Dîner à Montréal : Le livre de Philippe Besson

C’est l’histoire d’une séance de dédicace, c’est l’histoire d’un dîner, c’est une histoire à cœur ouvert. Celle des sentiments que l’on a longtemps enterré et qui ressurgissent le temps d’une soirée. L’occasion de poser sur la table les non-dits, les craintes, les regrets … Philippe Besson retrouve lors d’une dédicace à Montréal Paul. Il a vécu une grande histoire d’amour, des moments qu’il savait éphémère car Paul est à une fiancée, Isabelle. Il est aujourd’hui marié et père. Un dîner à quatre , Paul et Isabelle, Philippe et Antoine avec lequel il vit une idylle, rencontré dans un train quelques temps avant son départ pour Montréal. Des ces retrouvailles sonnent l’heure du malaise et le moment d’exprimer les désillusions, les faux espoirs, les mensonges, les regrets, les envies, la vérité … seulement le temps d’une soirée. Oublie t on réellement un grand amour ? Un roman d’ambiance. Un roman à la fois simple mais déchirant. Une écriture juste sans fioritures ou l’auteur va à l’essentiel. On imagine la blessure de l’auteur rien qu’à la lecture de ce roman.

Que reste-t-il d’un amour adolescent quand les années ont passé, que l’un est devenu écrivain, l’autre marié, et que les deux ont trop de non-dits pour vraiment se retrouver#8201;? Dîner à Montréal de Philippe Besson tente de répondre à la question, mais il n’est pas vraiment arrivé à me convaincre. Comment débute le livre#8201;? Le narrateur rappelle son histoire avec Paul Darrigrand, effectivement, si vous avez lu Un certain Paul Darrigrand, vous la connaissez. C’est peut-être même pour ça que vous avez lu Dîner à Montréal ou que vous prévoyez de le lire. En tout cas, c’est mon cas, je voulais finir la trilogie commencée avec Arrête avec tes mensonges, qui m’avait beaucoup émue. Paul Darrigrand réapparaît à Montréal lors d’une séance de dédicace. Il demande au narrateur s’il lui en avait voulu, parce que, lui, s’en était voulu. Là-dessus, ils décident de dîner ensemble, avec Antoine, le compagnon de Philippe et Isabelle, la femme de Paul. Qu’en ai-je pensé#8201;? Eh bien, je n’ai pas vraiment cru à ce récit ou alors je ne suis pas vraiment entrée dans le livre. Bien sûr que la rencontre est vraisemblable, mais ce qui s’est passé après#8201;? Cela ressemble à un rêve éveillé : si je le croisais aujourd’hui, que nous dirions-nous#8201;? Mais qui ça intéresse-t-il à par nous-mêmes#8201;? De plus, quel est l’enjeu de ce dîner#8201;? Philippe aurait préféré être seul avec Paul, mais voilà, ils sont avec leurs conjoints respectifs, alors#8201;? Que peut-on en attendre sinon revenir encore et encore sur le thème du livre précédent#8201;? Certes, le narrateur n’est pas tendre avec lui-même, s’interroge sur sa relation avec Antoine qui a la moitié de son âge : «#8201;C’est un garçon au cul rebondi, qui se déplace en rollers, un garçon aux yeux bleus, aux cheveux clairs, avec un sourire trop grand.#8201;» À ce propos, il lui attribue un joli commentaire#8201;; selon Antoine, sa beauté compenserait la célébrité de Philippe, et, au moins, c’est une raison pour laquelle les gens le regardent, au lieu de ne voir que l’écrivain. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser que, dans la bouche de ce dernier, cette remarque serait devenue cynique. Le repas est parfaitement décrit, la serveuse qui interrompt, Antoine et Isabelle qui sortent fumer une cigarette, les deux anciens amants qui peinent à communiquer, mais tout cela reste anecdotique et sans émotions. Bref, vous l’avez compris, je suis passée à côté de ce roman.

Livre pocket offert pour 2 achetés. #x1f44c Certes un court roman mais cette couverture ! #x1f341 Et alléluia un Besson ! #x1f44d Sitôt choisi, sitôt lu ! #x1f341 Philippe et Paul. Ils se sont aimés, puis quittés, sans réelle explication. Dix-huit ans plus tard, ils se croisent par hasard dans une librairie québécoise, lors d'une dédicace. Derrière les banalités échangées, c'est toute leur jeunesse et leurs promesses qui remontent à la surface... Philippe invite Paul à dîner. Paul accepte mais lui précise que... ce ne sera pas en tête à tête... #x1f341 Le temps d'un dîner de retrouvailles, à quatre... Chaque mot, chaque regard, chaque geste est scruté, soupesé, interprété. Sont-ils heureux aujourd'hui ? Les non-dits et les regrets bouillonnent à travers les faux-semblants... Un jeu de dupes qui ne dupe personne... Je ne savais pas que c'était le troisième et dernier opus de la série autobiographique : "Arrête avec tes mensonges" et "Un certain Paul Darrigrand" que je n'ai pas lus. Il est sans doute plus judicieux de les lire avant, mais malgré tout, j'ai aimé épier leurs conversations, assise à la table voisine. La plume élégante de Philippe Besson a cette faculté de vous étreindre et l'on se laisse porter par ses mots. Un huit-clos introspectif doux-amer et un récit intimiste pansement qui confesse les blessures d'un amour de jeunesse et décortique le désir. Ce dîner à Montréal est peut-être la fin d'une trilogie, peut-être trop court pour en faire une lecture marquante, mais une chose est sûre, il se savoure sans faim. #x1f60b#x1f648#x1f341#x1f4da

Dîner à Montréal de Philippe Besson est une lecture délicate et émouvante. L’auteur réussit à transmettre avec beaucoup de douceur des instants suspendus, où les émotions prennent toute leur place. J’ai aimé la manière dont l’intrigue se construit autour de rencontres et de dialogues simples, mais riches en sous-entendus. Les personnages sont finement dessinés, avec leurs failles et leurs espoirs, ce qui rend l’histoire très humaine et touchante. Même si certains éléments m’ont paru un peu attendus, l’ensemble reste captivant et plein de charme. Ce roman est parfait pour ceux qui apprécient les récits intimistes et sensibles, loin des intrigues trop complexes. Un beau moment de lecture que je recommande sans hésiter.