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La fille du Marquis
Date de parution : 01/02/2015
Éditeurs :
Archipoche

La fille du Marquis

Date de parution : 01/02/2015
1785. Jacques Mérey, médecin des pauvres, a recueilli et élevé Eva, une fillette abandonnée. La petite muette est devenue une jeune femme accomplie… et amoureuse de son « créateur ».... 1785. Jacques Mérey, médecin des pauvres, a recueilli et élevé Eva, une fillette abandonnée. La petite muette est devenue une jeune femme accomplie… et amoureuse de son « créateur ». Au moment de l’épouser, elle apprend qu’elle est en réalité la fille du marquis de Chazelay, un riche veuf qui... 1785. Jacques Mérey, médecin des pauvres, a recueilli et élevé Eva, une fillette abandonnée. La petite muette est devenue une jeune femme accomplie… et amoureuse de son « créateur ». Au moment de l’épouser, elle apprend qu’elle est en réalité la fille du marquis de Chazelay, un riche veuf qui ravit la belle à son promis… (Le Dr mystérieux)Pendant ce temps, élu député à la Convention, le Dr Mérey est devenu très proche de Danton. Un jour de 1796, dans un théâtre parisien, il rencontre Eva dans une loge… et repousse les avances. Elle offre de devenir sa servante et de lui remettre tous ses biens afin qu’il fonde un hospice dans le château de son père. Il découvre alors son journal, dans lequel elle raconte sa vie loin de lui. On la découvre dans ce Paris chamboulé par la Révolution, désespérée par la perte de son amour et décidée à en finir en provoquant sa propre condamnation. Libérée de prison, elle fait alors la rencontre du vicomte de Barras, nouvel homme fort du Directoire…
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EAN : 9782352877240
Façonnage normé : EPUB3
Nombre de pages : 313
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782352877240
Façonnage normé : EPUB3
Nombre de pages : 313
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Lamifranz 31/10/2022
    « La Fille du Marquis » n’est autre que la suite du « Docteur mystérieux », les deux romans constituant le diptyque « Création et rédemption ». L’histoire reprend en 1796, au moment où Jacques Merey (le docteur mystérieux), a renoncé à retrouver Eve, qui a disparu du décor. Ils se retrouvent dans un théâtre mais, sont à nouveau séparés (à la fois par les évènements et par une sorte d’orgueil non dénuée de préjugés – merci, Jane). Il leur faudra passer encor bien des épreuves avant de pouvoir enfin unir leurs destinées… Nous sommes ici au cœur de la Révolution : dans le journal qu’Eve a laissé et que Jacques a recueilli, la jeune femme raconte ses aventures avec des personnages tels que Danton, Marat, Robespierre, et même Joséphine de Beauharnais… En particulier, un personnage domine ce panthéon révolutionnaire : Danton, que Dumas nous présente sous un jour inhabituel, dans l’intimité familiale, tout en force et en fragilité, et profondément humain. De la même façon, Joséphine et Thérèse Tallien sont deux jeunes femmes sympathiques, bien éloignées du portrait que l’histoire officielle en a retenu. C’est tout le talent de Dumas, et pour beaucoup la cause de son succès à travers le temps et l’espace (un des plus grands auteurs traduits dans le monde, depuis bientôt deux cents ans) : ce qui caractérise le style de Dumas tient en un mot : la vie. Ses personnages ne paraissent jamais comme les acteurs d’un drame, ou d’une comédie : ils les vivent sous nos yeux, pas sur une scène, mais au milieu de nous ; ou plutôt c’est l’auteur qui grâce à une plume incomparable nous pousse nous-mêmes dans l’action. Vous vous souvenez peut-être de cette collection jeunesse « Un livre dont vous êtes le héros » (Gallimard-Jeunesse), eh bien, c’est Alexandre Dumas qui l’a inventée : comme vous avez été aux côtés de D’Artagnan dans l’auberge de Meung, ou comme vous avez partagé la souffrance d’Edmond Dantès au Château d’If, ici vous serrez la main à Danton, vous snobez l’immaculé Robespierre et vous êtes révulsé par l’ignoble Marat. Tout dans la vie, rien dans la représentation. En apparence tout du moins. Car on imagine la somme de documentation qu’il a fallu accumuler (et pour cet ouvrage, Dumas ne semble pas avoir eu de collaborateur), plus le travail d’imagination pour concocter une histoire comme d’habitude échevelée et palpitante d’un bout à l’autre. Pas toujours crédible, d’accord, d’une fidélité historique quelque peu