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Un scandale d'Etat
Date de parution : 18/02/2010
Éditeurs :
Perrin

Un scandale d'Etat

Date de parution : 18/02/2010

Satellite de l'affaire Stavisky, le scandale de la mort du conseiller Prince nous renvoie à un imbroglio politico financier passionnant qui pourrait se dérouler aujourd'hui, avec son cortège d'interprétations erronées, de manipulations, d'ingérences….et de personnages hauts en couleur .

Le 20 février 1934, le cadavre d'Albert Prince est retrouvé déchiqueté sur la voie ferrée près de Dijon. Ce conseiller à la cour d'appel de Paris avait été chargé d'enquêter,...

Le 20 février 1934, le cadavre d'Albert Prince est retrouvé déchiqueté sur la voie ferrée près de Dijon. Ce conseiller à la cour d'appel de Paris avait été chargé d'enquêter, quelques années plus tôt, sur les agissements du célèbre escroc Stavisky. Assassinat ou suicide ? Parallèlement à l'enquête, menée de...

Le 20 février 1934, le cadavre d'Albert Prince est retrouvé déchiqueté sur la voie ferrée près de Dijon. Ce conseiller à la cour d'appel de Paris avait été chargé d'enquêter, quelques années plus tôt, sur les agissements du célèbre escroc Stavisky. Assassinat ou suicide ? Parallèlement à l'enquête, menée de façon discutable, la presse et l'opinion s'emparèrent de l'affaire, qui tint bientôt en haleine la France entière et menaça d'ébranler la République. En effet, furent jetés dans la mêlée les noms de hautes personnalités, comme Camille Chautemps, ancien président du Conseil et franc-maçon notoire, ou encore le garde des Sceaux Henry Chéron. L'inspecteur Bonny, plus tard sinistrement célèbre, est aussi de la partie, tout comme Georges Simenon, alors journaliste et dont les prétendues révélations ne firent qu'ajouter au scandale. Avait-on voulu empêcher Prince de divulguer les protections dont aurait bénéficié Stavisky ? Ou s'agissait-il d'un drame intime ? En dépit de trois années d'instruction et de plusieurs centaines d'auditions, l'énigme ne fut jamais résolue.
Pierre Cornut-Gentille, qui a accédé au dossier de l'instruction, aux archives du ministère de la Justice et aussi aux papiers personnels du juge d'instruction, livre le premier récit complet de cette célèbre affaire, qui met en évidence, déjà, le crédit parfois excessif accordé aux experts, et surtout les rapports complexes entre les policiers, les magistrats, le monde politique et les médias.

Pierre Cornut-Gentille, avocat, a eu à connaître d'importants dossiers politico-financiers. Historien, il a publié aux éditions Perrin L'Honneur perdu de Marie de Morell (1996), La Baronne de Feuchères (2000) et une biographie de Madame Roland (2004).

