Les Jours fragiles

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

• dvall 17/02/2024

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  Voilà un sujet qui a retenu mon attention. Les derniers mois de vie d’Arthur Rimbaud éprouvés et racontés par sa sœur cadette Isabelle, appelée à devenir la légataire universelle du poète maudit devenu négociant en Afrique. C’est en grande partie grâce à elle que l’œuvre de Rimbaud passera à la postérité. D’Isabelle, je n’avais qu’une image confuse en tête, héritée du film Total Eclipse réalisé en 1995 par Agnieszka Holland (je soupçonne d’ailleurs Besson d’avoir été marqué par une scène de ce film). Avec ce roman, l’auteur imagine la voix de cette femme empreinte d’un amour dévoué pour son frère et qui ploya la majeure partie de sa vie sous le joug d’une mère froide et autoritaire. Contrairement à Arthur, Isabelle n’a pas eu le courage de fuir la stricte éducation puritaine maternelle. Elle est restée dans la maison familiale des Ardennes, « confinée dans son noir pays, de bois coupé et d’arbres nus, d’ardoise gondolée et de volets fermés ». C’est quand Arthur doit rentrer à Marseille, et que les médecins doivent l’amputer d’une jambe du fait d’une carcinose du genou droit, que démarre le récit de ces Jours fragiles sous le triste regard d’une Isabelle narratrice tenant le journal de bord de cette chute dans l’abîme. C’est entre la cité phocéenne et les Ardennes que s’égrènent les journées maussades ou tragiques du poète au « Cœur supplicié ». De ce fameux poème à la symbolique sexuelle, Besson a choisi de retenir l’interprétation controversée du viol de Rimbaud par des Communards, dans la jeunesse de ses seize ans. Les attractions contre-nature du poète sont évoquées, de même que sa liaison ravageuse avec Verlaine, des péchés qui font honte à la mère et qui incitent la sœur à prévoir de taire ces déshonneurs lorsqu’il faudra entretenir la mémoire. De « sœur de charité », Isabelle passera à sœur de la mort, accompagnant pour son dernier voyage son frère accablé. Dans ce journal imaginé, Besson glisse quelques phrases en italique, écrites par Isabelle ou Arthur, mais ne guettez nulle poésie rimbaldienne. Le style est agréable, même si on attend parfois une fulgurance qui ne vient pas. L’ensemble reste plutôt réussi.Voilà un sujet qui a retenu mon attention. Les derniers mois de vie d’Arthur Rimbaud éprouvés et racontés par sa sœur cadette Isabelle, appelée à devenir la légataire universelle du poète maudit devenu négociant en Afrique. C’est en grande partie grâce à elle que l’œuvre de Rimbaud passera à la postérité. D’Isabelle, je n’avais qu’une image confuse en tête, héritée du film Total Eclipse réalisé en 1995 par Agnieszka Holland (je soupçonne d’ailleurs Besson d’avoir été marqué par une scène de ce film). Avec ce roman, l’auteur imagine la voix de cette femme empreinte d’un amour dévoué pour son frère et qui ploya la majeure partie de sa vie sous le joug d’une mère froide et autoritaire. Contrairement à Arthur, Isabelle n’a pas eu le courage de fuir la stricte éducation puritaine maternelle. Elle est restée dans la maison familiale des Ardennes, « confinée dans son noir pays, de bois coupé et d’arbres nus, d’ardoise gondolée et de volets fermés ». C’est quand Arthur doit rentrer à Marseille, et que les médecins doivent l’amputer d’une jambe du fait d’une carcinose du genou droit, que démarre le récit de ces Jours fragiles sous le triste regard d’une Isabelle narratrice tenant le...