contestable, mais si bien amenée, si bien ficelée, si bien présentée sur un plateau à nos yeux éblouis… Au risque de me répéter, mais je sais que je parle à des convaincus, ou plutôt à des gens intelligents triomphants, Alexandre Dumas est LE romancier qu’il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie (croyez-moi, ce ne sera pas la seule) pour la forme, pour le fond, pour le fun, et pour toutes ces merveilles de vie, d’aventure, de romance, d’évasion qu’il nous distille de page en page, de livre en livre, de saga en saga… Mais tout ça, vous le savez déjà ! « La Fille du Marquis » n’est autre que la suite du « Docteur mystérieux », les deux romans constituant le diptyque « Création et rédemption ». L’histoire reprend en 1796, au moment où Jacques Merey (le docteur mystérieux), a renoncé à retrouver Eve, qui a disparu du décor. Ils se retrouvent dans un théâtre mais, sont à nouveau séparés (à la fois par les évènements et par une sorte d’orgueil non dénuée de préjugés – merci, Jane). Il leur faudra passer encor bien des épreuves avant de pouvoir enfin unir leurs destinées… Nous sommes ici au cœur de la Révolution : dans le journal qu’Eve a laissé et que Jacques a recueilli, la jeune femme raconte ses aventures avec des personnages tels que Danton, Marat, Robespierre, et même Joséphine de Beauharnais… En particulier, un personnage domine ce panthéon révolutionnaire : Danton, que Dumas nous présente sous un jour inhabituel, dans l’intimité familiale, tout en force et en fragilité, et profondément humain. De la même façon, Joséphine et Thérèse Tallien sont deux jeunes femmes sympathiques, bien éloignées du portrait que l’histoire officielle en a retenu. C’est tout le talent de Dumas, et pour beaucoup la cause de son succès à travers le temps...
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  • bfauriaux 01/12/2019
    Ce livre nous replonge dans la révolution francaise et ses intrigues: Avec Dumas c'est un regal et ce livre moins connu peut etre que les chefs d'oeuvre de l'auteur merite largement le detour et la lecture vous ravira soyez en surs ! Bonne lecture à vous,vous ne le regretterez pas !
  • paulmaugendre 26/08/2019
    Le 7 juin 1793, deux voitures à cheval sortent de Paris par la barrière de la Villette. Tout autant les entrées que les sorties sont soigneusement vérifiées, mais celui qui présente les papiers se fait rapidement reconnaitre et les hommes du poste ne font aucune difficulté à le laisser passer ainsi que ses compagnons. Ce personnage est important. Il est connu sous le nom de monsieur de Paris. Sa fonction : bourreau. Parmi ses compagnons, un certain Léon Milcent qui doit rejoindre les volontaires en Champagne puis à Sarrelouis. Mais ce Léon Milcent n’est autre que Jacques Mérey, héros du précédent volume Le Docteur Mystérieux, qui est proscrit. Jacques Merey, alias Léon Milcent se prétend sergent et c’est à la tête de volontaires qu’il se dirige vers Sainte-Menehould puis il se rend sur son ancien domaine à la frontière avec le Luxembourg puis à Trèves où il se présente comme proscrit. Il obtient de la part du bourgmestre un passeport pour se rendre à Vienne. Dans sa poche une lettre d’Eva, le nom qu’il a donné à Hélène de Chazelay, dans laquelle la jeune fille donne son adresse. Cette missive ne lui était pas adressée mais au Marquis de Chazelay, son père. C’est la seule lettre qu’il possède mais elle figurait dans le dossier du marquis qui émigré est décédé. Jacques Merey n’a jamais reçu personnellement de courrier de la part d’Eva. Ce qui le chagrine fort. Et lorsqu’il arrive au domicile d’Eva, c’est pour apprendre qu’elle est partie depuis quelques jours. La tante qui la gardait, une vieille fille acariâtre et despotique venant de décéder. Alors n’ayant plus aucun but, et ignorant qu’Eva lui avait adressé de nombreuses lettres mais que celles-ci avaient été subtilisées par la tante et donc n’étaient jamais parvenues à leur destinataire. Il décide dont de partir pour l’Amérique et revient quelques années plus tard. Le 19 février 1976 (le 30 pluviôse an IV) Jacques Merey assiste à une représentation de Pygmalion et Galatée donnée à l’occasion de la réouverture du théâtre Louvois. Il reconnait dans la loge de Barras, son Eva, et son sang ne fait qu’un tour. Malgré les supplications d’Eva il se détourne de la jeune fille qui ne peut placer un mot d’explications. Il a récupéré à Mayence les papiers