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Les faiseuses d'histoires
Que font les femmes à la pensée ?
Date de parution : 07/04/2011
Éditeurs :
La Découverte

Les faiseuses d'histoires

Que font les femmes à la pensée ?

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Date de parution : 07/04/2011

Les femmes ne sont jamais contentes. À témoin, Virginia Woolf qui appela les femmes à se méfier de l'offre généreuse qui leur était faite : pouvoir, comme les hommes, faire carrière...

Les femmes ne sont jamais contentes. À témoin, Virginia Woolf qui appela les femmes à se méfier de l'offre généreuse qui leur était faite : pouvoir, comme les hommes, faire carrière à l'université. Il ne faut pas, écrivit-elle, rejoindre cette « procession d'hommes chargés d'honneurs et de responsabilités » ; méfiez-vous de ces institutions...

Les femmes ne sont jamais contentes. À témoin, Virginia Woolf qui appela les femmes à se méfier de l'offre généreuse qui leur était faite : pouvoir, comme les hommes, faire carrière à l'université. Il ne faut pas, écrivit-elle, rejoindre cette « procession d'hommes chargés d'honneurs et de responsabilités » ; méfiez-vous de ces institutions où règnent le conformisme et la violence.
Vinciane Despret et Isabelle Stengers se sont posés la question : qu'avons-nous appris, nous les filles infidèles de Virginia qui avons, de fait, rejoint les rangs des « hommes cultivés » ? Et comment prolonger aujourd'hui le cri de Woolf, « Penser nous devons », dans une université désormais en crise ?
Ces questions, elles les ont relayées auprès d'autres femmes. Leurs témoignages ont ouvert des dimensions inattendues. Elles ont raconté des anecdotes, des perplexités, des histoires, des événements ou des rencontres qui les ont rendues capables non seulement de dire non et de résister, mais de continuer à penser et à créer dans la joie et dans l'humour. Et surtout, ces femmes, comme toujours, ont fait des histoires...

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EAN : 9782359250473
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 210
Format : 125 x 190 mm
EAN : 9782359250473
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 210
Format : 125 x 190 mm

Ils en parlent

Les deux philosophes belges examinent avec acuité le parcours et la place des femmes dans le chemin de la pensée. 
Laurent Lemire / Livres Hebdo

