Gaïa, Terre vivante

Introduction
Deux récits sur Gaïa : les biologistes et Lovelock
Un nouveau récit pour Gaïa
Quelle réception historique ?
Qu’est-ce que Gaïa ?
L’origine historique de Gaïa : la pollution plutôt que la détection de la vie
Sur quoi a porté la controverse ?
Comment aborder Gaïa ? La question de la démarcation
Quelle est la nature de la Terre ?
PREMIÈRE PARTIE. RÉCITS SUR LES ORIGINES DE GAÏA
1. Récits et controverses
Le développement de l’hypothèse Gaïa avec Lynn Margulis
L’origine de Gaïa à la Nasa : détecter l’influence de la vie sur d’autres planètes – Gaïa : l’entité et l’hypothèse – La métaphore : Gaïa, grand organisme ou grand thermostat ? – La finalité de la Nature – Pour quelles raisons l’hypothèse est-elle formulée ?
Le récit des biologistes et l’élaboration du récit standard
Comment expliquer une régulation et un altruisme global ? – La disqualification d’un discours bienveillant sur la nature – Expliquer les inquiétudes des biologistes : équilibre de la nature, altruisme et finalité – Après 1982, le récit standard discrédite Gaïa comme pseudoscientifique
Gaïa : une contribution pour les sciences de la Terre
2. Lovelock et Margulis. Deux naturalistes du microcosme et du macrocosme
Le récit de Lovelock, scientifique indépendant à la campagne
Le style de Lovelock : une ≪ petite ≫ science des mesures, de la chimie des cellules à l’atmosphère
Des mesures chimiques dans un institut biomédical – Le self-made man rejette les influences – Un naturaliste mesure des propriétés de l’environnement global – Une place pour les petits modèles et les ordinateurs personnels – Un scientifique reconnu et distingué
Margulis, les microbes et Gaïa
Une grande naturaliste et microbiologiste de la symbiose – Gaïa : « paternité », complémentarité et divergences
DEUXIÈME PARTIE. UNE PETITE SCIENCE GAÏENNE. HYPOTHÈSE OU THÉORIE DE L'ENVIRONNMENT GLOBAL ?
3. Les ≪ faits ≫ scientifiques et la ≪ validité ≫. Gaïa n’est pas une hypothèse
Qui s’intéresse à Gaïa ? Une petite littérature et un écho large
Lovelock et Margulis, et les mécanismes empiriques de Gaïa – Une petite communauté gaïenne – Un écho large dans diverses disciplines
L’hypothèse Gaïa : une proposition générale sur la vie et la régulation de son environnement
Hypothèse testable ou pseudo-science ? L’analyse poppérienne de Kirchner – Une hypothèse fausse : Ward et Tyrrell – L’environnement n’est pas toujours resté stable : quand le thermostat dysfonctionne – La vie est impliquée dans des feedbacks positifs – La vie a déstabilisé son environnement et a eu un effet délétère – Les exemples plus favorables à Gaïa : effets bénéfiques et équilibre chimique
Gaïa n’est pas une hypothèse : les trois impasses du ≪ test empirique ≫
Les exemples mis en avant par les critiques peuvent-ils réfuter Gaïa ? – Peut-on tester une hypothèse générale sur la régulation ? – De l’impasse des contre-exemples aux programmes de recherche –L’habitabilité de la planète : une impasse modale
4. Daisyworld. Une nouvelle théorie de la vie et de ses relations avec l’environnement global
Daisyworld et la constitution d’un style théorique
Le modèle Daisyworld et la constitution de la « théorie Gaïa » – Les critiques épistémologiques du modèle : des pâquerettes imaginaires ? Vraiment ? 
Les résultats des modèles : quiproquos avec les biologistes et nouveaux mécanismes
Les tricheurs et le « problème de l’altruisme des biologistes » : un bien commun flou, des tricheurs qui ne trichent pas, et des calculs d’intérêts impossibles – Les feedbacks sur la croissance de Lenton… existent-ils ? – Le rôle de la diversité biologique – Les « produits dérivés » et la reformulation du problème théorique : Gaïa, l’organisation d’une déchetterie métabolique ? – La régulation peut être empêchée : stabilité ou habitabilité de la planète ? – Qui bénéficie de la régulation ?