du Marquis de Chazelay, dont une lettre de celui-ci autorisant le mariage de sa fille avec l’homme qui l’avait sauvée et éduquée. Malgré cette lettre et les déclarations d’amour d’Eva, Jacques Merey se montre toujours froid et distant. Il n’a pas apprécié la voir en compagnie de Barras, réputé pour être un homme volage, accumulant les succès. Alors elle tente de se suicider en se jetant du pont des Tuileries mais n’écoutant que son cœur il la sauve de la noyade. Lors de la conversation, ou des explications qui s’ensuivent, Jacques Merey promet que les biens d’Hélène de Chazelay, alias Eva, seront soit vendus soit seront aménagés pour devenir un lieu d’accueil pour malades et pauvres. Eva désire retourner dans la petite maison d’Argenton et elle lui confie un manuscrit qu’elle a rédigé lors des événements qui ont suivi sa séparation d’avec le docteur et ses pérégrinations. Ce manuscrit, qui débute le 14 août 1792, relate en plus de trois-cents pages les terribles épisodes de la Terreur et comment Eva parvint à échapper à la guillotine alors qu’elle aspirait de toutes ses forces à participer à un contingent de condamnés à mort. De l’assassinat de Marat, puis sa rencontre avec Danton, son amitié lors de son emprisonnement à La Force avec Thérésia Cabarrus, la maîtresse de Tallien, ainsi qu’avec Joséphine Tascher de la Pagerie plus connus sous le nom de Joséphine de Beauharnais, la mort de Danton, puis celle de Robespierre dont elle n’est pas étrangère, c’est toute une page d’histoire qui défile devant les yeux du docteur Jacques Mérey. Il découvre des pans de la vie quotidienne à Paris lors de cette période trouble et sanglante. Mais ces pages sont empreintes de la déclaration d’amour d’Eva à son encontre, des sentiments qu’elle confie à ces pages intimes. Roman historique, avec les approximations de Dumas, ou celles des différents historiens qui se succédèrent pour décrire cette époque, chacun interprétant à sa façon, selon ses sentiments, les engagements des révolutionnaires, La fille du marquis est également un formidable roman d’amour. Il est à noter qu’à cette époque, l’âge des jeunes filles n’était pas un frein à l’amour. En effet Eva, n’a que seize ou dix-sept ans, l’auteur se mélangeant parfois quelque peu les pédales dans le manuscrit, et pourtant ceci n’est pas un frein à l’amour qu’elle porte au docteur. Lui-même, malgré sa retenue entretenue par une jalousie consécutive à des interprétations erronées de sa part sur les agissements d’Eva, des malentendus, est amoureux mais il renie cet amour à cause de faits qu’il impute à la jeune fille alors qu’elle n’a jamais batifolé, au contraire de Thérésia Tallien, Joséphine de Beauharnais et bien d’autres, durant la période qui suivit la Terreur et fut synonyme de débauches. Malgré des dialogues parfois grandiloquents, ce roman possède la force de narration et d’évocation dont Dumas se montrera le principal feuilletoniste du XIXe siècle. Ce qui semblerait aujourd’hui inconvenant, cet amour d’une gamine de seize ou dix-sept ans, est une oasis de fraîcheur dans une période trouble. Les deux romans Le docteur Mystérieux et La fille du marquis constituent un ensemble connu également sous le titre Création et rédemption.Le 7 juin 1793, deux voitures à cheval sortent de Paris par la barrière de la Villette. Tout autant les entrées que les sorties sont soigneusement vérifiées, mais celui qui présente les papiers se fait rapidement reconnaitre et les hommes du poste ne font aucune difficulté à le laisser passer ainsi que ses compagnons. Ce personnage est important. Il est connu sous le nom de monsieur de Paris. Sa fonction : bourreau. Parmi ses compagnons, un certain Léon Milcent qui doit rejoindre les volontaires en Champagne puis à Sarrelouis. Mais ce Léon Milcent n’est autre que Jacques Mérey, héros du précédent volume Le Docteur Mystérieux, qui est proscrit. Jacques Merey, alias Léon Milcent se prétend sergent et c’est à la tête de volontaires qu’il se dirige vers Sainte-Menehould puis il se rend sur son ancien domaine à la frontière avec le Luxembourg puis à Trèves où il se présente comme proscrit. Il obtient de la part du bourgmestre un passeport pour se rendre à Vienne. Dans sa poche une lettre d’Eva, le nom qu’il a donné à Hélène de Chazelay, dans laquelle la jeune fille donne son adresse. Cette missive ne lui était pas adressée mais au Marquis de Chazelay, son père. C’est...
