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Retour en terre
Brice Matthieussent (traduit par)
Date de parution : 05/03/2009
Éditeurs :
10/18

Retour en terre

Brice Matthieussent (traduit par)
Date de parution : 05/03/2009

Bordée par les Grands Lacs, la péninsule Nord est un pays aux forêts profondes et au climat rigoureux. Métis chipewa-finnois, Donald y a toujours vécu. Lorsqu’à quarante-cinq ans, il se...

Bordée par les Grands Lacs, la péninsule Nord est un pays aux forêts profondes et au climat rigoureux. Métis chipewa-finnois, Donald y a toujours vécu. Lorsqu’à quarante-cinq ans, il se sait condamné par la maladie, il entreprend de dicter à sa femme son histoire et celle de sa famille, des...

Bordée par les Grands Lacs, la péninsule Nord est un pays aux forêts profondes et au climat rigoureux. Métis chipewa-finnois, Donald y a toujours vécu. Lorsqu’à quarante-cinq ans, il se sait condamné par la maladie, il entreprend de dicter à sa femme son histoire et celle de sa famille, des existences simples et dignes, teintées de spiritualité. Avec son sens incomparable du détail, Jim Harrison poursuit son examen des rapports étroits qu’entretient l’homme avec la Nature. Dans la vie, la mort et au-delà…

« Un roman déchirant mais fabuleusement charnel, où se mêlent la sensibilité et la mort, les tourments des cœurs et les jouvences de la vie sauvage. Comme si cet office des ténèbres se transformait peu à peu en un hymne à la joie sous les caresses du vent. »
André Clavel, L'Express

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EAN : 9782264046635
Code sériel : 4149
Façonnage normé : POCHE
Nombre de pages : 336
Format : 108 x 177 mm
EAN : 9782264046635
Code sériel : 4149
Façonnage normé : POCHE
Nombre de pages : 336
Format : 108 x 177 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Wyoming 31/03/2024
    Je n'avais pas lu De Marquette à Veracruz avant d'aborder ce Retour en terre et peut-être cela m'a-t-il un peu manqué pour situer dès le début les différents personnages d'autant que Jim Harrison fait le lien avec les générations précédentes et l'on peut vite confondre les uns avec les autres et ne pas détecter d'emblée les différents liens de parenté. Néanmoins, j'ai comme toujours apprécié le style du grand Jim qui sait traiter de sujets sérieux avec un détachement apparent et une désinvolture pouvant choquer ou surprendre ceux qui ne sont pas habitués à ses errements. Personnellement, je les adore et je savoure toujours ces promenades proposées par Jim Harrison aussi bien le long des rivières à truites que dans les arcanes des cerveaux quelquefois bien perturbés de ses héros. Mais ne ressentons-nous pas nous aussi, lecteurs, dans nos existences, dans nos entourages, ces désarrois, ces élans de tendresse ou d'amour, ces désirs qui surviennent, variés, infinis? C'est pour cette perception que je trouve les romans du grand Jim pleins de saveurs, pas seulement celles des mets dont il évoque la dégustation, pas seulement celle de la beauté féminine qu'il exalte toujours, mais aussi et peut-être surtout, l'ensemble des sentiments que la nature humaine est capable d'exprimer, comme les quatre héros de ce beau roman. C'est donc un roman à quatre voix, celles de Donald, de K, de David et de Cynthia qui déroulent chacun des tranches de leurs vies où nous pouvons, plus ou moins, identifier aussi nos propres vécus, même si nous, européens, ne sommes pas imprégnés de cette culture indienne qui transpire à travers le personnage de Donald. Il est sans doute le plus attachant de ce roman, condamné par sa maladie, mais déterminé à choisir le moment de son départ. La nature, les animaux, particulièrement l'ours dans lequel l'âme du défunt peut passer pour un temps, sont présents, toujours dépeints avec passion par la plume alerte de Jim Harrison. Et si quelquefois on s'égare un peu parmi les protagonistes, chacun porte une contribution personnelle qui ne peut que