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • karmemma 01/03/2024
    Mon essai du mois de février n’est pas historique, mais on y parle bien d’histoires (au pluriel). J'ai croisé ce livre à la bibliothèque, et je n’ai pas pu résister à cet appel à réfléchir à ce que signifie, aujourd’hui, penser en tant que femme. Dans « les trois Guinées », Virginia Woolf interpelle les filles et les sœurs des « hommes cultivés » en leur recommandant de se garder de rejoindre leur procession en entrant à l’université. « Think we must », déclare t-elle, comme si l’université alors totalement masculine n’était pas un lieu où la pensée des femmes pouvait se déployer. Près d’un siècle plus tard, deux femmes, philosophes et universitaires belges, répondent à cet appel, en partant à la recherche du « nous » qui se cache derrière l’injonction de Virginia. Que signifie pour elles penser «  en tant que femmes » ? Deux métaphores aident à comprendre leur démarche, fondée sur le fait de construire la pensée scientifique avec son objet (qui n’en est d’ailleurs plus un, d’objet, mais devient un acteur à part entière du questionnement). La parabole du douzième chameau invite à faire un pas de côté pour résoudre un problème apparemment insoluble, en refusant le conflit qu’il semblait induire. La métaphore de la traduction implique de considérer la pensée scientifique non à la façon du thème, qui voudrait établir la bonne traduction unique du texte original, mais comme une multitude de versions qui déclinent ce texte dans des langues multiples, en fonction de qui traduit et pour qui. Dans la 2e partie, les deux autrices invitent d’autres femmes à devenir le « terrain » de leur réflection par induction. On y croise par exemple Barbara Cassin et Mona Chollet, qui s’expriment sur ce que veut dire, pour elles, penser « en tant que femmes ». A chacune sa façon de fabuler, de se reconnaître ou pas dans l’invitation des deux autrices et de proposer sa propre façon de résister à l’entrée dans la « procession des hommes cultivés » : en mobilisant le rire oui la colère, en préférant la recherche du meilleur à l’opposition entre le Bien et le Mal, en faisant un pas de côté, en exaltant la sororité, en résistant à la culpabilité ou au contraire à l’innocence des victimes, en refusant d’expliquer… Pour finalement poser, dans l’épilogue, un « nous » sous le signe des faiseuses d’histoires, celles qui n’hésitent pas à « faire toute une histoire » de ce qui leur paraît essentiel, et choisissent ces histoires comme mode d’expression de la pensée au féminin. Cet essai est souvent touffu et obscur, prend des chemins détournés pour atteindre des objectifs qu’il se refuse à énoncer trop clairement, et on devine que c’est fait exprès. Il ne reste qu’à lâcher prise et se laisser porter, accepter qu’on n’en retirera peut-être que certains détails ou une atmosphère. Mais ce sera déjà autre chose que rejoindre la procession. J’en retiens pour ma part que si la science se présente comme neutre, c’est seulement parce qu’elle invisibilise l’existence d’un genre « non marqué » par rapport aux genres marqués qui ne sont pas la norme. Qu’il faut refuser de séparer les savoirs de la question de qui les produit et comment. Et cultiver les 4 vertus de Virginia sans lesquelles il n’est pas de liberté intellectuelle : « préférer le ridicule ou la dérision à la célébrité et aux louanges ; pratiquer la chasteté, c’est-à-dire le refus de prostituer son cerveau ; s’en tenir à la pauvreté, gagner juste assez d’argent pour vivre correctement et pas un sou de plus ; maintenir sa liberté à l’égard des loyautés artificielles, celles qui mobilisent, enrégimentent, font hurler avec les loups. » Mon essai du mois de février n’est pas historique, mais on y parle bien d’histoires (au pluriel). J'ai croisé ce livre à la bibliothèque, et je n’ai pas pu résister à cet appel à réfléchir à ce que signifie, aujourd’hui, penser en tant que femme. Dans « les trois Guinées », Virginia Woolf interpelle les filles et les sœurs des « hommes cultivés » en leur recommandant de se garder de rejoindre leur procession en entrant à l’université. « Think we must », déclare t-elle, comme si l’université alors totalement masculine n’était pas un lieu où la pensée des femmes pouvait se déployer. Près d’un siècle plus tard, deux femmes, philosophes et universitaires belges, répondent à cet appel, en partant à la recherche du « nous » qui se cache derrière l’injonction de Virginia. Que signifie pour elles penser «  en tant que femmes » ? Deux métaphores aident à comprendre leur démarche, fondée sur le fait de construire la pensée scientifique avec son objet (qui n’en est d’ailleurs plus un, d’objet, mais devient un acteur à part entière du questionnement). La parabole du douzième chameau invite à faire un pas de côté pour résoudre un problème apparemment insoluble, en refusant le conflit qu’il semblait induire. La métaphore de...
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  • Melissastella 24/04/2022
    Les faiseuses d'histoires est un livre inégal et singulier à la fois. Inégal de part une première partie assez longue qui pose les bases de la réflexion de ce livre. Une première partie dans laquelle j'ai ressenti quelques difficultés à entrer. Singulier de part sa seconde partie, une reformulation à partir de lettres échangées auprès d'autres femmes chercheuses, écrivaines... Et c'est dans ce collectif que se déploie une pensée plurielle, riche qui constitue toute la saveur de ce livre. Car voici que notre propre pensée emboite le pas à celles de toutes ses femmes qui ensemble pensent le monde, la science, Virginia Woolf, le féminisme, la recherche... de façon non uniforme mais en déliant et en ouvrant le champ des possibles.
  • Lsky 10/09/2021
    C’est un sujet qui n’intéresse peut-être pas tout le monde, alors que certaines meurent encore sous les coups de leur compagnon, il peut paraître étrange de s’intéresser à un cas aussi précis. Mais n’est ce pas cela, justement, qui fait tout l’intérêt de cet essai particulier ? Car ces universitaires sont également sensibles à ces problématiques, et si les sphères réflexives ne s’ouvrent pas aux femmes, comment amener les femmes a être écoutées ? Cet essai est, peut-être, un peu bavard. En réalité, je ne m’attendais pas à ça, car les témoignages de femmes n’arrivent, qu’à peu près, à la moitié du livre. L’autre moitié est consacré à la raison qui les a amené à se pencher sur le sujet, à leur méthodologie de recherche. Alors, certes, ce n’est pas ce à quoi je m’attendais. Mais très honnêtement, c’est très agréable de voir un chercheur qui offre sa vision des choses et ses pistes de recherches. Et, passé l’étonnement, on se rend compte que c’est justement ce que ces deux femmes défendent : la mort de l’élitisme. La lecture des essais, la nature de la recherche, accessible à tous. Ce qui est très vrai, sans pour autant vulgariser. Mais en expliquant, tout simplement, en accompagnant le lecteur. Et ça, c’est grandiose. Pour de jeunes universitaires, cela peut montrer comment on construit une recherche également. Ainsi, nous lisons différentes voix de femmes, souvent, déstabilisée par cette question : que font les femmes de la pensée ? Un question dans une lettre, volontairement vague. Beaucoup, d’abord, ne souhaitaient pas répondre. Et puis… Et puis, comme d’habitude, un détail, qui d’habitude lui échappe, apparaît : la pensée de l’homme à plus de poids. Alors, elles livrent leur expérience, entre intime et réflexion, que les auteures/trices lient et commentent. Au début, les commentaires surprennent car ils rompent les codes de l’essai justement, mais ils servent bien de liant entre les différents ressentis, les différents point de vue.C’est un sujet qui n’intéresse peut-être pas tout le monde, alors que certaines meurent encore sous les coups de leur compagnon, il peut paraître étrange de s’intéresser à un cas aussi précis. Mais n’est ce pas cela, justement, qui fait tout l’intérêt de cet essai particulier ? Car ces universitaires sont également sensibles à ces problématiques, et si les sphères réflexives ne s’ouvrent pas aux femmes, comment amener les femmes a être écoutées ? Cet essai est, peut-être, un peu bavard. En réalité, je ne m’attendais pas à ça, car les témoignages de femmes n’arrivent, qu’à peu près, à la moitié du livre. L’autre moitié est consacré à la raison qui les a amené à se pencher sur le sujet, à leur méthodologie de recherche. Alors, certes, ce n’est pas ce à quoi je m’attendais. Mais très honnêtement, c’est très agréable de voir un chercheur qui offre sa vision des choses et ses pistes de recherches. Et, passé l’étonnement, on se rend compte que c’est justement ce que ces deux femmes défendent : la mort de l’élitisme. La lecture des essais, la nature de la recherche, accessible à tous. Ce qui est très vrai, sans pour autant vulgariser. Mais en expliquant, tout simplement, en...
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