Qu’est-ce qu’un être vivant dans l’environnement global gaïen ?
L’importance de la parabole : exceptionnalité ontologique et normativité des vivants – S’adapter ou modifier le milieu ? Les gaïens font l’hypothèse d’une prodigalité vitale – Les pâquerettes ne sont pas des organismes
5. Ne plus suivre les récits sur Gaïa
Où sont passés les biologistes de l’évolution ?
Une autre épistémologie pour Gaïa : une théorie de l’habitabilité de l’environnement global pour les sciences du système Terre
La réputation sulfureuse du label Gaïa
TROISIÈME PARTIE. LOVELOCK, SCIENTIFIQUE INDÉPENDANT ... OU ENTREPRENEUR DE LA POLLUTION ? 
6. Un entrepreneur scientifique au vaste réseau. Lovelock et son détecteur à capture d’électrons
Scientifique indépendant… scientifique entrepreneur ?
Ingénieur et inventeur d’instruments : la chromatographie en phase gazeuse et ses détecteurs
Détection d’explosifs, contre-espionnage, suivi de masses d’air et fuites de pipeline : une méthode et un instrument uniques
Un scientifique entrepreneur insère dans un vaste réseau
Entreprises familiales, brevets et financement – Un statut commun autour de Lovelock – Les nombreuses synergies d’un vaste réseau
Quelle place pour Gaïa dans ce bouillonnement entrepreneurial ?
7. Gaïa. Une réflexion anthropologique sur la pollution
Lovelock et l’ECD : carrefour des institutions lanceuses d’alerte et des entreprises responsables des dégâts
Les problèmes de l’environnement global
De la turbidité de l’atmosphère comme problème climatique à la mesure des CFC – Des premières mesures de CFC à la guerre de l’ozone – Les PAN : au carrefour de la pollution urbaine et de l’ozone – Les pluies acides, le DMS et le cycle du soufre – Le DDT de Rachel Carson – Le plomb dans l’essence – Gaïa comme cadre pour penser les pollutions globales
Synergies gaïennes
Le réseau de l’entrepreneur Lovelock comme support pour le développement de Gaïa – Des molécules au carrefour de la biochimie médicale, du réseau entrepreneurial de Lovelock et de l’élaboration de Gaïa avec Margulis – L’ECD et les mesures de Lovelock : la clef d’entrée et de circulation de Gaïa dans les programmes de recherche
QUATRIÈME PARTIE. LE GRAND PROGRAMME DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE. GAÏA COMME NOUVELLE THÉORIE DE LA TERRE POUR LE XX^e SIÈCLE
8. Quelle est la nature de la Terre ? Gaïa et les sciences du système Terre comme retour aux théories de la Terre
≪ Un programme de recherche métaphysique ≫ sur la nature de la Terre : nouvel objet de savoir, nouvelle science
Les chants triomphalistes de la révolution… mais laquelle ? – Quelle est la nature de la Terre ? – Un nouvel objet pour une nouvelle science
Cadres de l’analyse : un retour des théories de la Terre d’antan dans la seconde moitié du XX^e siècle
Les précurseurs de Gaïa et des SST – Un retour aux théories de la Terre ? – Une pluralité de théories de la Terre dans la seconde moitié du XX^e siècle – Une planétologie comparée pour les géosavoirs et les géopouvoirs
La constitution de la géologie historique contre les théories de la Terre au cœur de la révolution industrielle
Un engouement pour les sciences de la Terre au cœur de la révolution industrielle – La géologie : l’étude régionale des strates pour en retracer l’histoire – La géologie et la fin des théories de la Terre
9. La géophysique et la géochimie. Les sciences de la Terre de la guerre froide
La géophysique de la guerre froide et la constitution des ≪ sciences de la Terre ≫ : un retour aux théories (physiques) de la Terre ?
