Un coeur sombre : Le livre de R.J. Ellory

Encore un grand cru d'Ellory ! Pour le dire vulgairement, Vincent Madigan s'est foutu dans une merde noire. Il a tué avec trois comparses des hommes de main de Sandia, un puissant truand, avec lequel il est en cheville depuis plus de quinze ans. Car Madigan est inspecteur... Non seulement Sandia veut mettre la main sur les hommes qui lui ont volé son argent - tout en ignorant que Madigan a fait le coup - mais il veut également se débarrasser de la mère de l'enfant que Madigan a blessé involontairement durant le casse. Madigan va chercher à se sortir d'affaire, tout en essayent de réparer ses erreurs... La figure de l'anti-héros incarnée par Madigan est particulièrement bien pensée. On s'attache à lui malgré toutes les exactions qu'il a commises. La tension est présente tout au long du livre et l'on se demande bien comment Madigan va s'en tirer. Cela crée un suspense haletant ainsi qu'un climat anxiogène ; où les gentils peuvent être méchants et vice versa. On se met dans la peau du personnage et ressentons sa peur, ses regrets. Un très bon roman noir rempli d'émotions.

Vincent Madigan, flic corrompu et endetté, est dos au mur. Il doit une somme importante au roi de la pègre et, pour la rembourser, s'engage sur un sentier plus sinistre encore. Divorcé, père de quatre enfants qu'il ne voit plus, il n'a alors plus grand chose à perdre. Désabusé, il s'enfoncera encore un peu plus dans la noirceur et sa crasse. Voilà un bon roman noir bien comme il faut. Après avoir lu "Everglades", je souhaitais découvrir un peu plus le travail de R.J.Ellory, un auteur dont je me suis tenu éloigné tout ce temps sans raison particulière. Ouvrir un de ces bouquins est vraiment une expérience. En quelques mots, il parvient à nous projeter dans une scène que l'on visualise sans efforts. Madigan, lui, est l'anti-thèse du héros : plus connard que lui tu meurs. Mais il n'y a rien à faire, le travail de sape d'Ellory fait qu'à un moment tu es obligé de t'attacher à lui, même si tu sais pertinemment qu'il tiendra encore le mauvais rôle dans les pages à venir et que tout ce qu'il fait n'est dicté que par son égoïsme. L'auteur a fait le choix de nous faire partager toutes les pensées de Madigan mais j'ai parfois trouvé le procédé un peu redondant : le cheminement de ses ruminations suit toujours la même trajectoire et cela a parfois été nuisible au rythme du récit. Malgré tout, sous son cuir épais de salaud sans moral, on aime à penser qu'il y'a en Madigan un type bien qui n'a jamais su trouver sa place. Et c'est bien cela qui fonctionne.

Endetté, Vincent Madigan a monté un plan imparable qu'il n'a surtout pas intérêt à foirer. Avec trois complices, des mercenaires pédophiles tous passés par la case prison, il décide de braquer les gars de Sandià, usurier, bookmaker, dealer, maquereau et Roi d'East Harlem, qui doivent déposer un bon paquet de fric dans une planque. En passant par l'étage, les quatre complices n'ont aucun mal à les surprendre, tirent à tout va, ne laissant que des cadavres et emportant avec eux le sac rempli de 400 000 dollars. Mais, au moment du partage du butin, Madigan liquide ses coéquipiers et laisse une scène de crime, avec quelques billets, laissant croire qu'ils se sont entre-tués. Tout devrait alors pouvoir s'arranger pour lui : il va pouvoir rembourser Sandià et les avocats, honorer ses pensions alimentaires et, pourquoi pas, offrir une voiture à sa fille aînée... Sauf que, en tant qu'inspecteur de la police, c'est à lui que son chef va confier l'enquête, et c'est à lui que Sandià, qui a toute sa confiance depuis tout ce temps qu'ils « bossent » ensemble, va demander de retrouver les gars qui ont tué ses hommes, notamment son neveu... Sauf qu'une gamine, qui se trouvait sur les lieux, s'est pris une balle perdue et qu'un type des affaires internes traîne un peu trop dans les couloirs du commissariat... Vincent Madigan cumule les addictions (pilules et alcool) et les ex-femmes ou compagne avec qui il ne s'entend plus vraiment, voit de loin en loin ses quatre enfants et va constater, amèrement, que son plan pour voler l'argent à Sandià, était loin d'être parfait. Du sang sur les mains, dont celui de la gamine, empêtré dans ses mensonges, abonné aux mauvais choix qui n'auront de cesse de l'enfoncer un peu plus, Madigan va être entraîné dans une véritable descente aux enfers, une spirale aussi vertigineuse que sanglante. Avec ce roman implacable, brillamment mené, aussi désespéré que désespérant, R.J. Ellory nous plonge dans la noirceur de l'âme humaine, en dressant le portrait d'un homme on ne peut plus répréhensible, d'un flic véreux peu scrupuleux, bien décidé à s'en sortir, quel qu'en soit le prix, et qui nous immisce au cœur de ses pensées, ses états d'âme et ses tourments. Autour de lui, des âmes aussi peu recommandables en la personne de Sandià, mafieux pervers. Seule lueur, Melissa, l'enfant blessée, et sa maman. Autant de personnages richement travaillés qui sont tout autant de prétexte à l'auteur pour aborder des thèmes tels que le pardon, la culpabilité, la rédemption, les faux-semblants, les remords... Un roman d'une noirceur absolue, riche en rebondissements jusqu'à la toute fin, palpitant et tortueux à souhait...