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  • joelle58 20/01/2018
    Je n’avais jamais entendu parler de cette dernière œuvre d’Alexandre Dumas. Au point de vue historique, j’ai été comblée. La période terrible de la Révolution Française est décrite avec précision et réalisme. Nous sommes confrontés à la mort avec lâcheté, avec fatalité, avec héroïsme. La description des charrettes pleines de condamnés qui se succèdent à une cadence infernale est presque insoutenable. Comment les hommes ont-ils été assez fous pour tomber dans cette horreur révoltante et inutile ? Par ailleurs je n’ai pas du tout apprécié les descriptions grandiloquentes des états d’âme de nos héros et les commentaires de l’auteur sur la religion. A la fin du 2ème tome, la manière dont Eva s’abaisse, se repend, s’humilie face à Jacques m’a tout simplement choquée. Heureusement que cette époque avec ses mœurs et ses manières est dépassée ! En résumé un excellent livre pour ceux qui apprécient l’histoire avec un grand H.
  • Melpomene125 31/08/2017
    La Fille du marquis m’a offert un petit voyage dans le temps et dans l’Histoire de France en compagnie d’Éva de Chazelay, une héroïne sans peur et sans reproche – ou presque… Elle m’a fait redécouvrir la sombre et sanglante période de la Révolution. La France, république laïque, une et indivisible, fut jadis une monarchie absolue, sous Louis XIV, pendant l’Ancien Régime, puis très brièvement une monarchie constitutionnelle sur le modèle de l’Angleterre, dans la droite ligne de l’esprit rationaliste des Lumières : Montesquieu et De l’esprit des lois, la séparation des trois pouvoirs, Diderot, d’Alembert, l’Encyclopédie, Voltaire, Rousseau… La Révolution a permis la transition entre les deux. Enfant durant le bicentenaire en 1989, je me souviens d’une période festive et de joyeuses ritournelles : « Ah, ça ira, ça ira, les aristocrates, on les pendra… », dont je ne comprenais pas totalement le sens mais qui m’enthousiasmaient tant elles semblaient libératrices. Pour moi, le 14 juillet, choisi comme date de fête nationale, c’était la commémoration de la prise de la Bastille en 1789, qui marquait le début de cette libération. Récemment, j’ai découvert que ladite date faisait aussi référence à la fête de la Fédération de 1790 qui marquait, elle, l’union autour du roi Louis XVI. Mais le roi Louis XVI n’a-t-il pas été exécuté en janvier 1793 ? Dans La Fille du marquis, Alexandre Dumas nous ramène en 1793, au moment où la Révolution a abandonné la philosophie des Lumières pour sombrer dans la terreur, et nous aide à mieux comprendre la complexité de cette période. Dernier livre d’Alexandre Dumas, ce roman met en scène Éva de Chazelay, la fille du marquis de Chazelay, à la recherche dans Paris de son amant, Jacques Mérey, médecin des pauvres, devenu député de la Convention avant d’être proscrit et obligé de s’enfuir pour éviter d’être condamné à la guillotine. Il est pourtant un républicain convaincu, victorieux à la bataille de Valmy contre les monarchies qui entouraient la France à cette époque et voyaient d’un mauvais œil cette révolution républicaine. Elles désiraient prêter main forte aux monarchistes français, comme le marquis de Chazelay. Leur défaite a marqué le début de la première République. Mais celle-ci ne fut pas la démocratie tant attendue. Les républicains commencèrent à s’entre-tuer et les Parisiens devinrent tantôt les acteurs tantôt les spectateurs impuissants de ce sang qui coulait à flot. J’ai aimé la partie historique de ce récit où Éva côtoie les protagonistes de la Révolution française. Témoin de la mort de Marat, poignardé dans sa baignoire par Charlotte Corday, elle apparaît comme une héroïne forte et courageuse, à l’instar de Charlotte elle-même qui se rebellait contre les bains de sang inutiles et révoltants. Cette partie prend la forme d’un manuscrit rédigé par Éva qui est devenue amie avec Danton et sa femme ; Camille Desmoulins et son épouse Lucile. Elle est d’une violence inouïe car elle décrit les charrettes remplies de