La nuit de noces

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

• Daisy1260 11/02/2024

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  Cet ouvrage tiré d'une thèse est très clair, très bien structuré et tout simplement passionnant. La nuit de noces est un motif grivois, mais c'est souvent un moment de violence, parfois seulement un moment de tendresse. Aïcha Limbada nous permet d'accéder à toutes les nuances grâce à la rigueur de son travail et la diversité de ses sources. On entend beaucoup parler de la nuit de noces dans les fictions et dans les vieilles chansons. Cependant, il n'en est jamais question en cours d'histoire. L'historienne Aïcha Limbada réalise un travail de recherche inédit car elle a trouvé des sources qui ne sont ni fictionnelles ni indirectes : les archives des demandes d'annulation des mariages. Elles nous plongent dans l'intimité d'une pratique qui évolue tout au long du 19ème et révèle l'inégalité des genres et le sexisme structurel.
• marcbali 30/10/2023

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  Aujourd’hui je vais évoquer La nuit de noces essai historique d’Aïcha Limbada. L’ouvrage est sous-titré Une histoire de l’intimité conjugale. L’historienne explore l’intimité des couples sur la période située du XIXe siècle au début du XXe. Son travail est précis et documenté, elle met en exergue une réalité fort éloignée de certains clichés idylliques ; ce n’est pas qu’amour et félicité. Le thème de cet ouvrage est passionnant même si la documentation n’est pas a priori abondante. Pourtant Aïcha Limbada s’appuie sur des comptes rendus de procès judiciaires (souvent lors de demande de divorce pour cause de nullité du mariage) et aussi des archives vaticanes qui se révèlent être une source fort précieuse. Sa méthode est pertinente et son essai s’inscrit dans l’histoire sociale, comme par exemple les ouvrages de Michelle Perrot comme Histoire de chambres. L’auteur montre bien que le mariage (et de facto la nuit de noces qui suit) est un événement quotidien et banal mais qui revêt une importance considérable. Cette cérémonie d’union des époux fonctionne comme un rite de passage, un marqueur fondamental d’un changement de statut. L’objectif du mariage (en particulier mais pas seulement au sens religieux) est la procréation et représente donc l’entrée dans la sexualité. Sur ce point existe une forte inégalité entre les hommes et les femmes. Ces dernières sont attendues comme vierges (et des preuves de la rupture de l’hymen sont à montrer le lendemain) tandis que leurs compagnons peuvent avoir déjà eu des relations sexuelles ce qui leur procure expérience et domination. Le pouvoir masculin est omniprésent sous différentes formes. A l’époque, dans tous les milieux et surtout au sein de la bourgeoisie, les jeunes filles sont considérées comme des oies blanches qui ne savent nullement ce qui les attend dans la chambre nuptiale et ce que signifie consommer le mariage. En sept chapitres La nuit de noces propose de pénétrer dans l’intimité des couples en construction (même si le mariage d’amour prend de l’ampleur il est souvent arrangé entre les familles) et de découvrir comment ce moment d’intimité partagée entre deux inconnus est vécu. Force est de constater que les déceptions, les souffrances, les violences (il est question de viol légal) sont nombreuses. L’image d’une béatitude issue de cette union spirituelle et corporelle est un leurre. Les mariés, s’ils ne s’échappent pas immédiatement pour leur voyage de noces (concept en cours de création), doivent exposer des draps ensanglantés pour témoigner de la consommation du mariage. Comme le montrent les archives et les plaintes recueillies par les tribunaux tout ne se déroule pas toujours comme espéré ; des hommes et aussi des femmes se retournent alors vers la justice pour faire annuler le mariage et leur laisser ainsi la possibilité d’une autre union postérieure. L’ouvrage est illustré de quelques documents notamment des cartes postales qui mettent en scène les différentes étapes de ces instants de vie mémorables. Cet ouvrage savant et sérieux est riche d’enseignement et se lit presque comme un roman. La nuit de noces c’est l’acmé d’un jour singulier, la découverte des mariés et l’affrontement d’une épreuve d’autant plus impressionnante qu’elle n’est pas verbalisée et préparée à l’avance. L’éducation est au dix-neuvième siècle très discrète sur ces questions et les jeunes filles sont laissées dans l’ignorance jusqu’au moment où elles doivent se dénuder devant leur mari. Le cliché du plus beau jour de la vie est déconstruit et l’auteur montre bien que les protagonistes sont souvent traumatisées par cette épreuve forcée. Voilà, je vous ai donc parlé de La nuit de noces d’Aïcha Limbada paru aux éditions La Découverte. Aujourd’hui je vais évoquer La nuit de noces essai historique d’Aïcha Limbada. L’ouvrage est sous-titré Une histoire de l’intimité conjugale. L’historienne explore l’intimité des couples sur la période située du XIXe siècle au début du XXe. Son travail est précis et documenté, elle met en exergue une réalité fort éloignée de certains clichés idylliques ; ce n’est pas qu’amour et félicité. Le thème de cet ouvrage est passionnant même si la documentation n’est pas a priori abondante. Pourtant Aïcha Limbada s’appuie sur des comptes rendus de procès judiciaires (souvent lors de demande de divorce pour cause de nullité du mariage) et aussi des archives vaticanes qui se révèlent être une source fort précieuse. Sa méthode est pertinente et son essai s’inscrit dans l’histoire sociale, comme par exemple les ouvrages de Michelle Perrot comme Histoire de chambres. L’auteur montre bien que le mariage (et de facto la nuit de noces qui suit) est un événement quotidien et banal mais qui revêt une importance considérable. Cette cérémonie d’union des époux fonctionne comme un rite de passage, un marqueur fondamental d’un changement de statut. L’objectif du mariage (en particulier mais pas seulement au sens religieux) est la procréation et représente donc l’entrée dans...

