Au nord de la frontière : Le livre de R.J. Ellory

Un roman qui fait du surplace où l'intrigue a du mal à prendre du rythme, Le shérif tourne en rond n'avance pas et que c'est long de le suivre dans ses réflexions sans convictions. Une narration qui traîne en longueur même si la fin du roman s'accélère dans une chasse à l’homme! Une petite déception pour moi j’ai connu Ellory plus incisif!

Je serai assez bref dans ma critique. C'est un excellent roman. Voilà c'est tout, au revoir. Bon, pour développer un peu, c'est le troisième livre de R. J. Ellory que je lis et une nouvelle fois, je ne suis pas déçu. Toujours séduit par son style. Simple et efficace. Je me suis très vite attaché à Victor. L'histoire est bien ficelée, les personnages sont clairs, les chapitres courts et précis. Un très bon moment de lecture. J'ai été un peu moins happé que par Seul le silence mais davantage qu'avec Le chant de l'assassin. Un excellent polar que je recommande.

Un très bon roman d'Ellory très agréable à lire, à l'intrigue solide et doté de personnages auxquels on s'attache sans peine. Alors certes, tout n'est pas parfait, à l'instar de la fin que j'ai trouvé un peu rapide et j'aurais notamment aimé qu'Ellory revienne un peu plus en détail sur l'histoire de la brouille entre les 2 frères Landis. Mais bon, ça ne reste qu'un détail et cela ne m'a gâché en rien la lecture de ce très bon roman.

Au nord de la frontière s’ouvre comme une longue ouverture tragique : les premières notes sont lentes, pesantes, un adagio qui annonce la fatalité. Ellory a ce talent rare de transformer chaque décor en partition : ici, les paysages du Montana, la frontière canadienne, deviennent des portées où s’inscrivent solitude, violence et mémoire. Au centre, deux figures : un fugitif et un policier lancé à sa poursuite. Deux destins qui se répondent comme deux thèmes musicaux, l’un sombre, l’autre plus lumineux, mais tous deux voués à s’entrechoquer. Leur psychologie est travaillée comme une variation symphonique : chaque chapitre ajoute une nuance, un instrument, une intensité nouvelle. Chez Ellory, rien n’est gratuit : chaque silence pèse autant qu’un dialogue. La narration se déploie comme un allegro, sec et tendu, où l’urgence domine. Mais en arrière-plan, plane toujours un requiem : celui des idéaux brisés, des choix qui condamnent, de la frontière entre le bien et le mal qui se dissout. Ellory maîtrise ses crescendos : l’action monte, se suspend, éclate, et retombe dans une gravité poignante qui rappelle les grandes symphonies de Mahler. On pense aux séries Netflix les plus tendues, True Detective pour la noirceur psychologique, Ozark pour l’ambiance suffocante. Mais ici, la bande-son est intérieure : cordes graves, percussions sourdes, un climat qui t’accompagne bien après avoir fermé le livre. Au nord de la frontière est un roman noir orchestral : chaque personnage, chaque paysage, chaque silence compose une partition tragique où l’humain est toujours au premier plan. Ellory signe ici une œuvre qui s’écoute autant qu’elle se lit, un requiem pour la frontière entre justice et survie.