réjouir le lecteur qui les découvre, les aime, s'en sépare avec regret au moment de tourner la dernière page pour retourner vers son quotidien, avant de revenir, le moment venu perçu, vers la prose prenante de Jim Harrison. Je n'avais pas lu De Marquette à Veracruz avant d'aborder ce Retour en terre et peut-être cela m'a-t-il un peu manqué pour situer dès le début les différents personnages d'autant que Jim Harrison fait le lien avec les générations précédentes et l'on peut vite confondre les uns avec les autres et ne pas détecter d'emblée les différents liens de parenté. Néanmoins, j'ai comme toujours apprécié le style du grand Jim qui sait traiter de sujets sérieux avec un détachement apparent et une désinvolture pouvant choquer ou surprendre ceux qui ne sont pas habitués à ses errements. Personnellement, je les adore et je savoure toujours ces promenades proposées par Jim Harrison aussi bien le long des rivières à truites que dans les arcanes des cerveaux quelquefois bien perturbés de ses héros. Mais ne ressentons-nous pas nous aussi, lecteurs, dans nos existences, dans nos entourages, ces désarrois, ces élans de tendresse ou d'amour, ces désirs qui surviennent, variés, infinis? C'est pour cette perception que je trouve les romans du grand Jim pleins de saveurs, pas seulement celles des mets dont il évoque la dégustation, pas seulement celle de la beauté féminine qu'il exalte toujours, mais aussi et peut-être surtout, l'ensemble des sentiments que la...
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  • AnneMarieLA 25/03/2024
    Comme un grand parfum qui ne révèle que tardivement sa note de fond, RETOUR EN TERRE ne m’est apparu dans toute sa richesse que plusieurs jours après en avoir terminé la lecture . Progressivement, certains passages me reviennent en mémoire ; et résonne en moi en particulier tout ce qui a trait à la mort . Heureux Donald pour qui la mort n’est pas une disparition, une fin, mais un retour à la terre, une fusion avec la nature, qu’on accompagne avec douceur et humanité dans ce qui n’est qu’un passage ! La lecture de la première partie du roman m’a toutefois déroutée . D’abord, en raison de la densité des données apportées par Donald : informations portant sur trois générations de personnages, souvenirs qui naissent spontanément , qui s’entrecroisent sans souci de chronologie . Ensuite par les parenthèses de Cynthia – au demeurant utiles pour le contrepoint qu’elles offrent aux réflexions de Donald – dont l’écriture ne se différencie pas de celle des propos tenus par Donald . Un regret : celui que ce roman choral ne soit écrit que d’une seule ( mais belle…) voix . J’aurais aimé que la sensibilité de chacun des quatre personnages soit traduite dans un style qui le différencie des autres . Comme un grand parfum qui ne révèle que tardivement sa note de fond, RETOUR EN TERRE ne m’est apparu dans toute sa richesse que plusieurs jours après en avoir terminé la lecture . Progressivement, certains passages me reviennent en mémoire ; et résonne en moi en particulier tout ce qui a trait à la mort . Heureux Donald pour qui la mort n’est pas une disparition, une fin, mais un retour à la terre, une fusion avec la nature, qu’on accompagne avec douceur et humanité dans ce qui n’est qu’un passage ! La lecture de la première partie du roman m’a toutefois déroutée . D’abord, en raison de la densité des données apportées par Donald : informations portant sur trois générations de personnages, souvenirs qui naissent spontanément , qui s’entrecroisent sans souci de chronologie . Ensuite par les parenthèses de Cynthia – au demeurant utiles pour le contrepoint qu’elles offrent aux réflexions de Donald – dont l’écriture ne se différencie pas de celle des propos tenus par Donald . Un regret : celui que ce roman choral ne soit écrit que d’une seule ( mais belle…) voix . J’aurais aimé que la sensibilité de chacun des quatre personnages soit traduite dans un style...