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EAN : 9782262032128
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 264
Format : 140 x 210 mm
EAN : 9782262032128
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 264
Format : 140 x 210 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Woland 06/04/2010
    Ensuite, le mystère s'installe. Mais pas le silence et "l'affaire du Conseiller Prince" va prendre, dans la presse, la suite de l'affaire Stavisky dont elle constitue, pour beaucoup, un épilogue prévisible. Deux thèses s'affrontent - et continuent d'ailleurs à s'affronter de nos jours : celle des "suicidistes" et celle des partisans de l'assassinat politique. Les premiers arguent que le conseiller était, somme toute, un homme complexe et émotif et que, se rendant compte de son "erreur" dans l'enquête de 1930, ce haut fonctionnaire modèle en aurait conçu un tel désespoir qu'il aurait préféré mettre fin à ses jours plutôt que de faire face à ses responsabilités. Néanmoins, pour éviter le déshonneur à sa famille, il aurait tout fait pour déguiser son suicide en crime. En attestent la présence, sur la voie ferrée où sera retrouvé son cadavre déchiqueté, d'un couteau Opinel ensanglanté et la cordelette qui lui enserrait les chevilles. On ne va pas jusqu'à prétendre que, redoutant un réflexe dû à l'instinct de conservation, Albert Prince s'est lui-même attaché aux rails mais ma foi, c'est tout comme ... De l'autre côté, les partisans du meurtre trouvent tout cela bien invraisemblable et s'empressent de le réfuter. Justement, si le conseiller Prince était le fonctionnaire modèle dépeint par tous, il aurait eu à coeur de faire front. En outre, contrairement à ce qu'insinuent - sournoisement - les "suicidistes", il n'aurait eu aucune difficulté à monter un dossier qui accusait Pressard. Seulement, accuser Pressard, c'était se tourner à nouveau vers le monde des parlementaires, monde dans lequel Camille Chautemps n'était peut-être pas le plus impliqué dans les "protections" accordées à Stavisky. Pire : c'était se tourner vers le monde de la magistrature ... Pour tenter d'éclairer l'affaire, Pierre Cornut-Gentille a demandé à un médecin-expert de se pencher sur les expertises faites à l'époque du drame. Que le lecteur garde ceci à l'esprit : jusque là, l'auteur du livre s'est montré assez critique envers tous les experts des années trente, marquant cependant une nette préférence pour la version, nous dirons "pro-suicidiste", des experts de la SNCF. En gros, ce qu'il nous a dit peut se résumer à ceci : avec les experts, on n'est jamais sûr de rien. Et combien d'affaires criminelles, pourtant bien plus récentes que l'affaire Prince, nous le prouvent encore aujourd'hui ! Et puis là, justement, paf ! Avec l'expertise du Pr Lecomte, le doute est levé ! Un vrai tour de magie ! J'en suis restée interloquée. D'autant que le raisonnement de Mme Lecomte, qui s'appuie sur des rapports d'expertises et non, bien entendu, sur une expertise "en chair et en os", si j'ose me permettre cette précision, s'avère, lui aussi, favorable au suicide. Non, je n'ai pas été convaincue. Pas du tout. Pourtant, j'avais abordé ce livre parce que j'ignorais l'essentiel de cette affaire et sans a priori. Or, le livre de Pierre Cornut-Gentille - un auteur que, je tiens à le signaler, j'apprécie beaucoup, voyez d'ailleurs "La Baronne de Feuchères", dont j'ai fait la fiche sur Babélio - me laisse dans une perplexité absolue et dans la certitude que, à moins de parvenir à faire revenir les morts (et il y en a eu beaucoup dans cette sombre histoire) parmi nous, on ne saura jamais avec certitude si le Conseiller Prince s'est suicidé ou a été assassiné. Et assassiné d'une façon particulièrement lâche et odieuse puisque, dans cette hypothèse, on aurait anesthésié le malheureux dans l'espoir que le train de 19 h 36 faucherait son corps, couché sur les rails. Mais le train de 19 h 36 était un convoi de marchandises dont les roues, pour des raisons techniques, n'auraient pu toucher Albert Prince. Et celui-ci aurait commencé à se réveiller au moment même où fonçait sur lui le convoi de 20 h 44 ; en un sursaut compréhensible, il se serait redressé mais n'aurait pas eu le temps de se mettre à l'abri. Ce qui expliquerait pourquoi il semble acquis pour tous que le malheureux était, à l'instant fatal, en position semi-assise ... Enfin, lisez "Un Scandale d'Etat" de Pierre