terrestre

Collection : Sciences humaines
Date de parution : 16/02/2023
Traiter de la Terre, c’est avoir à l’esprit une chaîne symbiotique : celle du vivant, dans ses innombrables déploiements. Les humains, les espèces animales et végétales, les microbes, bactéries et... Traiter de la Terre, c’est avoir à l’esprit une chaîne symbiotique : celle du vivant, dans ses innombrables déploiements. Les humains, les espèces animales et végétales, les microbes, bactéries et virus, les corps inorganiques et les substances minérales ainsi que les dispositifs technologiques et autres appareillages artificiels font inséparablement partie... Traiter de la Terre, c’est avoir à l’esprit une chaîne symbiotique : celle du vivant, dans ses innombrables déploiements. Les humains, les espèces animales et végétales, les microbes, bactéries et virus, les corps inorganiques et les substances minérales ainsi que les dispositifs technologiques et autres appareillages artificiels font inséparablement partie de cette chaîne du vivant. Mais c’est aussi le cas, du moins dans les pensées animistes africaines, de toutes les forces invisibles, des génies, des esprits et des masques. 
Prenant fermement appui sur l’insondable richesse de ces pensées, Achille Mbembe propose dans cet essai une réflexion stimulante sur la Terre, ses devenirs, et surtout la sorte de communauté qu’elle forme avec la cohorte des espèces animées et inanimées qui l’habitent, y ont trouvé refuge ou y séjournent.
Il montre comment notre relation fondamentale à la Terre ne peut être que celle de l’habitant et du passant. C’est en tant qu’habitant et passant qu’elle nous accueille et nous abrite, qu’elle entretient les traces de notre passage, celles qui parlent en notre nom et en mémoire de qui nous aurons été, avec d’autres et au milieu d’eux. C’est à ce titre qu’elle est la toute dernière des utopies, la pierre angulaire d’une nouvelle conscience planétaire.
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EAN : 9782348072383
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 208
Format : 135 x 220 mm
EAN : 9782348072383
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 208
Format : 135 x 220 mm

Ils en parlent

Avec son nouveau livre "La Communauté terrestre", le philosophe camerounais déploie une ambition aussi foisonnante que notre monde globalisé. En mêlant les catégories de la pensée occidentale aux « archives africaines », il invite à entrer dans un monde de relations.
C’est une expérience de lecture singulière que de se lancer dans "La Communauté terrestre" d’Achille Mbembe. (…) qui achève une trilogie initiée avec "Politiques de l’inimitié" poursuivie avec "Brutalisme (2020). Si le même fil de pensée se déroule d’un livre à l’autre, la forme a évolué pour se délester du style universitaire. (...). Avec "La Communauté terrestre", Achille Mbembe a achevé de mettre au point une autre méthode de pensée et d’écriture. Il change sans arrêt de focale. (…)  Il a gardé de l’académie les références érudites mais les confronte non sans humour à des mythes ancestraux africains. Il progresse moins par démonstrations que par intuitions et fulgurances, afin de faire éclore dans l’esprit du lecteur une vision globale de notre époque marquée par l’emprise de la technologie et la crise écologique.
Alexandre Lacroix / Philosophie Magazine

