Se résoudre aux adieux : Le livre de Philippe Besson

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Date de parution : 04/01/2007

Besson revisite le roman épistolaire avec une élégance d'une rare maîtrise. Sur un thème universel (la séparation), il propose une invitation au voyage, un témoignage sur la violence invisible de la rupture amoureuse, et une ode à l'écriture qui sauve.

Lorsque l'homme qu'elle aime la quitte pour une autre femme, Louise décide de fuir Paris. Mais ni le voyage ni l'exotisme de Cuba ne suffisent à dissiper son chagrin, à détourner ses pensées de son amant. Afin de garder un contact avec lui, aussi dérisoire et masochiste soit-il, Louise décide alors de lui écrire une série de lettres, comme on lance des bouteilles à la mer. Depuis La Havane, New York, Venise, l'Orient Express et même Paris où s'achève son exil, naît une correspondance à une voix, implacablement honnête et poignante. S'y succèdent souvenirs des temps heureux, prémisses de la rupture, déchirement de l'abandon, désespoir de la solitude. Bientôt, l'évidence s'impose à Louise : la véritable destinataire de ces lettres n'est autre qu'elle-même. Tout au long de ce processus, se dessine alors la possibilité d'une guérison... Philippe Besson aime à s'imposer des contraintes formelles pour donner un cadre à ses fictions. En se réappropriant le genre du roman épistolaire, il fait de chaque lettre une méditation sur l'amour, le couple, le manque de l'absent, la solitude nécessaire à la reconstruction de soi... Et démontre que tout travail de deuil passe nécessairement par les mots. Au style singulier de Besson, tout à la fois dense et lyrique, s'ajoute l'admirable capacité à épouser une sensibilité féminine. Par ce roman optimiste, l'auteur d'Un instant d'abandon rompt volontairement avec la noirceur de ses derniers écrits.

De (auteur) : Philippe Besson

Expérience de lecture

Avis Babelio

GentlemanW

• Il y a 2 semaines

Louise écrit de jolies lettres à son ancien amant qu'elle aurait tellement espéré comme amoureux. Elle voyage pour prendre le large de leur histoire finie, d'un amour évaporé. Cuba, New-York, Venise et Paris, des étapes pour lui écrire sans jamais obtenir de réponses, sans savoir si il les lira, mais elle donne sa vérité, ses ressentis, dévoile ses faiblesses en rapport avec leur rupture, leur aventure, les battements de coeur si forts. Elle donne beaucoup dans ses lettres, commente la nouvelle femme de Clément, se blesse en écrivant tout cela, essayant de comprendre ce presque désespoir. Elle avance, elle recule, elle divague, elle ne voit pas la fin de cette histoire tout en l'admettant, en quête totale de résilience. Seule, assez riche pour subvenir à ses besoins, sans cette chute que d'autres femmes ont souvent avec une rupture, elle s'évade d'un carcan qu'elle referme sur elle-même. Consciente de posséder les clefs dans ses poches, elle travaille toujours, elle se libère enfin en croisant Vincent, retrouvant l'amour, les prémices d'un bonheur en construction, l'envie de faire un enfant. Tout cela, elle l'écrit. Un livre que l'on ne lâche pas, une belle écriture, un style sobre et sensible, plus encore pour les vingt dernières pages.

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jack56

• Il y a 2 mois

J'aime l'écriture de Philippe Besson mais certaines de ses histoires me plaisent plus que d'autres. C'est bien le cas pour celle-ci qui me laisse indifférent à ces lettres de lamentations, qui ne m'ont pas touché. Mais bien d'autres livres qu'il a écrit après celui-ci ont eu l'effet inverse !

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Clytemnestre

• Il y a 4 mois

Très belle narration d'une séparation subie. Un homme quitte une femme; de cette séparation subie, elle en fait un exil pour apaiser la douleur. Besson décrit avec sensibilité et finesse la lente désagrégation de l'amour; le processus de deuil de l'amour finissant.

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clio29

• Il y a 7 mois

Celles et ceux qui ont connu les affres d'une séparation douloureuse ne peuvent que se retrouver dans cette tentative désespérée d'une femme délaissée pour garder un lien avec l'être aimé perdu. Dans ce roman de Philippe Besson, cela prend la forme de lettres que Louise l'amante, en errance plus qu'en voyage, pour fuir plus que pour se reconstruire, envoie à Clément. Comment ne pas être ému devant ce vain espoir de la femme quittée d'obtenir, bien qu'elle s'en défende, des réponses à ses courriers, de susciter encore un peu d'attention de la part de l'être cher et de, qui sait, peut-être le reconquérir ? En tout cas, moi je l'ai été... Les sentiments amoureux y sont très justement décrits et j'ai trouvé l'écriture très belle.

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