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• Poulainceline 27/09/2023

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  La nuit de noces d’Aïcha Limbada : Bien que la première expérience conjugale soit caractérisée par le secret, elle n’en est pas moins sujet à une culture particulière qui a été peu étudiée et analysée. Ainsi, en se concentrant sur cette nuit de noces, longtemps auréolée d’une vision fantasmée issue de l’imaginaire des contemporains, Aïcha Limbada nous en apprend plus sur les mœurs et la réalité de l’intimité conjugale. Au XIXe et au début du XXe siècle, beaucoup de jeunes demoiselles, surnommées « oies blanches », sont éduquées dans une naïveté et une ignorance sexuelle destructrice. Ce manque d’informations font d’elles des femmes traumatisées par leur nuit de noces ou désillusionnées. De même, de nombreuses jeunes ingénues sont sujets à des violences conjugales qui vont être désignées a posteriori comme un « viol légal » et que des auteurs tels que Balzac ou George Sand condamnent. La réalité de la nuit de noces n’est donc pas souvent belle à voir et s’inscrit en contresens de l’imaginaire répandu. Loin d’être une nuit d’amour et de sainteté, elle est un arrachement à la sphère de l’enfance et une douleur pour bien des femmes. Douleur d’abord physique, due à une première relation et à la maladresse de l’époux mais aussi douleur morale puisque les femmes quittent la bulle de pureté dans laquelle elles ont été soigneusement gardées. On découvre également qu’il y a eu une évolution des mœurs entre le XIXe et le début du XXe siècle où les rites nuptiaux et la pratique de la nuit de noces deviennent une affaire non plus collective mais privée. L’enjeu est ainsi davantage concentré sur le couple et le premier échange sexuel, ce qui confirme le déséquilibre de savoirs entre les deux sexes et l’horizon d’attente autour du mariage. Étudier l’intimité conjugale et surtout sa partie la plus symbolique, la nuit de noces, permet de visualiser le mal perpétué aux femmes au nom des bonnes mœurs et d’essayer de l’éradiquer tout en rétablissant l’égalité hommes-femmes au sein même des relations sexuelles. Un essai nécessaire qui révèle une réalité qui a longtemps été tenue secrète et qui a perduré pendant des siècles sans toutefois totalement disparaître. La nuit de noces d’Aïcha Limbada : Bien que la première expérience conjugale soit caractérisée par le secret, elle n’en est pas moins sujet à une culture particulière qui a été peu étudiée et analysée. Ainsi, en se concentrant sur cette nuit de noces, longtemps auréolée d’une vision fantasmée issue de l’imaginaire des contemporains, Aïcha Limbada nous en apprend plus sur les mœurs et la réalité de l’intimité conjugale. Au XIXe et au début du XXe siècle, beaucoup de jeunes demoiselles, surnommées « oies blanches », sont éduquées dans une naïveté et une ignorance sexuelle destructrice. Ce manque d’informations font d’elles des femmes traumatisées par leur nuit de noces ou désillusionnées. De même, de nombreuses jeunes ingénues sont sujets à des violences conjugales qui vont être désignées a posteriori comme un « viol légal » et que des auteurs tels que Balzac ou George Sand condamnent. La réalité de la nuit de noces n’est donc pas souvent belle à voir et s’inscrit en contresens de l’imaginaire répandu. Loin d’être une nuit d’amour et de sainteté, elle est un arrachement à la sphère de l’enfance et une douleur pour bien des femmes. Douleur d’abord physique, due à une première relation...

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