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Par Presses de la Cité, publié le 06/02/2020

Michel Bussi : "Chaque roman doit être différent du précédent"

Le 6 février, Michel Bussi revient avec Au soleil redouté (Presses de la Cité), un suspense jubilatoire et machiavélique dans lequel le paradis des îles Marquises est le théâtre de tous les soupçons, de toutes les manipulations. Et, au fil des jours, d’un jeu de dupes meurtrier... Un nouveau roman addictif qui nous a donné envie de poser quelques questions au maître français du suspense.

Romancier discret, généreux, inspiré, ainsi pourrait-on décrire Michel Bussi. En l’espace de dix ans et autant de best-sellers, il s’est hissé au sommet des classements éditoriaux. Près d'un million de livres vendus en 2019, il est le deuxième auteur français le plus lu en France ! Le romancier normand excelle à raconter des histoires qui entrelacent émotions fortes et intrigue haletante… En témoigne l’immense succès de J’ai dû rêver trop fort, bouleversante histoire d’amour (Presses de la Cité, 2019) dont l’intrigue se déroulait sur vingt ans, entre la Normandie, Montréal, San Diego, Barcelone et Jakarta.

Avec Au soleil redouté, huis clos à ciel ouvert en plein cœur de la Polynésie française, Michel Bussi nous convie à un voyage en première classe. Dans cet archipel peuplé de mystérieuses statues rituelles, cinq lectrices passionnées et prêtes à tout participent un atelier d’écriture organisé par Pierre-Yves François, auteur de romans à succès. Mais, bientôt, les vacances studieuses virent au cauchemar…

Après J’ai dû rêver trop fort, vous renouez ici avec les codes du thriller plus classique. Quel a été le point de départ d'Au soleil redouté ?

Chaque roman doit être différent du précédent. Au soleil redouté n’est pas vraiment un pur thriller. J’ai voulu écrire un huis clos, façon Dix petits nègres d’Agatha Christie, avec comme point de départ une disparition. Une sorte de whodunit mettant en scène plusieurs meurtres – bien sûr inexpliqués – et une résolution qui se focalise sur un nombre de suspects limité… et qui invite le lecteur à chercher le coupable.

Avez-vous eu d’autres sources d’inspiration qu’Agatha Christie ?

Non, le clin d’œil volontaire à Agatha Christie est là, notamment dans cette proposition ludique pour le lecteur de mener l’enquête. Et pour Au soleil redouté, j’ai voulu écrire une résolution inédite, qui n’avait jamais été utilisée jusqu’à présent. Un peu comme pour Nymphéas noirs… A la fois simple, insoupçonnable et plausible…

Une île… Après Ne lâche pas ma main, Le temps est assassin, Sang famille, voilà un décor romanesque très "bussien"…

Oui, j’avais vraiment envie de renouer avec ce décor insulaire, de faire embarquer mes lecteurs et lectrices pour un lieu très lointain, qui fasse rêver, où peut-être beaucoup d’entre eux n’iront jamais. Je voulais offrir un vrai voyage, une immersion dans une île magnifique encore trop méconnue. Et puis, avec les îles Marquises, on se projette dans un imaginaire puissant, très romanesque, un peu comme dans une île au trésor. Enfin, une île, pour moi, c’est une façon d’être dans le réel et hors du réel à la fois.

Que vous inspire la culture marquisienne, et particulièrement les tikis, ces sculptures mystérieuses disséminées à Atuona ?

J’ai découvert il y a quelques années la culture marquisienne, qui est riche, l’une des plus riches du Pacifique : c’est ici qu’est né notamment le tatouage. Aujourd’hui, cette coutume est devenue universelle, or on oublie peut-être qu’elle vient de là, de cet archipel du bout du monde. D’une certaine façon, Au soleil redouté rend hommage à cette culture qui tend à être de plus en plus populaire alors qu’elle a failli disparaître avec la colonisation. De fait, comme il n’y a pas de tourisme de masse, la culture marquisienne a été préservée par ses habitants. Les tikis (statues à visage humain, en général situées dans des lieux sacrés), le mana (pouvoir, esprit) ou encore les très anciens rites sacrificiels cultivent également l’aspect mystique de cette culture. Ils peuvent évoquer d’autres cultures, comme celles, fascinantes également, des Aztèques ou des Mayas. Et tout cela se découvre au cœur d’une nature sublime.

