Une saison pour les ombres : Le livre de R.J. Ellory
1972, Nord-est du Canada. Dans cette région glaciale, balayée par les vents, où l'hiver dure huit mois, la petite communauté de Jasperville survit grâce au travail dans les mines de fer. Les conditions de vie y sont difficiles. Au-delà du village, il n'y a rien. Juste une nature hostile, quelques ours, des loups. Aussi quand le corps d'une adolescente du village est découvert aux abords de la forêt, la gravité des blessures laisse-t-elle supposer qu'elle a été victime d'une bête sauvage. Ce sera en tout cas la version officielle. Et tout le monde prie pour qu'elle soit vraie. Mais, quelques temps plus tard, le corps d'une autre jeune fille est retrouvé.
Des années plus tard, de retour à Jasperville où il a passé son enfance, Jack Devereaux réalise que tout le monde se contente aujourd'hui encore des mensonges du passé, par peur d'affronter une vérité bien trop dérangeante.
Dans la droite ligne de Seul le Silence, RJ Ellory nous offre un roman troublant de beauté et d'émotion à classer sans conteste parmi ses plus grandes réussites.
De (auteur) : R.J. Ellory
Traduit par : Étienne Gomez
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
claudegriesmar
• Il y a 1 mois
RJ Ellory est un auteur fascinant qui ne m’a jamais déçu. Les critiques de Une saison pour les ombres évoquent souvent une filiation avec Seul le silence. J’avais découvert RJ Ellory avec ce premier roman paru en France. À l’époque, j’avais noté : « Un roman époustouflant. C'est comme si John Irving au meilleur de sa forme écrivait un roman d'une noirceur absolue. À lire absolument ! » (j’adore John Irving, cette comparaison très personnelle est donc un énorme compliment). Cette remarque s’applique aussi à Une saison pour les ombres et à bon nombre de ses romans. RJ Ellory est inclassable. Polar ? Thriller ? Romans noirs ? Quelle serait la bonne case ? Je n’en sais rien. Un mélange de tout ça à la fois, sans doute, et plus encore. Le plus important est que RJ Ellory me régale avec ses histoires toujours renouvelées, son écriture chirurgicale, ses personnages travaillés, ses ambiances sombres. Il me surprend, me tient en haleine, m’instruit, me fait voyager, réfléchir et passer de merveilleux moments de lecture. Il est ma plus belle découverte chez Sonatine que je suis depuis leurs débuts. De toute façon, Roger Jon Ellory n’a pas vocation à entrer dans une case (non, nous n’avons pas gardé les cochons ensemble RJ et moi, mais c’est comme ça que je me plais à l’imaginer). Dans Une saison pour les ombres, RJ Ellory explore une fois de plus l’âme humaine, ses faiblesses, ses peurs, ses espoirs, sa noirceur, ses lâchetés, sa capacité à rebondir ou non. Il décortique la force du passé qui empêche de se libérer d’événements, de promesses et de lieux qu’on souhaiterait oublier. Il expose la puissance des superstitions transmises de génération en génération. Il décrit les rouages d’une petite ville coupée du monde, créée par une société minière dans le grand nord du Canada francophone, glacial, inhospitalier. Il raconte la folie qui peut s’emparer des gens en de pareilles circonstances. La folie intérieure mais aussi la folie meurtrière. Parce que, oui, le sang coule. Des jeunes filles meurent. Les autorités manquent de moyens. Tout le monde se voile la face. Un temps. Jusqu’à une énième victime. Jusqu’à la révélation. RJ Ellory est un conteur exceptionnel.
