Introduction - Mythe, histoire et mémoire - Histoire, mémoire et pédagogie disciplinaires - La part des hommes - L'approche historienne de l'histoire des sciences humaines - Avertissement - Dédicace - I. Comment écrire l'histoire des sciences modernes ? - 1. Heurs et malheurs du durkheimisme - Durkheim, « père fondateur » de la sociologie française ? - Les excès de l'analyse institutionnelle : Durkheim, meilleur stratège ? - Les erreurs du présentisme : Durkheim, premier holiste ? - La recherche scientifique : une pratique collective - Les conditions intellectuelles collectives d'une fondation scientifique - La réception des idées de Durkheim - Comment les acteurs du présent manipulent la mémoire de la discipline - Une construction présentiste : l'opposition Durkheim/Weber - La mémoire disciplinaire comme enjeu et recherche de légitimité symbolique - Du passé au présent : lire et enseigner Durkheim - Forces et faiblesses de l'historiographie durkheimienne - Lire Durkheim dans son époque pour mieux comprendre notre temps - Conclusions générales - 2. Tardomania ? Les usages contemporains de Tarde -Tarde et la promotion du paradigme individualiste en sciences humaines - Tarde et la criminologie de Jean Pinatel - Tarde et la sociologie de Raymond Boudon - Tarde et l'étrange renouveau annoncé des sciences humaines - Figures de l'hagiographie tardienne - Tarde, précurseur de la sociologie moderne des réseaux ? - Un réseau deleuzien de « philosophie tardienne » - La place de Tarde dans l'histoire des sciences humaines - La conception tardienne de l'individu : une enveloppe sans substance - La controverse Durkheim-Tarde : les leçons de l'histoire - Pour conclure - 3. La guerre n'a pas eu lieu : les sociologues français et l'Allemagne (1870-1940) - Le contexte intellectuel de référence à l'Allemagne - Les durkheimiens et l'Allemagne - Le rôle de Durkheim - Le rôle de Bouglé - Le rôle d'Halbwachs - La réception de Simmel et Weber en France - La réception de Simmel - La réception de Weber : Durkheim et Weber ; Halbwachs, premier introducteur de Weber - La production d'un mythe historiographique - De Raymond Aron (1905-1983)... - ... à Raymond Boudon - À quoi sert l'histoire de la sociologie ? - 4. Aux origines de la Nouvelle Histoire - Une histoire « positiviste » - Contextualiser un usage intellectuel - Le manifeste de Monod en 1876 : une relecture - L'histoire prise dans le champ des sciences sociales à la fin du XIXe siècle - Le défi statistique : les grands hommes et les masses - Le défi sociologique - Diversité des réactions des historiens - L'aspiration nouvelle à une science de l'histoire - Vers une science de l'histoire - Henri Berr et la Revue de synthèse historique - Vers l'histoire économique et sociale - Les hommes - Les recherches et les revues - La première revue d'histoire économique et sociale - Questions générales sur l'émergence de la nouvelle histoire en France à la fin du XIXe siècle - Un chaînon manquant : Fustel de Coulanges - Une génération normalienne et dreyfusarde - Conclusion générale - 5. Sociologie et psychologie, l'appel à un territoire commun. Vers une psychologie collective (1890-1940) - La sociologie comme réaction à la psychophysiologie de la fin du XIXe siècle - La constitution de la psychophysiologie en France - L'inter-psychologie de Tarde - La réaction de Durkheim - La psychologie collective dans l'œuvre des premiers durkheimiens - La construction sociale des catégories de la pensée - L'influence de la sociologie sur la psychologie -De l'indifférence à la reconnaissance (1900-1920) - La percée intellectuelle des sociologues - Un indice majeur : le Traité de psychologie de Dumas en 1923 - Vers une psychologie collective (1920-1940) - La contribution des sociologues - La contribution des psychologues - Une génération de psychologues découvre l'influence du social - II. La science dans son contexte : conflit, controverses, concurrences - 6. La critique durkheimienne de l'anthropologie raciale dans le contexte de l'affaire Dreyfus - La centralité de la notion de race dans l'anthropologie du XIXe