Et chaque fois, mourir un peu - Livre 2 Trauma(s) : Le livre de Karine Giebel

Et voilà une suite qui se termine On vit avec Gregory, avec son retour à la vie, si on peut appeler ça une vie Ses démons qui ne le suivent, Paul qui l’accompagne pour essayer de survivre La cruelle réalité des personnels soignants qui se dévouent pour sauver des vies au risque de perdre la leur. Un grand bravo à eux Un bel hommage à travers ses lignes

J’aime Karine Giebel dans ces petits détails qui l’air de rien, disent beaucoup. Ainsi, ce petit « s » entre parenthèses m’a fait cogiter un bon moment et je trouve ce petit indice glissé dès le titre extrêmement intéressant car il nous pousse le roman terminé, à nous interroger encore sur le cas Gregory. Dans ces 800 pages et après un premier volume déjà conséquent, nous descendons au plus profond de la psychose traumatique de Gregory et de ses conséquences. Ce sera donc dans ce deuxième volet une plongée spiralaire au point extrême de suffocation dans l’esprit perturbé du héros avec tout l’art d’écrire – beaucoup !! - de Karine Giebel. Nous retrouvons notre humanitaire libéré de ses tortionnaires afghans mais accablé par les cicatrices invisibles laissées par cette incarcération traumatique. Revenu en France, il va devoir faire face à ses démons intérieurs et aux drames qui l’attendent de pied ferme sur le tarmac parisien. La chute est imminente et une fois plongé au fond du puits, en ayant perdu tous ses repères et ses points d’appui, la remontée vers la lumière semble impossible. Nous allons vivre pendant des dizaines de chapitres, enfermé dans la folie de Gregory. Nous allons tenter d’essayer d’y voir clair, de trouver des raisons, des explications. On a envie de le croire, de l’excuser, de pardonner. On souffre avec lui, on se sent étouffé dans cette cellule capitonnée, les poings et pieds attachés. On se débat nous aussi lorsque les silhouettes fantomatiques se glissent entre la réalité des murs de sa prison. On voudrait stopper le flot de visions angoissantes et cruelles, essayer d’oublier pour retrouver un peu de lumière. Le pansement sur la plaie sera l’amitié indestructible qui unit Gregory à Paul, son alter ego, chirurgien de guerre. Paul ne laissera jamais tomber Gregory. Il n’aura de cesse de se battre pour tirer son ami hors des sables mouvants de la folie qui l’engloutissent peu à peu. Unis par leur vécu commun, par leur sens du devoir mais aussi par leur goût du risque, les deux hommes sont accrochés l’un à l’autre et surmontent leur séparation avec cet espoir jamais éteint de se retrouver un jour au bout du tunnel. Tous les personnages dans ce second opus résonnent de leur aura de bonté (Fabien et Olivier) ou nous glacent le sang par leur absence d’empathie et l’ablation de tous sentiments humains alors que l’on attend pourtant d’eux, médecins et infirmiers en psychiatrie, d’atténuer la douleur de leurs patients. Malgré toute cette noirceur, des drames en série, les souffrances des victimes sacrifiées qui résonnent en échos, la folie psychotique qui ne cesse de gangréner l’histoire de Grégory, Karine Giebel sait nous attacher par le cœur à ses personnages et manier le suspens, les interrogations pressantes, les rebondissements et l’envie de croire plus que tout à une possible rédemption. Il m’aura fallu plusieurs jours pour me remettre de cette lecture fleuve qui m’a immergée quasi jusqu’à la noyade ! C’est un roman qui m’a marquée et que je ne suis pas près d’oublier ! C’était un rendez-vous en terres meurtries dont je ressors groggy et chamboulée, encore plus convaincue du prix d’une vie humaine et de l’entraide solidaire des peuples qui doivent s’opposer à la barbarie humaine à l’œuvre dans le monde, encore, toujours, malgré tout...

