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Trop de soleil tue l'amour
Date de parution : 21/01/1999
Éditeurs :
Julliard

Trop de soleil tue l'amour

Date de parution : 21/01/1999

Sarabande africaine...

Le vol d'une collection de CD de jazz ? En apparence une broutille. Mais si le lendemain on vous colle le cadavre d'un inconnu dans votre appartement, vous commencez à...

Le vol d'une collection de CD de jazz ? En apparence une broutille. Mais si le lendemain on vous colle le cadavre d'un inconnu dans votre appartement, vous commencez à douter de la bienveillance de votre prochain. Pourtant Zam, journaliste politique, mène une existence sinon paisible du moins routinière, jalonnée...

Le vol d'une collection de CD de jazz ? En apparence une broutille. Mais si le lendemain on vous colle le cadavre d'un inconnu dans votre appartement, vous commencez à douter de la bienveillance de votre prochain. Pourtant Zam, journaliste politique, mène une existence sinon paisible du moins routinière, jalonnée de cuites quotidiennes, de ruptures sanglantes et de réconciliations éternelles avec Bébète, d'articles sans lendemain sur la dictature du régime. Se pourrait-il que son investigation sur la spoliation foncière des communautés villageoises au profit du gouvernement ait attiré sur lui les foudres des services secrets ? Zam en doute. Jusqu'au jour où il sort des décombres de son immeuble ravagé par une explosion criminelle. Ses mésaventures ne font que commencer. Autour de lui l'inertie le dispute à l'absurdité : les policiers s'évertuent à ne pas enquêter, ses confrères de l'opposition trempent peu ou prou dans la corruption, les diplomates du pays des droits de l'homme ont à cœur de ne pas s'ingérer dans les affaires publiques. Si l'on ajoute à cette gabegie la disparition subite de Bébète poursuivie, dit-on, par un mercenaire français ; l'apparition non moins subite d'un fils naturel de Zam décidé à lui faire payer son abandon, on imagine à quel point notre héros aspire aux plaisirs simples de l'existence : un air du Duke ou de Parker et un whisky infect. Critiquer les institutions, peindre la misère morale des peuples, inventer mille rebondissements et des personnages aussi louches que truculents, telle fut la vocation des grands romans-feuilletons, de Sue à Balzac, telle est celle de Trop de soleil tue l'amour, peinture au vitriol d'un Cameroun dévasté par la corruption et la dictature. Entraîné par un écrivain d'une telle élégance morale et d'une verve aussi délirante, le lecteur n'hésite pas à rire en toute liberté. Quitte à mettre en sourdine les bons sentiments sur l'Afrique ou à s'interroger sur le rôle de la France dans les guerres et l'économie d'un continent à la dérive.