Les sciences géophysiques : des sciences pour la guerre – Transformations épistémologiques et pratiques : contrôle, surveillance et prédiction du globe grâce aux données et aux simulations numériques – La cybernétique et l’analyse des systèmes : feedback, interconnectivité du monde, et la nature comme machine – Des sciences prométhéennes : l’anthropologie du contrôle et les débuts de la géoingénierie – Une ontologie physique : le « système climatique » et la tectonique des plaques – Un retour aux théories de la Terre et à la constitution des sciences de la Terre 
Géochimie : les grands cycles chimiques de la matière 
Le spectromètre de masse à Chicago : problèmes cosmogoniques et planétaires – L’océan, un réservoir pour se débarrasser du CO₂ et des déchets nucléaires ? – L’océan dans la longue durée : d’un réservoir accumulant les produits de l’érosion des roches à une conception cyclique globale – Philosophie de la nature et politiques géochimistes
Le retour des théories globales de la Terre et leurs liens avec Gaïa et les changements globaux
10. Le vaisseau spatial Terre et la biosphère
Le vaisseau spatial Terre : une gestion managériale de la Terre ≪ comme un système ≫ et un carrefour des environnementalismes des années 1960‑1970
Le vaisseau spatial Terre : gouvernance économique d’un monde fragile – L’écologie des écosystèmes et l’écologie de cabine : gestion et management de la productivité et de la stabilité de machines closes – Les programmes scientifiques, la soupe d’acronymes et les Nations unies – La constitution de l’environnement global comme problème scientifique et politique
La biogéochimie de la biosphère : les êtres vivants et la circulation de la matière
La circulation de la matière au XIX^e siècle : chimie géologique, théologies et controverses environnementales – De la biosphère de Vernadsky à l’écologie des écosystèmes de Hutchinson – Prémices d’institutions de la biogéochimie : SCOPE, entre géophysique et écologie
11. Une effervescence institutionnelle à l’origine des sciences du système Terre
Les sciences du système Terre et les changements globaux : une effervescence institutionnelle dans les années 1980
Les « changements globaux » – Les institutions de l’effervescence institutionnelle : Nasa, IGBP, IIASA – Un effort commun vers une nouvelle science interdisciplinaire et internationale des changements globaux
Les multiples effets de l’effervescence et la diffusion du ≪ système Terre ≫
Le système Terre : de la Nasa à l’IGBP – Les feedbacks et la vie comme force géologique – La science du système Terre n’est pas la biogéochimie
12. La science du système Terre et l’Anthropocène de l’IGBP. Une métaphysique de l’habitabilité de la Terre et de son bon management
Le système Terre de l’IGBP et les concepts normatifs de son bon management
L’Anthropocène, nouvelle époque géologique ? – Des parties du système Terre avec des fonctions : de l’ontologie géophysiologique et gaïenne aux tipping elements de l’IGBP – Les limites planétaires : de l’objectif des 2 °C à un cadre normatif plus large – L’impact des concepts et leur impasse sur les questions normatives
Histoire, structure et fonctionnement de l’IGBP
L’IGBP au sein des programmes internationaux : WCRP, IHDP, Diversitas – L’IGBP passe du Global Change au « système Terre » – La SST de l’IGBP comme science du bon management de la Terre – L’IGBP comme « vision » pour la coordination internationale de différents programmes scientifiques
La science du système Terre de l’IGBP comme métaphysique du bon management de la Terre pratiquée par quelques théoriciens privilégies
Les modélisateurs de GAIM/AIMES et intégrateurs de l’IGBP – Une métaphysique de la Terre élaborée à partir de réflexions théoriques et d’analyses de modèles
Les modèles du système Terre et les déplacements dans les pratiques
Pour une relocalisation de la SST : une science du bon management de l’habitabilité du système Terre
13. Le programme de recherche Gaïa. Objets et méthodes
Ontologies gaïennes
Gaïa est un circuit électronique – L’absence de diagrammes et modèles gaïens – Où sont les frontières de Gaïa ?
La Vie, un nouvel objet d’étude
Le vitalisme des gaïens : la détection d’un nouvel objet et l’organisation des programmes de recherche – « Vie » est un individu – De la régulation pour les vivants à l’habitabilité pour la Vie
Le cadre méthodo-ontologique : systèmes et holismes
Un cadre pour les gaïens : de la cybernétique aux théories de la complexité – Holisme émergentiste et holisme d’inclusion – L’holisme en pratique : peut-on modéliser Gaïa ?