Hormis Pierre-Yves François ("PYF") et Yann, les personnages d’Au soleil redouté sont tous féminins. A l’image de ceux de Clémence ou de Maïma, ils ont souvent des personnalités très tranchées. Est-ce un choix délibéré ?

C’est, bien sûr, un choix lié à l’histoire mais chut, je ne peux pas en dire plus… C’est aussi pour moi une façon de dresser des "portraits types" de cinq lectrices, de déployer des personnalités très différentes et attachantes – et de jouer de manière amusante sur la rivalité féminine. Toutes se retrouvent néanmoins dans leur passion de la lecture et de l’écriture. Mais aussi parce que chacune a un secret…

Avec le personnage de l’écrivain "PYF" et surtout celui de l’éditrice Servane Astine, vous prenez un malin plaisir à égratigner le milieu littéraire parisien. Est-ce que cela vous a amusé ?

Le huis clos sur Hiva Oa est pesant, plein de soupçon. Les personnages de PYF et de Servane Astine offrent en échange une respiration, de l’humour, du décalage. Je les ai créés volontairement très romanesques, dans l’excès et la caricature. On imagine souvent les éditeurs dans leur "pré carré" à Saint-Germain-des-Prés et cela m’amusait de placer Servane notamment dans un endroit et une situation improbables. Mais les personnages de PYF et de Servane sont secondaires ; ce sont d’abord les lectrices, avec un flic et une jeune ado, Maïma, que l’on suit au fil des pages et qui sont le cœur du roman.

Pour certains des personnages d'Au soleil redouté, un roman a changé leur vie. Et vous, quels sont les romans qui vous ont forgé ?

Dans Au soleil redouté, j’ai voulu évoquer le plaisir de la lecture et de l’écriture avant tout. Ce n’est pas un hommage aux écrivains ou au monde de l’édition. C’est pourquoi mes cinq lectrices ont chacune une histoire particulière, intime, avec leur passion. Les romans qui m’ont marqué sont, notamment : L’Ecume des jours, lorsque j’étais adolescent, Un long dimanche de fiançailles de Sébastien Japrisot pour l’écriture, et plus récemment Petit pays de Gaël Faye.

Avec 9 millions de livres vendus, vous êtes aujourd’hui un auteur incontournable et le deuxième écrivain français le plus lu de France… Quel est votre secret ? Et quelle relation avez-vous tissée avec vos lecteurs et lectrices au fil des années ?

Je n’ai pas de secret ! L’idée est pour moi de me renouveler à chaque nouveau roman, de surprendre en permanence, avec de nouvelles intrigues, très différentes en termes de lieu, de ton, d’univers… Je le dois aux lecteurs et lectrices qui souvent achètent les yeux fermés et en toute confiance mes livres. Leur fidélité part de là, je pense. C’est pourquoi j’essaie d’être présent, accessible, autant que je le peux à différentes manifestions, de participer à des rencontres en médiathèques, en salons, à des signatures en librairie… On sent peut-être une sincérité dans ma démarche, loin de l’image trop sacralisée de l’écrivain.

Retrouvez le trailer d'Au soleil redouté dès maintenant : 

 

Au soleil redouté
Au cœur des Marquises, l’archipel le plus isolé du monde, où planent les âmes de Brel et de Gauguin, cinq lectrices participent à un atelier d’écriture animé par un célèbre auteur de best-sellers.
Le rêve de leur vie serait-il, pour chacune d’elles, à portée de main ?
Au plus profond de la forêt tropicale,
d’étranges statues veillent, l’ombre d’un tatoueur rôde.
Et plein soleil  dans les eaux bleues du Pacifique,
une disparition transforme le séjour en jeu... meurtrier ?
Enfer ou paradis ? Hiva Oa devient le théâtre de tous les soupçons, de toutes les manipulations, où chacun peut mentir... et mourir.
Yann, flic déboussolé, et Maïma, ado futée, trouveront-ils lequel des hôtes de la pension Au soleil redouté... est venu pour tuer ?


 
 

 

 

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