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Nouveauté
La nature des hommes
Une mission écologique pour "sauver" l'Afrique
Collection : SH / histoire-monde
Date de parution : 14/03/2024
Éditeurs :
La Découverte
Nouveauté

La nature des hommes

Une mission écologique pour "sauver" l'Afrique

Collection : SH / histoire-monde
Date de parution : 14/03/2024
Pendant la colonisation, pour sauver en Afrique la nature déjà disparue en Europe, les colons créent des parcs en expulsant brutalement ceux qui cultivent la terre. Et au lendemain des... Pendant la colonisation, pour sauver en Afrique la nature déjà disparue en Europe, les colons créent des parcs en expulsant brutalement ceux qui cultivent la terre. Et au lendemain des indépendances, avec l’Unesco ou le WWF, les dirigeants africains « protègent » la même nature, une nature que le monde... Pendant la colonisation, pour sauver en Afrique la nature déjà disparue en Europe, les colons créent des parcs en expulsant brutalement ceux qui cultivent la terre. Et au lendemain des indépendances, avec l’Unesco ou le WWF, les dirigeants africains « protègent » la même nature, une nature que le monde entier veut vierge, sauvage, sans hommes. 
Les suites de cette histoire sont connues : des millions de paysans africains expulsés et violentés, aujourd’hui encore. Mais comment a-t-elle pu advenir ? Qui a bien pu organiser cette continuité entre le temps des colonies et le temps des indépendances ? Guillaume Blanc répond à ces questions en plongeant le lecteur au cœur d’une étrange mission écologique mondiale, lancée en 1961 : le « Projet spécial africain ». 
L’auteur raconte l’histoire de ce Projet, mais, plutôt que de suivre un seul fil narratif, il redonne vie à quatre mondes, que l’on découvre l’un après l’autre : le monde des experts-gentlemen qui pensent l’Afrique comme le dernier refuge naturel du monde ; celui des colons d’Afrique de l’Est qui se reconvertissent en experts internationaux ; celui des dirigeants africains qui entendent contrôler leurs peuples tout en satisfaisant les exigences de leurs partenaires occidentaux ; celui, enfin, de paysans auxquels il est demandé de s’adapter ou de disparaître. Ces hommes ne parlent pas de la même nature, mais, pas à pas, leurs mondes se rapprochent, et ils se rencontrent, pour de bon. Ici naît la violence. Car c’est la nature des hommes que d’échanger, pour le meilleur et pour le pire.
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EAN : 9782348081743
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 336
Format : 135 x 220 mm
EAN : 9782348081743
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 336
Format : 135 x 220 mm

Ils en parlent

""Ce livre raconte l’histoire d’un passage: le passage du temps des colonies au temps des postcolonies." On savait déjà que ce passage ne s’était pas déroulé sans soubresauts (le mot est faible). Mais l’auteur, historien de l’environnement et spécialiste de l’Afrique contemporaine, développe un thème moins établi, celui de ce volontarisme affiché en 1961, en Tanzanie, par une centaine d’experts : "Il faut aider l'Afrique à sauver sa nature" (...) Soixante ans plus tard, au nom de la "nature africaine", de la "virginité" des parcs, les institutions internationales de la conservation sont encore prêtes à sacrifier celles et ceux qui y vivent, tenus responsables de sa dégradation. (...) Drôle d’écologie qui considère que protéger la nature, c’est d’abord la protéger de ses habitants.
We Demain