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  • Lilinath07 05/11/2023
    Après un enchainement de plusieurs lectures ayant toutes entrainé des déceptions, voire un peu d'ennui, au moment de choisir mon prochain livre, Retour en terre, rangé sur mes étagères, où j'essaie de caser tant bien que mal ma pile à lire, m'a sauté aux yeux. Comme s'il brillait... Quoi, un Jim Harrison, qui est là et que je n'ai pas encore lu ?? Comment est-ce possible ... La seule question que je devrais me poser est pourquoi j'aime autant l'écriture et les romans de Monsieur Harrison... Il avait pourtant certaines habitudes dans sa façon de nous raconter ses histoires, qui m'ennuient chez les autres, qui gâchent tout dans certains romans. Cette façon, par exemple, de faire plein de petites diversions, quand un personnage nous livre sa version (dans Retour en terre, nous découvrons successivement les témoignages de 4 personnages). Mais il faut dire que sa manière d'écrire est tellement belle, profondément ancrée dans cette belle nature sauvage, ces grands espaces, les animaux. Que ses personnages sont emplis d'humanité, tellement qu'on se sent très proches d'eux, comme des amis? Que ses réflexions sur le sens de la vie, sur la mort, sur les sentiments amoureux, sont justes. Je ne saurais peut-être pas expliquer davantage mon engouement pour ses livres, mais, lorsque j'ouvre un Jim Harrison, j'ai l'impression de rentrer à la maison. D'ailleurs, à peine refermé Retour en terre, je me lance dans une nouvelle lecture, la seconde, de De Marquette à Veracruz. Après un enchainement de plusieurs lectures ayant toutes entrainé des déceptions, voire un peu d'ennui, au moment de choisir mon prochain livre, Retour en terre, rangé sur mes étagères, où j'essaie de caser tant bien que mal ma pile à lire, m'a sauté aux yeux. Comme s'il brillait... Quoi, un Jim Harrison, qui est là et que je n'ai pas encore lu ?? Comment est-ce possible ... La seule question que je devrais me poser est pourquoi j'aime autant l'écriture et les romans de Monsieur Harrison... Il avait pourtant certaines habitudes dans sa façon de nous raconter ses histoires, qui m'ennuient chez les autres, qui gâchent tout dans certains romans. Cette façon, par exemple, de faire plein de petites diversions, quand un personnage nous livre sa version (dans Retour en terre, nous découvrons successivement les témoignages de 4 personnages). Mais il faut dire que sa manière d'écrire est tellement belle, profondément ancrée dans cette belle nature sauvage, ces grands espaces, les animaux. Que ses personnages sont emplis d'humanité, tellement qu'on se sent très proches d'eux, comme des amis? Que ses réflexions sur le sens de la vie, sur la mort, sur les sentiments amoureux, sont justes. Je ne saurais peut-être pas expliquer davantage mon engouement pour...
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  • gabb 21/11/2022
    Début novembre, j'ai fait un grand voyage. Seul avec lui, le meilleur guide qui soit, j'ai pris la route pour un périple extraordinaire qui m'a conduit des cimes du Montana aux étendues désertiques d'Arizona, en passant par les forêts du Wyoming et les vallées du Colorado ... le tout en moins de deux heures et sans quitter mon fauteuil douillet ! Prodigieux, hein ? Pas tant que ça en fait, quand on sait que j'étais confortablement installé dans la jolie salle du Grand Rex et que j'assistais (pour la deuxième fois !) à la projection de "Seule la terre est éternelle", le film que François Busnel consacre à l'immense Jim Harrison. Deux heures de liberté, d'immensités sauvages, d'humour et de longs silences parsemés de réflexions éclectiques qui m'ont donné envie, dès la sortie du cinéma, de relire Retour en Terre. L'ouvrage m'avait plutôt emballé il y a quelques années mais je ne m'en souvenais pas bien : l'occasion était trop belle de m'y replonger pour vérifier si, vraiment, "on ne se baigne jamais deux fois dans la même rivière". Et qui de mieux placé que