Cornut-Gentille et, si vous voulez qu'on en discute, n'hésitez pas. ;o)Ensuite, le mystère s'installe. Mais pas le silence et "l'affaire du Conseiller Prince" va prendre, dans la presse, la suite de l'affaire Stavisky dont elle constitue, pour beaucoup, un épilogue prévisible. Deux thèses s'affrontent - et continuent d'ailleurs à s'affronter de nos jours : celle des "suicidistes" et celle des partisans de l'assassinat politique. Les premiers arguent que le conseiller était, somme toute, un homme complexe et émotif et que, se rendant compte de son "erreur" dans l'enquête de 1930, ce haut fonctionnaire modèle en aurait conçu un tel désespoir qu'il aurait préféré mettre fin à ses jours plutôt que de faire face à ses responsabilités. Néanmoins, pour éviter le déshonneur à sa famille, il aurait tout fait pour déguiser son suicide en crime. En attestent la présence, sur la voie ferrée où sera retrouvé son cadavre déchiqueté, d'un couteau Opinel ensanglanté et la cordelette qui lui enserrait les chevilles. On ne va pas jusqu'à prétendre que, redoutant un réflexe dû à l'instinct de conservation, Albert Prince s'est lui-même attaché aux rails mais ma foi, c'est tout comme ... De l'autre côté, les partisans du meurtre trouvent tout cela bien invraisemblable et s'empressent de le réfuter. Justement, si le conseiller Prince était le...
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  • Woland 05/04/2010
    Avant toutes choses, je tiens à remercier les éditions Perrin qui, dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babélio, ont mis gracieusement à disposition de certains lecteurs volontaires des exemplaires de cet ouvrage. Au matin du 20 février 1934, le cadavre d'Albert Prince, récemment nommé conseiller à la Cour d'Appel de Paris, est retrouvé sur une voie ferroviaire, non loin de Dijon, en un lieu poétiquement dénommé "la Combe-aux-Fées." Les rapports d'expertises - il y en aura deux séries, celle des experts judiciaires et celle des experts de la SNCF - se contrediront de toutes les manières sauf sur un point : la locomotive peut être considérée comme le seul agent de la Mort. Un conseiller à la Cour d'Appel de Paris, voilà un cadavre assez encombrant. Surtout quand on découvre qu'Albert Prince avait, sous les ordres du procureur général Pressard, travaillé à l'enquête sur les agissements d'Alexandre Stavisky, le célèbre escroc qui s'était suicidé - ou avait été suicidé - un mois plus tôt, le 8 janvier. L'enquête avait débuté en 1929, à l'initiative du ministre des Finances de l'époque, Henri Chéron, lequel avait demandé à son homologue de la Justice, Louis Barthou, de faire un maximum de lumière sur les agissements de la Compagnie foncière, dont le directeur n'était qu'un homme de paille de Stavisky. Stavisky, toujours suspecté, voire interpellé et mis en accusation (ce n'était pas la première fois qu'il montait une compagnie-bidon pour extorquer l'argent du contribuable fortuné et moins fortuné) mais jamais emprisonné et jamais jugé. Stavisky qui, murmurait-on depuis longtemps, savait se réserver les bonnes grâces des parlementaires ... Au vrai, l'intervention d'Albert Prince dans cette enquête avait été assez modeste : il s'était contenté de parcourir, à la demande de Pressard, un rapport d'expertise relatif à la Compagnie foncière, rapport qui, selon lui, prouvait surtout que les infractions éventuelles ne relevaient pas du ministère de la Justice mais du ministère du Travail. Arriva ensuite sur son bureau le rapport Gripois, rédigé celui-là par un inspecteur des Finances, mais dont on ne peut prouver avec certitude que Prince le laissa sans suite sur ordre ou par négligence. Cependant, compte tenu du sérieux du conseiller Prince, cette dernière hypothèse paraît sujette à caution. Cornut-Gentille ne la soutient pas d'ailleurs - cf. p. 44. Mais une chose est sûre : traité comme il se devait par le ministère de la Justice, le rapport Gripois aurait pu freiner les activités de Stavisky, et ce dès mars 1930. (A suivre ...)Avant toutes choses, je tiens à remercier les éditions Perrin qui, dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babélio, ont mis gracieusement à disposition de certains lecteurs volontaires des exemplaires de cet ouvrage. Au matin du 20 février 1934, le cadavre d'Albert Prince, récemment nommé conseiller à la Cour d'Appel de Paris, est retrouvé sur une voie ferroviaire, non loin de Dijon, en un lieu poétiquement