« Bernard Goldstein fut l'un des dirigeants du Bund, parti socialiste laïque des travailleurs juifs de Pologne. Ses mémoires parurent dès 1947 à New York, où il vivait. Le présent volume est la réédition d'une version très allégée parue en 1962. il s'agit donc, non d'un ouvrage d'histoire, mais de l'important témoignage d'un acteur qui passa toute la guerre à Varsovie et fut l'un des principaux responsables clandestins du Bund. Il vécut tous les épisodes de la persécution des juifs, création du ghetto, rafles, fusillades, réquisitions, grande déportation de 1942, destruction du ghetto après l'insurrection juive d'avril 1943, puis vie d'angoisse dans la "ville aryenne", insurrection de Varsovie d'août 1944, libération par l'armée rouge (janvier 1945). Il raconte bien évidemment les actions clandestines du Bund dans le ghetto, propagande, activités sociales, hospitalières, scolaires, quêtes d'armes et de fonds, participation aux insurrections. Action qu'il intègre fort bien dans la vie quotidienne des persécutés dans des pages qui disent avec force cet indicible longtemps difficilement appréhendable par qui ne l'avait pas vécu. Avec force et sans concessions: il montre ainsi le poids des conditions sociales des persécutés - tenter de survivre dans l'enfer quotidien et l'insécurité permanente est moins difficile si l'on est riche -, la place des pots de vin, des trafics divers et des dénonciations, souvent faites dans l'unique (et vain) espoir de s'en sortir. [...] Ce témoignage constitue entre autres une contribution importante au débat récurrent sur la prétendue "passivité" des victimes du génocide juif face à un destin qu'il était impossible de concevoir. »
L'HUMANITÉ
« Voici un document dur, poignant et douloureux. Il s'agit du témoignage de l'un des leaders polonais du Bund - le Mouvement de l'Union générale des ouvriers juifs de Lituanie, Pologne et Russie, crée à la fin du 19ème siècle, et d'obédience socialiste. Le livre commence en septembre 1939, avec le début de la guerre et se termine à la fin de celle-ci, en 1945, quand l'auteur quitte clandestinement son pays. Dans ces pages, Bernard Goldstein raconte la vie quotidienne des juifs à Varsovie et le développement de la terreur nazie, qui semblait à plusieurs reprises avoir atteint son sommet, avant de le dépasser en horreur quelques temps plus tard. En lisant ces pages, résonne en nous le sombre avertissement de Walter Benjamin quand il écrivait, en 1928, dans le texte Panorama impérial du recueil Sens unique : "En revanche, ceux qui espèrent encore, car "ça ne peut plus continuer ainsi", apprendront un jour qu'il n'y a, à la souffrance de l'individu comme des communautés, qu'une limite au-delà de laquelle on ne peut aller: l'anéantissement". »
DISSIDENCES
« En 1962 avait paru en Belgique un livre quasi-inaperçu, Cinq années dans le ghetto de Varsovie. À l'époque, l'insurrection d'avril 1943 était décrite selon la vulgate communiste. Puis les sionistes prirent la relève suivis par les révisionnistes. Avec L'ultime combat raconté par Bernard Goldstein, les socialistes juifs du Bund ont enfin droit de cité. Cette réédition est augmentée d'un court avant-propos de Marek Edelman, le seul commandant vivant de cette époque, d'une biographie succincte de Léonard Shatzkin et d'une préface de l'historien Daniel Blatman. [...] À lire impérativement ! »
ACTUALITÉ JUIVE