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L'invention d'une démocratie
Les leçons de l'expérience tunisienne
Collection : Cahiers libres
Date de parution : 11/04/2013
Éditeurs :
La Découverte

L'invention d'une démocratie

Les leçons de l'expérience tunisienne

Collection : Cahiers libres
Date de parution : 11/04/2013

Homme de gauche d’une lucidité sans concession, promoteur d’une alliance politique inédite et difficile avec les islamistes du parti Ennahda, le président tunisien Moncef Marzouki livre ici des clés décisives pour dépasser les clichés et les rumeurs qui brouillent l’accès à la réalité des « printemps arabes ».

Après le « printemps arabe » de 2011, beaucoup en Occident ont annoncé le risque d’un « hiver islamiste ». Mais cette vision simpliste interdit de comprendre la complexité des...

Après le « printemps arabe » de 2011, beaucoup en Occident ont annoncé le risque d’un « hiver islamiste ». Mais cette vision simpliste interdit de comprendre la complexité des défis qu’affrontent aujourd’hui les sociétés du monde arabe. D’où l’importance de cet essai éclairant de Moncef Marzouki, président depuis décembre...

Après le « printemps arabe » de 2011, beaucoup en Occident ont annoncé le risque d’un « hiver islamiste ». Mais cette vision simpliste interdit de comprendre la complexité des défis qu’affrontent aujourd’hui les sociétés du monde arabe. D’où l’importance de cet essai éclairant de Moncef Marzouki, président depuis décembre 2011 de l’État tunisien de transition qui a succédé à la dictature de Zine El-Abidine Ben Ali.
Homme de gauche d’une lucidité sans concession, promoteur d’une alliance politique inédite et difficile avec les islamistes d’Ennahda, Moncef Marzouki livre ici des clés décisives pour dépasser les clichés sur le processus postrévolutionnaire tunisien. Et il évoque sans langue de bois les vrais enjeux : comment des sociétés privées pendant des décennies des libertés élémentaires, minées par la corruption, peuvent-elles édifier la démocratie ? Comment gérer la tension entre les tenants d’un islam politique souvent adepte des recettes néolibérales et leurs adversaires progressistes ? Comment conduire un programme d’action répondant aux attentes de la population : lutte contre la pauvreté et les inégalités, éducation pour tous, reconstruction d’une économie au service des citoyens, égalité hommes/femmes, justice indépendante… ? Comment, enfin, établir entre les sociétés du Sud et du Nord de la Méditerranée des rapports fondés sur le respect mutuel et des échanges équilibrés ?
À partir de l’expérience tunisienne, un ouvrage salutaire pour dépasser le stérile affrontement entre extrémismes salafistes et laïques et pour renouveler le débat public, en France comme en Tunisie et ailleurs.

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EAN : 9782707175861
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 180
Format : 135 x 220 mm
EAN : 9782707175861
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 180
Format : 135 x 220 mm

Ils en parlent

Il y a urgence à lire l'historique militant des droits de l'homme devenu, en 2011, président de la Tunisie. Si son témoignage donne du champs à l'histoire de ce pays (depuis l'engagement du père de Marzouki dans la lutte pour l'indépendance jusqu'à l'exil forcé de Moncef), l'essai lève le voile sur les rapprochements antérieurs à la révolution entre laïcs modérés et islamistes progressistes.

Catherine Debray / Sud Ouest

Dans ce livre où il relate son long combat contre la dictature de Ben Ali, le chef de l’État tunisien esquisse sa vision d’une Tunisie démocratique et pluraliste. Le regard qu’il porte sur le rapport entre le politique et le religieux interpelle. Moncef Marzouki, qui croit aux vertus du dialogue pour dépasser les divergences, explique comment, après avoir combattu Ennahdha, la gauche qu’il incarne a fini par dialoguer avec cette frange dite modérée de la mouvance islamiste. Car pour lui « l’islamisme n’existe pas : il n’y a que des islamismes ». Et c’est à la suite de multiples rencontres que ce dialogue aboutit à un compromis acceptable en 2003, la « déclaration de Tunis », qui va sceller l’alliance entre Ennahdha et une partie de la gauche tunisienne contre le régime de Ben Ali ! Marzouki admet toutefois l’existence de divergences avec ses alliés islamistes sur au moins quatre points. Ainsi en est-il de « l’égalité entre hommes et femmes », où il reconnaît avoir accepté que le terme « complète » ne soit pas inscrit dans cette « déclaration de Tunis ».

L'Humanité

Confrontés aux réalités du pouvoir, les dissidents historiques comme Vaclav Havel, Lech Walesa ou aujourd'hui Moncef Marzouki sont-ils condamnés à décevoir ? Le président tunisien, opposant courageux à Bourguiba puis à Ben Ali, essaie depuis décembre 2011 en son palais de Carthage de naviguer entre les islamistes d'Ennadha et la frange laïque de son peuple, qui est aussi son électorat. Lucidement, dans son dernier livre, L'invention de la démocratie, il reconnaît que son pays hoquette de crise en crise, dont la plus grave fut l'assassinant par des salafistes de l'opposant Chokri Belaïd le 6 février. Positif ou candide, Marzouki veut croire malgré tout en la solidité et l'unité de son pays, berceau des printemps arabes. Pourquoi, demande-t-il, la Tunisie devrait-elle en quelques années réussir une transition démocratique que les pays d'Europe ont mis des décennies à achever ? Son livre sur sa première année au pouvoir n'est pas qu'un plaidoyer pro domo. Marzouki, qui fut longtemps un grand neurologue en France, est un fin analyste de son pays et de sa société, et son livre est indissociable à ceux qui suivent la Tunisie et les révolutions arabes.

François Sergent / Libération
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