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• lenabeymond 16/07/2023

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  Philippe Besson sait nous entraîner sur des chemins de traverse inattendus. Avec "Les Jours fragiles", il nous livre les mois les plus sombres d'Arthur Rimbaud par les mots et ressentis consignés dans le journal intime de sa jeune sœur, Isabelle, réservée, résignée, toujours rivée à trente ans à sa ferme natale des Ardennes en proie aux hivers rigoureux, aux étés humides, sous un soleil froid, sous la coupe d'une mère taiseuse, au labeur chevillé au corps et à l'âme. Il y a un peu de "La vie par procuration" dans cette jeune femme, mais, ne vous y trompez pas, le feu crépite sous la glace et, pour l'embraser, il aurait suffi que l'effronterie, l'égoïsme et la rébellion l'emportent sur l'obéissance, l'altruisme et la soumission. Elle est restée. C'est son frère qui a fui les siens, qui a fui cette terre âpre où il a grandi, cette terre où il est de retour malgré lui. Le poète flamboyant de "Une Saison en Enfer" a été effacé par l'aventurier, le négociant, le déserteur, le mutilé. Dans ces jours incertains dérivant jusqu'à la frontière ténue entre la vie et la mort, que reste-t-il d'Arthur Rimbaud dans cet amas de chair et de souffrance, aux maux à fleur de peau, oscillant au balancier de son humeur changeante entre colère, méchanceté, amertume, cynisme, moments de grâce partagés nouant leurs mains de ce lien fraternel que la mort est impuissante à trancher ? L'acuité d'un regard ? Une mimique familière ? Que reste-t-il de nous qui chavirons un jour à notre tour sur ces rivages fragiles, devenons méconnaissables pour ceux qui nous aiment ? Car cette histoire intime touche à l'universel : il y a un peu d'Isabelle et d'Arthur en chacun de nous. Anonymes ou célèbres, riches ou pauvres, jeunes ou âgés, leurs émotions deviennent les nôtres lorsque nous traversons des jours fragiles. Vous l'aurez compris, cette lecture laisse des traces, nous interroge sur le sens de la vie, nous fait sentir moins seuls face à l'adversité. La postérité n'a finalement retenu d'Arthur Rimbaud que les vers décortiqués par les programmes de L'Education Nationale. Comme Isabelle, j'aimerais poser une question à Arthur : qu'en penserait-il, lui, l'insolent, le révolté, le rebelle à toute autorité, l'homme épris de liberté ? Je vous recommande vivement cette bribe de biographie romancée, enrichie par les mots ou les écrits d'Isabelle et d'Arthur Rimbaud, déchirante grâce à la plume sensible de Philippe Besson qui avec talent, adopte le point de vue de la discrète Isabelle. Philippe Besson sait nous entraîner sur des chemins de traverse inattendus. Avec "Les Jours fragiles", il nous livre les mois les plus sombres d'Arthur Rimbaud par les mots et ressentis consignés dans le journal intime de sa jeune sœur, Isabelle, réservée, résignée, toujours rivée à trente ans à sa ferme natale des Ardennes en proie aux hivers rigoureux, aux étés humides, sous un soleil froid, sous la coupe d'une mère taiseuse, au labeur chevillé au corps et à l'âme. Il y a un peu de "La vie par procuration" dans cette jeune femme, mais, ne vous y trompez pas, le feu crépite sous la glace et, pour l'embraser, il aurait suffi que l'effronterie, l'égoïsme et la rébellion l'emportent sur l'obéissance, l'altruisme et la soumission. Elle est restée. C'est son frère qui a fui les siens, qui a fui cette terre âpre où il a grandi, cette terre où il est de retour malgré lui. Le poète flamboyant de "Une Saison en Enfer" a été effacé par l'aventurier, le négociant, le déserteur, le mutilé. Dans ces jours incertains dérivant jusqu'à la frontière ténue entre la vie et la mort, que reste-t-il d'Arthur Rimbaud dans cet amas de chair et de...

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• sheumas 04/06/2023

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  Rimbaud est un éternel aventurier. Sa poésie et sa vie sont semées d’obstacles et de coups de feu. Après le Coffre de Rimbaud écrit en 2016, je reviens sur cette trajectoire à l’occasion d’un nouveau roman qui devrait être terminé en début 2023. Pour cela, je lis ou relis quelques œuvres qui font revivre son environnement familial. Le livre de Philippe Besson prend le point de vue d’Isabelle, la sœur cadette d’Arthur au moment où celui-ci est contraint d’abandonner ses affaires courantes en Éthiopie pour rentrer soigner son genou rongé de gangrène. Les grands horizons de ce bateau ivre retrouvent brutalement « la flache » et les « semelles de vent » s’enfoncent « au milieu des bonaces ». Le journal intime d’Isabelle fait partager au lecteur les souffrances et les souvenirs du poète forcé à l’immobilité.
• jyducap 24/04/2023