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EAN : 9782260012429
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 240
Format : 130 x 205 mm
EAN : 9782260012429
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 240
Format : 130 x 205 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Dombrow01 30/07/2023
    En refermant ce livre je me suis demandé s'il ne manquait pas quelques pages à mon exemplaire. Mais non, il est complet, et pourtant il reste beaucoup de questions dont je n'ai pas la réponse. Je sais qui a causé tous ces tourments au pauvre Zam et pourquoi, mais qu'est devenue Bébette ? Qui est ce mystérieux homme à la saharienne de bonne coupe, et quid de son immense domaine ? Quelles activités secrètes s'y déroulent ? Quid de Georges ? J'aime bien la verve délirante de l'auteur comme dit la 4ème de couverture mais, même si on devine certaines des réponses, j'aurais aimé aussi un peu d'explications à la fin de l'histoire, pour avoir à la fois le style et le contenu. A la lecture de ce livre, on comprend pourquoi Mongo Beti a eu des problèmes avec la censure. Il n'emploie jamais le mot "gouvernement", lui préférant toujours le mot "dictature". Il est très sévère à la fois avec son pays le Cameroun et avec la France, décrivant l'un comme soumis et l'autre comme colonisateur malgré la soit-disant indépendance de 1960. Le parti au pouvoir est pourri, les opposants sont des guignols, Mongo Beti distribue les mauvais points à tout le monde. Les scènes de campagne électorale sont éloquentes, le candidat fait un discours rapide, puis apporte ensuite force bouteilles et nourriture pour que le bon peuple se régale aux frais de la princesse. "La bouche qui mange ne parle pas". Qui va voter contre après ça ? Personne. Toujours d'après l'auteur les riches sont tous des pourris "Au-dessus du million de dollars, pariez sans aucun risque que toute fortune découle d'une rapine", et les flics le sont tous également. Là, pour ceux qui connaissent, c'est sans doute pas loin de la vérité. Au Cameroun il arrive qu'un policier prête son costume à un ami le soir pour que celui-ci aille racketter quelques automobilistes et partage en revenant. J'aime bien quand le flic déclare "dans notre police, on ne fait jamais d'enquête ; c'est même interdit. Chaque fois qu'on fait une enquête, on tombe immanquablement sur un grand". Je dois dire que ça m'a rappelé des souvenirs ... Je n'ai pas aimé la manière dont il parle des femmes. Dès qu'il y a le mot "femme" dans une phrase, il y a aussi le mot pute, il est employé à tout va tout au long du livre. Zam insulte sans arrêt Bébette lorsqu'il est bourré, c'est à dire presque tous les jours. Quand l'auteur dit "La chasse à l'amoureux blanc est le sport préféré de nos jeunes filles", là rien à dire, il faut reconnaitre que c'est bien vrai. Mais des phrases telles que "Il n'y a que le fric qui les branche" "Même un lépreux a sa chance, pourvu que son moignon agite un billet de banque", c'est trop, surtout qu'aucun propos ne vient contrebalancer ces déclarations. Ce roman est écrit dans un style très vivant et très authentique. A la lecture on entend les dialogues comme si on était sur place. Toutefois l'auteur fait bien attention à ce que le texte reste compréhensible par tous. Il emploie des expressions locales expurgées des mots qui poseraient problème, et il réussit très bien ce subtil mélange d'authenticité et d'accessibilité au plus grand nombre. J'adore le "Qui a demandé ta bouche même ?" Trop de soleil tue l'amour est un roman sévère mais authentique, distrayant, avec une fin plus élaborée ce serait parfait.En refermant ce livre je me suis demandé s'il ne manquait pas quelques pages à mon exemplaire. Mais non, il est complet, et pourtant il reste beaucoup de questions dont je n'ai pas la réponse. Je sais qui a causé tous ces tourments au pauvre Zam et pourquoi, mais qu'est devenue Bébette ? Qui est ce mystérieux homme à la saharienne de bonne coupe, et quid de son immense domaine ? Quelles activités secrètes s'y déroulent ? Quid de Georges ? J'aime bien la verve délirante de l'auteur comme dit la 4ème de couverture mais, même si on devine certaines des réponses, j'aurais aimé aussi un peu d'explications à la fin de l'histoire, pour avoir à la fois le style et le contenu. A la lecture de ce livre, on comprend pourquoi Mongo Beti a eu des problèmes avec la censure. Il n'emploie jamais le mot "gouvernement", lui préférant toujours le mot "dictature". Il est très sévère à la fois avec son pays le Cameroun et avec la France, décrivant l'un comme soumis et l'autre comme colonisateur malgré la soit-disant indépendance de 1960. Le parti au pouvoir est pourri, les opposants sont des guignols, Mongo Beti distribue les mauvais points à...