Jim Harrison pour parler de rivières ? Qui d'autre que lui pour s'immiscer ainsi dans la vie de ses personnages, pour nous livrer leurs pensées secrètes, leurs doutes, leurs façons d'être au monde, d'appréhender la nature, le visible, l'invisible et - plus encore ici que d'habitude - la mort ? Si dans ces pages nous découvrons successivement quatre personnages (Donald, son neveu Kenneth, son beau-frère David et son épouse Cynthia) c'est bien le premier d'entre eux les réunit tous. À tout juste 45 ans, Donald souffre en effet d'une sclérose en plaques en phase terminale et l'idée de sa fin prochaine l'incite à revenir sur les événements marquants de son existence. C'est l'occasion pour l'auteur de zigzaguer comme il aime tant le faire d'un souvenir à l'autre, d'une partie de pêche à un bivouac en forêt, d'une anecdote familiale au récit d'un rêve récurrent, quitte à perdre un peu son lecteur sous un amoncellement de détails généalogiques et de discontinuités chronologiques. Qu'importe, une fois encore la magie opère ! Très vite le personnage de Donald nous emporte par son humanité, sa proximité à la terre de ses ancêtres Chippewa, la sagesse de ses réflexions et la dignité de ses dernières volontés : être inhumé en Ontario dans le respect des traditions indiennes, à l'endroit même où il vécut jadis une expérience quasi-mystique ("Nous sommes les lieux où nous avons été, ils font partie de nous.") Ainsi quand l'heure est venue, c'est avec beaucoup d'émotion que nous assistons aux efforts des uns et des autres (ses enfants, sa femme et leurs proches) afin d'accompagner Donald pour son Retour en Terre. S'ensuivent les témoignages de Kenneth, de David et de Cynthia, qui s'éparpillent un peu sur des sujets annexes mais qui restent tous emprunts d'une grande authenticité et qui participent pleinement de cette belle histoire de deuil, de partage et de transmission. Là encore on peut déplorer quelques longueurs et l'absence d'une véritable trame narrative, ou au contraire accepter de se laisser porter par l'exquise plume harrisonnienne, toujours sincère et pleine de poésie. Pour peu qu'on soit sensible au ton inimitable de Big Jim, à sa façon de considérer la nature et les grands espaces, à ses multiples digressions et à ses considérations culinaires, on passera à coup sûr un très beau moment avec ce texte chargé en émotions et en spiritualité. Un roman dense et profond, de vagabondage et d'ensauvagement, qui nous invite à nous méfier des apparences ("Tu crois que peut-être un ours est seulement un ours ?") et à profiter au mieux du temps qui nous est imparti. Jim Harrison l'avait bien compris, lui qui a toujours su savourer l'instant et qui pensait (avec raison ?) que "face à la mort, il n'y a peut-être rien d'autre à faire que d'écrire un poème"...Début novembre, j'ai fait un grand voyage. Seul avec lui, le meilleur guide qui soit, j'ai pris la route pour un périple extraordinaire qui m'a conduit des cimes du Montana aux étendues désertiques d'Arizona, en passant par les forêts du Wyoming et les vallées du Colorado ... le tout en moins de deux heures et sans quitter mon fauteuil douillet ! Prodigieux, hein ? Pas tant que ça en fait, quand on sait que j'étais confortablement installé dans la jolie salle du Grand Rex et que j'assistais (pour la deuxième fois !) à la projection de "Seule la terre est éternelle", le film que François Busnel consacre à l'immense Jim Harrison. Deux heures de liberté, d'immensités sauvages, d'humour et de longs silences parsemés de réflexions éclectiques qui m'ont donné envie, dès la sortie du cinéma, de relire Retour en Terre. L'ouvrage m'avait plutôt emballé il y a quelques années mais je ne m'en souvenais pas bien : l'occasion était trop belle de m'y replonger pour vérifier si, vraiment, "on ne se baigne jamais deux fois dans la même rivière". Et qui de mieux placé que Jim Harrison pour parler de rivières ? Qui d'autre que lui pour s'immiscer ainsi dans la vie de ses personnages,...