gens envoyés à la guillotine, jusqu’à trente, quarante et plus par jour, avec plus de républicains que de monarchistes, des femmes, des enfants, dont certains étaient des domestiques qui avaient commis « le crime » d’apporter de la nourriture à leur maître aristocrate. Dumas, par l’intermédiaire de la plume d’Éva, ne nous épargne rien dans la description de cette terrible période. Éva, impuissante, assiste à la mort de Danton et Camille Desmoulins. Désespérée, elle brave le danger, prête à monter sur la guillotine et s’oppose à Robespierre qui a fait exécuter ses anciens camarades. L’apogée de la violence a lieu avec le 9 thermidor et l’exécution de Robespierre perçu comme un tyran. Ceux qui sont responsables de ce coup d’État, dont Tallien et Barras, expliquent que, de toute façon, c’était lui ou eux, ils n’avaient plus le choix. Dumas rend compte de la controverse autour de Robespierre. « Est-ce là la demeure du méchant homme qu’on veut faire croire un tyran ? » dit sa logeuse, femme d’un menuisier, eux aussi arrêtés de façon cruelle et injuste car le pouvoir change de main. Éva observe la chambre modeste où vivait ledit tyran et s’interroge : « Est-ce que je m’étais trompée ? » avant de se raviser : « inflexible mais incorruptible », « son inflexibilité l’a conduit trop loin, elle en a fait un homme sanglant, haï de tous. » À la lecture de ce livre, on comprend mieux pourquoi il a fallu attendre 1848 pour que la Deuxième République voie le jour, à nouveau de manière éphémère puisqu’elle fut renversée par Napoléon III et le Second Empire. « Rome ne s’est pas faite en un jour » dit le proverbe et l’Histoire contemporaine, qui a fondé notre régime politique républicain, ne fut pas un long fleuve tranquille. Quant à la partie romanesque du livre, l’histoire d’amour contrariée entre Jacques Mérey et Éva, elle ne m’a pas plu car je trouve qu’elle a mal vieilli. Éva, quand elle est avec Jacques, s’étiole, est trop soumise, elle n’est plus cette héroïne forte et courageuse qui ressemble à Charlotte Corday. Jacques est son pygmalion, son créateur. La Fille du marquis est le deuxième tome d’un diptyque intitulé Création et Rédemption. Rédemption, expiation, après quelle faute ? Éva croyait que Jacques était mort lorsqu’il la retrouve avec Barras. Cette relation n’était pas librement consentie comme elle le raconte dans son manuscrit que Jacques a pourtant lu. « N’essaye pas de me reprendre à lui, ou je t’accuse », dit Éva à Barras, « ou je dis tout haut de quelle ruse tu t’es servi pour me perdre, ou je crie à la violence. » Autre temps, autres mœurs… J’espère que, de nos jours, une femme n’a plus à s’excuser d’avoir été violentée, voire violée, parce que son amant s’estime trahi... La Fille du marquis m’a offert un petit voyage dans le temps et dans l’Histoire de France en compagnie d’Éva de Chazelay, une héroïne sans peur et sans reproche – ou presque… Elle m’a fait redécouvrir la sombre et sanglante période de la Révolution. La France, république laïque, une et indivisible, fut jadis une monarchie absolue, sous Louis XIV, pendant l’Ancien Régime, puis très brièvement une monarchie constitutionnelle sur le modèle de l’Angleterre, dans la droite ligne de l’esprit rationaliste des Lumières : Montesquieu et De l’esprit des lois, la séparation des trois pouvoirs, Diderot, d’Alembert, l’Encyclopédie, Voltaire, Rousseau… La Révolution a permis la transition entre les deux. Enfant durant le bicentenaire en 1989, je me souviens d’une période festive et de joyeuses ritournelles : « Ah, ça ira, ça ira, les aristocrates, on les pendra… », dont je ne comprenais pas totalement le sens mais qui m’enthousiasmaient tant elles semblaient libératrices. Pour moi, le 14 juillet, choisi comme date de fête nationale, c’était la commémoration de la prise de la Bastille en 1789, qui marquait le début de cette libération. Récemment, j’ai découvert que ladite date faisait aussi référence à la fête de la Fédération de 1790 qui marquait, elle,...
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