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • 4bis 14/12/2023
    Imaginez que vous rencontrez un type et que, une chose entrainant une autre, vous commenciez à refaire le monde. Enfin, surtout lui, parce que, quelques minutes à peine à l'écouter et vous percevez bien que ce mec, c'est une véritable bibliothèque ambulante. Pas de celles, classiques et humanistes que la poussière des ans anoblit et légitime, mais celles, bien plus rock et cosmopolites qui explorent les enjeux contemporains internationaux sur le plan économique, politique, social, écologique, biologique et j'en passe. Achille Mbembe, puisque le type, c'est lui, est un puit de sciences. Et vous, vous titubez sous les seaux de savoirs qu'il vous déverse sur la tête à une vitesse étourdissante, chaque paragraphe contenant le condensé de quatre ou cinq articles universitaires ou essais dument cités en bas de page. Mais à quel propos, me demanderez-vous ? A propos du monde comme il va et de la manière dont on pourrait le penser pour qu'il aille mieux. Tout simplement « proposer, à partir de l'Afrique, une saisie intelligible des principales forces de transformation du vivant à l'âge de la planétarisation. » comme l'indique l'avant-propos. Dès le début, la démarche a ceci de très séduisant et d'ardu qu'elle envisage la totalité du vivant sans le segmenter à un seul champ disciplinaire ou le contenir dans une seule grille interprétative. Embrassant l'intégralité du réel, de la terre aux microbes, de la technologie des algorithmes aux humains, Achille Mbembe propose d'opposer à une logique coloniale et capitaliste un retour aux cosmogonies animistes africaines anté-coloniales et de tremper nos raisonnements dans une conception du monde qui ne doive rien à l'universalisme de surplomb, eurocentré dont il rappelle les ravages tant sur le plan environnemental que sur la hiérarchisation des vivants (ceux qui peuvent vivre à l'abri et ceux dont les vies servent à alimenter la sécurité des autres), la monétisation et la calculabilité rentable de tout ce qui existe sur terre. Jouant sur les analogies de fonctionnement, les métaphores structurelles il réfléchit par exemple sur les frontières, la manière dont la biométrique fonde le droit à passer tel ou tel territoire sur un couplage entre technologie et identité, la façon dont le risque, le rêve d'une sécurité sont utilisés comme un outil de gestion des populations afin que certaines soient confinées à un lieu de non droit quand d'autres ont libre circulation et que d'autres encore sont contraintes de subir émanations toxiques, vie de déchets pour produire de quoi alimenter le confort des deuxièmes. Un corps ne vaut pas l'autre : la frontière comme manière de classer ceux qui méritent de vivre et ceux qui ne sont que matière première. Frontière et vente d'organes, frontières et migrations, frontières et « régimes inégaux de mobilité ». Et surplombant ces enjeux de territoires et de circulation, les grandes plateformes internationales de la « tech » qui sont détachés de leur pays d'origine, s'appuient sur des ressources en minerais extraites dans des conditions de pollution extrêmes, condamnent l'ensemble des vivants à être débiteur de ressources à jamais dilapidées, alimentent un système où seul compte le prix attribué à chaque pan du réel. Face au désastre écologique, humain, à l'épuisement des ressources, à l'escalade sécuritaire qui engendre, dans un apparent paradoxe, plus de violence et de danger, comment fait-on ? On mise sur « la communauté terrestre », cet « en-commun » qui se réclame d'Edouard Glissant. On oublie l'illusoire clôture sur soi « que celle-ci prenne la forme d'une clôture territoriale, nationale, ethno-raciale ou religieuse ». On fonde notre rapport au monde sur une soif de connaissance valorisant « l'enchevêtrement et des relations entre une multiplicité de foyers », on s'efforce de voir le réel à partir de plusieurs mondes à la fois, prenant en compte la perspective différente qu'a chacun des autres vivants. On fonde ainsi une communauté terrestre incluant tous les vivants sans hiérarchie, se détachant de toute appropriation, cultivant à la place des liens en résonnance avec l'ensemble du vivant. Une éthique du détachement qui relie, un partage du souffle primordial dans une économie psychique et physique du don, contre-don, de la dette non monétisable, par définition insolvable et alimentant le principe même du mouvement, de la vie. Bien. Tout ceci est passionnant, exaltant, inspirant. La puissance intellectuelle nécessaire pour embrasser et dépasser tous les aspects segmentés de notre monde est admirable. Mais parfois, tout de même, à la lecture, on a un peu l'impression que l'auteur est une bibliothèque ambulante, certes, mais sous mescal ou LSD. La démonstration s'emballe souvent, l'auteur se cite lui-même, reprend une pensée déjà énoncée. Lorsqu'on croit tenir un fil, il se dérobe avant toute conclusion et le propos s'oriente vers une autre illumination aux allures presque prophétiques. Il arrive aussi qu'Achille Mbembé soit sûr de son fait au point de poser des phrases du genre « Cet autre stade de l'humanité a pour nom la seconde création » Dans une forme ramassée d'hypotypose (coucou Isa !), notre auteur voit les délires qu'ils prêtent à ceux qui s'égarent et croient qu' « à l'être de glaise de la première création condamné à retourner à la poussière succédera (…) un être synthétique fait de multiples appareillages ». Et d'un coup d'un seul, il embraye juste après sur une définition du vivant laquelle convie l'imaginaire, le langage et « les dispositifs ostéo-musculaires ». Vouf ! la bibliothèque et nous sommes sur un radeau et y a du courant ! Ce qui n'empêche pas d'avoir l'impression de faire du sur place aussi. Les axes structurants la pensée d'Achille Mbembé reviennent régulièrement, à la manière de thèmes musicaux peut-être, imprègnent la pensée par leurs passages répétés. Ca a le mérite de nous permettre de mieux comprendre au deuxième ou troisième passage. Ou de nous reposer le temps qu'il radote. Mais ça ne plaide pas pour un contenu rigoureusement organisé. Plutôt une soirée bien arrosée dans une librairie possédant la licence IV avec un compagnon enthousiaste. Si on cherche ses repères dans une démonstration logique et organisée, on peste. Si on accepte qu'une réflexion philosophique ne réponde pas à la seule rationalité cartésienne et que certaines fulgurances peuvent, même en ce genre, être porteuses, si on délaisse « les haleurs », on se baignera peut-être, à la manière de Rimbaud dans le « bateau ivre » que cet essai m'évoque indiscutablement, dans ses effets au moins « dans le Poème de la mer, infusé d'astres, et lactescent, dévorant les azurs verts ». Ainsi, on contribuera peut-être à faire advenir cette nécessaire et utopique « communauté terrestre ». Ca vaut sans doute le coup de lâcher ! Imaginez que vous rencontrez un type et que, une chose entrainant une autre, vous commenciez à refaire le monde. Enfin, surtout lui, parce que, quelques minutes à peine à l'écouter et vous percevez bien que ce mec, c'est une véritable bibliothèque ambulante. Pas de celles, classiques et humanistes que la poussière des ans anoblit et légitime, mais celles, bien plus rock et cosmopolites qui explorent les enjeux contemporains internationaux sur le plan économique, politique, social, écologique, biologique et j'en passe. Achille Mbembe, puisque le type, c'est lui, est un puit de sciences. Et vous, vous titubez sous les seaux de savoirs qu'il vous déverse sur la tête à une vitesse étourdissante, chaque paragraphe contenant le condensé de quatre ou cinq articles universitaires ou essais dument cités en bas de page. Mais à quel propos, me demanderez-vous ? A propos du monde comme il va et de la manière dont on pourrait le penser pour qu'il aille mieux. Tout simplement « proposer, à partir de l'Afrique, une saisie intelligible des principales forces de transformation du vivant à l'âge de la planétarisation. » comme l'indique l'avant-propos. Dès le début, la démarche a ceci de très séduisant et d'ardu qu'elle envisage la totalité...
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