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Par Presses de la Cité, publié le 24/07/2018

Une rentrée littéraire romanesque aux Presses de la Cité

Pour leur rentrée littéraire, les Presses de la Cité donnent à lire trois jeunes auteurs talentueux qui questionnent la société dans laquelle nous vivons et font naître d'inoubliables héroïnes.

Pour leur rentrée littéraire, les Presses de la Cité donnent à lire trois jeunes auteurs talentueux qui questionnent la société dans laquelle nous vivons et font naître d'inoubliables héroïnes.

Quoi de plus beau pour un éditeur que d’éprouver à la lecture d’un second roman des émotions aussi fortes que celles ressenties face à un premier ? Cette année, cette joie nous a été donnée grâce à l’Australienne Hannah Kent et à l’Américain Nick Dybek, deux jeunes auteurs publiés aux Presses de la Cité en 2014. Souvenez-vous : Hannah Kent, maîtresse de la reconstitution historique et des portraits de femmes traversées de vents contraires, avait signé A la grâce des hommes, un requiem sombre mais lumineux sur la dernière condamnée à mort islandaise; Nick Dybek, virtuose de la sensibilité que vous pourrez rencontrer au festival America en septembre, un roman initiatique dans le Grand Nord américain. Aujourd’hui, nous associons les voix mûries de ces deux romanciers au talent brut de l’Américaine Leni Zumas, dont l’audacieuse et nécessaire dystopie féministe a fait crépiter la critique outre-Atlantique.

Et voici notre rentrée littéraire 2018, portée par ces jeunes écrivains dont il est fort à parier qu’ils auraient beaucoup à échanger, tant ils semblent tous trois désireux d’en découdre avec les violences de l’ancien monde. Une rentrée qui commence en Irlande au xixe siècle, en pleine famine, fait étape à Verdun, Bologne et Santa Monica autour des deux guerres mondiales, et s’achève aux États-Unis, demain, à l’aube d’un dangereux retour en arrière. Une rentrée qui pose la question du sexisme et interroge les ressorts de la violence. Une rentrée éminemment romanesque. Une rentrée qui, à l’image des combats menés par les femmes au cours de cette année, donne la voix à ceux que l’on veut bâillonner et fait naître d’inoubliables héroïnes.

Les Presses de la Cité, domaine étranger

Dans les bras de Verdun, de Nick Dybeck

De Verdun à Bologne, de Paris à Santa Monica, une grande fresque sur les amours qui s’épanouissent dans l’ombre des absents.

Tom, originaire de Chicago, ancien ambulancier pendant la guerre, travaille à l’ossuaire de Verdun. Un jour, il rencontre Sarah, Américaine partie sur les traces de son mari porté disparu. Dans cette petite ville de province défigurée par l’horreur, les deux déracinés vont vivre la passion la plus forte : celle qui s’épanouit dans l’ombre d’un absent. Et, pour plaire à cette femme qui l’initie à tout, Tom va proférer son premier vrai mensonge. Des mois plus tard, Tom et Sarah se retrouvent devant un hôpital psychiatrique de Bologne, où un soldat amnésique suscite l’espoir de bon nombre d’endeuillés. Dans l’Italie sous tension, Tom et Sarah font la connaissance de Paul, journaliste autrichien que le cas de l’amnésique intéresse aussi pour des raisons personnelles. Chacun a un secret – mais le plus insondable, c’est l’homme sans passé qui le détient.

1950. À Santa Monica, Tom mène l’existence d’un scénariste plus ou moins reconnu – une existence paisible mais morne. Lors d’une soirée à Los Angeles, il recroise Paul. Les souvenirs remontent, fulgurants, et brisent avec eux tous les mensonges passés.

Déployé entre le Verdun saumâtre de l’après-guerre, le Paris des années folles, l’Italie préfasciste et la Californie de l’âge d’or hollywoodien, Dans les bras de Verdun marie l’Histoire aux histoires personnelles pour faire entendre une valse sensible et sobre dans laquelle résonne la voix d’un narrateur tout droit sorti des plus belles pages de Fitzgerald ou d’Hemingway. Et c’est aussi dans la grande littérature américaine qu’il faut chercher l’origine de la flamme qui irradie le roman : Sarah, le feu follet qui traverse l’oeuvre comme elle traverse l’Atlantique, capable de renverser les vies des hommes.