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  Elle a grandi dans l’ombre de son frère aîné, surdoué scandaleux. Lorsqu’il a choisi de s’enfuir, elle a appris l’absence et le manque. Aujourd’hui, l’exilé volontaire est de retour de ses lointains voyages et il la réclame. Il ne lui propose que des jours fragiles, fébriles. Elle accepte sans réfléchir. Empêtrée dans ses frayeurs, guidée par un infatigable espoir, Isabelle Rimbaud est enfin prête, à trente ans, à cheminer aux côtés d’Arthur vers l’irréparable. C'est son journal qu'imagine Ph. Besson en s'inspirant de recherches et d'extraits authentiques. On suit l'agonie du poète, ses révoltes, ses brèves illuminations. C'est assez sombre et triste. Mais l'auteur, avec talent, laisse entrevoir le contexte de cette fin de vie.
• sandraboop 02/02/2023

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  Il est des auteurs qui, par leur plume, rendent beau ce qui est dur, parfois laid, et quelquefois indicible. Je classe Philippe Besson dans cette catégorie car sa compréhension du genre humain est palpable et douce et ce quel que soit le sujet. Les jours fragiles se présente sous la forme d'un journal. Le journal d'Isabelle. Isabelle Rimbaud. Il évoque les sentiments, les pensées, les questionnement de la sœur "de". D'Arthur Rimbaud. Au travers des jours qui défilent de son retour à Marseille à son décès, on se retrouve au cœur de cette famille et on voit les personnages au travers des yeux d'Isabelle. On découvre aussi un peu de l'histoire de cette famille et du jeune et fougueux Arthur. 3 personnages principaux : Isabelle la narratrice , bigote et femme forte que le travail à la ferme n effraie pas plus que de s'opposer à sa mère dès lors qu'il s'agit de son frère, le poète. La mère ensuite, présentée comme froide, travailleuse mais moralisatrice et faisant le vide autour d'elle allant jusqu'à renier ses enfants. Même si ce personnage m a semblé "trop rude" le roman ne lève pas le voile sur la vie de cette femme que le mari a quitté et qui a perdu des enfants avant d'en exclure d'autres... se protège t-elle avec une armure ? Est elle la cause de son isolement ? Autant de questions que se pose Isabelle. Arthur évidemment. On découvre sa jeunesse par petites touches, l'embarras qu'il a provoqué à sa famille dans sa quête de vivre, notamment en dehors de préceptes de l'église. On découvre ses sentiments pour la mère et sa sœur et sa colère contre le sort et ce "Vieillard" auquel se dévouent sa mère et sa sœur. Des personnages secondaires, dont l'Afrique. Le jeune homme dont Arthur est tombé amoureux. La vie de négociant sur place. Le frère absent car répudié par la mère. C'est donc une lecture qui parle de la vie et de la mort d'un poète célèbre qui ne l'était plus, poète, ce 10 novembre 1891. Il s'est éteint à 37 ans dans des douleurs atroces ne renouant qu'avec sa sœur. De ce livre de belles citations, des passages émouvants. De La lumière comme celle qui brillait dans les yeux du jeune Arthur RimbaudIl est des auteurs qui, par leur plume, rendent beau ce qui est dur, parfois laid, et quelquefois indicible. Je classe Philippe Besson dans cette catégorie car sa compréhension du genre humain est palpable et douce et ce quel que soit le sujet. Les jours fragiles se présente sous la forme d'un journal. Le journal d'Isabelle. Isabelle Rimbaud. Il évoque les sentiments, les pensées, les questionnement de la sœur "de". D'Arthur Rimbaud. Au travers des jours qui défilent de son retour à Marseille à son décès, on se retrouve au cœur de cette famille et on voit les personnages au travers des yeux d'Isabelle. On découvre aussi un peu de l'histoire de cette famille et du jeune et fougueux Arthur. 3 personnages principaux : Isabelle la narratrice , bigote et femme forte que le travail à la ferme n effraie pas plus que de s'opposer à sa mère dès lors qu'il s'agit de son frère, le poète. La mère ensuite, présentée comme froide, travailleuse mais moralisatrice et faisant le vide autour d'elle allant jusqu'à renier ses enfants. Même si ce personnage m a semblé "trop rude" le roman ne lève pas le voile sur la vie de cette femme que...

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