siècle - Le paradigme évolutionniste racial en sociologie : l'œuvre de Letourneau - Le premier temps de l'offensive durkheimienne : la critique méthodologique - Une réfutation du facteur racial - La nouvelle dimension politique de la notion de race - La raciologie aristocratique et la métaphysique héréditariste de Gobineau à Vacher de Lapouge - L'engagement de Célestin Bouglé - Contre le racisme et l'antisémitisme - L'Année sociologique et l'anthroposociologie - Avant et après Manouvrier - Pour en finir avec l'anthropologie raciale - La force d'une équipe et l'étendue d'un réseau - À l'avant-garde du champ intellectuel - Conclusions - 7. Les débuts de la psychologie universitaire - Introduction : Ribot l'oublié ? - Les combats philosophiques et politiques de Ribot - Le parcours de Théodule Ribot - L'hérédité comme fondement et programme de la psychologie - L'instrument décisif : la Revue philosophique et ses réseaux - Le programme de 1876 : un manifeste sans ambiguïté - Évolutionnisme, expérimentalisme et naturalisme - Causalité physiologique, mesure mathématique et observation pathologique - Les premiers réseaux de la Revue philosophique : le réseau normalien ; le réseau des nouveaux psychologues évolutionnistes ; le réseau des médecins - La Société de psychophysiologie de Paris - La consécration de Ribot et l'institutionnalisation de la psychologie - Vers le Collège de France - Le principal artisan de la psychologie universitaire en France - Conclusions : les domaines de la psychologie au tournant du siècle - 8. Pour une psychologie collective. La querelle entre Halbwachs et Blondel - Une concurrence intellectuelle - Charles Blondel (1876-1939) - Maurice Halbwachs (1877-1945) - Une rivalité manifeste - Mémoire et aphasie : première controverse - Les thèses d'Halbwachs - De l'organique au psycho-sociologique - Les critiques de Blondel - Réponse et réponse à la réponse... - Le débat sur les causes du suicide - « Ainsi s'explique le conflit qui met aujourd'hui aux prises sociologues et psychiatres… » - La sociologie compréhensive d'Halbwachs - La réponse de Blondel - Le modèle épistémologique du microbe et du bouillon de culture - Absence de dialogue - Entre biologie et sociologie : quelle place pour une psychologie de l'individu ? - Absence d'une psychologie individuelle chez Blondel - Absence d'une psychologie individuelle chez Halbwachs - Conclusion : d'une génération intellectuelle à une autre - 9. Pourquoi réglementer la sociologie ? Les interlocuteurs de Durkheim - Les interlocuteurs « officiels » des Règles - Deux éminents et encombrants prédécesseurs - La tradition scientifique de la philosophie - La rareté des sources scientifiques françaises et étrangères - Fondation ou domination du champ sociologique ? - Les Règles dans la trajectoire personnelle de Durkheim -Silences et occultations - L'état des études sociologiques françaises en 1894-1895 - « Le groupe anthropologique et ethnographique » et la question du facteur individuel dans la vie sociale - « Le groupe criminologiste » et la définition du fait social - Le « groupe universitaire » ou la confirmation de l'enjeu stratégique des Règles - Conclusion - 10. La « révélation » d'Émile Durkheim - De l'émancipation religieuse à une théorie de l'influence et de l'inconscient social - De la pratique religieuse à la sociologie des religions - Émancipation religieuse et dissolution de l'individu - La scène primitive et l'inconscient social : la personnalité de Durkheim - Des dépressions régulières - Acquis et limites des interprétations traditionnelles - De la neurasthénie à la dépression chronique : l'évolution d'un concept - Le diagnostic de la dépression - L'unité fusionnelle perdue du clan religieux, la névrose créatrice de Durkheim et le sens de son récit de découverte - Les nourritures sociales ou l'individu sans substance - L'Unité fusionnelle perdue du clan religieux - Le retour de l'introspection - Conclusion : aux origines de l'« École française de sociologie », la part de l'homme - Psychologie de la découverte et notion de « névrose créatrice » - Index nominum.