Vous parler de mon fils : Le livre de Philippe Besson
" Je vous demande de vous mettre à notre place. Un instant. Rien qu'un instant. Votre enfant vient vous raconter l'humiliation, la persécution, le bannissement. C'est votre fils, votre fille, il a douze ans, elle en a huit ou quatorze. C'est la chair de votre chair, ce que vous avez de plus précieux au monde. C'est l'être que vous devez protéger, défendre, soutenir, aider à grandir. Et il vient vous avouer cela. Vous y êtes ? Vous la devinez, votre stupéfaction ? votre culpabilité ? votre douleur ? votre colère ? Ça vous envahit, pas vrai ? ça vous submerge, ça vous dépasse, ça vous anéantit. Et ça, ce n'est que le début. Que les toutes premières minutes. "
De (auteur) : Philippe Besson
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
mallaurylit
• Il y a 5 mois
Cher Philippe, Si j’ai choisi de lire ton roman, c’est avant tout parce que c’est toi qui l’as écrit, mais aussi parce que je voulais découvrir ta façon d’aborder le thème du harcèlement scolaire. Ton écriture, que je connais déjà, et un sujet de société qui me touche profondément : deux raisons qui m’ont naturellement poussée vers ton texte. Le narrateur de ton récit, Vincent, père de famille, revisite en pensées l’enchaînement des événements, l’escalade jusqu’à l’irréparable. Être plongée dans sa tête donne une dimension particulière au récit, une intensité émotionnelle dont il m’a été difficile de m’extraire. À travers ses souvenirs, on perçoit ses failles, sa culpabilité, ses maladresses. Ses réactions, mises en parallèle avec celles de son épouse, illustrent toute la complexité, pour un parent, de savoir quelle attitude adopter. Deux postures différentes face au même drame, et cette impression poignante que, quoi que l’on fasse, ce n’est jamais assez. J’ai ressenti avec force les émotions de chacun des personnages. Tout sonne juste, authentique. La colère se mêle au chagrin, la douleur est palpable. Impossible de rester indifférente : tes phrases ciselées bouleversent, interpellent et font réfléchir. Ne pas verser une larme au fil des pages relèverait de l’insensibilité, tant ton récit touche en plein cœur. Ton roman, émouvant et poignant, est d’une efficacité remarquable. Il confirme que ma décision de te lire était la bonne.
lejeunehommeauxlivres
• Il y a 5 mois
Chaque rentrée littéraire d'hiver est synonyme d’un nouveau roman de Philippe Besson; un rendez-vous que je ne manquerai pour rien au monde: Un écrivain du sensible ancré dans notre société. Cette fois-ci il a décidé de prendre à bras le corps un sujet qui fait la une malheureusement de nos actualités. En 2024, plus de 600 000 élèves ont été victimes de harcèlement scolaire en France. Pour son roman le romancier a décidé de montrer les mécanismes et l’engrenage progressif du harcèlement scolaire. Il dissèque étape par étape ce qui est arrivé à Hugo en choisissant le point de vue du père. L’auteur nous dévoile l’incapacité des parents et plus particulièrement celle de Vincent, le père de voir, de comprendre ce qui se passait au sein de sa famille. On a l’impression en tant que lecteur d’un sentiment de culpabilité, il ne voyait pas que son fils avait besoin de lui. La maman et le petit frère sont également présents car la mort d’Hugo a des répercussions sur toute la famille. Le roman réussit à explorer comment le harcèlement se met peu à peu en place autour d’Hugo, lui qui se fait sans cesse rabaisser, dominer, humilier face à ses agresseurs. On ressent très bien le sentiment d’impuissance. Ce dernier est renforcé par le fait que la réponse de l’éducation nationale à travers ici le rôle du principal n’est pas à la hauteur. Philippe Besson nous propose un roman qui devrait être lu dans tous les collèges afin pour que les « c’était pour rigoler » n’existe plus, cette phrase répétée à plusieurs reprises par les agresseurs d’Hugo. J’ai terminé ma lecture sidérée. Merci à Philippe Besson pour ce texte nécessaire et d’utilité publique.
phenny
• Il y a 5 mois
Ce roman aborde un thème courant en ce moment le harcèlement scolaire et présente avec finesse le désarroi des parents et de l'élève dont on sait dès le début du livre qu'il ne s'en sortira pas. La douleur du deuil est une question majeur du livre comment vit-on en tant que parents et frère après une telle tragédie. J'ai beaucoup aimé ce livre et je le recommande.
Aamanuel
• Il y a 5 mois
Lorsque Vincent s’éveille, c’est presque à son corps défendant, puisqu’il sait qu’il devra affronter un flot de souvenirs, une culpabilité dévorante et le regard de son épouse, de son fils cadet et de tous les autres. Hugo, son fils de 14 ans, n’est plus de ce monde et c’est aujourd’hui que se mettra en branle une marche blanche pour commémorer sa mémoire. Édifié sur une seule journée, le roman alterne entre des événements quotidiens qui s’enchaînent presque machinalement et le reflux de souvenirs qui révèlent progressivement ce qui a mené au geste de son fils : le harcèlement systémique dont il a été l’objet, repris et exacerbé par l’omniprésence des réseaux sociaux auxquels il est impossible d’échapper. « Ils l’ont affublé de surnoms atroces : tafiole, suce-bites, trouduc, bâtard, bouffon, furoncle. Ils se sont livrés sur lui à des jeux odieux, l’enfermant dans les toilettes, balançant de la nourriture sur lui. Finalement, ils sont passés aux menaces : “On va te faire la peau, te mettre un balai à chiottes dans le cul, te composter.” » Philippe Besson a choisi de relater l’histoire du point de vue de Vincent, puisque ce type de récit est trop souvent présenté suivant l’unique perspective des mères, alors que la souffrance du père, bien que plus souterraine et profonde, mérite tout autant qu’on s’y attarde. Démuni, celui-ci ressasse toutes ces occasions manquées où il a tenté de relativiser les choses à coup de formules un peu creuses du genre : « Les garçons seront toujours des garçons. » Peut-être en partie pour ne pas affronter une vérité qui l’effrayait : un fils qui diffère à ce point de lui, qu’il ne sait comment aller à sa rencontre. Dans un récit maîtrisé et poignant, le roman présente le monologue intérieur d’un père qui tente de donner un sens à l’impensable, tout en s’interrogeant sur la responsabilité de chacun, qu’il s’agisse de la sienne, des autres parents, des bourreaux oubliés ou de l’indifférence des institutions scolaires, qui préfèrent fermer les yeux. Un roman bouleversant. (Fugues, mars 2025)
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Français
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- EAN
- 9782260056300
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- Collection ou Série
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 208
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- Dimensions
- 205 x 142 mm
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20,00 € Grand format 208 pages