lulu8723
• Il y a 2 mois
Roger. Jon. ELLORY. Une saison pour les ombres. C’est au cours de l’année 1969 que la famille Devereaux s’installe à Jasperville, une ville crée de toutes pièces au Nord-Est du Canada. Une importante aciérie s’est ouverte il y a quelques années et cette industrie a besoin d’un grand nombre d’ouvriers. Le père, Henri est employé à la fonderie, la mère, Elisabeth s’occupe des trois enfants et de son père. Ce lieu, isolé, subit un climat hostile à la vie. L’hiver dure huit mois, le soleil ne brille qu’un nombre de jours très restreints : le cercle polaire est proche, et la végétation se réduit à d’immenses forêts. Le sol est gelé, c'est le permafrost propice à de rares cultures vivrières. Et pendant quatre mois, la circulation est quasi impossible. Des disparitions et la mort de jeunes filles sèment la peur et la panique auprès de la population. Les enquêtes policières concluent à des attaques de bêtes sauvages, ours, loups… D’autre part les forces policières sont en sous-nombre. En 1984, Jack, le fils aîné quitte sa famille et va s’installer à Montréal. En 2010, Jack, suite à l’appel de Bastien Nadeau, chef de la police de Jasperville, vole au secours de son frère Calvis : ce dernier est placé en détention au commissariat, suite à l’agression d’ un individu qu’il soupçonne du meurtre des jeunes filles de Jasperville. Il a mené une enquête très sérieuse. Les témoignages qu’il a accumulés au cours des années, témoigne de l’examen minutieux des diverses attaques vont permettre à Jack de reconstituer au mieux les scènes de ces assassinats. Etudiant attentivement toutes les preuves rassemblées par Calvis, sera-t-il en mesure de mettre un nom sur le meurtrier et parviendra-t-il à faire libérer son frère ? Ce frère qu’il a lâchement abandonné, il y a 26 années- il avait 12 ans, lors de sa fuite -, et qui est très perturbé psychologiquement. Il croit à l’existence du « wendigo », un animal fabuleux, malfaisant, une légende. De nombreux doutes se sont imposés et l'ont forcé à entreprendre un examen minutieux du contexte... R. J. ELLORY mène une enquête policière très sérieuse, minutée. Il nous plonge dans cette région inhospitalière et analyse finement la situation. L’étude psychologique des personnages est hallucinante. Il sonde l’âme de ses acteurs au plus profond de leur inconscient. Ce roman noir est un véritable turn over. L’alternance du présent et du passé témoigne d’un examen méticuleux. J’ai lu ce roman en trois jours. Les disparitions de toutes ces jeunes filles nous interpellent. Le rôle de la police, en sous nombre, favorise les conclusions hâtives et le classement rapide de ces cas. Je vous recommande cet ouvrage. Le suspense est complet. Les preuves apparaissent au compte-gouttes et nous tiennent en haleine jusqu’au dénouement inattendu. Bonne journée et belles lectures à tous. ( 09/05/2025).
Natalivre
• Il y a 3 mois
Jusqu'à maintenant je n'ai jamais été déçue par la lecture d'un livre d'Ellory et celui-ci ne fait pas exception. Jack Devereaux, 45 ans, vit à Montréal (Canada). Il est appelé par un flic de Jasperville. Son jeune frère, Calvis, qu'il n'a pas revu depuis sa fuite de cette ville 26 ans auparavant, est en détention au commissariat pour avoir battu presque à mort un homme. Jack n'a plus le choix. Ce qu'il redoutait vient d'arriver. Il va devoir partir pour cette ville glaciale, austère, du nord du Canada. Un pèlerinage douloureux sur les traces de son enfance et adolescence dans cette ville où plusieurs jeunes filles ont été tuées sans qu'une enquête digne de ce nom n'ait été diligentée et où sa vie de famille a peu à peu sombré. L'alternance des chapitres présents et passés jusqu'au milieu du roman permet de planter le décor et l'atmosphère hostile, rude, mystérieuse et ésotérique quand on aborde la légende indienne du Wendigo. Dans cet ouvrage, ce n'est pas l'enquête qui est au centre du viseur de l'auteur, même si ces affaires de jeunes filles tuées seront finalement résolues, mais la vie de famille de Jack et la ville de Jasperville, personnage à part entière. Ellory introduit beaucoup d'émotion et sait parfaitement comment faire vibrer le lecteur. On s'attache très vite à l'homme, à ses failles, à ses faiblesses. Le poids du passé pèse lourd. Les drames autour de lui sont nombreux. Ses promesses non tenues, dont la culpabilité le ronge, l’empêchent d'avancer dans sa vie privée. J'ai beaucoup aimé m'introduire, telle une petite souris, dans cette histoire qui m'a happée dès les premières pages pour ne m'en extraire qu'à la toute fin qui réserve une ultime surprise.
PatrickKenzie
• Il y a 3 mois
Encore une fois, Ellory nous embarque dans une ambiance sombre, presque étouffante. Jasperville, cette petite ville paumée au milieu de nulle part, devient vite le cœur du roman, presque un personnage à elle seule. Tout y respire l’isolement, le silence, les secrets. On est à la limite du huis clos, même si l’espace reste ouvert. Ce n’est pas vraiment une enquête policière classique : la résolution de l’affaire passe rapidement au second plan. Ce qui compte ici, c’est la profondeur des personnages. Ellory prend le temps de creuser leur psychologie, leurs douleurs, leurs failles, leur besoin de rédemption. Le récit alterne entre deux époques, et ça fonctionne très bien. Pas de confusion, tout reste clair du début à la fin. Ça donne même plus de relief à l’histoire, plus d’émotion. Comme souvent avec Ellory, l’atmosphère est glaçante. Il y a un côté presque légendaire, un peu mystérieux, parfois même à la limite du surnaturel, sans jamais vraiment y basculer. Un très bon Ellory, à la fois sombre, humain et prenant. 4/5
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Policiers & Thrillers , Thrillers
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- EAN
- 9782355849909
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- Collection ou Série
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 408
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- Dimensions
- 221 x 142 mm
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25,00 € Grand format 408 pages