14. La place de Gaïa parmi les théories de la Terre du XX^e siècle
Les deux effets de Gaïa : les sciences du système Terre et la vie comme force géologique
La constitution des sciences du système Terre – La « Gaïa connexion », de la Nasa à l’IGBP – Où sont Lovelock et Margulis ? – Le rôle actif des vivants
Épistémologie comparée des différentes théories de la Terre
Des théories de la Terre aux philosophies de la nature
CINQUIÈME PARTIE. UNE PHILOSOPHIE ET UNE POLITIQUE DE LA NATURE AU CŒUR D'UNE VASTE TRANSFORMATION CULTURELLE
15. Une philosophie de la nature contre la cosmologie moderne
Le monde comme vivant et la Terre comme une déesse : des idées répandues
Gaïa contre l’héritage philosophique moderne
Philosophie de la nature ou nouvelle cosmologie ?
Tensions au sein de la modernité
Quel est l’intérêt de la philosophie de la nature gaïenne ?
16. GaÏa, Terre vivante
Terre analogue à un organisme, Terre vivante : deux schèmes liés par Gaïa
L’analogie : la Terre comme organisme et thermostat – L’atmosphère comme extension vitale
La prodigalité de la vie et les rapports des êtres vivants au milieu
Les écarts au paradigme malthusien : repenser les limites planétaires
Du local au global – Le rôle actif des vivants et les frontières de la Vie – La prodigalité de la vie comme origine commune à ces déplacements 
Un nouveau récit sur l’origine du cosmos, ses normes et ses valeurs
L’autorité morale de la vie et de la nature – Une nouvelle cosmogonie – L’habitabilité de la Terre : pour qui ?
17. Une appropriation culturelle large. Du New Age à l’anthropologie philosophique
Le New Age ≪ au sens strict ≫ : pratiques spirituelles et Naturphilosophie
Spiritualités, valeurs et cosmologies politiques de la nature
Les valeurs morales et spirituelles de la nature – Cosmologie et politique : anthropologie philosophique et écoféminismes
La contreculture environnementale américaine et l’écologie politique britannique : des lieux hybrides d’élaboration de Gaïa
La contreculture environnementale américaine du Whole Earth Catalog – L’écologie politique britannique
La constitution d’un vaste réseau de gaïens
18. Frictions philosophiques et scientifiques
Les réticences des scientifiques : philosophie et attaques de la rationalité
Sciences et philosophies de la nature – La science et la nature postmoderne et spirituelle : quels désaccords ? – Reformulation de l’opposition, depuis le point de vue d’en face
≪ Les gaïens contre la rationalité ≫ ? Une reformulation des problèmes
Le milieu scientifique, le New Age et les gaïens : quelques points de contraste – Gaïa fait entrer en conflit ces mondes
Lovelock et Margulis font tenir les deux mondes
Les ambivalences de Lovelock et de Margulis – La philosophie de la nature de Lovelock ne tient pas dans les cadres
19. Les prescriptions politiques du Dr Lovelock, marchand de doute ?
La politique de Lovelock : au centre de la controverse scientifique, négligée par les écolos
La politique de Lovelock, un « naufrage de la vieillesse » ? – Des scientifiques inquiets, surtout aux débuts de l’histoire de Gaïa – La galaxie écolo étonnamment silencieuse ou aveuglée ?
Lovelock, marchand de doute contre les environnementalistes dans les années 1970 ?
Lovelock, du mauvais côté de la guerre de l’ozone et du DDT – Les rapports avec les « verts » – Un réseau politique étendu
Quels fondements pour quelles prescriptions ?
Une naturalisation de la pollution – L’agriculture dans le viseur de Lovelock : Déméter contre Gaïa
Conclusion
Les sciences et les changements globaux : des faits aux théories de la Terre
Tensions avec la modernité
La géo-ingénierie comme médecine alternative ?
Des tensions irréconciliables
Bibliographie
Liste des acronymes
Index.