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • marcbali 08/04/2024
    Aujourd’hui je vais évoquer La nature des hommes essai historique de Guillaume Blanc. Le sous-titre du livre est Une mission écologique pour « sauver » l’Afrique. Cette recherche s’inscrit dans son parcours universitaire et ses thèmes d’études privilégiés (le traitement du concept de nature dans l’Afrique post-coloniale). La nature des hommes est organisée en quatre parties qui permettent de mettre l’accent sur différents types de protagonistes impliqués dans la conservation de la nature en Afrique. L’historien définit quatre concepts dans lesquels il ancre les situations qu’il analyse : l’univers des experts-gentlemen, le monde de ceux qui restent (c’est-à-dire les blancs qui demeurent sur les terres africaines), la nation-monde des dirigeants africains et le village global des anonymes. Les travaux de Guillaume Blanc s’inscrivent dans des recherches sur l’histoire de l’environnement en lien avec les conséquences de la colonisation et de son après, une fois les pays devenus indépendants. Force est de constater que l’empreinte des européens et des américains est forte et imprègne la plupart des projets qui sont présentés. L’idée que la nature est vierge et sauvage en Afrique et doit être protégée de toute destruction humaine est au cœur du projet spécial africain (PSA) qui est scruté dans ces pages. L’auteur démarre chaque chapitre en remémorant la conférence d’Arusha de 1961 qui pose les prémisses à tout ce qu’il explore. Son travail d’historien est étayé sur l’analyse de milliers de pages d’archives qui donnent à voir l’implication d’institutions internationales (WWF, Unesco pour les plus connues), d’experts souvent autoproclamés et de gouvernements africains en cours de composition. La volonté de chasser des nouveaux parcs les locaux souvent des agriculteurs autosuffisants et de les expulser pour mieux domestiquer ces sites et protéger la nature fantasmée est bien démontrée. L’interconnexion et le manque de compréhension des quatre mondes est bien mise en lumière. Certains paradoxes sont analysés ainsi que les présupposés dominants. Ainsi, à l’époque l’Afrique est considérée comme trop peuplée (depuis la population a largement augmenté sans l’apocalypse prédite par certains) et comme une menace pour la faune sauvage. Cependant sous prétexte de préservation des espèces force est de constater que les habitants éconduits des parcs n’ont plus le droit de chasser pour se nourrir tandis que de riches touristes chasseurs sont invités à venir assouvir leur passion sous de fallacieux prétexte. La nature des hommes porte une réflexion intéressante sur l’influence occidentale et la poursuite de la domination coloniale y compris dans les problématiques liées à la nature. La plupart des faits analysés sont relatifs à l’Afrique de l’est en particulier Éthiopie, Tanzanie (Tanganyika), Rhodésie (et quelques autres noms devenus obsolètes dans les années 1970) ou Kenya. Dans sa conclusion l’auteur précise : « l’important n’est pas la nature telle qu’elle est, mais la nature telle que les hommes voudraient qu’elle soit : un paradis originel pour les experts-gentlemen, une citadelle animale pour les colons devenus experts, un lieu de prestige ou de profit pour les dirigeants des États africains et, pour chacun d’eux, un espace vierge d’habitants. » La nature des hommes est un texte très intéressant dont la perspective pousse à réfléchir et à s’interroger. Ce qui semble vertueux (créer des parcs pour protéger les animaux sauvages au sein d’une terre édénique rêvée) peut se révéler plus complexe avec des questions philosophiques sur le poids de la vie humaine par rapport à la vie animale par exemple. La domination blanche sur les noirs transparait également avec le type de projet et d’institutions internationales mentionnées dans l’ouvrage. Voilà, je vous ai donc parlé de La nature des hommes de Guillaume Blanc paru aux éditions La découverte.Aujourd’hui je vais évoquer La nature des hommes essai historique de Guillaume Blanc. Le sous-titre du livre est Une mission écologique pour « sauver » l’Afrique. Cette recherche s’inscrit dans son parcours universitaire et ses thèmes d’études privilégiés (le traitement du concept de nature dans l’Afrique post-coloniale). La nature des hommes est organisée en quatre parties qui permettent de mettre l’accent sur différents types de protagonistes impliqués dans la conservation de la nature en Afrique. L’historien définit quatre concepts dans lesquels il ancre les situations qu’il analyse : l’univers des experts-gentlemen, le monde de ceux qui restent (c’est-à-dire les blancs qui demeurent sur les terres africaines), la nation-monde des dirigeants africains et le village global des anonymes. Les travaux de Guillaume Blanc s’inscrivent dans des recherches sur l’histoire de l’environnement en lien avec les conséquences de la colonisation et de son après, une fois les pays devenus indépendants. Force est de constater que l’empreinte des européens et des américains est forte et imprègne la plupart des projets qui sont présentés. L’idée que la nature est vierge et sauvage en Afrique et doit être protégée de toute destruction humaine est au cœur du projet spécial africain (PSA) qui est scruté dans...
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