dénommé "la Combe-aux-Fées." Les rapports d'expertises - il y en aura deux séries, celle des experts judiciaires et celle des experts de la SNCF - se contrediront de toutes les manières sauf sur un point : la locomotive peut être considérée comme le seul agent de la Mort. Un conseiller à la Cour d'Appel de Paris, voilà un cadavre assez encombrant. Surtout quand on découvre qu'Albert Prince avait, sous les ordres du procureur général Pressard, travaillé à l'enquête sur les agissements d'Alexandre Stavisky, le célèbre escroc qui s'était suicidé - ou avait été suicidé - un mois plus tôt, le 8 janvier. L'enquête avait débuté en 1929, à l'initiative du ministre des Finances de l'époque, Henri Chéron, lequel avait demandé à son homologue de la Justice, Louis Barthou, de faire un maximum de lumière sur les...
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  • Woland 05/04/2010
    Alors bien sûr, Stavisky mort, "Le Canard Enchaîné" titrant, avec son incorrigible sens de l'à-propos, "Stavisky se suicide par une balle tirée à 3 mètres de distance : ce que c'est, que d'avoir le bras long !" et tous les partis, de l'extrême-gauche à l'extrême-droite, se donnant pour une fois la main afin de conspuer les parlementaires radicaux au pouvoir et de faire chuter une fois de plus le gouvernement de la IIIème République, il est un peu normal que l'on s'empresse de remonter à la source de tous les silences, de tous les non-dits et de toutes les complaisances qui avaient permis à "Monsieur Alexandre" de mener grand train et de duper tout son monde. Sur le chemin, on se heurte - entre autres - au ministère de la Justice et à l'enquête menée par le procureur Pressard, lequel a la malchance d'être aussi le beau-frère du président du Conseil, Camille Chautemps. Cette parenté est à elle seule suffisante pour que les grands tribuns de la presse de l'époque sonnent l'hallali et réclament la tête de Chautemps et de ceux qu'il est censé avoir protégés ou commandés. Dès que la nouvelle de la mort de Stavisky est connue, dans l'après-midi du 8 janvier 1934, le premier président de la Cour d'Appel convoque Albert Prince dans son bureau. Il y tombe nez à nez avec le procureur de la République, Georges Pressard, son ancien supérieur hiérarchique. Et, en dépit de l'affabilité du président Dreyfus, Prince comprend qu'on cherche à lui imputer, à lui et à lui seul, les cafouillages de l'enquête de 1930. L'attitude agressive de Pressard met le comble à son indignation et à ses angoisses, dont il ne parlera cependant qu'à la sortie du bureau de Dreyfus. A partir de là, il semble que le conseiller Prince ait tout mis en oeuvre pour retrouver tout ce qui pouvait plaider à sa décharge - en d'autres termes, tout ce qui pouvait charger Pressard. Quelques jours avant le mystérieux coup de fil qui lui demande de venir assister sa mère, hospitalisée à Dijon pour une occlusion intestinale, il dira les avoir enfin en main, tout prêts pour le rapport qu'il doit remettre, le 21 février, à Lescouvé, le premier président de la Cour de Cassastion, chargé par le ministre de la Justice de l'époque de diligenter l'enquête. Il les aurait emportés dans le train le menant à Dijon. (A suivre ...)Alors bien sûr, Stavisky mort, "Le Canard Enchaîné" titrant, avec son incorrigible sens de l'à-propos, "Stavisky se suicide par une balle tirée à 3 mètres de distance : ce que c'est, que d'avoir le bras long !" et tous les partis, de l'extrême-gauche à l'extrême-droite, se donnant pour une fois la main afin de conspuer les parlementaires radicaux au pouvoir et de faire chuter une fois de plus le gouvernement de la IIIème République, il est un peu normal que l'on s'empresse de remonter à la source de tous les silences, de tous les non-dits et de toutes les complaisances qui avaient permis à "Monsieur Alexandre" de mener grand train et de duper tout son monde. Sur le chemin, on se heurte - entre autres - au ministère de la Justice et à l'enquête menée par le procureur Pressard, lequel a la malchance d'être aussi le beau-frère du président du Conseil, Camille Chautemps. Cette parenté est à elle seule suffisante pour que les grands tribuns de la presse de l'époque sonnent l'hallali et réclament la tête de Chautemps et de ceux qu'il est censé avoir protégés ou commandés. Dès que la nouvelle de la mort de Stavisky est connue, dans l'après-midi du...
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