Si le tome 1 a été un véritable coup de cœur pour moi (même s'il m'a plombé le moral), il n'en va pas de même pour le tome 2. Déjà, il fait 750 pages et c'est long, très long, trop long et redondant.  J'ai beaucoup aimé l'histoire, mais pas la construction du roman et, bizarrement, personne n'en parle sur Babelio, même pas ceux qui n'ont pas aimé le roman ! Suis-je le seul à avoir été dérangé par la façon dont Karine Giebel a écrit ce bouquin?  A la fin du premier tome, on laisse Grégory, infirmier humanitaire, en Afghanistan. Il a été kidnappé par les Talibans qui ne le libéreront que si l'état français verse une grosse somme d'argent et si celui-ci accepte de libérer "leurs frères" emprisonnés pour de multiples raisons. Mais voilà, la transaction prend un temps fou et Grégory et ses comparses sont torturés, affamés, assoiffés, maltraités.  A la fin du premier tome, je me demandais ce que l'auteure allait pouvoir raconter pendant 750 pages. Il y en a déjà 150 en Afghanistan avant que Grégory n'arrive à s'évader. Un surhomme, ce Grégory !  A son retour en France, il apprend que son fils adoptif s'est suicidé et là, c'est la goutte d'eau : Grégory pète un câble et se retrouve dans un hôpital psychiatrique où, le plus souvent, il sera maltraité aussi, où on le bourre de médicaments qui achève de lui faire perdre la tête.  Et c'est là que la construction du roman m'a laissé pantois. Alors que l'histoire est linéaire depuis le début de 1992 à 2022), voilà que tout à coup, on repasse de 2022 à 2011 ! J'ai cru à une erreur surtout que ce que je lisais, je l'avais déjà lu. Toutefois, les numéros des chapitres suivaient bien un ordre chronologique.  Il m'a fallu du temps avant de comprendre ce que Karine Giebel avait voulu faire et je n'y ai pas du tout adhéré. Lire les mêmes phrases, les mêmes dialogues, même si c'est dans un contexte différent (vous ne pourrez comprendre que si vous lisez le livre) ne m'a pas plus du tout. J'ai d'ailleurs passé plusieurs pages !  En fait, Grégory a beaucoup d'hallucinations et vit avec ses morts. Il parle notamment avec sa première femme qui lui répond et l'influence dans ses démarches. Donc, une partie de ce que l'auteure a raconté la première fois est fausse, ça s'est passé uniquement dans l'imagination du héros. Je ne sais pas si vous me suivez, mais c'est difficile à expliquer.  En conclusion, j'ai beaucoup aimé l'histoire de cet humanitaire au dévouement incroyable, j'ai aimé lire son séjour dans l'hôpital psychiatrique mais je n'ai pas adhéré à la construction du récit.  Je retire donc une ou deux étoiles pour ce deuxième tome. Cette lecture m'a donc un peu déçu... Je m'attendais à autre chose ! 

#128165; Sauver des vies, au péril de la sienne. Médecin humanitaire, Grégory a passé sa vie à réparer les corps brisés par la guerre. Mais cette fois, c'est lui qui devient la cible. En Afghanistan, une mission tourne au cauchemar : les humanitaires ne sont plus protégés, ils sont traqués. Quand la violence frappe de plein fouet, il ne reste qu’un choix : survivre… ou mourir un peu, à chaque instant. #127807; Un thriller coup de poing, entre tension et désespoir. Karine Giebel nous embarque dans un enfer où l’humanité vacille face à la barbarie. Sa plume brutale et immersive nous cloue aux pages, nous essouffle, nous broie le cœur. Pas de héros invincible, juste un homme face à l’impensable. Et cette question lancinante : jusqu’où peut-on aller avant de se perdre soi-même ? #10024; Une descente en apnée au cœur du chaos, où la frontière entre humanité et violence s’effrite à chaque page. #10067; Et vous, jusqu’où iriez-vous pour sauver des vies… quitte à y laisser la vôtre ? #128214; À lire si vous aimez : #10004;#65039; Les thrillers qui malmènent les nerfs et les émotions. #10004;#65039; Les récits immersifs sur la guerre et ses ravages. #10004;#65039; Les romans où l’adrénaline et l’émotion se mêlent sans répit. #128293; Un choc, une claque, un livre qui marque au fer rouge. Vous allez en rester sans voix.