Le dernier enfant : Le livre de Philippe Besson

J'ai déjà lu Philippe Besson et ai vraiment apprécié ses romans. Je continue donc petit à petit ma découverte de cet auteur et je pioche régulièrement dans la liste de titres qui m'ont été conseillés. Je suis tombée par hasard sur ce titre et n'ai pas trainé pour le lire, d'autant plus qu'il est très court. Ce récit raconte le départ d'un enfant qui quitte le nid familial, le dernier d'une fratrie qui laisse donc ses parents seuls après plusieurs décennies de vie en famille. Une seule journée est décrite, celle du départ, du grand jour qui marque le début de l'indépendance de cet enfant devenu adulte. Du dernier petit déjeuner partagé au moment de la séparation, de l'emménagement du fils dans le studio au retour des parents dans leur maison silencieuse, on suit heure par heure cette journée fatidique qui marque un tournant dans la vie de tous. La mère principalement et les autres personnages, dans une moindre mesure, nous offrent leurs pensées, leurs souvenirs et leurs inquiétudes pour l'avenir. Les détails nous permettent de nous immerger dans l'histoire si bien que même si je n'en suis pas encore à ce stade avec mes enfants, j'ai ressenti la peur et le sentiment d'abandon de cette maman. C'est confirmé, j'aime beaucoup cette plume si fine et juste. La pertinence des personnages, qui pourraient ressembler à n'importe qui, apporte une réalité évidente à cette tranche de vie. J'ai peu entendu parler de ce roman sorti en 2021 mais il est vraiment à lire. Je vous le recommande, vous passerez un bon moment.

"Le dernier enfant" : une lecture qui nous parle intimement. Dès le titre, on pressent la trajectoire du récit. On ouvre ce livre parce qu’il nous touche de près, parce qu’on s’y reconnaît. On se retrouve à vivre 24h dans la vie d'une femme, d'une mère. Une fois encore, Philippe Besson trouve les mots justes — des mots qui nous bouleversent, parce qu’ils résonnent avec notre propre histoire, avec nos émotions les plus enfouies. Sa force réside dans cette écriture épurée, simple, ancrée dans le quotidien. C'est justement cette simplicité - celle du quotidien - qui nous interpelle et nous happe. Des gestes répétés chaque jour avec une précision millimétrée. Des rituels. Ceux qui rassurent. Le sujet est fort : l'envol du dernier enfant de la famille. En tant que maman, on s'identifie forcément. On ressent. On imagine. On se souvient. L'émotion monte. La gorge se serre. Et l'auteur explore un autre pan des relations familiales : les non-dits dans les sentiments. "Le dernier enfant" est un récit qui parle à tous les parents. Même lorsque l’on croit être prêt à voir ses enfants s’envoler, le vide qu’ils laissent derrière eux n’est jamais facile à apprivoiser. Et cette fin... un seul mot s'impose : pureté. Un hommage pudique et vibrant. À sa mère. À toutes les mères.

C’est histoire du « petit » dernier qui quitte le nid pour faire ses études. Le roman récapitule la journée de la séparation en se penchant principalement sur le ressenti de la mère, son désespoir, ses peurs de la vie de couple après les enfants, son angoisse de ne plus jamais être heureuse. Elle qui a consacré sa vie à ses enfants, pourra-t-elle réapprendre à vivre sans eux? J’avoue que ses émotions n’ont pas fait écho en moi.

C'était mon premier Besson et j'ai bien aimé. Ça m'a touché et m'a fait beaucoup réfléchir à comment je pourrais réagir lorsque mon enfant décidera de quitter la maison pour voler de ses propres ailes Serais-je dans le même état d'esprit qu'Anne-Marie? L'avenir me le dira mais je croise les doigts pour que ce ne soit pas le cas. Besson a vraiment bien retranscrit les pensées d'une mère dont l'enfant prend son indépendance et qui dans le cas du personnage principal le vit très mal. Pour un auteur je trouve que c'est une prouesse d'avoir su se mettre dans la tête d'une femme et aussi d'une mère. J'ai trouvé le choix de mettre de temps à autre les pensées du père et du fils vraiment pertinent. Ça donnait un peu plus de dynamisme au récit et c'était intéressant de savoir comment eux aussi vivaient ce jour particulier. Par contre j'ai été un peu surprise par la fin je ne m'attendais pas trop à ça. Ce que vit Anne-Marie ça s'appelle le syndrome du nid vide. Les pères peuvent aussi être concernés. C'est un sujet tabou dont on parle peu en littérature et dans la vie en général. Et c'est dommage car ça pourrait informer et aider beaucoup de parents. Alors chapeau à l'auteur d'en avoir fait le sujet d'un de ses romans.