Endetté, Vincent Madigan a monté un plan imparable qu'il n'a surtout pas intérêt à foirer. Avec trois complices, des mercenaires pédophiles tous passés par la case prison, il décide de braquer les gars de Sandià, usurier, bookmaker, dealer, maquereau et Roi d'East Harlem, qui doivent déposer un bon paquet de fric dans une planque. En passant par l'étage, les quatre complices n'ont aucun mal à les surprendre, tirent à tout va, ne laissant que des cadavres et emportant avec eux le sac rempli de 400 000 dollars. Mais, au moment du partage du butin, Madigan liquide ses coéquipiers et laisse une scène de crime, avec quelques billets, laissant croire qu'ils se sont entre-tués. Tout devrait alors pouvoir s'arranger pour lui : il va pouvoir rembourser Sandià et les avocats, honorer ses pensions alimentaires et, pourquoi pas, offrir une voiture à sa fille aînée... Sauf que, en tant qu'inspecteur de la police, c'est à lui que son chef va confier l'enquête, et c'est à lui que Sandià, qui a toute sa confiance depuis tout ce temps qu'ils « bossent » ensemble, va demander de retrouver les gars qui ont tué ses hommes, notamment son neveu... Sauf qu'une gamine, qui se trouvait sur les lieux, s'est pris une balle perdue et qu'un type des affaires internes traîne un peu trop dans les couloirs du commissariat... Vincent Madigan cumule les addictions (pilules et alcool) et les ex-femmes ou compagne avec qui il ne s'entend plus vraiment, voit de loin en loin ses quatre enfants et va constater, amèrement, que son plan pour voler l'argent à Sandià, était loin d'être parfait. Du sang sur les mains, dont celui de la gamine, empêtré dans ses mensonges, abonné aux mauvais choix qui n'auront de cesse de l'enfoncer un peu plus, Madigan va être entraîné dans une véritable descente aux enfers, une spirale aussi vertigineuse que sanglante. Avec ce roman implacable, brillamment mené, aussi désespéré que désespérant, R.J. Ellory nous plonge dans la noirceur de l'âme humaine, en dressant le portrait d'un homme on ne peut plus répréhensible, d'un flic véreux peu scrupuleux, bien décidé à s'en sortir, quel qu'en soit le prix, et qui nous immisce au cœur de ses pensées, ses états d'âme et ses tourments. Autour de lui, des âmes aussi peu recommandables en la personne de Sandià, mafieux pervers. Seule lueur, Melissa, l'enfant blessée, et sa maman. Autant de personnages richement travaillés qui sont tout autant de prétexte à l'auteur pour aborder des thèmes tels que le pardon, la culpabilité, la rédemption, les faux-semblants, les remords... Un roman d'une noirceur absolue, riche en rebondissements jusqu'à la toute fin, palpitant et tortueux à souhait...