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  • lcath 20/02/2021
    Ce n'est pas le côté policier qui fait la force de ce roman même si c'est la trame qui sert à nous faire découvrir une vue politique et sociale du Cameroun. Zam, journaliste et amateur de jazz, est le pivot central du roman. C'est parce qu'il arrive des tas d'ennuis à Zam que l'on voit le duo police /pouvoir dans ses oeuvres. Corruption, violence, manipulation la démocratie n'est pas encore tout à fait en vue. S'y ajoute des comptes non soldés avec la France , ancien pays colonisateur, qui reste néanmoins un acteur, en arrière fond, du pays . La place des femmes y est remarquablement décrite, dernière roue du carrosse, leur corps comme seule outil pour "chopper" le toubab, utilisées, vendues encore gamines . Le sexe est triste dans ce roman dans ce roman noir où même l'alcool n'apporte pas une lueur de joie. Un roman parfois un peu confus mais qui laisse une empreinte forte.
  • BilawharYudasaf 09/10/2020
    Peut-on écrire un roman drôle sur la dictature et la violence, sur l'injustice sociale et l'insécurité qui en sont les conséquences? Peut-on dénoncer par le rire l'exploitation et la corruption? Peut-on aimer d'amour une pute? Si vous voulez trouver des réponses à ces questions, armez-vous de vos meilleurs CD de jazz, de vos meilleures bouteilles de Bordeaux, de Cognac et de Whisky et lisez Trop de soleil tue l'amour!
  • Luniver 13/08/2016
    Zam travaille pour un journal indépendant, pas forcément tendre avec le président en place, ce qui peut se révéler quelque peu dangereux étant donné la nature du pouvoir, à forte tendance autocratique. En dehors de cette vie professionnelle engagée, il mène une vie assez tranquille en compagnie d'une bouteille de vin ou de whisky, écoute du jazz, se dispute comme un chiffonnier et se réconcilie avec l'élue de son cœur. Zam n'est pas le plus virulent, loin de là, mais quelqu'un finit tout de même par s'intéresser d'un peu trop près à lui : on lui vole ses précieux disques de jazz, un cadavre est retrouvé dans son appartement, et il s'aperçoit qu'il est régulièrement suivi en voiture. Le journaliste réveille alors tout son réseau de connaissances pour comprendre ce qui lui arrive. Le ton du roman est assez aigre pour décrire le Cameroun post-colonial. Les espoirs de démocratie se sont rapidement envolés devant les réalités de la vie quotidienne : corruption, clientélisme, parti unique soutenu d'ailleurs par les mêmes puissances qui prônent des élections libres pour éviter de perdre l'exploitation de ressources durement acquises. De tous les personnages du roman, Zam est celui qui m'a paradoxalement intéressé le moins. Son ami avocat, d'abord épris de grands idéaux mais qui a tourné au cynique, est nettement plus haut en couleur à mon avis. Quelques personnages secondaires, comme le policier livré à lui-même pour obtenir de quoi manger, ou le politicien haut placé, sont particulièrement piquants aussi. Même si le rythme est parfois en dents de scie, j'ai plutôt apprécié ce roman, surtout pour ces tirades sur la passation de pouvoir. J'ai déjà vu à la bibliothèque que ce roman a une suite, je ne manquerai pas de me la procurer.Zam travaille pour un journal indépendant, pas forcément tendre avec le président en place, ce qui peut se révéler quelque peu dangereux étant donné la nature du pouvoir, à forte tendance autocratique. En dehors de cette vie professionnelle engagée, il mène une vie assez tranquille en compagnie d'une bouteille de vin ou de whisky, écoute du jazz, se dispute comme un chiffonnier et se réconcilie avec l'élue de son cœur. Zam n'est pas le plus virulent, loin de là, mais quelqu'un finit tout de même par s'intéresser d'un peu trop près à lui : on lui vole ses précieux disques de jazz, un cadavre est retrouvé dans son appartement, et il s'aperçoit qu'il est régulièrement suivi en voiture. Le journaliste réveille alors tout son réseau de connaissances pour comprendre ce qui lui arrive. Le ton du roman est assez aigre pour décrire le Cameroun post-colonial. Les espoirs de démocratie se sont rapidement envolés devant les réalités de la vie quotidienne : corruption, clientélisme, parti unique soutenu d'ailleurs par les mêmes puissances qui prônent des élections libres pour éviter de perdre l'exploitation de ressources durement acquises. De tous les personnages du roman, Zam est celui qui m'a paradoxalement intéressé le moins. Son ami avocat, d'abord épris...
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  • alertinfo 18/12/2010
    Génial. Je l'ai eu en Français en seconde ce coco mais n'ai lu un livre de lui que quinze ans plus tard.
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