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  • Biblioroz 19/09/2022
    Donald n’a que quarante-cinq ans mais, atteint d’une forme très agressive de sclérose en plaques, la mort qui est pour tous une finalité va le prendre, lui, très prochainement. Pour que ses enfants, faisant actuellement leurs études en Californie, connaissent leurs lointaines origines, il dicte à sa femme Cynthia l’histoire des siens. Donald est un sang mêlé, en partie finnois, en partie chippewa. En 1871, un premier ancêtre, Clarence, une poignée de dollars en poche et chevauchant un cheval de trait, a rejoint le Michigan. Il est arrivé dans la ville de Marquette plus de trente ans après, de longues haltes pour travailler l’ayant retenu en chemin. Comme tous les récits, des digressions viennent s’immiscer dans son déroulé ; l’internement de sa mère et les pleurs qui ont suivi, ses deux mois passés chez sa tante, puis Donald reprend le fil de son histoire. Clarence a trimé sur la construction des quais destinés aux minéraliers, a goûté aux veuves de la guerre de Sécession avant de contempler l’immensité du lac Supérieur. Cette première partie, à écouter la voix de Donald, est pleine d’émotion, de tristesse aussi de comprendre que ses muscles le quittent rapidement, lui si costaud dès son plus jeune âge. Sa dernière marche, un bosquet de bouleaux, une branche basse pour s’allonger et atteindre la paix. Juste avant le noir diagnostique de sa maladie, son jeûne, à la belle étoile sur le versant d’une montagne de l’Ontario, loin du monde, pour faire corps avec la nature va déterminer sa fin qu’il désire choisir. Les histoires se mélangent, la sienne, celle de ses parents, de ses grands-parents, de la famille de sa femme… C’est également toute sa personnalité tournée vers le profond sentiment d’être un élément comme un autre dans cette nature que j’ai trouvée sublime. D’où son désir de retourner à la terre puisqu’il la ressent en lui. Par quelques interruptions, les mots de Cynthia montrent son angoisse face à l’inévitable issue et sa voix clôturera ensuite ce roman sur le deuil. Entre-temps, deux autres membres de la famille vont intervenir, K, le neveu, et David, le frère de Cynthia. La plume vagabonde activement sur les préoccupations, cogitations, émotions et souvenirs de chaque narrateur d’une manière un peu décousue. Tous ces éléments sont denses et partent un peu dans tous les sens pour revenir sur l’acceptation de la mort et le sens que l’on donne à l’existence. Non loin, les ours et les corbeaux, dans la réalité, dans les rêves, dans l’esprit, ressortent de croyances indiennes qui sont juste esquissées mais ouvrent sur une question que l’auteur fait couler tout du long de ces quatre monologues : Y a-t-il une attitude à adopter face à la mort ? Comme ce qu’il advient après échappe à toute réalité, chacun n’a t-il pas droit d’imaginer et de sentir la présence du disparu dans le cours d’une rivière, dans un ours dont le souffle est perçu du fond de son hibernation ? Ou bien faut-il accepter que la mort prenne, sans laisser dans son sillage un fantôme de celui qui est parti ? D’une manière un peu surprenante, avec un fil qui se rompt régulièrement, Jim Harrison nous fait emboîter les pas de ceux qui restent, qui se tournent sur leur passé tout en avançant avec l’idée que Donald n’est plus là. Mais est-il réellement absent ou bien continue-t-il son bonhomme de chemin dans l’ours trottinant en contrebas d’une crête de dunes jouxtant le lac Supérieur ? Donald n’a que quarante-cinq ans mais, atteint d’une forme très agressive de sclérose en plaques, la mort qui est pour tous une finalité va le prendre, lui, très prochainement. Pour que ses enfants, faisant actuellement leurs études en Californie, connaissent leurs lointaines origines, il dicte à sa femme Cynthia l’histoire des siens. Donald est un sang mêlé, en partie finnois, en partie chippewa. En 1871, un premier ancêtre, Clarence, une poignée de dollars en poche et chevauchant un cheval de trait, a rejoint le Michigan. Il est arrivé dans la ville de Marquette plus de trente ans après, de longues haltes pour travailler l’ayant retenu en chemin. Comme tous les récits, des digressions viennent s’immiscer dans son déroulé ; l’internement de sa mère et les pleurs qui ont suivi, ses deux mois passés chez sa tante, puis Donald reprend le fil de son histoire. Clarence a trimé sur la construction des quais destinés aux minéraliers, a goûté aux veuves de la guerre de Sécession avant de contempler l’immensité du lac Supérieur. Cette première partie, à écouter la voix de Donald, est pleine d’émotion, de tristesse aussi de comprendre que ses muscles le quittent rapidement, lui si costaud dès son plus jeune âge. Sa dernière...
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