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Les Heures rouges, de Leni Zumas

"Drôle, mordant, poétique, politique, alarmant, inspirant, Les Heures rouges révolutionne la fiction de notre époque.

Maggie Nelson (Une partie rouge, Les Argonautes)


États-Unis, demain. Avortement interdit, adoption et PMA pour les femmes seules sur le point de l’être aussi. Non loin de Salem, Oregon, dans un petit village de pêcheurs, cinq femmes voient leur destin se lier à l’aube de cette nouvelle ère.

Ro, professeure célibataire, se débat avec le projet de biographie d’Eivør Mínervudottír, exploratrice islandaise du xixe siècle injustement méconnue. À quarante-deux ans, elle tente un autre pari : concevoir un enfant. Mais l’enfant ne vient pas, et ni l’horloge biologique ni le calendrier politique ne militent en faveur de Ro, qui ressasse les drames de son passé. Des enfants, Susan en a : deux bambins tendres et turbulents. Pourtant Susan est lasse de sa vie de mère au foyer – de son renoncement à une carrière d’avocate, de la banalité des jours qui passent et se ressemblent. Mattie, la meilleure élève de Ro, n’a pas peur de l’avenir : elle sera scientifique. Et elle peut compter sur l’amour de ses parents adoptifs. Par curiosité, Mattie se laisse déshabiller à l’arrière d’une voiture. Ne sait-elle pas, pourtant, que la curiosité a un prix ? Et enfin, Gin. Gin la guérisseuse, Gin la marginale à laquelle les hommes font un procès en sorcellerie parce qu’elle a refusé qu’ils se servent des femmes.

Il y a du Virginia Woolf et du Margaret Atwood dans le récit polyphonique qui émane de ce choeur de femmes aux âges et aux aspirations divers. Il y a de l’engagement, de la colère dans le traitement d’un sujet si tristement prophétique, si fatalement universel. Il y a beaucoup d’ironie dans les instantanés de cette petite ville américaine, empêtrée dans ses tabous et ses préjugés. Mais il y a surtout de l’espoir, et une foi immense dans les ressources de chacune pour s’affranchir de sa condition. Âpre et lumineux, Les Heures rouges annonce l’arrivée en France d’un écrivain.

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Dans la vallée, Hannah Kent

"Certains êtres sont différents. Ils sont nés comme ça, sur le bord du monde. Ils savent voir ce que d’autres ne voient pas. Pour eux, les rivières ne coulent pas de la même façon."


Le temps semble s’être arrêté dans ce village du sud de l’Irlande égaré dans la vallée et battu par la famine, où l’Église catholique tente tant bien que mal de tenir tête aux légendes locales. Nóra Leahy a perdu son mari et sa fille et se retrouve seule avec son petit-fils de quatre ans, infirme. Pourtant, Nóra s’en souvient : quand sa fille était encore de ce monde, Micheál marchait et commençait déjà à parler. Que lui est-il arrivé ? A-t-il été changé, remplacé pendant la nuit par les fées qui auraient posé une autre créature dans le berceau ? Est-ce à ce changelin au regard hagard que la vallée doit la malédiction qui la frappe, les vaches au lait maigre et les oeufs sans jaune ? Mary, la jeune servante que Nóra vient d’engager, se laisse impressionner par les commérages du village et les rapporte à sa maîtresse. Ensemble, les deux femmes se mettent en quête de la seule personne en mesure de sauver Micheál : la bean feasa, une marginale qui vit seule dans la lande et parle le langage des plantes. Car, même si tout le monde s’en méfie, on sait que la vieille Nance Roche a le don. Qu’elle communique avec le peuple invisible. Et qu’il n’y a qu’elle pour faire revenir ceux qui ont été enlevés…

Inspiré de faits réels comme l’était déjà À la grâce des hommes, Dans la vallée renouvelle la prouesse de recréer le passé à la seule force de l’évocation. Sous la plume d’Hannah Kent, c’est toute l’Irlande du xixe qui vient aux sens du lecteur, avec, toujours, cette intensité, cette façon de faire ressentir les émotions des personnages jusqu’à leur moindre battement de coeur. Au sein d’une nature dont Hannah Kent embrasse chaque brin d’herbe rayonne le sombre éclat d’une question universelle : comment, de tout temps, les hommes et les femmes ont cherché à expliquer l’inexplicable injustice de leur sort – et comment ils, et surtout elles, ont fini victimes de leurs superstitions.

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