L'Ile des oubliés : Le livre de Victoria Hislop

L'île des oubliés c'est Spinalonga, îlot dans la baie de Mirabello à l'est de la Crète qui servit notamment de léproserie jusqu'en 1957. Alexis, en quête de réponses sur son histoire familiale, va découvrir au village de Plaka et à Spinalonga tout un pan de l'histoire crétoise et de sa propre histoire fait de drame, de passion, de joie et de maladie. L'auteur s'est visiblement très documentée sur l'histoire de la Crète et plus particulièrement de cette léproserie, sa description et son organisation m'ont paru d'autant plus vivantes que j'ai eu la chance de la visiter il y a quelques mois, tout comme le village de Plaka, pouvant ainsi mettre des images très précises et réelles sur les mots de Victoria Hislop. Je regrette cependant que la vie quotidienne sur Spinalonga ne soit pas plus détaillée et que l'île ne soit parfois qu'un prétexte au reste de l'histoire. L'île des oubliés est néanmoins un très bon roman difficile à lâcher, parfait pour s'évader pendant les vacances

Ce roman nous entraîne dans l'île de Spinalonga, au large de l'est de la Crète où une colonie de lépreux se tint de 1903 à 1957. On suit une jeune greco-anglaise qui vient découvrir son histoire familiale à Plaka, le petit village grec qui lui fait face. La narratrice, vieille amie de sa grand-mère est en mesure de lui révéler les liens que sa famille entretient avec Spinalonga, en commençant par son arrière grand mère, Eleni, exilée sur la léproserie en 1939, en passant par le seconde guerre mondiale et en finissant avec la fermeture de la léproserie en 1957. J'ai beaucoup aimé la description de la vie crétoise traditionnelle, l'organisation des fêtes, des mariages, les descriptions des danses et de la musique, des habits, des règles sociales et des parties de backgammon. J'ai trouvé cette évocation très réussie, avec surtout la charge de travail qui pèse sur les hommes et les femmes. J'ai aussi beaucoup aimé la description de la communauté de lépreux vivant sur Spinalonga, leurs aspirations et leurs problèmes. J'ai trouvé ces aspects la très réussis, ainsi que la façon dont la Crète a traversé la seconde guerre mondiale et j'ai découvert la répression féroce utilisée par les nazis contre la population crétoise. J'ai un peu moins apprécié l'aspect purement roman et dramatique. J'ai trouvé les deux soeurs Maria et Anna trop « clichés » : l'une n'est qu'abnégation, soumission aux dures réalités de la vie et générosité tandis que l'autre n'est qu'égoïsme, méchanceté et ambition (mais sans véritable but). [masquer] le fait que la mère et la fille soient lépreuses est aussi un peu gros, ou le fait qu'Anna soit assassinée le jour même où Maria est relâchée de Spinalonga est un peu trop dramatique à mon goût. [/masquer] De même, je me suis peu attachée à la narratrice originelle et même si j'ai beaucoup aimé la description du morceau de vie crétoise, j'ai trouvé que cette narration aurait pu ne pas être enchâssée dans la recherche de sens de la petite fille et se suffisait à elle-même. D'ailleurs, dans ce qu'on nous révèle, on ne comprend pas bien pourquoi sa mère n'a jamais contacté sa famille ou encore comment elle a su que “son père était le bon”, question à laquelle l'histoire est sensée répondre. Et même si les circonstances nous placent dans les années 50, j'ai trouvé que la représentation de la femme est aliénante. Certes Maria est un beau portrait de femme capable de s'oublier pour le bonheur des autres mais justement tourner en dérision la révolte d'Anna contre la condition de paysanne qui était effectivement peu enviable est dommage. [masquer] Par ailleurs, j'ai eu un peu l'impression que la conclusion donnée par le livre est « elle a été assassinée certes mais elle l'avait bien cherché car elle l'avait trompée et elle n'était pas gentille » et c'est quand même très limite.[/masquer] Bref, j'ai beaucoup aimé l'évocation de la Crète traditionnelle et un peu moins l'aspect purement romanesque même si je me suis toutefois très attachée à Maria.

“Eleni was determined to contain the volcanic eruption of grief that threatened to overwhelm her.” Encore une déception… Je suis restée en retrait de cette histoire et je n’ai pas réussi à complètement rentrer dans l’histoire. C’est plutôt agréable à lire et oui, j’ai eu envie de lire la suite pour savoir enfin qui était Nikoleos et ce qu’il arrivait à Anna. Mais, tout est un peu trop facile dans cette histoire, un peu trop simpliste: les personnages qui semblent être unidimensionnels, certains rebondissements comme l’arrivée des Athéniens m’ont semblé trop gros et surtout trop beaux pour être vrai. Au final une lecture agréable mais qui n’a pas su me transporter.

Alexis, une jeune anglaise , part en Crète sur les traces de sa mère et découvre l’histoire bouleversante de Spinalonga, une île léproserie. À travers le récit de plusieurs générations de femmes, le livre mêle secrets de famille, amour et résilience, sur un fond historique . Une écriture fluide avec des personnages attachants